Dans le texte qui suit, Serge Côté s’indigne d’être le « cochon de payant » d’un État obèse, inefficace et arrogant.
Malheureusement, les choses ne risquent pas de changer prochainement. Le PLQ et le PQ sont deux partis hyper-interventionnistes dont le réflexe naturel est de mettre les mains plus profondément dans nos poches. L’ADQ est aux soins intensifs. Si elle survit, je crains qu’elle n’offrira pas une option viable aux électeurs avant 2020.
De plus, neuf éditorialistes/chroniqueurs sur dix prétendent qu’il n’est pas possible de régler le déficit et de rembourser la dette sans augmenter le taux de fiscalité et les tarifs.
Les politiciens n’ont aucun intérêt à s’opposer à un tel consensus. Ils sont certainement ébahis de voir que les « faiseurs d’opinion » se chargent d’orienter l’opinion publique pour eux.
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Sur le dos du cochon de payantSerge Côté, Le journal de québec, 09/10/2009
Une information non confirmée circule actuellement, voulant qu’Hydro-Québec envisage de hausser les tarifs d’électricité. Chaque ménage devrait donc débourser entre 175 $ et 265 $ de plus par année. Ce n’est pas rien si on tient compte des augmentations qui frappent tous les domaines. Ça fait encore plus mal lorsqu’on parle d’alimentation, de consommation d’électricité, de linge et d’essence. Quatre domaines auxquels on n’échappe pas.
Dans certains cas (vêtements et nourriture), on peut toujours magasiner. Mais nous sommes littéralement otages des détaillants de pétrole qui ajustent leur prix sur la concurrence et, encore plus, d’Hydro-Québec.
La hausse du coût de l’électricité rapporterait un milliard de plus dans les coffres du gouvernement. Si tel devait être le cas, il s’agirait d’une mesure dégueulasse. Pourquoi? Parce qu’on s’en prend encore une fois au cochon de payant qui n’a rien à dire. Pour l’heure, Hydro demande des hausses modestes : 0,2 % à compter d’avril 2010 et moins de 2,5 % pour les années subséquentes. Mais le scénario d’une augmentation majeure serait sur le bureau du PM.
Le président
Mardi, en commission parlementaire, l’opposition a mis en lumière le report du plan stratégique d’Hydro, les dons aux écoles privées, les erreurs de facturation aux abonnés et le boni de rendement de 122 000 $ qu’a reçu le président Thierry Vandal (en sus du salaire de 417 000 $). Sans parler de factures de restaurants faussement identifiées comme frais de représentation chez Hydro.
Il semble que, comme si de rien n’était. Comme s’il avait dit : on s’en fout!
Alors, non seulement êtes-vous tenu en otage par Hydro-Québec, mais la tête dirigeante ne semble guère prête à agir pour alléger votre fardeau. Vous ne pouvez vous retourner vers un autre fournisseur. Hydro a beau jeu.
À la commission, la ministre des Ressources naturelles, Mme Nathalie Normandeau, a senti le besoin de dire que les dons aux écoles ont été retirés, après avoir été désapprouvés par le gouvernement. C’est bien, mais c’est « après ». Après que cette situation eut été dénoncée. Comment se fait-il que quelqu’un ait décidé d’y aller dans les dons à des institutions privées? Bof… pas grave. Si on manque d’argent, on mettra quelques sous de plus du kilowatt et on s’emplira les poches à nouveau.
Lors de la dernière élection, le gouvernement Charest avait promis de faire une réingénierie de l’État. Rien de significatif pour le porte-monnaie des cochons de payant n’a été fait. On veut augmenter les tarifs de divers services… Les impôts ne baissent pas… Les coûts de services obligatoires augmentent sans qu’on ait le choix…
Dégraisser
Mais où sont les coupures majeures dans la fonction publique, les resserrements de dépenses, les abolitions de niveaux multiples dans la gestion?
Nulle part. La machine a depuis longtemps bouffé les opérateurs. À force de vouloir protéger la chèvre et le chou, il ne se passe rien. On ne me fera pas croire qu’on ne pourrait pas dégraisser ce monstre. Allons!
Mais pour le faire, il faudrait attacher sa tuque avec de la broche parce que les hauts cris se feraient entendre rapidement. Il faudrait effectivement faire la réingénierie en se disant qu’au bout du compte, c’est le contribuable qui assume les coûts en trop et qu’on doit le soulager au plus tôt. Tantôt, il n’aura plus le moyen de dépenser et de faire vivre les commerces. Il en aura juste assez pour payer les dépenses de base.
Mais, au lieu d’aller chercher de l’argent dans des économies récurrentes, on grossit le fardeau du cochon de payant. De façon récurrente!
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