Sur l’ensemble des 24 500 nouveaux emplois créés depuis une année au Québec, on note la création de 22 400 emplois dans le secteur public. C’est donc dire que le secteur privé n’a ajouté que 2100 emplois en un an.
.........
Il ne faut pas se leurrer. Créer des emplois dans le secteur public n’est certes pas aussi «économiquement» rentable que la création d’emploi dans le secteur privé. Qui dit «secteur public» dit forcément «dépense publique» à défrayer par les contribuables.--- Michel Girard
Que l’État se contente d’être juste, nous nous chargerons d’être heureux.---- Benjamin Constant
Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement
Vaut mieux en rire!
Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry
30 novembre, 2013
29 novembre, 2013
Mario Vargas Llosa : socialisme et liberté sont mutuellement exclusifs
Mario
Vargas Llosa, Prix Nobel de littérature 2010 et célèbre défenseur de la
liberté, décrit le cheminement personnel qui l'a amené à renier les idéaux
marxistes radicaux pour devenir le grand intellectuel libéral qu'il est
aujourd'hui.
L’auteur
défend la thèse selon laquelle les dogmes socialismes sont contre nature. Donc, en pratique, il faut recourir au totalitarisme
pour les imposer.
Pour
Mario Vargas Llosa, le socialisme est l’opium des intellectuels. Et vlan, en
plein dans le mille.
La réflexion du jour
Le Parti québécois a depuis longtemps une fixation avec la France, et surtout avec ses politiques.
Le discours péquiste sur la laïcité est un emprunt direct à nos cousins, mais on oublie l’extraordinaire symétrie entre les politiques économiques de ce gouvernement et celui du Parti socialiste français. On dirait presque du copier-coller.
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Il serait étonnant que ce qui ne marche pas à Paris fonctionne à Québec.--- Pierre Duhamel
Le discours péquiste sur la laïcité est un emprunt direct à nos cousins, mais on oublie l’extraordinaire symétrie entre les politiques économiques de ce gouvernement et celui du Parti socialiste français. On dirait presque du copier-coller.
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Il serait étonnant que ce qui ne marche pas à Paris fonctionne à Québec.--- Pierre Duhamel
28 novembre, 2013
La réflexion du jour
Nous (ndlr la CAQ) avons compilé que depuis trois mois, le PQ a fait 276 annonces pour un montant hallucinant de 10 milliards, 660 millions de dollars. Est-ce que la première ministre peut nous confirmer que le coût de toutes ces annonces sera inclus dans les nouvelles prévisions qui seront déposées demain ? », a demandé François Legault en chambre, tout en déposant la longue liste des dépenses pour la période du 19 août au 20 novembre 2013. ---François Legault
27 novembre, 2013
Irlande : la recette est toujours la même
Pour sortir de la crise, l'Irlande a appliqué des recettes de bon sens : cesser de dépenser plus qu'elle ne gagne, assainir les finances publiques, baisser les dépenses plutôt qu'augmenter les impôts, tailler dans le gras de la masse de fonctionnaires, diminuer le coût horaire du travail pour plus de compétitivité et tailler dans les dépenses sociales. --- Nicolas Doze.
La réflexion du jour
L'enquête menée auprès de dirigeants de sociétés pétrolières et gazières internationales révèle que le Québec se classe au 141e rang mondial sur 157 territoires pour les investissements qui visent principalement l'exploration et la production. L'an dernier, la province se situait au 101e rang (sur 147) et en 2011, elle occupait le 92e rang (sur 135).--- JdM
(NDLR Les écolos peuvent crier victoire, mais qui va payer les pensions des fonctionnaires?)
(NDLR Les écolos peuvent crier victoire, mais qui va payer les pensions des fonctionnaires?)
26 novembre, 2013
La réflexion du jour
Comment justifier que des gens qui ne donnent pas leur juste part (ndlr les bureaucrates municipaux et gouvernementaux) puissent jouir d’une retraite payée à moitié (et parfois plus) par des gens qui, eux, n’ont rien pour eux-mêmes. Les taxes handicapent leur capacité d’épargne et, une fois à la retraite, les poussent inexorablement à la pauvreté. C’est toujours Liberté 55 pour les uns et une «Rente de longévité» à 75 ans pour les autres…
......
Les «boomers» partent en croisière, certains que leurs syndicats sauront résister à la grogne populaire. Mais ça ne marchera pas, pas ce coup-ci; il y a trop de monde sur le quai à regarder partir les jolis bateaux…
C’est le statu quo, la taxation abusive, le maintien des privilèges qui, désormais, menacent la paix sociale…--- Michel Hébert
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Les «boomers» partent en croisière, certains que leurs syndicats sauront résister à la grogne populaire. Mais ça ne marchera pas, pas ce coup-ci; il y a trop de monde sur le quai à regarder partir les jolis bateaux…
C’est le statu quo, la taxation abusive, le maintien des privilèges qui, désormais, menacent la paix sociale…--- Michel Hébert
25 novembre, 2013
DALI LE MAGNIFIQUE??
Par Louise V. Labrecque
Dans son Essai sur la signification du comique, Henri Bergson
écrivait : « il n’y a pas de jeu auquel un champs plus vaste ne soit
ouvert : la liberté s’apparente à un jeu de ficelles, il n’y a donc pas de
scène réelle, sérieuse, dramatique même, que la fantaisie ne puisse pousser au
comique par l’évocation de cette simple image ». Cette remarque introduit
de façon admirable la lecture du livre « Dali », de Michel Nurisany,
paru aux Éditions Flammarion en 2004. En effet, Dali est un visage complexe et
important du surréalisme, et intéressant dans la mesure où son originalité
s’exprime comme le jeu de pantin, double de soi, qui alimente toute son œuvre,
et constitue un aspect fondamental de sa personnalité en tant qu’artiste. Dali,
l’artiste et le personnage, est en soi une véritable apologie du surréalisme.
En effet, tous les manuels et doctrines surréalistes s’entendent pour encenser
ce célèbre artiste qu’est Salvador Dali. Mais en quoi ces éléments sont-ils à ce
point culminant qu’ils s’imposent d’eux-mêmes comme voies incontournables du
surréalisme? En analysant l’œuvre de cet artiste, par où pouvons-nous puiser
les axiomes de son apport personnel par rapport à la critique générale dont il
est l’objet comme référence contemporaine surréaliste? Et finalement, en quoi
l’originalité du personnage est-il tributaire du relief singulier, figure de
proue du mouvement?
Dali moderne, – postmoderne avant son temps-, se situe réellement
dans ce continuum moderne, en marche sur un fil d’acier, – dire en équilibre
serait exagéré, mais il tenta par son œuvre à libérer sa puissance créatrice de
son narcissisme- en recherche incessante de points culminants s’imposant
d’eux-mêmes. En ce sens, Dali ouvre la porte à tous les possibles, construit et
déconstruit le genre avec son célèbre : « le surréalisme, c’est
moi! »
En effet, cette simple citation de Dali résume la fantaisie, autant que
le génie d’un homme curieux de tout, artiste complet, auteur de nombreux
ouvrages, littéraire jusque dans sa peinture et profondément surréaliste, tant
dans son art morcelé que tout entier. Auteur d’un unique roman : Visage
caché, il fut néanmoins l’auteur d’un nombre incalculable de textes divers,
exposant des idées sur sa conception personnelle de l’art et la peinture, des
récits autobiographiques, dont la vie secrète de Salvador Dali, et Journal
d’un génie, couvrant les années de 1954 à 1963. Finalement, il écrit de
nombreux tracts et deux grands textes : Oui, qui exposent ses
théories surréalistes. C’est de cette école qu’il puise tout son rapport au
monde et aux arts, et bien qu’il fut membre du groupe des surréalistes
que peu de temps, c’est-à-dire de 1929 à 1939, il en préservera la qualité
technique, notamment dans son archangélisme scientifique comme socle
pragmatique de son exubérance. En effet, avec Dali nous ne sommes pas à une
contradiction près, et bien que sa rencontre avec Lorca en 1927 sera
déterminante, c’est au travers le mouvement des surréalistes, et
particulièrement par sa rencontre avec André Breton que Dali sera, dès le début
en 1929, une véritable figure d’opposition surréaliste. En fait, Dali étant le
plus naturellement du monde surréaliste, l’aspect technique du groupe se révèle
rapidement complètement inutile à ses yeux. Or, les points de vue d’André
Breton seront souvent contredits, ridiculisés, par un Dali agacé, voire outré,
un peu comme un fils se rebellant contre le père. Dali sera alors mis à l’écart
du groupe, mais il ne sera exclu officiellement qu’en 1939. Les reproches fait
à Dali tournent toujours autour de son exubérance. De là la problématique, car
le surréalisme ne saurait se définir sans la contribution de ses multiples
implications exubérantes dans plusieurs domaines (peinture, littérature,
théâtre, cinéma, photographie, publicité, architecture, arts avec divers
objets, études des horlogrammes, bref tout ce que Dali offre dans le détail et
dont les qualités lyriques explosent dans « une érection mentale comme
personne n’a su en donner à ce jour »). En somme, on reproche à Dali ce
qui constitue le socle du surréalisme, ce qui n’est pas qu’un petit paradoxe.
