Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

01 novembre, 2008

Coup de gueule

Dans son texte Michel van de Walle déplore le fait que les discours des politiciens changent avant, pendant et après la campagne.

Ce comportement malhonnête est le propre de tous les politiciens. Toutefois, la population n’est pas dupe de ce stratagème, car année après année, les sondages montrent que la majorité de la population ne fait pas confiance aux politiciens. Ils arrivent juste devant les vendeurs d’autos usagées.

Alors, pourquoi continuent-ils de voter? Justement, ils sont de plus en plus nombreux à s’absenter.
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Avant, pendant, et après la campagne

Michel Van de Walle, LesAffaires.com, 31 octobre 2008

C’est drôle comme les discours changent avant, pendant et après une campagne électorale. Tout au long de la fédérale, le premier ministre Stephen Harper et son ministre des Finances, Jim Flaherty, ont répété à qui voulait l’entendre que tout allait bien dans le meilleur des mondes pour l’économie canadienne. Et qu’il n’était pas question qu’Ottawa affiche un déficit budgétaire.

Beaucoup d’économistes et d’observateurs avaient mis en doute ces prétentions. Il suffisait de regarder les prévisions économiques optimistes sur lesquelles était fondé le plus récent budget fédéral et faire une petite règle de trois - je sais, ce n’est pas aussi simple que cela, mais quand même - pour conclure que le surplus de 2,3 G$ pour l’exercice 2008-2009 ne tenait qu’à un fil. Mais surtout, que l’insignifiant surplus de 1,3 G$ prévu pour l’année financière suivante (2009-2010) ne tenait absolument pas la route.

On n’a même pas fini d’ôter les pancartes électorales que déjà, tant M. Harper que M. Flaherty se mettent à pédaler par en arrière. L’un et l’autre ne ferment plus la porte à la possibilité qu’Ottawa retombe en déficit. Disons tout de suite qu’il ne s’agirait pas ici d’un sacrilège. Plusieurs économistes défendent la thèse qu’en période de fort ralentissement de l’économie, sinon de récession, ce n’est pas le moment de sabrer aveuglément dans les dépenses gouvernementales pour le seul principe d’afficher un solde budgétaire à zéro.

Lorsque la conjoncture l’exige, le maintient, même l’accélération, de dépenses dans les infrastructures, par exemple, peut permettre d’atténuer les effets d’une crise. Cette semaine, donc, M. Flaherty a dit qu’il n’entendait pas forcer la note pour afficher un surplus « à tout prix ». À défaut d’avoir été transparent pendant la campagne électorale, au moins il ne semble pas avoir adopté une attitude dogmatique à l’égard de l’équilibre budgétaire.

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On saura bientôt, à l’occasion de la mise à jour fédérale, comment M. Flaherty entend s’y prendre pour limiter les dégâts.

Mais si j’étais un gouvernement provincial, en particulier le Québec, je commencerais à m’inquiéter sérieusement. M. Flaherty a évoqué des compressions dans les dépenses des ministères. Mais il a aussi parlé de revoir la croissance des paiements de péréquation aux provinces. On comprend pourquoi : au rythme où les choses vont, l’Ontario y aurait droit l’an prochain en raison du ralentissement marqué de son économie, entre autres à cause de la crise dans l’industrie automobile.

Or, le Québec est le grand bénéficiaire de la péréquation. Cette année, il reçoit un peu plus de 8 G$ à ce titre d’Ottawa. Huit milliards sur un budget de 63 G$, c’est 12,7 % de ses revenus. Si M. Flaherty coupe là-dedans, ça va faire mal.

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On peut parier que Monique Jérôme-Forget aura de petits échanges avec M. Flaherty à ce propos lundi, au sommet fédéral-provincial des ministres des Finances. Car le lendemain, elle présentera sa propre mise à jour économique. À la veille du déclenchement probable d’une élection au Québec, on peut être sûrs que notre ministre des Finances va nous annoncer qu’il n’y aura pas de déficit cette année, ni l’an prochain. Elle affirme avoir plus de réserves qu’on ne le pense. Selon des informations qui circulent, il semble que les données finales pour l’exercice 2007-2008 seraient meilleures que prévu. Au lieu d’être à 1,8 G$, comme cela avait été annoncé dans le budget le plus récent, la réserve serait bien supérieure à 2,0 G$.

Toutefois, si Ottawa se met à jouer dans la péréquation, ou dans d’autres programmes, le petit coussin de Mme Jérôme-Forget risque de se dégonfler assez vite, merci. Surtout si la situation économique se dégrade rapidement. Mais cela, on ne le saura pas mardi. Seulement après la campagne électorale au Québec.

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