Une société responsable doit nécessairement être composée d’individus responsables. Nous sommes individuellement responsable de notre santé, notre éducation, nos enfants, etc. En déléguant nos responsabilités individuelles aux leaders de la société (politiciens, leader sociaux et syndicaux, chefs d’entreprise, etc.) nous abdiquons en même temps notre droit à la liberté. Ce sont les deux faces d’une même pièce.
Le lundi 01 oct 2007
Les surplus de M. Harper
Lucien Vallée, Saint-Eustache, Cyberpresse
Nous nous questionnons beaucoup de ce temps-ci sur l’utilisation des surplus du gouvernement fédéral. Doit-on s’en servir pour réduire l’écart entre les riches et les pauvres ou pour les hôpitaux ou pour l’éducation ou pour les routes ou pour les festivals ou pour la guerre en Afghanistan ou pour…
Il n’y a pas de limite aux besoins financiers au Canada et ailleurs dans le monde. Comme vous, je me pose sérieusement la question.
Réduire l’écart entre les riches et les pauvres
D’où vient l’argent du surplus? En grande partie des impôts. Et qui paie les impôts? On comprend qu’ils ne viennent naturellement pas des pauvres, qui n’ont pas les moyens de s’en payer. On constate aussi qu’ils viennent peu des riches qui peuvent souvent se défiler d’en payer grâce à leurs fiducies et autres évitements que leur proposent les comptables, qui sont payés pour trouver des échappatoires. Donc les impôts sont payés en majorité par la classe moyenne qui reçoit un chèque de paie contrôlable et vérifiable et où n’existe pas d’échappatoire.
Vouloir jouer au Robin des bois avec les impôts, c’est rater sa cible. On rejoint peu les riches et on appauvrit la classe moyenne, creusant ainsi l’écart entre riches et pauvres. Le gouvernement dispose de peu de moyens pour appauvrir les riches, afin d’enrichir les pauvres. Surtout que les riches contribuent grandement aux caisses électorales de tous les partis.
La pensée magique des électeurs est de croire que les riches sont tous des profiteurs et les pauvres, tous des exploités. Cependant, j’ai personnellement constaté qu’il y a une très grande majorité de riches généreux et préoccupés du bien-être de tous. Ils donnent souvent abondamment de leurs biens et de leur temps pour aider les plus démunis. Pas tous, bien sûr, mais plusieurs. D’un autre côté, j’ai constaté que c’est du côté des pauvres que l’on trouve plus de bougons et de parasites. Pas tous, bien sûr, mais plusieurs. Alors, cessons de généraliser et développons une conscience sociale dans toutes les classes.
Ce n’est pas au gouvernement à jouer aux petits communistes pour égaliser tout le monde vers le bas (sauf la classe dirigeante), mais c’est à chaque individu à prendre ses responsabilités pour son enrichissement personnel et celui de ses concitoyens.
Quant à tous les politiciens qui se servent de la cause des pauvres pour avancer leurs ambitions politiques, ils peuvent s’impliquer comme bénévoles dans plusieurs organismes : OXFAM, la Croix Rouge, Développement et Paix, les Clubs Optimistes, les Clubs Lions, les Chevaliers de Colomb, la Saint-Vincent-de-Paul, les Scouts, etc. C’est par des organismes de bénévoles que les pauvres sont le plus aidés et non par les gouvernements et tous leurs fonctionnaires.
Pour les hôpitaux, pour l’éducation, pour les routes
Si le 750 millions $ demeure au gouvernement servira-t-il pour les bonnes causes? En tant que simple citoyen, je me questionne sérieusement. Servira-t-il pour des commandites quelconques? Sera-t-il gaspillé dans des procédures administratives et des frais de dépenses de fonctionnaires? Ira-t-il aux amis des partis politiques? Sera-t-il gobé par les lobbyistes? Ira-t-il aux itinérants ou aux festivals? Il me semble préférable de le remettre dans les poches des gens de la classe moyenne qui choisiront comment l’investir.