En fait, sa folie est géniale et son génie est fou. Quoi qu’il en soit, il est
tellement surréaliste que cela dépasse l’entendement.
Cette formule est aussi le secret de sa vie : « une familiarité
avec la folie certes, mais dotée d’une distance analytique qui en permets la
gestion ». Or, pour le mouvement surréaliste, étrangement, la capacité de
comprendre les délires de ceux-là et objectivités de ceux-ci, relève de
l’exploit utopique. Le conflit ne fera que s’intensifier entre lui, Breton, et
le groupe. Le point culminant demeure le moment où « l’automatisme »
prôné par les surréalistes sera ridiculisé par Dali, qui opposera sa
méthode : « la paranoïa-critique », qui est, selon lui, lucide
et active, contrairement à l’automatisme du groupe qui est, dira t’il,
« confus et un état passif ». N’empêche, la guerre entre lui et
Breton permettra à Dali de devenir célèbre, au prix d’une solitude nécessaire
et intrinsèque (il est cependant intéressant de noter que Salvador vivait
entouré d’ «une petite cour », beaucoup de gens en somme qui habitait
dans leurs quartiers respectifs, dans sa maison, et qui l’accompagnait partout,
dans tous ses déplacements). Sa solitude intérieure toutefois est profonde,
chronique, pathologique. Il écrira en 1937: « si tu décides de
guerroyer pour ton propre triomphe, il faut que tu détruises inexorablement
ceux qui ont le plus d’affinités avec toi. Toute alliance dépersonnalise. Tout
ce qui est collectif signifie ton ensevelissement. Sers-toi du collectif en
guise d’expérience, et ensuite frappe, frappe fort! Et reste seul». Cette même
année, il écrit et peint son célèbre tableau : la métamorphose de
Narcisse en s’appuyant sur la méthode de la paranoïa-critique.
Une caractéristique importante du surréalisme de Salvador Dali est qu’il
apparaît clairement que la paranoïa-critique est un élément d’opposition, voire
de provocation aux idéologies d’André Breton et au groupe des surréalistes. Dali
fait tout pour contredire et ridiculiser Breton, qu’importe que l’on attaque
son exubérance, Dali s’enflamme, et sans ambiguïté revendique cette même
exubérance, en rajoute toujours, et signe son programme dans: « Nouvelles
Considérations générales sur le mécanisme du phénomène paranoïaque du point de
vue surréaliste ». Et là mes amis, nous nageons dans les eaux
profondes du surréalisme car « par processus de caractère paranoïaque et
actif de la pensée, il sera possible (simultanément à l’automatisme et autres
états passifs), de systématiser la confusion et de contribuer au discrédit
total du monde ». Rien de moins. Alors, lorsque Dali attaque Breton pour
sa confusion, il va lui-même sur ce terrain, justement décrié, mais dira
t’il : « avec méthode ».
Il suffit de regarder ses peintures pour comprendre : aucun
signifié se référant à eux-mêmes, une logique de montage, une fusion des
contraires. Il est intéressant de remarquer que c’est par le littéraire d’abord
que Dali organise son travail : « par excès de surréalisme »,
mais également parce qu’il est incontrôlable, à la limite de toutes les
limites, paradoxal et déterminé à créer dans le sillage étrange d’un
surréalisme qui parle de lui-même à la troisième personne : « Dali
est un génie », affirme t’il à maintes reprises. En somme, il invente un
nouveau lexique, une nouvelle dialectique, un nouveau rapport au monde
littéraire, à l’art, au surréalisme. Il invente et s’invente lui-même un
personnage dans une conscience que cette logorrhée extravagante puise à la
source le surréalisme, tel quel, loin des prêts-à-penser artistiques de son
époque. Toutefois, convaincu de son génie, qu’importe que cela soit interprété
comme un jeu ou une mise en scène, Dali demeure sérieux et il embrasse sans
commune mesure ses excès, jusque dans ses propos politiques. En fait, les
documents de nombreux auteurs s’entendent pour dire que Dali était apolitique,
quoique provocateur. Bon nombre des intellectuels français du groupe des
surréalistes ne lui pardonnent pas ses incartades. Dali n’aura jamais un réel
poids politique et de cela Breton ne comprends pas que les provocations de Dali
porte simplement la marque d’un personnage. Tout cela n’est que mise en scène,
pourtant Breton sera quitte pour une bonne frousse devant les propos excessifs
de Dali, et cet aspect demeure clair dans plusieurs manuels littéraires, à
l’effet qu’il est convaincu que les provocations entraîneront la mort du
surréalisme. Il dira toutefois à Gala, la femme de Dali : « je sais
très bien qu’il n’est pas hitlérien ». En dépit de cette certitude,
l’exubérance et la fantasmagorie spirite de Dali devient peu à peu
insupportable, incontrôlable et tellement excessive que cela l’oppose de plus
en plus au groupe des surréalistes. Plus tard, ses amis Paul Éluard et René
Crevel prendront sa défense. Rien n’y fait, Dali adopte obstinément un tel
comportement d’opposition envers Breton que de nombreux ouvrages ont émis
l’hypothèse que Dali serait le contraire du surréalisme. Il va jusqu’à
revendiquer son exubérance: « le surréalisme, c’est moi », redit-il
comme un slogan ad nauseam. Cliché certes, affirmeront les jaloux, mais faisant
référence à son art de vivre qui caractérise son œuvre, Dali est réellement un
surréaliste de tous les instants et cela ne se limite pas aux arts plastiques
et à la littérature, mais envahit sa sphère intime, son rapport à
l’autre, à lui-même, et se mêle à tout. Profondément spirituel, il a
« des visions », des « révélations », lesquelles
expliquent son génie et qui, selon les auteurs consultés pour les besoins de
cet article, débordent du cadre classique de l’art. En effet, doté d’une
curiosité fantastique, universelle et fabuleuse, il se rapproche en ce sens des
artistes du Moyen-âge, tel Léonard de Vinci, qui affirmait : « les mâchoires
de mon esprit sont en mouvement perpétuel ». Tel était Dali, qui affirmait
à son tour, de façon imagée, être : « en état d’érection
intellectuelle permanente », et plus encore, tentait ainsi d’imposer
puissamment sa vision du surréalisme auprès du mouvement, présidé par André
Breton.
Évidemment, sans être vraiment conscient d’imposer une nouvelle
esthétique qui marquera l’histoire littéraire, il affirma, en cita Freud, en
quelque sorte son maître-à-penser (comme si Dali avait besoin d’un
pygmalion) : « je m’y connais trop peu en esthétique pour pouvoir
développer ma proposition jusqu’à son terme ». Lucide, mais aussi
idéaliste et en quête d’absolu (sans être en quête de mort), Dali se nourrit de
pensées occultes pour concevoir sa pensée surréaliste : « toute mon
ambition consiste à matérialiser avec la plus impérialiste rage de précision,
les images de l’irrationalité concrète », écrit-il dans Conquête de
l’irrationel . En somme, selon Dali, tout est un jeu de miroirs,
double inversé, l’irrationnel étant précisément le véritable rationnel, dont la
littérature est le fer de lance, par exemple la violence de ses tracts
surréalistes, qu’il rédige dans les années 20, et qui constitue par essence, le
même style – syntaxe comprise- des tracts des ligues d’extrêmes droites ou des
textes les plus orduriers de Céline à la même époque. Décidément, la
provocation est chez Dali plus qu’une signature. Fait intéressant : les
injures et anathèmes que Dali et Breton se jettent à la tête se mêle à une
fascination l’un pour l’autre. Plus tard, la création du groupe
« Contre-Attaque », par Georges Bataille, endossera ces idéologies et
les retourneront même à ses propres armes : la violence. La dernière
phrase du texte de Bataille : « nous sommes avec ceux qui
tuent », porte un souffle exalté. André Breton signe leur manifeste.
Exalté est bien le mot. Le réel fou que deviendra Bataille au yeux de
Breton, et quinze ans plus tard aux yeux de Jean-Paul Sartre, n’est pas du même
bois que la folie créatrice d’un Dali extrasensible. Néanmoins, il se fera lui
aussi montrer la porte de sortie du groupe des surréalistes par André Breton.
