Louise Labrecque
L’universalisme passe par des puissances propres à l’être humain qui passent, à leurs tour, par une recherché individuelle et collective de l’équilibre des dites puissances. En effet, une réflexion approfondie sur les conditions de dépassement, en tant que société, puis en tant qu’individu, est cruciale lors des périodes de transition, crise, ou de changement de civilisation. Actuellement le capitalisme tel que nous le connaissons est en crise, et par voie de conséquence cherche à renforcer son pouvoir. Le travail vivant est le premier déterminant, le seul souci de la productivité, à la base de ce capitalisme. Or, sans entrer dans une analyse pointue de la question, plusieurs influences vont entrer en action, progressivement, et à mesure que la tension se fera sentir : l’efficacité politique deviendra, plus que jamais, essentielle car des puissances étrangères s’autonomisent actuellement et cherchent à dominer, asservir, déposséder l’écologie de notre système en place (et ayant fait ses preuves depuis des années!). Impossible de refaire le bilan afin de redéfinir toutes les tâches anciennes, ni de tenter le tour de force de répondre à la fois des deux derniers siècles, afin de comprendre où nous avons failli exactement, et surtout pourquoi une telle montée des fanatismes en Occident (et partout dans le monde). Il faut penser plus loin que les débats consensuels, même ceux qui s’imaginent être à l’avant-garde, alors qu’ils sont d’un prêt-à-penser bête à pleurer. La crise économique actuelle questionne en fait la culture syndicale. Une mutation de l’économie est en cours, une sortie du capitalisme telle que nous l’avons toujours connu : cette tendance est observable partout. Nous sommes en effet entrés dans une économie où les connaissances, le savoir-faire, l’intelligence, peuvent être stockés sous formes de logiciels, que l’on peut reproduire en quantité illimitée, pour un coût abordable. Les conséquences de cela sur la production sont énormes, et crée une véritable intelligence collective. Évidemment tout cela étant complètement inédit, récent, nous n’avons pas de repères dignes de ce nom, donc nous nous retrouvons avec des dégâts environnementaux et sociaux (en effet, normalement, ces nouveautés devraient permettre à l’homme de vivre mieux, or le capitalisme fournit de moins en moins de bien-être et de plus en plus de problèmes aux sociétés industrialisées) Qui faire lorsque le rocher, sous l’effet des vagues, s’amenuise de plus en p lus ? La préservation des équilibres devient une nouvelle donnée, un outil de mesure. L’élite du travail ne doit plus s’afficher d’une manière dominante face aux autres : nous sommes tous dans le même bateau et bien que la lutte des classes soit un mouvement que je n’embrasse pas, il faut que ceux étant dans une position sociale dominante, puissent aider les autres à participer dignement à la société qui la compose, en sortant des utopies, des discours conviviaux, pour entrer dans la raison raisonnée : celle où le capitalisme n’est pas la montagne escarpée, indépassable, de l’humanisme, en dépit de la peinture catastrophique que je viens de vous en faire en écrivant cet article. Une autre vision, une nouvelle vision, non portée par des dogmes, mais par la conviction que nous devons dire non à toutes les formes d’intégrisme, fanatismes, totalitarismes, qui enferment hypocritement la société et l’individu dans une réalité binaire, violente, débile, inacceptable. Nous avons lutté pour l’égalité hommes-femmes : aucune tentative d’inégalité ne saurait maintenant la réduire, l’inquiéter et justifier que l’on puisse dire que le capitalisme est à bout de souffle. Ce n’est pas de cela dont il est question. Le capitalisme est puissant, fort, mais nos libertés, nos démocraties, elles, ne sont pas indestructibles. À nous d’y voir !
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