Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

19 novembre, 2007

Du mont Orford à l’île Charron

André Dorais

En février dernier, Desjardins Sécurité financière vendait, pour 6 millions de dollars, un terrain de 2 millions de pieds carrés à Investissement Luc Poirier. Non seulement l’entente était satisfaisante pour les partis concernés, mais elle répondait aux normes gouvernementales. Le nouveau propriétaire avait l’intention d’utiliser le terrain pour un projet immobilier. Il n’en fallait pas plus aux écologistes, aucunement propriétaires des lieux, pour monter aux barricades. Comme à leurs habitudes, ils ont demandé au gouvernement d’empêcher le projet et ainsi sauvegarder leur idée du bien, à savoir qu’il n’y ait pas de construction là où il y a du gazon. De plus en plus, lorsque les écologistes crient, le gouvernement obtempère.

Une fois de plus, le gouvernement change les règles rétroactivement pour empêcher un propriétaire d’agir à ce titre. Celui-ci sera obligé d’accepter un montant d’argent, soutiré aux contribuables, afin que le gouvernement en soit l’unique propriétaire. Nul n’est censé accepter l’argent volé, sauf lorsque l’État commet le vol. C’est qu’à l’instar des mouvements écologistes, ses actions sont toujours justifiées par un «grand bien», défini par lui. La ministre du «Développement durable, de l’Environnement et des Parcs», et au nom prédestiné, Line Beauchamp, se défend qu’il s’agisse là d’un geste répréhensible, car elle a l’appui des partis d’opposition et de 20 000 signataires d’une pétition à cet effet. La démocratie dépourvue du principe de propriété constitue la loi du nombre, et plus précisément, du nombre appuyé de la force coercitive. C’est tout à fait immoral, mais légal.

Ledit promoteur n’a pas l’intention de vendre, mais il n’aura pas le choix. Le gouvernement tentera de le faire taire en lui offrant une grosse somme. C’est facile d’être généreux avec l’argent du contribuable, car lui non plus n’a pas le choix. C’est le dindon de la farce. Les écologistes et certains médias populaires auront beau s’en prendre au promoteur de faire monter les enchères en le traitant de tous les noms, c’est à cause d’eux, des partis d’opposition et du gouvernement que les contribuables s’en trouveront appauvris. Au cas où la soupe devenait trop chaude, le gouvernement n’exclut pas l’expropriation. On peut ne pas aimer le projet du promoteur, mais ce n’est pas une raison suffisante pour imposer et exproprier autrui.

Faute de suivre des principes, le gouvernement suit une mode. Il y a quelque mois à peine il défendait l’idée de vendre une partie du mont Orford, mais devant le tollé des partis d’opposition, il s’est ravisé. Aujourd’hui, alors qu’il est question de l’île Charron, le gouvernement prend les devants avec l’appui de l’opposition. Dans une démocratie qui ne respecte pas la propriété, le politicien suit les humeurs de la population qui se fait entendre. C’est à qui crie le plus fort. Pour l’heure, les écologistes remportent la palme haut la main. Cependant, que ce soit eux ou d’autres groupes qui aient l’attention immédiate de l’État, cette façon de procéder est non seulement inefficace, mais elle engendre la division plutôt que la coopération.

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