Qu’à cela ne tienne : Dali distillera sa folie géniale pour alimenter,
comme on le sait, son propre surréalisme. La violence ne l’atteint pas, car celle-ci
n’a pas, chez Dali, une fureur haineuse et destructive, ni même d’un point de
vue philosophique. Après la première guerre mondiale, la jeune génération issue
des tranchées n’aura qu’une envie : abolir le reste du monde occidental
qui vient de montrer, par la guerre et les tueries, son incapacité à fonder une
civilisation. Cette influence sociale, et tous ses dévirés idéologiques, ne
seront pas au cœur du processus créatif de Dali. Dans son premier
manifeste, André Breton écrira : « l’acte surréaliste le plus simple
consiste, revolvers au poing, à descendre dans la rue et à tirer, au hasard,
tant qu’on peut dans la foule ». On sent bien là les troublantes
influences idéologiques de l’époque des surréalistes. Chez les poètes
surréalistes, plus encore perméables, extralucides, sensibles, dont Dali en
premier lieu affirmera son dégoût pour « cette saleté de culture »,
exacerbée par un excès de nihilisme généralisé, lequel était présent dans
toutes les couches de la société. De plus, la haine des Lumières, et de Voltaire
en particulier, constitue chez les surréalistes de l’époque, bel et bien la
haine de la raison et de la tolérance: cette violence effective à la raison
donne froid dans le dos, mais il ne faut pas oublier que c’est aussi de là que
naît la création surréaliste dont Dali se dissociera par la suite certes, mais,
lorsque vous regarderez admirativement les tableaux de Dali, n’oubliez pas ce
point, qui pour ma part, a modifié complètement ma vision des
choses.
L’écriture automatique n’est qu’un tout petit bout, sauvage, immédiat,
indompté, du surréalisme. Il fut mis, peut-être de façon exagéré, à la hauteur
et au rang de quasi-divinité, et bien que l’on puisse reconnaître là un langage
impropre, donc un véritable langage, il faut cependant admettre que la démesure
n’en est en rien raisonnable.
Bref, Dali est encore tellement immense dans l’imagerie collective,
qu’il allume encore aujourd’hui des débats enflammés. Toutefois, sans être
associé aux idéologies puristes des intellectuels du groupe, il s’avère être un
homme très discipliné et sérieux, dans son art et ses idées. Sa phrase
célèbre : «je ne plaisante jamais », fait référence à ses
commentaires maintes fois grossis et rapportés par la critique. Provocation et
excès donc, mais toujours avec cette rigueur et un esprit analytique constant.
Un caractère méticuleux et perfectionniste, dont le surréalisme s’imprime au
travers la lumière de ces mêmes excès et provocations, ce qui exprime sa force
créatrice, son intuition, une capacité de voir et de percevoir le monde, pour
atteindre un niveau de surréalisme propre à Dali, bref, une façon de créer
complètement inédite et originale. La liberté est pour lui un mot d’ordre (!),
contradictoire jusque là, mais la liberté… ah la liberté! C’est ce qui
constitue en quelque sorte la trame sonore du film, le letmotiv de Dali, comme
s’il avait besoin de cela pour se distinguer des autres, dans son art, ses
idées et sa personnalité.
En effet, quoique symbolique d’une époque et d’une culture, il faut
regarder plus loin que le concept de liberté, sinon que l’opposition d’un
concept radical, la liberté chez Dali se mélange aux rêves, au fantastique, aux
visions, à la recherche, à la littérature, la peinture et la musique. En fait,
il est tellement fasciné de littérature qu’il invente ses propres schèmes; et
par le littéraire, il rêve à la « constellation du réveil », qui est,
selon lui, la temporalité des pouvoirs à profaner, car pour Dali, l’ordre
hégémonique est sapé et tout le siècle en sera illuminé, comme une erreur
qui coïncide avec un phénomène collectif : un environnement social
allégorique! Sa peinture, précisément, révèle cela, comme une ambiguïté
épistémologique certaine, car ce regard éclaté, exorbité, surréaliste,
« hors piste », est libre. Certains diront anarchique, rétif aux
activités du groupe, et donc profondément solitaire. Oui, mais libre.
La réflexion du jour
En matière de gouvernance, le rapport des opérations financières, publié par le ministère des Finances du Québec, est une mine d’informations.
On y apprend que, en juillet 2013, les dépenses de programmes s’élevaient à 5,1 G$, soit 416 M$ ou 8,9% de plus qu’en juillet 2012. À titre comparatif, cette hausse serait suffisante pour créer un deuxième ministère des Ressources naturelles.--- Nathalie Elgrably-Lévy
(NDLR Dans le modèle québécois, c'est ce qu'on appelle se serrer la ceinture!)
On y apprend que, en juillet 2013, les dépenses de programmes s’élevaient à 5,1 G$, soit 416 M$ ou 8,9% de plus qu’en juillet 2012. À titre comparatif, cette hausse serait suffisante pour créer un deuxième ministère des Ressources naturelles.--- Nathalie Elgrably-Lévy
(NDLR Dans le modèle québécois, c'est ce qu'on appelle se serrer la ceinture!)
24 novembre, 2013
23 novembre, 2013
La réflexion du jour
Les politiques préconisées par les groupes écologistes sont davantage des solutions pour commercialiser des énergies coûteuses, inefficaces et susceptibles de devenir désuètes suite aux innovations technologiques. Une transition durable et à long terme vers les énergies renouvelables se produira lorsque les énergies vertes deviendront moins coûteuses que les sources alternatives.---Jean-François Minardi
22 novembre, 2013
Commissions scolaires : un autre comité bidon
Le
14 novembre dernier, la ministre Malavoy a dévoilé la composition du groupe
d’experts chargé d’étudier le « comment » des commissions
scolaires : financement, administration, gestion et gouvernance. Vous avez
certainement, comme moi, remarquez que le mandat du groupe ne fait aucune
référence au « pourquoi » des commissions scolaires. Le dogme
péquiste : tous les problèmes peuvent être résouts en créant une nouvelle
structure, sans jamais remettre en question les structures existantes.
D’ailleurs, le choix des membres de ce comité assure le
gouvernement que l’existence des commissions scolaires ne sera pas remise en
question.
La présidente : Mme Pauline Champoux-Lesage,
ex-sous-ministre à l’Éducation, ex-protectrice du citoyen, graduée en science
de l’éducation et en lettre. Je ne doute pas de la bonne volonté de Mme
Champoux-Lesage, mais saura-t-elle imposer un agenda qui remettrait en question
l’existence même des commissions scolaires? Je me permets d’en douter.
Trois membres de la commission seconderont la
présidente :
Mme Diane Provencher : ex-directrice des Commissions
scolaires des Premières-Seigneuries et de Beauport, ex-présidente de
l’association des Directeurs généraux des commissions scolaires du Québec.
Comment pourrait-elle suggérer l’abolition des commissions scolaire après avoir
œuvré plusieurs années à promouvoir leur existence.
Mme Claire Lapointe : directrice du Département des fondements et
pratiques en éducation de l'Université Laval et présidente de la Commission de
l'enseignement préscolaire et primaire du Conseil supérieur de l'éducation. Je
ne doute pas des compétences universitaires de Mme Lapointe, mais je doute que
son parcours professionnel soit pertinent à ce dossier.
M. Marcel Leblanc : ex-sous-ministre associé au ministère des Finances, ex-sous-ministre du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et ex-secrétaire général associé aux Affaires intergouvernementales canadiennes. M. Leblanc est
certainement un fonctionnaire de carrière de grande qualité, mais je vous laisse juger de la pertinence de sa nomination dans ce dossier.
Ce n’est certainement pas ce comité qui révolutionnera le merveilleux monde des commissions scolaires. Mais ce n’était pas le but de Mme Marois. Elle voulait seulement gagner du temps pour préparer la prochaine élection sans avoir à débattre d’une question aussi controversée que l’abolition des commissions scolaires. Ce comité est a été conçu sur mesure pour remplir ce mandat.
La réflexion du jour
À la lumière des quatre premiers mois de l’actuel exercice financier, d’avril à juillet, l’argentier du gouvernement Marois et ses gourous du ministère des Finances sont dans le champ avec leurs prévisions budgétaires.
Les revenus n’ont progressé jusqu’à maintenant qu’à un rythme de 2,7% comparativement à une croissance anticipée de 5% pour l’exercice financier en cours. Et, du côté des dépenses gouvernementales, elles ont augmenté de 4,3% comparativement à une projection de 2,7%.--- Michel Girard
Les revenus n’ont progressé jusqu’à maintenant qu’à un rythme de 2,7% comparativement à une croissance anticipée de 5% pour l’exercice financier en cours. Et, du côté des dépenses gouvernementales, elles ont augmenté de 4,3% comparativement à une projection de 2,7%.--- Michel Girard
21 novembre, 2013
La réflexion du jour
Vous me direz que tout cela est banal et qu’au Québec, tout est déficitaire. Je vous donne raison avec une question à volets multiples: y a-t-il une seule organisation, une seule instance, un seul organisme, un seul conseil, une banale commission ou un office quelconque qui ne soit pas déficitaire? Ils le sont tous; et, en vérité, rien ne va plus. Dans mon quartier, par exemple, les égouts sanitaires sont branchés sur le réseau pluvial; ça en dit long sur tout le reste.--- Michel Hébert
20 novembre, 2013
Légiférite : trouble obsessionnel consistant à vouloir tout contrôler
La société québécoise souffre d’une forme
particulièrement aiguë de cette maladie. Sous prétexte que le « bon
sens des uns » n’est pas le « bon sens » des autres, les
politiciens s’arrogent le pouvoir de tout diriger, prévoir, savoir, taxer,
subventionner, réglementer.
