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Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

11 novembre, 2007

Une grève irresponsable

Faut-il se surprendre de l’irresponsabilité des étudiants de l’UQUAM? Des politiciens irresponsables ont gelé les frais de scolarité pendant plus de dix ans. Des gestionnaires irresponsables ont dilapidé les fonds de l’université dans des projets immobiliers mal gérés. Des leaders syndicaux irresponsables ont encouragé les étudiants à protester pour tout et rien. Quelques centaines d’étudiants irresponsables mettent en péril l’avenir de millier d’entre eux.

Les étudiants ne font qu’imiter les leaders de la société. L’irresponsabilité, résultat de trente ans d’état providence, est devenue une valeur bien québécoise.

Le dimanche 11 nov 2007
Droits de scolarité: les ravages du gel
Ariane Krol
La Presse

Plus de 18 000 étudiants de l'UQAM feront grève cette semaine. Ils protestent contre l'augmentation générale des frais de scolarité, et, surtout, contre le plan de redressement de leur université.

Leurs inquiétudes au sujet de l'avenir de l'institution sont légitimes, mais leur message risque de mal passer. Il est temps que les étudiants réalisent qu'en s'opposant systématiquement à toute hausse de leur contribution, ils participent à ce sous-financement qu'ils dénoncent à grands cris.

On a tendance à l'oublier, mais les droits de scolarité et les frais afférents ne représentent qu'une fraction de ce qu'il en coûte pour aller à l'université. C'est un choix qui entraîne beaucoup d'autres dépenses (livres, matériel scolaire, logement dans bien des cas) et d'importantes conséquences financières - perte de revenus pour ceux qui ne travaillent pas à temps plein durant leurs études, endettement, etc. Ce sont tous ces facteurs, et non les seuls frais exigés par l'institution, que les gens prennent en considération avant de décider, ou non, d'entreprendre ce genre d'études.

Tous ces facteurs sont influencés par le coût de la vie. Pourquoi les frais universitaires ne devraient-ils pas refléter cette réalité? Parce que c'est le seul poste de dépense sur lequel la clientèle peut faire pression? Le calcul est aussi absurde qu'irresponsable. Les dépenses des universités augmentent comme celles de n'importe quel organisme. En refusant que leur facture soit ajustée en conséquence, les étudiants ont le même réflexe puéril que l'État lorsqu'il ne finance pas suffisamment l'enseignement: ils nient la réalité. Mais la réalité, comme on le voit à l'UQAM, finit toujours par nous rattraper.

Il n'est pas étonnant que les étudiants de cet établissement soient davantage mobilisés. En plus d'augmenter les droits de scolarité comme les autres universités, l'UQAM majore ses frais afférents de 160$ cette année. Ils seront donc presque deux fois plus élevés que l'an dernier. Mais si la marche est aujourd'hui aussi haute, c'est encore une fois à cause de cette exécrable culture du gel.

Depuis 1994, ces frais qui aident à financer une panoplie de services ont plus que doublé dans les universités québécoises. L'UQAM est l'une des seules à ne pas y avoir touché, préférant se serrer la ceinture plutôt que d'alourdir le fardeau financier de sa clientèle. Aujourd'hui, elle ne peut plus se le permettre. Et le résultat, au bout du compte, n'est pas très équitable puisqu'une seule cohorte se voit assener une hausse qui aurait dû être étalée sur les promotions précédentes.

Depuis les années 90, la plupart des leaders étudiants se sont systématiquement opposés à toute hausse des frais de scolarité. Cela a-t-il incité Québec à financer davantage les universités? Non. Le seul message qu'ils ont réussi à faire passer, et qui a trop longtemps été écouté, c'est qu'il ne fallait pas toucher à leur portefeuille.

Si les grévistes de l'UQAM se préoccupent sincèrement de l'avenir de leur institution, ils doivent trouver un autre cheval de bataille.

1 commentaire:

Tym_Machine a dit...

Salut Serge,

J'ai fait mon université en Ontario et j'ai payé 3 fois le prix du Québec pour à peu près le même service et tout cela sans bourse du gouvernement du Québec.

Le sous-financement chronique et l'endettement ont acculé à la faillite l'UQAM.

Le public peut faire faillite au même titre que le privé il ne faudrait pas l'oublier, sauf qu'au public, on ne se libère jamais de ses dettes, on les traine pour l'éternité.

Félicitations Serge pour ton blogue et longue vie au Québecois vraiment libre.

Tym Machine

www.tymmachine.blogspot.com