Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

04 janvier, 2008

L’imposition des pourboires est discriminatoire

Le 29 décembre 2007, le journal Le Soleil révélait que Revenu Québec a réclamé des centaines de dollars à des serveurs de Québec. La moitié des 316 serveurs des Rôtisseries St-Hubert de la capitale se sont vu réclamer en impôt des sommes allant de 250$ à plus de 1000$.

Les travailleurs de la restauration sont une cible facile pour Revenu Québec. Ils sont peu organisés et peu protégés. Ils ne forment pas un groupe d’intérêt susceptible de contribuer à la caisse électorale ou d’influencer le vote populaire lors des prochaines élections. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que Revenu Québec s’attaque aux pourboires des taxis, coiffeurs, préposés aux malades, garçons d’épicerie, etc.

Malheureusement, une majorité de Québécois croient naïvement que l’État nounou leur est profitable et encouragent, sans le savoir, les abus de Revenu Québec.

À la question « Selon vous, les serveurs devraient-ils payer de l'impôt sur la totalité de leurs pourboires », j’ai été renversé de constater que 50 % ont répondu par l’affirmative!


Source : Cyberpresse, le 29 décembre 2007

L’imposition des pourboires des travailleurs de l’industrie de la restauration est injuste, discriminatoire et génère peu de revenu :

  • Le pourboire représente un cadeau que le client remet aux serveurs (ses) pour souligner son appréciation. Imposer les pourboires sans imposer toutes les autres formes de cadeaux, est injuste.
  • Les travailleurs de plusieurs industries (taxis, coiffeurs, préposés aux commandes à l’auto, femme de chambre, préposés aux pompes à essence, livreurs, etc.) reçoivent des pourboires. Ces pourboires sont imposables mais, Revenu Québec ferme les yeux. Il est inacceptable que Revenu Québec n’applique pas les mêmes critères à tous.
  • L’imposition des pourboires des travailleurs de l’industrie de la restauration représente des revenus bruts de moins de 42 millions. De plus, les frais administratifs et d’enquêtes grugent certainement une portion non négligeable de ces revenus. (1)


Le cas échéant, il serait facile pour le gouvernement de récupérer les pertes encourues dues à l’exemption des pourboires. Les monopoles gouvernementaux inefficaces, les programmes électoraux coûteux, les subventions inutiles aux entreprises et aux nombreux organismes bidons coûtent littéralement des milliards au trésor québécois. Mais, couper les subventions des groupes d’intérêts bien organisés risque de nuire au financement de la caisse électorale et à la réélection du parti au pouvoir. Alors, Revenu Québec a pour mission de saigner à blanc les contribuables peu susceptibles d’offrir une opposition efficace. C’est d’une mesquinerie machiavélique.

Il est temps de laisser savoir au gouvernement qu’il y a des limites à tout. J’ai mis en ligne une pétition pour demander au ministre des Finances d’éliminer l’imposition des pourboires lors du prochain budget. Je vous encourage à faire connaître l’existence de cette pétition à tous vos parents et amis.

(1) Selon Statistique Canada les salaires, traitements et avantages sociaux des serveurs dans les débits de boisson et restaurants avec service du Québec, se chiffraient à 1,678 milliards en 2005. Une majorité des travailleurs à pourboire travaillent à temps partiel et ne paient pas ou peu d’impôt. Si on suppose que moins de 25 % d’entre eux paient des impôts et que le taux moyen d’imposition est moins de 10%, le gouvernement récolte tout au plus 42 millions par année. De plus, les coûts d’administration et d’enquête grugent certainement une portion non négligeable de ces revenus.

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