L’État s’immisce outrageusement dans la vie de tous les
jours :
·
Vous voulez développer un terrain vacant, vous
devez composer avec la Commission de protection du territoire agricole dont la
mission est d’empêcher tout développement. Pour les commissaires, un terrain en
friche est plus utile qu’un terrain utilisé à une fin autre qu’agricole. Votre
terrain est à l’extérieur des zones classées agricoles, vous devez alors
composer avec le ministère de l’Environnement. Si par malheur il contient une
flaque d’eau, il devient une zone humide et il vous sera interdit d’y toucher
ou même d’y passer en VTT.
·
Vous voulez démarrer une entreprise, il vous
faudra au moins une demi-douzaine de permis, tant au municipal qu’au
provincial. Vous ne pouvez même pas décider du nom de votre entreprise. Cette
décision revient de droit aux fonctionnaires de l’Office de la langue
française.
·
Vous voulez louer votre chalet, vous devez
obtenir une classification du ministère du Tourisme. Vous croyez vous en tirer
parce que vous le louez à un membre de votre famille. Détrompez-vous, même dans
ce cas vous serez dans l’illégalité.
·
Vous êtes un producteur acéricole, vous ne
pouvez pas disposer de votre récolte de sirop comme bon vous semble. Celle-ci
appartient à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec.
·
Vous désirez modifier les heures d’ouverture de
votre boutique. Oh là, pas si vite. Il existe des règlements qui spécifie quand
et à quelles conditions vous pouvez ouvrir votre boutique.
·
Vous voulez une assurance en cas de problèmes
majeurs de santé. Oubliez ça. En santé tout le monde doit obligatoirement subir
la liste d’attente pour bien comprendre que c’est un privilège d’obtenir des
soins.
·
Vos vaches produisent un surplus de lait, vous
ne pouvez pas le donner à votre voisin qui en a grandement besoin, vous devez
le jeter;
·
Etc.
Je pourrais remplir de nombreuses pages d’anecdotes et de
situations qui démontrent que dans le modèle québécois la liberté est une
notion bien relative. Malheureusement, la situation continue d’empirer. Dès
qu’il se produit un évènement malheureux, tous les biens pensants et les
lobbys, et il y en a beaucoup, s’activent pour demander une nouvelle loi ou un
nouveau règlement. Un conducteur en état d’ébriété décède suite à une embardée,
il faut exiger que les véhicules vendus au Québec soient équipés d’un antidémarreur
éthylique; un accommodement déraisonnable est monté en épingle par les médias,
vite il nous faut une charte de la laïcité; vous hébergez un touriste de
passage, assurez-vous que ce n’est pas un inspecteur du ministère qui essaie de
vous piéger; etc.
Les conséquences de cette maladie sont multiples et souvent
dramatiques tant du point de vue social qu’économique.
L’omniprésence de l’État dans la vie de tous les jours favorise
la déresponsabilisation des individus. En effet, pourquoi se soucier de notre
santé, de l’éducation de nos enfants, de notre retraite, de notre endettement, de
nos concitoyens puisque l’État s’est engagé à le faire pour nous. De plus, trop
de règlements inapplicables, à plus forte raison s’ils sont nuisibles ou inutiles,
sont ignorés par la plupart des Québécois. Malheureusement, pour un nombre
grandissant d’individus, cette situation débouche inévitablement sur le non-respect
de tous les lois et règlements même ceux essentiels au bon fonctionnement de la
société.
La réflexion du jour
Au fil du temps, dit Christian Dubé, Québec a exclu de son budget consolidé plus de 100 organismes et fonds spéciaux, qui totalisent pourtant le quart des finances de l’État. Des organismes aussi importants que l’Agence du revenu, Infrastructure Québec, l’Autorité des marchés financiers, la Régie de l’assurance maladie ou la Régie du bâtiment ne figurent pas dans le projet de loi budgétaire sur lequel les parlementaires doivent voter.--- L'Actualité
19 novembre, 2013
La réflexion du jour
Environ 1,2 millions de Québécois ont une maîtrise si faible de la lecture, ce qu'on appelle maintenant la littératie, qu'ils ne peuvent pas fonctionner normalement. Un autre 2,2 millions n'a pas le niveau de littératie suffisant pour pleinement se développer.--- Alain Dubuc
18 novembre, 2013
Le PQ : les priorités des Québécois on s’en fout
Selon un sondage
CROP publié par L’actualité le 8 novembre dernier, 30% ou plus des
Québécois considèrent que le temps d’attente dans les hôpitaux, la création
d’emplois, la baisse des taxes et impôts, et la corruption devraient être les
priorités du Québec.
Que fait le PQ?
Il choisit de donner la priorité absolue à la promotion d’une
charte des valeurs. Pourtant cette fameuse charte est prioritaire pour
seulement 13 % des Québécois.
Les Québécois savent bien que la charte est une solution qui
se cherche un problème. Seule la grande région de Montréal est suffisamment
multiethnique pour vivre des tensions interculturelles. Et encore, ce qui crée
un malaise dans la population se résume au port du voile. Celui-ci est un
symbole politique servant à promouvoir les théocraties islamiques d’une époque
depuis longtemps révolue : la religion domine l’État et l’homme domine la
femme.
Nous possédons déjà tous les outils nécessaires pour gérer
les quelques cas d’accommodements déraisonnables montréalais, somme toute
relativement bénins. La preuve, les Montréalais s’opposent au projet de charte
du PQ. Il n’était certainement pas nécessaire de créer de toute pièce un
psychodrame à la Fabienne Larouche pour interdire le port de la burka dans
la fonction publique.
Le PQ utilise une technique bien connue de tous les
politiciens. À l’approche d’une élection, les politiciens tentent d’éviter tous
les problèmes qui risquent de nuire à la popularité du parti au pouvoir (santé,
éducation, économie, fiscalité, dette). Il suffit alors de diriger l’attention
des gens vers un pseudo problème dans l’espoir d’en retirer des bénéfices
électoralistes.
Cette façon de faire est irresponsable et anti démocratique.
Après on se demande pourquoi les gens sont cyniques et refusent de participer
au processus démocratique.
La réflexion du jour
Il faut dire que les écocatastrophistes et la classe
politique n’ont d’autre choix que de défendre leur dogme. Admettre le
contraire, c’est reconnaître qu’à cause d’eux, les citoyens du monde entier se
font inutilement et outrageusement plumer avec les écotaxes de tout acabit.
Malgré tout, aucun artifice des experts du GIEC ou de l’OMM ne changera les
observations empiriques, même s’il y a consensus!--- Nathalie
Elgrably-Lévy
17 novembre, 2013
16 novembre, 2013
La réflexion du jour
«On ne fait pas ce qu’il faut pour que les choses arrivent correctement, dit-il. On faisait plus de culture, avec beaucoup moins d’aide de l’État dans les années 1970 que maintenant.
«Aujourd’hui, la culture a été remplacée par des industries culturelles richement subventionnées.
«On est passé d’une forme de création culturelle à du show-business. Ici comme ailleurs. C’est entré dans nos mœurs, maintenant. Et je ne pense pas que ça va changer bientôt...»--- Guy Latraverse via Benoît Aubin
«Aujourd’hui, la culture a été remplacée par des industries culturelles richement subventionnées.
«On est passé d’une forme de création culturelle à du show-business. Ici comme ailleurs. C’est entré dans nos mœurs, maintenant. Et je ne pense pas que ça va changer bientôt...»--- Guy Latraverse via Benoît Aubin
15 novembre, 2013
Souveraineté alimentaire, un subterfuge électoraliste
La Politique de
souveraineté alimentaire du gouvernement Marois vise à favoriser la
consommation de produits locaux. Elle prétend :
·
répondre aux besoins alimentaires des Québécois
·
appuyer la prospérité économique du Québec.
Mais qui peut
être contre satisfaire ses besoins alimentaires et appuyer la prospérité
économique du Québec? Personne n’est contre la vertu.
Malheureusement,
à qualité égale et selon les saisons, les produits québécois coûtent beaucoup
plus cher à produire. Au milieu de l’hiver, les tomates de serre Savoura
coûteront toujours plus cher que les tomates mexicaines ou chiliennes.
Mais pour les
politiciens cela n’est pas un problème. Il suffit d’obliger Hydro-Québec à
fournir de l’électricité à rabais
aux entreprises serricoles. En effet, la Régie de l'énergie s'est rendue aux arguments du
gouvernement du Québec et a autorisé une baisse des tarifs d’électricité pour
les serriculteurs. C’est une subvention invisible à l’oeil des contribuables,
mais non moins onéreuse.
En offrant des
produits québécois à un prix moindre que ce qu’ils coûtent à produire, le
gouvernement trompe les consommateurs, encourage l’inefficacité des entreprises
concernées et nuit au bon fonctionnement des marchés.
