Les structures organisationnelles sont comme les humains qui les gèrent. Elles cherchent à favoriser leur croissance et à assurer leur pérennité.
Les monopoles d’État n’échappent pas à cette réalité. Dans un environnement concurrentiel, l’organisation qui croit sans contrôle est vite acculée à la faillite et remplacée par une autre plus efficace. Malheureusement, les monopoles, à plus forte raison les monopoles d’État, n’ont pas à se préoccuper de considération aussi terre-à-terre.
La mission première du système de santé consiste à créer une organisation de fonctionnaires (ce terme exclue le personnel au service des patients) dont la mission consiste à prouver que le système a toujours besoin de plus de ressources. Pour ce faire, il suffit de couper dans les services aux patients et d’embaucher des fonctionnaires qui, au moyen de milliers de statistiques et de rapports, démontrent au ministre qu’ils font, compte tenu des contraintes, des miracles.
C’est grâce à cette recette qu’aujourd’hui le système de santé compte un fonctionnaire par personne assigné au service aux patients .
Cependant, le système des soins de santé possède une caractéristique unique qui pourrait finir par faire bouger les choses: il peut décider de la vie ou de la mort. Aussi, une bureaucratie, même puissante, aura à la longue beaucoup de mal à empêcher un citoyen possédant un minimum de moyens de se faire soigner en-dehors de son emprise, de son gigantisme, de son immobilité.
On contemplera alors le paradoxe d'un appareil d'État précipitant le déclin de la foi étatiste qui, il y a un demi-siècle, l'a généré. --- Mario Roy
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