Va-t-on un jour avoir la lucidité de se débarrasser de ce foutu monopole de m....?
Les textes qui suivent démontrent qu’il n’y a aucun espoir de réformer le monopole de la santé. Il est pourri jusqu’à l’os. Il faut le démanteler et tout redémarrer en créant un environnement favorable à la concurrence du privé dans tous les domaines.
Ça ne se fera pas en 24 heures, mais plus on attend plus il y aura de patients torturés par le système.
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Impossible de changer de litÉric Yvan Lemay, Le Journal de Montréal, 30/09/2009 06h03
Chantal Lévesque a passé sept semaines confinée derrière un rideau dans une chambre de l'Hôpital Sainte-Justine. Pourtant, même si sa voisine de lit a quitté depuis vendredi, pas question de la changer de lit, pour des raisons administratives.
«Je ne demande pas grand-chose. J'aimerais juste avoir le lit d'à côté pour profiter de la lumière de la fenêtre. Il me semble que ce n'est pas bien compliqué», dit celle qui est enceinte de son premier enfant, après cinq grossesses qui ne se sont pas rendues à terme.
Il faut dire que depuis son arrivée le 8 août, elle était constamment derrière le rideau fermé de sa voisine. «Ça fait sept semaines que je suis dans le noir. J'ai le goût d'avoir un peu de lumière», dit la femme de 42 ans de Mascouche.
Elle doit rester alitée 23 heures sur 24 en raison de saignements liés à un décollement placentaire survenu plus tôt durant la grossesse.
Or, ce qui semble une simple formalité est devenu un combat contre la structure bureaucratique de l'établissement. On a commencé par lui dire qu'il y aurait des frais administratifs de 250 $ si on la changeait de lit, puisqu'on devrait modifier son dossier en conséquence et refaire sa carte bleue.
«On a offert de payer, mais ils ne voulaient pas», dit son conjoint, Jean-Marc Léger.
Une prescription inutile
Devant le refus des responsables du département de la changer de lit, elle a obtenu une prescription du médecin de garde samedi ma-tin. Encore là, on n'a pas voulu lui permettre de changer de lit.
Puis, dimanche, une autre patiente a pu obtenir le lit sur le bord de la fenêtre. Elle y est restée 16 heures, en tout.
Ça a été la goutte qui a fait déborder le vase. En désespoir de cause, Chantal Lévesque, a fait appel à l'ombudsman de l'hôpital puisqu'elle sait qu'elle doit encore passer au moins deux ou trois semaines à l'hôpital avant l'accouchement.
Or, hier après-midi, l'ombudsman lui a indiqué qu'il ne pouvait renverser la décision des responsables du département. «Ils m'ont dit que les places sur le bord de la fenêtre sont réservées aux femmes qui passent entre dix et 20 semaines ici», dit-elle. «Mais, présentement à ce que je sache, je suis celle qui est là depuis le plus long-temps.»
«Je suis tannée
Ironiquement, l'ombudsman l'a informée qu'on n'aurait jamais dû lui mentionner qu'il y avait des frais liés au transfert de lit pour justifier le refus.
Il semble donc qu'en attendant la venue de la petite Alicia, Chantal Lévesque devra se contenter du lit loin de la fenêtre. «Je vais vous dire, je suis tellement tannée qu'à un certain moment, j'ai pensé demander un refus de soins et rentrer chez moi.»
Il faut dire que depuis son arrivée le 8 août, elle était constamment derrière le rideau fermé de sa voisine. «Ça fait sept semaines que je suis dans le noir. J'ai le goût d'avoir un peu de lumière», dit-elle.
Chantal Lévesque a refusé une chambre privée qui lui aurait coûté 75 $ par jour puisque son assureur ne rembourse que les frais d'une chambre semi-privée.___________
Le CHUM écarteléAriane Krol, Cyberpresse, 28 septembre 2009
Officiellement, Saint-Luc, Notre-Dame et l'Hôtel-Dieu ne forment qu'un seul beau grand Centre hospitalier universitaire. La réalité de ceux qui le fréquentent est tout autre. Lisez le récit percutant de notre collègue Michèle Ouimet, publié aujourd'hui et demain dans La Presse. On reste sans voix devant les problèmes causés par le saucissonnage du CHUM.
La concentration de la cardiologie à l'Hôtel-Dieu, de la neuro à Notre-Dame et de l'urologie et de la gynéco à Saint-Luc cause une foule de maux de tête. Dossiers incomplets, patients promenés d'un établissement à l'autre, médecins forcés de faire la navette... La perte de temps, d'énergie et d'efficacité dans les soins est ahurissante. Sans oublier les coûts engendrés par le roulement de personnel. Combien de médecins, d'infirmières et d'autres employés ont fui cette situation dysfonctionnelle au cours des dernières années? Et on ne parle même pas des fortunes dépensées en taxis et en ambulances pour transporter les malades, souvent dépassés, d'un bout à l'autre de la ville.
Certains regrettent le temps où chacun des trois hôpitaux était indépendant et offrait une gamme complète de services. C'est oublier que le problème ne vient pas du regroupement des spécialités dans un même CHU, mais de l'absence de toit commun pour les abriter. Si on avait respecté le premier échéancier annoncé en janvier 2000, on ne parlerait plus du futur CHUM, mais d'un hôpital moderne qui accueille déjà les patients.
Au lieu de ça, on a remanié le projet 10 fois, en paniquant chaque fois devant l'escalade des coûts. Sauf qu'il y a des coûts financiers et humains considérables à disperser les soins, les malades et le personnel en trois sites désuets. Ces coûts, on les a toujours sous-estimés. Avec le résultat que cette organisation bancale et contreproductive s'est perpétuée bien au-delà du raisonnable.
Québec nous promet maintenant une livraison finale en 2018. Pour l'instant. Les possibilités de retard demeurent nombreuses. On attend toujours la première vraie pelletée de terre non protocolaire. Pas étonnant qu'autant de Montréalais parlent du futur CHUM comme d'une espèce de gag récurrent, et non comme d'un projet qu'ils verront aboutir de leur vivant.
En attendant, les patients et ceux qui les soignent vont continuer à faire les frais de cet éparpillement sur trois sites. Et l'ensemble des contribuables à en acquitter la facture. Il n'y a pas que la construction qui coûte cher. Le statu quo aussi a un prix. Espérons que Québec va enfin en tenir compte et appuyer sur le champignon. Car chaque nouveau délai contribue à prolonger cet écartèlement intolérable. Ils sont déjà plusieurs à en partager la responsabilité.
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