La nouvelle
politique de souveraineté alimentaire appauvrira les Québécois. Les revenus
perdus par Hydro-Québec ne seront plus disponibles pour investir dans son développement
ou pour verser en dividende au gouvernement. C’est tout le contraire de l’objectif
énoncé de la politique prétendant appuyer la prospérité économique du Québec.
La Politique de
souveraineté alimentaire est un subterfuge qui vise avant tout à utiliser
l’argent des contribuables pour satisfaire les lobbys de l’industrie agroalimentaire
et racoler les socialo-écolos.
La réflexion du jour
Ici aussi les citoyens payent cher les politiques vertes du gouvernement québécois en matière d’énergie, notamment le développement artificiellement soutenu par l’État de l’industrie éolienne. Les clients d’Hydro-Québec paient environ 700 millions de dollars par année en subvention implicite, conséquence de la décision du gouvernement de favoriser cette filière énergétique.--- Michel Kelly-Gagnon
14 novembre, 2013
La réflexion du jour
De nos jours, les politiciens sont des professionnels dans leur domaine, qui consiste à se faire élire et à s’assurer un après-carrière confortable. Pour ce faire, ils doivent acheter les clientèles électorales. Et lorsqu’il est question des grandes entreprises, ils y arrivent en marchandant leur pouvoir.--- minarchiste
13 novembre, 2013
The ascent of Money : A financial History of the world
Revue de livre par minarchiste
L’histoire de la finance mondiale, par Niall Ferguson.
“The Ascent of Money:
A Financial History of the World”, par Niall Ferguson.
Cet excellent ouvrage de l’historien britannique Niall
Ferguson publié en novembre 2008 traite non pas seulement de l’histoire de la
monnaie, mais bien de l’histoire de la finance en général, de la préhistoire à
nos jours. Bien que je ne sois pas d’accord avec l’ensemble de ses
affirmations, je recommande chaudement ce livre à quiconque s’intéresse au
sujet, en soulignant que celui-ci ne constitue pas une lecture aride comme
certains livres d’histoire peuvent l’être (notez que j’avais publié un article
sur un autre livre de Ferguson ici).
Les crises financières et les scandales financiers
arrivent bien assez fréquemment pour faire paraître la finance comme une source
d’appauvrissement plutôt que d’enrichissement. Pourtant, malgré toute la
règlementation et l’interférence étatique, les marchés financiers créent bel et
bien de la richesse (voir ceci).
Selon Ferguson, l’innovation financière a été un facteur indispensable dans
l’avancement de l’humain du statut de subsistance précaire d’il y a quelques
siècles au niveau de vie confortable dont nous jouissons présentement dans les
pays développés. En fait, Ferguson avance que la finance est une composante
primordiale du développement et de l’enrichissement des nations : la clé
de voute de la prospérité.
En fait, comme le mentionne Ferguson, la pauvreté d’une
nation ne résulte pas de la présence des institutions financières, mais bien de
leur absence. Ce n’est que lorsque les petits entrepreneurs ont accès à une
source de financement qu’ils peuvent s’évader de l’emprise des usuriers et
devenir les maîtres de leur destin, favorisant le développement de leur société.
Selon l’auteur, la première monnaie dite
« globale » fut la pièce de huit espagnole,
basée sur le « thaler » allemand (qui allait devenir
« dollar »); une pièce d’argent de 38mm apparue à la fin du 15e
siècle. Cette pièce a été utilisée internationalement, ainsi que comme monnaie
locale dans plusieurs pays et a eu cours légal aux États-Unis jusqu’en 1857. La
raison pour laquelle l’Espagne obtint un tel statut était que ses conquistadors
ramenaient des quantités astronomiques d’argent des mines du Mexique et
d’Amérique du Sud. Cet argent engendra un boum inflationniste ainsi qu’une
expansion de l’État, finançant de coûteuses guerres contre l’Angleterre
(Invincible Armada vs Elizabeth I) et la Hollande. Comme quoi la monnaie n’est
pas équivalente à la richesse; l’Espagne a par la suite souffert d’un graduel
déclin, résultant en 14 défauts souverains entre 1557 et 1696.
La naissance du crédit remonte au moins aussi loin qu’au 18e
siècle avant J.C., en Mésopotamie, où les notions de monnaie et d’intérêt
existaient déjà. Au 13e siècle après J.C., la finance était davantage
développée en Orient qu’en Europe. C’est un mathématicien nommé Fibonacci qui a
amené les concepts arabes et indiens en Italie, comme le système décimal, les
fractions et la valeur actualisée (voir son livre « Liber Abaci » de
1202).
Ferguson fait référence au personnage de Shylock dans la pièce de
Shakespeare Le Marchand de Venise; un riche juif du ghetto vénitien
(c’est de là que vient l’utilisation moderne du mot « ghetto » qui
signifie « fonderie » en italien, car il y en avait une à proximité)
qui prête de l’argent à des taux astronomiques. C’est d’ailleurs de ce
personnage que découlent les expressions anglaises « loan shark » et
« pound of flesh ». Il appert qu’à l’époque, les chrétiens et
musulmans n’étaient pas autorisés par leur religion à pratiquer l’usure (i.e.
la collecte d’intérêts sur un prêt), ce qui laissait le champs libre aux juifs,
qui étaient en majeure partie des réfugiés en provenance d’Espagne, de l’empire
Ottoman et de Roumanie. Néanmoins, la montée de Venise comme capital du
commerce international à l’époque n’aurait pu être possible sans le financement
des banquiers juifs.
Au 14e siècle, les Medicis ont révolutionné
l’industrie bancaire en Italie. Auparavant, cette famille était davantage
constituée de gangsters criminels, mais Giovanni De Medici allait tout changer
en devenant courtier en devises. Les Medicis allaient être aussi appelés
« banquiers » car, comme les juifs du ghetto vénitiens, ils menaient
leurs affaires assis sur un banc dans la rue (d’où l’origine du mot
« banquier »). En 1385, Giovanni allait opérer de Rome, avec comme
plus grand client la papauté, le Vatican échangeant énormément de devises
étrangères. Après avoir établit des succursales à Rome, Florence, Venise,
Genève, Pise, Londres et Avignon, il légua son affaire à son aîné, Cosimo en
1420.
Voici comment les Medicis ont fait fortune : supposons
qu’un marchand de Venise concluait une transaction avec un client à Avignon
pour 100 dollars, laquelle allait être payée dans un mois. Une traite était
alors signée et vendue à la banque à escompte (disons pour 90 dollars). Un mois
plus tard, une fois la transaction conclue, la banque recevait le plein montant
en échange de la traite, empochant un profit de 10 dollars (une forme d’intérêt
ou « discrezione », car l’intérêt était interdit par l’église). Le
succès de la banque des Medicis fut assuré par la taille, la décentralisation
et la diversification. Le système bancaire italien allait devenir un modèle
pour les nations nord-européennes telles que la Hollande, l’Angleterre et la
Suède.
Par exemple, la Banque d’Amsterdam,
fondée en 1609, allait inventer le système des chèques. À noter que cette
banque opérait avec des réserves à 100%, ce qui lui empêchait de créer de la
monnaie. C’est la Riksbank suédoise qui allait en 1656 inventer le système à
réserves fractionnaires, prêtant davantage de monnaie qu’il n’y avait d’or dans
sa voûte. Puis, en 1694, la Banque d’Angleterre allait compléter le trio, ayant
été créée pour aider le gouvernement à financer ses dépenses de guerre, elle
allait obtenir le monopole sur l’émission de billets de banque en 1742. Cette
banque allait aussi devenir un « prêteur de dernier recours », de
manière à contrer les crises de liquidité dont ont souffert les banques
commerciales en 1847, 1857 et 1866. Il ne manquait que l’abandon de l’étalon-or
au 20e siècle pour obtenir le système monétaire actuel. La Banque de France fut
établie en 1800, la Reichsbank allemande en 1875, la Banque du Japon en 1882 et
la Banque Nationale Suisse en 1907, tout juste avant la Federal Reserve
américaine en 1913.
En résumé, les éléments clés du système monétaire actuel
sont :
1) La réconciliation des
chèques par une banque centrale.
2) Le crédit à réserves
fractionnaires.
3) Le monopole de l’émission
de billets par la banque centrale.
4) Le rôle de prêteur de
dernier recours par la banque centrale.
5) Le monnaie fiduciaire (sans
métal sous-jacent).
La bataille
de Waterloo de 1815 fut le point culminant de plus de deux décennies de
conflits intermittents entre l’Angleterre et la France, mais c’était plus
qu’une guerre entre deux armées, c’était aussi le choc de deux systèmes
financiers rivaux : celui de Napoléon basé sur la taxation des conquis
pour financer la prochaine campagne, et celui des Britanniques basé sur le
financement des dépenses militaires par endettement. Ceci dit, le grand
vainqueur de cette bataille ne fut pas Wellington, mais bien Nathan Rothschild.