Est-ce mieux de confier la gestion des soins de santé ou l’éducation aux seuls fonctionnaires avec notre argent ou serait-il plus économiques de faire affaire avec le privé pour diminuer les frais, même si je dois payer de ma poche? Je crois fermement à l’universalité des soins de santé et à l’éducation pour tous. Or peut-on y arriver seulement en tassant le privé ou en s’associant avec le privé? On n’ose à peine se rendre dans les hôpitaux où les listes d’attente s’étirent à l’infini, où le temps d’attente est souvent de plus de huit heures pour rencontrer un médecin et où on en ressort avec certaines bactéries. Les gens travaillent très fort dans le système de santé. Est-ce que leurs efforts pourraient être plus profitables dans un système public/privé? On a tassé les sœurs hors du système de santé, est-ce mieux?
En santé, comme en éducation, maintenons nos objectifs d’universalité. Pour cela, n’empêchons pas les gens d’investir leurs économies dans des institutions privées. Il appartient à chacun d’avoir le choix de dépenser son argent à la bourse, au casino, au bingo, en voyage, en santé, en éducation, etc. Cessons l’interventionnisme étatique pour promouvoir les libertés individuelles dans un cadre réglementaire bien défini.
Pour les routes, pour les festivals
Chacun de nous est convaincu que nos routes nécessitent des investissements importants. Le développement des infrastructures n’a pas suivi l’augmentation des besoins. Cependant devons-nous quêter à Ottawa ou nous prendre en main localement? Plus la décision est prise près des utilisateurs, plus elle risque de répondre aux besoins particuliers de chacun. On demande que le gouvernement fédéral ne vienne pas nous dire quoi faire chez nous, mais on veut toujours qu’il paie. Prenons-nous en main. Que les élus locaux et provinciaux cessent de se cacher derrière le fédéral pour payer nos routes. Qu’ils investissent selon les besoins, en étant clairs vis-à-vis leurs électeurs sur les montants financiers à investir et les nécessités de payer des contribuables. Il n’y a pas de solutions magiques; l’argent ne pousse pas dans les arbres.
Quant aux festivals, je crois fermement en leur utilité et même leur nécessité. Leur apport culturel et social est indéniable. Grâce à eux, nous récoltons des revenus très importants pour notre économie. Nous nous devons de les supporter activement. Que ceux qui en retirent des bénéfices y investissent une part de leurs revenus. Ainsi, les gouvernements qui retirent des revenus en taxes, en impôts sur les salaires des travailleurs, en redevances diverses, doivent contribuer à leur juste part : ni trop, ni pas assez. Tous les intervenants du tourisme ne peuvent se contenter d’empocher sans faire leur part. Que les hôteliers, les restaurateurs, les chauffeurs de taxi, etc. constatent que pour eux c’est un investissement et qu’ils favorisent l’éclosion de ces événements d’importance. Que tous les travailleurs qui en retirent un salaire et des pourboires déclarés et non déclarés, apportent aussi leur contribution. Ce n’est pas au travailleur, qui peine souvent à gagner un salaire décent, à investir pour que certains empochent sans faire leur part.
Quel rôle l’état doit-il jouer?
L’État ne peut suppléer à la responsabilisation individuelle. L’État n’a surtout pas à prendre en main la gestion des domaines publics. L’État doit s’assurer du respect des droits et libertés de chacun par des lois et des règlements. Il doit surveiller, contrôler, inspecter, etc., mais pas faire à la place. Prenons-nous en main, développons notre conscience sociale, soyons respectueux des droits et libertés de chacun, ouvrons nos esprits aux besoins des démunis, prenons soin de notre environnement, tout cela sans contrainte étatique, mais en comprenant que notre réussite et notre épanouissement personnel passent par celui de tous nos concitoyens. Soyons responsables!
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