Fils d’un modeste marchand d’antiquités de Francfort, Nathan
Rothschild est arrivé en Angleterre en 1799, passant près de 10 ans dans le
nord à exporter des textiles en Allemagne. Mais il pratiquait aussi une autre
activité connexe fort profitable: la négociation d’or. Plus
spécifiquement, c’était son habileté à expédier de l’or de part et d’autre de
la Manche en dépit du blocus français qui intéressa le gouvernement Anglais
lorsqu’il fit appel à ses services en 1814. Les Rothschild
bénéficiaient d’un excellent réseau de communication qui leur permettait
d’exploiter les différences de prix de l’or à travers l’Europe (ce que l’on
appelle aujourd’hui « faire de l’arbitrage »).
À l’époque, Wellington menait une percée contre les Français
sur le continent à partir du Portugal. Les marchands locaux qui
approvisionnaient l’armée anglaise refusaient d’accepter les billets, il
fallait donc trouver une manière d’expédier de l’or sur place, chose très
difficile vu les circonstances. Nathan fit appel à ses frères en France, en
Allemagne et en Hollande pour amasser une grande quantité de pièces de métaux
précieux et les faire parvenir secrètement à Wellington, qui avait alors
traversé les Pyrénées, en échange d’une juteuse commission. En mai 1814, les
Rothschild avaient expédié 1.2 million de Livres Sterling d’or pour le compte
des Anglais, pour des commissions allant jusqu’à 6%.
Après son abdication en avril 1814, Napoléon avait été exilé
sur la petite île d’Elba, d’où il s’évada en mars 1815 pour tenter de raviver
son empire en France. Aussitôt au courant de la nouvelle, les Rothschild se
mirent à accumuler de l’or, anticipant un long et coûteux conflit.
Malheureusement pour eux, ce ne fut pas le cas, puisque la bataille de Waterloo
allait abruptement terminer le conflit. Grâce à la rapidité de ses messagers,
Nathan fut mis au courant de la victoire de Wellington presque 48 heures avant
la dépêche officielle du cabinet; une bien mauvaise nouvelle car cela allait
faire chuter le prix de l’or. Nathan se mit alors à vendre son or pour acheter
des obligations du gouvernement Anglais, un pari qui allait être très payant.
Vers la fin de 1817, le prix de ces titres avait grimpé de plus de 40%. Cette
transaction venait de mettre au monde la banque Rothschild.
Cette entreprise allait ensuite pratiquement inventer le
modèle des banques d’investissement modernes (comme Goldman Sachs par exemple).
Les Rothschild se mirent à souscrire les dettes gouvernementales de différentes
nations d’Europe, les distribuant aux investisseurs à travers les différentes
succursales de la banque Rothschild contre commission. Ces obligations étaient
émises en Livres Sterling et les intérêts versés aux investisseurs peu importe
leur localité; du jamais vu à l’époque. Aucune famille n’a autant profité des
guerres que les Rothschild, ceux-ci se spécialisant en obligations
gouvernementales, lesquelles étaient largement utilisées pour financer les
dépenses militaires à l’époque.
La Guerre
Civile Américaine fut aussi fort influencée par la finance. La
Confédération (i.e. le Sud) n’arrivait pas à émettre d’obligations conventionnelles
en Europe. Il fallu donc une innovation financière pour financer la
guerre : les obligations de coton. Celles-ci avaient un coupon de 7% et
une maturité de 20 ans et pouvaient être converties en coton au prix d’avant la
guerre de 6 pence la livre. Comme le prix du coton augmentait en raison de la
guerre (le Sud Américain étant un producteur important mondialement puisque 80%
du coton entrant au port de Liverpool en provenait), la valeur des obligations
se maintenait bien, d’autant plus que les sudistes s’assuraient de restreindre
la production pour supporter le prix du coton. Vers 1860, le Sud imposa un
embargo sur les exportations de coton (pour essayer d’obtenir l’appui de
l’Angleterre), ce qui fit augmenter le prix de 6.25 à 27.25. Le nord de
l’Angleterre fut alors paralysé économiquement.
Ceci dit, la valeur des obligations résidait dans la
capacité du détenteur à obtenir le coton sous-jacent pour 6 pence la livre. Par
contre, quand la Nouvelle-Orléans tomba aux mains de l’Union en 1862, le Sud
venait de perdre son principal port d’exportation, ce qui l’empêcherait les
Sudistes de livrer le coton promis par ces obligations, dont le prix
s’effondra. Puis, en 1863, les fabriques du Lancashire avaient trouvé de
nouvelles sources d’approvisionnement en Chine, en Égypte et en Inde, ce qui
fit chuter le prix du coton.
Sans son accès au crédit, la Confédération ne pu financer sa
guerre que par impression de monnaie ex nihilo, ce qui fut catastrophique pour
son économie. Malgré son avantage sur le terrain, ses chances de remporter le
conflit venaient de s’évaporer. Les marchés financiers avaient décidé du sort
des États-Unis. À la fin de la guerre, le dollar « greenback »
de l’Union ne valait plus que cinquante sous (car le nord aussi imprimait de la
monnaie), alors que le « greyback » de la Confédération ne valait
plus qu’un sou! L’inflation fut de 60% au nord comparativement à 4000% au sud.
À noter que les Rothschild avaient refusé de supporter le Sud car ceux-ci
représentaient un risque de crédit élevé en raison du fait que lorsqu’il était
sénateur avant la guerre, Jefferson Davis (le président de la Confédération)
avait voté pour la répudiation des dettes de l’État.
Pendant que nous sommes sur ce sujet, je vous invite à lire
cet article
intéressant qui suggère que la véritable cause de la Guerre de Sécession
américaine n’était pas l’abolition de l’esclavage, mais bien l’imposition de
barrières douanières qui allaient favoriser le nord au détriment du sud. En
fait, ce sont deux faces d’une même médaille puisque c’était pour
compenser les bas coûts de production des Sudistes, grâce à leurs esclaves, que
les Nordistes ont instauré les tarifs douaniers en 1828.
Dans le même ordre d’idées, Ferguson note que la finance eut
aussi un rôle prépondérant durant la Première Guerre Mondiale. L’Allemagne et
l’Autriche avaient beaucoup de difficulté à vendre leurs obligations, n’ayant
pas accès aux importants marchés financiers de Londres, Paris et New York.
L’une des premières véritables corporations fut formée en
1602 en Hollande, sous le nom de Compagnie des Indes Orientales (ou la
« VOC » dans la langue du coin). Celle-ci bénéficiait d’un monopole
sur le commerce hollandais à l’Est du Cap-de-Bonne-Espérance et à l’Ouest du
Détroit-de-Magellan. Elle devait durer 21 ans, après quoi les investisseurs
pourraient récupérer leur argent. Cependant, en 1612, le conseil décréta que la
compagnie ne serait pas liquidée comme il avait été prévu. Dorénavant, la seule
manière pour un investisseur de ravoir son argent consisterait à vendre ses
parts à un autre : il faudrait passer par le marché boursier. Un marché
secondaire pour les actions de la VOC existait en fait déjà depuis plusieurs
années, mais il prit alors un essor considérable. C’est donc là qu’est née la
première place boursière de l’histoire.
Pour Ferguson, ce n’est pas une coïncidence qu’à cette même
époque ait été fondée la Banque d’Amsterdam (en 1609), car beaucoup
d’investisseurs désiraient alors emprunter pour acheter des actions de la VOC. Le
lien entre crédit, banque centrale et marché boursier venait d’être établit. Le
prix des actions de la VOC était volatile, réagissant aux rumeurs de naufrage,
de guerre et de mutinerie, mais la tendance était haussière. Entre 1602 et
1733, le prix est passé de 100 à 786 en plus des dividendes réguliers, pour un
taux de rendement annuel de 27%, dans un environnement de faible inflation. Cependant,
le prix de la VOC n’a jamais esquissé le caractère d’une bulle spéculative; la
raison étant que la Banque d’Amsterdam opérait à réserves entières (jusqu’en
1780).
Une chose que Ferguson énonce clairement est qu’il ne peut y
avoir de bulles spéculatives sans crédit facile; ce pourquoi les bulles
résultent souvent des erreurs des banques centrales. Il énonce avec raison
qu’avec une monnaie saine, pas de bulles (et j’ajouterais pas de récessions non
plus). Il le démontre clairement en comparant la VOC à ses rivales françaises
et britanniques, dont l’histoire a été marquée par d’effroyable bulles
spéculatives soufflées par la création de monnaie ex nihilo. J’expliquais l’histoire
de la South Sea Company et de la Compagnie du Mississipi dans cet article,
mais Ferguson le fait admirablement bien dans le livre.
Malheureusement et curieusement, Ferguson n’applique pas ce
raisonnement à son diagnostic de la Grande Dépression, peut-être pour préserver
son exercice narratif plaçant Milton Friedman comme celui qui a élucidé le
mystère de la monnaie et de son impact sur l’économie. Pour Ferguson, la Grande
Dépression tire ses racines de dislocations globales suite à la Première Guerre
Mondiale, alors que la production Européenne est revenue en force. Comment
peut-il ignorer la rapide expansion de la masse monétaire permise par la
Federal Reserve au cours des années 1920s? Au contraire, pour lui la Grande
Dépression a été causée par une politique monétaire trop restrictive au début
des années 1930s. Il revient pourtant dans le droit chemin un peu plus loin, en
mentionnant que sans la politique monétaire expansionniste de la Fed des années
1990s, Ken Lay et Jeff Skilling auraient eu de la difficulté à faire monter le
prix de l’action d’Enron à $90 et la bulle techno n’aurait pas gonflé autant.
Autre histoire intéressante relatée par Ferguson : celle
de l’investisseur George
Soros. Lors de la réunification de l’Allemagne en 1990, Soros avait
anticipé que les taux d’intérêt et la valeur du Mark augmenteraient, ce qui
rendrait le Mécanisme
de Taux de Change Européen insoutenable. Ce mécanisme fut établi en 1979
pour aider à la stabilisation des taux de change européens, de façon à mettre
la table pour l’avènement de la devise unique (qui arriva finalement en 1999).
Le système engendra la création d’une unité monétaire théorique, l’ECU, basée
sur un panier composé de chacune des devises européennes et instaura une
solidarité des pays européens en matière de soutien des cours, autour d’une
valeur pivot calculée en fonction des évolutions de chaque devise par rapport à
l’unité commune.
En vertu de cet accord, signé par le Royaume-Uni en octobre
1990, la banque centrale britannique ne laisserait pas le Mark s’apprécier de
plus de 6% par rapport à la Livre Sterling. Suite à l’appréciation du Mark, la
Bank of England dû utiliser des réserves de change pour acheter des Livres
Sterling sur le marché et augmenta les taux d’intérêt jusqu’à 12%. Au final, le
Royaume-Uni annonça qu’il quittait le MTCE et laissait la Livre se déprécier,
mais les interventions précédentes avaient déjà résulté en une récession. Ce
jour du 16 septembre 1992 fut baptisé le « Mercredi Noir ». Soros
avait misé $10 milliards sur le Mark, en empruntant en Livres Sterling,
empochant un profit de $1 milliard, soit 12 Livres par habitant du Royaume-Uni.
Le Royaume-Uni a utilisé 6 milliards de Livres dans ses opérations de soutien
au MTCE.
Comme exemple éloquent de la thèse centrale de l’ouvrage
(soit que le développement des marchés financiers est nécessaire à la création
de richesse), Ferguson compare la Chine aux États-Unis. En 1820, le revenu par
habitant des Américains était deux fois plus élevé qu’en Chine; en 1870 c’était
cinq fois plus, en 1913 c’était dix fois plus; et en 1950 c’était vingt fois
plus. Entre 1820 et 1950, le taux de croissance moyen du PIB des États-Unis a
été +1.57% comparativement à -0.24% en Chine. Il y a certainement plusieurs
explications à cette grande divergence, l’une d’elles étant que la Chine était
un empire centralisé finançant ses déficits en imprimant de la monnaie à
profusion, étouffant le développement de marchés financiers efficaces.
Selon l’économiste Péruvien Hernando de Soto, la valeur de
l’immobilier se trouvant dans les bidonvilles du monde se chiffrerait à $9.3
billions, soit 90 fois plus que toute l’aide internationale versée aux pays du
Tiers-Monde entre 1970 et 2000. Le problème pour lui est que les gens qui
habitent ces maisons n’ont pas de titre légal sur celles-ci, ce qui les empêche
de les donner en garantie pour un prêt. Dans les pays développés, le prêt
hypothécaire est le moyen principal de financer le démarrage d’une petite
entreprise. Pour Ferguson, les titres de propriété sont «l’architecture cachée
d’une économie prolifique ».
Les pays développés ont cependant poussé la recette un peu
trop loin, subventionnant outrageusement l’accession à la propriété,
contribuant ainsi à gonfler les bulles immobilières récentes. Les politiques
monétaire expansionnistes des banques centrales n’ont pas seulement contribué à
gonfler des bulles résultant en de violentes récessions; elles ont aussi
stimulé l’endettement. Ferguson souligne qu’en 1959, la dette des ménages
Américains se chiffrait à 16% de leur revenu disponible. En 2007, cette dette
atteignait 2.5 billions, soit 24% du revenu disponible. Selon lui, la plus
grande expansion monétaire de l’histoire humaine – catalysée par le bris du
lien entre la monnaie et les métaux précieux – est derrière cet extraordinaire
boum de crédit.
Je ne peux que me réjouir de lire un historien décrire le
lien entre bulles spéculatives, endettement et création de monnaie! Je
recommande cet excellent livre à tous.
La réflexion du jour
Mais le comble de la non-performance des deniers publics revient sans doute à la politique d’électrification des transports. Ma collègue Valérie Borde a calculé que la politique visant à favoriser l’achat de 12 500 véhicules électriques subventionnés lourdement à 8 000 dollars l’unité contribuera à diminuer après un an de 0,003 % les émissions de gaz à effets de serre du Québec. Wow !
J’ai quelquefois l’impression que cette valse des politiques et des milliards est engagée pour épater la galerie et donner l’impression qu’on agit promptement et sérieusement. Hélas ! les dollars sont réels et font naître des espoirs qui risquent d’être déçus.--- Pierre Duhamel
J’ai quelquefois l’impression que cette valse des politiques et des milliards est engagée pour épater la galerie et donner l’impression qu’on agit promptement et sérieusement. Hélas ! les dollars sont réels et font naître des espoirs qui risquent d’être déçus.--- Pierre Duhamel
12 novembre, 2013
La réflexion du jour
Régis Labeaume n’a pas seulement été réélu maire de Québec dimanche dernier. Il a surtout gagné haut la main son pari: les électeurs lui ont donné le mandat de renégocier les conditions de travail et en particulier les fonds de pension des employés municipaux. Non seulement il a été fortement réélu, ce qui était fort prévisible, mais il a obtenu un taux de participation nettement supérieur à la moyenne.--- Mario Dumont
(NDLR Régis Labeaume : le seul politicien québécois qui a à cœur les intérêts de tous les Québécois et non seulement les intérêts des groupes d'intérêt.)
(NDLR Régis Labeaume : le seul politicien québécois qui a à cœur les intérêts de tous les Québécois et non seulement les intérêts des groupes d'intérêt.)
11 novembre, 2013
L’électrification des transports, un autre programme voué à l’échec
Le 1er
novembre dernier, la première ministre a annoncé un nouveau programme devant faire du Québec
le leader dans l’industrie de l’électrification des transports. Le
gouvernement, c’est-à-dire nous les contribuables, dépensera (investira n’est
pas le terme approprié) 516 millions en
trois ans pour subventionner l’industrie des transports et les consommateurs
désirant se procurer un véhicule électrique ou hybride.
Depuis la
création de l’État providence dans les années soixante, le gouvernement a
gaspillé plusieurs milliards de dollars en subventions inutiles à l’industrie
des transports. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler le fiasco de
l’usine GM à Blainville qui a fermé depuis belle lurette; le projet de la roue
électrique d’Hydro-Québec qui s’est terminé en queue de poisson; l’usine de
camion Paccar de Ste-Thérèse qui vivote d’une subvention à l’autre; le
renouvellement des voitures de métro qui coûtera un milliard de trop pour
favoriser Bombardier; Novabus qui survit grâce au traitement préférentiel que
lui accorde le gouvernement lors du renouvellement des parcs d’autobus des réseaux
de transports en commun; etc.
Comment
peut-on sérieusement croire que saupoudrés 516 M$ à des dizaines d’entreprises
sur une période de trois ans, fera du Québec un leader mondial? L’industrie
investit déjà des sommes astronomiques à la recherche de l’énergie du futur. Les
forces du marché détermineront les technologies gagnantes en temps opportun.
N’en déplaise aux écologistes, les subventions du gouvernement québécois n’y
changeront absolument rien.
Par contre,
un nouveau programme générera la création de nouveaux groupes d’intérêt qui
militeront en faveur de la pérennité de ce nouveau programme. Il deviendra
alors impossible d’y mettre fin sans risquer un impact négatif sur les
résultats de la prochaine élection. Pour s’en convaincre, il suffit de se
rappeler que le gouvernement a exigé qu’Hydro-Québec achète de l’électricité
éolienne à plus de 14¢ le kWh pour la revendre aux Américains à moins de 5¢ le
kWh. Une subvention camouflée de plus de 800 M$ qui bénéficie aux Américains
pourtant beaucoup plus riches que nous. Tout ça pour ne pas déplaire aux lobbys
de l’industrie éolienne, aux écologistes et aux régions.
J’admets que
la tendance vers l’électrification des transports est mondiale, et que des
opportunités économiques existent. Donc, pour favoriser l’électrification des
transports, le gouvernement devrait plutôt s’engager à créer un environnement
économique favorisant le succès des meilleures entreprises offrant les meilleures
technologies. Un processus d’allocation des contrats publics transparent, une
réglementation simplifiée, une fiscalité compétitive, une main-d’œuvre
qualifiée, des infrastructures de qualité, offriraient de bien meilleures
chances de succès qu’un programme de subventions électoraliste.
La réflexion du jour
Les dépenses de l’Administration montréalaise s’élèvent à 2357 $ par année et par individu, alors qu’elles sont de 1686 $ pour la moyenne des 10 plus grandes villes du Québec. Pourtant, les infrastructures montréalaises, mal entretenues depuis des décennies, ont un urgent besoin d’investissements.--- http://www.journaldemontreal.com/2013/11/03/le-plus-dur-commence
10 novembre, 2013
09 novembre, 2013
La réflexion du jour
Mais que se passe-t-il donc au Québec? Pourquoi traînons-nous dans le peloton de queue? Avec les ressources et le savoir-faire dont nous disposons, c’est l’Alberta qui devrait nous envier!
Le plus désolant, toutefois, c’est de constater que la situation économique actuelle ne semble pas inquiéter Québec outre mesure. On met sur pied une commission d’enquête sur les événements du printemps 2012 alors que c’est notre déroute économique qui devrait être scrupuleusement examinée. Plutôt triste, non?--- Nathalie Elgrably-Lévy
Le plus désolant, toutefois, c’est de constater que la situation économique actuelle ne semble pas inquiéter Québec outre mesure. On met sur pied une commission d’enquête sur les événements du printemps 2012 alors que c’est notre déroute économique qui devrait être scrupuleusement examinée. Plutôt triste, non?--- Nathalie Elgrably-Lévy
08 novembre, 2013
Petit cours d'autodéfense en économie101
Revue de livre par Ianick
Marcil
Petit cours d'autodéfense en économie de l'économiste canadien Jim Stanford, publié en 2011 chez Lux, connaît depuis sa parution un grand succès de librairie (dans sa version originale comme dans sa traduction). Relativement copieux (près de 500 pages), il demeure néanmoins très accessible et pédagogique. Stanford a le talent des grands vulgarisateurs - comme le sont Hubert Reeves ou Stephen Hawking pour les sciences de la nature, par exemple. Stanford est l'auteur d'une chronique dans le Globe and Mail et l'un des fondateurs du Progressive Economics Forum. On peut donc le considérer comme un économiste «de gauche» - à tout le moins critique à la fois des développements du capitalisme contemporain et des théories économiques dominantes, plus ou moins proches de la pensée néolibérale.
Le
De fait son ouvrage présente d'abord une critique articulée et documentée des dérives du capitalisme - la dernière section du livre a d'ailleurs pour titre «Remettre en cause le capitalisme». L'auteur, il importe cependant de le noter, présente les choses de la manière la plus équitable et objective que possible. En réalité, ce livre propose, au final, une «évaluation» du capitalisme contemporain. Dès le premier chapitre (pp.41-45) Stanford présente sept critères à l'aune desquels nous devrions évaluer les succès de notre système économique: sa capacité à créer de la prospérité, à générer de la sécurité, à favoriser l'innovation et la liberté de choix, à atteindre un plus grand niveau d'égalité, à prendre soin de l'environnement et à consolider la vie démocratique. Les explications qu'il offre par la suite serviront, en quelque sorte, à dresser le bilan du capitalisme - le capitalisme reçoit la note C- dans son «bulletin de notes» -, ce qu'il fait dans l'un des derniers chapitres. Un constat sévère qui est suivi de propositions pour «dépasser le capitalisme» (ch.24). On sortira de cette lecture mieux outillée, à la fois pour comprendre notre système économique ainsi que pour le critiquer sur la base d'arguments étoffés et d'analyses factuelles.
Petit cours d'autodéfense en économie de l'économiste canadien Jim Stanford, publié en 2011 chez Lux, connaît depuis sa parution un grand succès de librairie (dans sa version originale comme dans sa traduction). Relativement copieux (près de 500 pages), il demeure néanmoins très accessible et pédagogique. Stanford a le talent des grands vulgarisateurs - comme le sont Hubert Reeves ou Stephen Hawking pour les sciences de la nature, par exemple. Stanford est l'auteur d'une chronique dans le Globe and Mail et l'un des fondateurs du Progressive Economics Forum. On peut donc le considérer comme un économiste «de gauche» - à tout le moins critique à la fois des développements du capitalisme contemporain et des théories économiques dominantes, plus ou moins proches de la pensée néolibérale.
Le
De fait son ouvrage présente d'abord une critique articulée et documentée des dérives du capitalisme - la dernière section du livre a d'ailleurs pour titre «Remettre en cause le capitalisme». L'auteur, il importe cependant de le noter, présente les choses de la manière la plus équitable et objective que possible. En réalité, ce livre propose, au final, une «évaluation» du capitalisme contemporain. Dès le premier chapitre (pp.41-45) Stanford présente sept critères à l'aune desquels nous devrions évaluer les succès de notre système économique: sa capacité à créer de la prospérité, à générer de la sécurité, à favoriser l'innovation et la liberté de choix, à atteindre un plus grand niveau d'égalité, à prendre soin de l'environnement et à consolider la vie démocratique. Les explications qu'il offre par la suite serviront, en quelque sorte, à dresser le bilan du capitalisme - le capitalisme reçoit la note C- dans son «bulletin de notes» -, ce qu'il fait dans l'un des derniers chapitres. Un constat sévère qui est suivi de propositions pour «dépasser le capitalisme» (ch.24). On sortira de cette lecture mieux outillée, à la fois pour comprendre notre système économique ainsi que pour le critiquer sur la base d'arguments étoffés et d'analyses factuelles.
La réflexion du jour
Ce n’est pas au syndicat ( ndlr l'UPA) de dire qui a accès aux programmes du ministère de l’Agriculture. Le syndicalisme obligatoire ne peut mener qu’à des abus et n’est pas souhaitable. C’est aux agriculteurs de décider s’ils veulent être représentés par un syndicat qu’ils auront eux-mêmes choisi.--- Jean Garon
07 novembre, 2013
La réflexion du jour
Si on ne réussira plus à attirer les investisseurs avec un dollar faible ou des tarifs préférentiels d’hydroélectricité, il reste quoi au Québec comme avantage comparatif pour séduire les investisseurs?
Surtout quand on sait que déjà, certains investisseurs étrangers ont compris que le Québec est “Closed for business” depuis quelque temps et ce, pour toutes sortes de raisons: l’instabilité résultant de la “question nationale”, gouvernement souverainiste en place, lois du travail, ingérence syndicale, vexations linguistiques, infrastructures déficientes, fardeau fiscal des entreprises et de la main-d’oeuvre plus élevé qu’ailleurs.--- Joanne Marcotte
06 novembre, 2013
Économix
Revue de livre Ianick
Marcil
Dans le même esprit critique de l'économie contemporaine, l'étonnante bande dessinée Economix de l'auteur new-yorkais Michael Goodwin et de l'illustrateur Dan E. Burr réussissent un exploit: rendre intelligible, accessible et amusante l'histoire des idées et des faits économiques des 300 dernières années agréables à comprendre, avec humour, sans sacrifier à la rigueur intellectuelle. Economix a l'intelligence de tracer le parallèle entre l'histoire des idées économiques et celle du développement du capitalisme - depuis le tout début de la Révolution industrielle - démontrant, ainsi, que la première n'est non seulement assujettie à la seconde, mais qu'elle a souvent servi à en renforcir le pouvoir. Cette bande dessinée est probablement la meilleure introduction critique à la dynamique du capitalisme et à l'histoire des idées économiques que j'aie eu le loisir de lire. Sa lecture offre un point de vue étonnamment étoffé et documenté qui permet potentiellement de favoriser la discussion entre citoyens. (NB: j'ai écrit un peu plus longuement sur ce livre sur le blogue de la Librairie Raffin.)
Dans le même esprit critique de l'économie contemporaine, l'étonnante bande dessinée Economix de l'auteur new-yorkais Michael Goodwin et de l'illustrateur Dan E. Burr réussissent un exploit: rendre intelligible, accessible et amusante l'histoire des idées et des faits économiques des 300 dernières années agréables à comprendre, avec humour, sans sacrifier à la rigueur intellectuelle. Economix a l'intelligence de tracer le parallèle entre l'histoire des idées économiques et celle du développement du capitalisme - depuis le tout début de la Révolution industrielle - démontrant, ainsi, que la première n'est non seulement assujettie à la seconde, mais qu'elle a souvent servi à en renforcir le pouvoir. Cette bande dessinée est probablement la meilleure introduction critique à la dynamique du capitalisme et à l'histoire des idées économiques que j'aie eu le loisir de lire. Sa lecture offre un point de vue étonnamment étoffé et documenté qui permet potentiellement de favoriser la discussion entre citoyens. (NB: j'ai écrit un peu plus longuement sur ce livre sur le blogue de la Librairie Raffin.)
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