Que l’État se contente d’être juste, nous nous chargerons d’être heureux.---- Benjamin Constant
Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement
Vaut mieux en rire!
30 novembre, 2008
La politisation des monopoles publics
Tous les organismes gouvernementaux sont nécessairement politisés. Les politiciens s’approprient les monopoles étatiques et s’en servent pour mousser leur carrière et leur parti. Les exemples ne manquent pas : Dumont et Marois exige la divulgation des chiffres de la Caisse dans le but de nuire à la campagne du PLQ; Charest refuse parce qu'il craint que cela nuise à son parti et non pour isoler la Caisse des pressions politiques comme il le prétend; Claude Béchard voulait donner le contrat de remplacement des voitures du métro sans soumission pour obtenir les faveurs de Bombardier, du syndicat et des travailleurs. Ce n’était pas pour obtenir les meilleures conditions possibles comme il l’a prétendu; Bernard Landry a exigé que l’État investisse dans Les Papiers Gaspésia pour obtenir le soutien de la FTQ et non par grandeur d’âme; Etc..
Il faut méconnaître la nature humaine pour croire que les politiciens, comme la plupart des gens d’ailleurs, n’agissent pas en fonction de leurs intérêts.
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La politisation de la santé
Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal, le 27 novembre 2008
Voilà 25 ans que nous cherchons à améliorer l'efficacité de notre système de santé. Chaque campagne électorale et chaque débat sont l'occasion pour les candidats de promettre un système universel et équitable, mais dès qu'on pense avoir réglé une injustice, on en découvre une autre.
Par exemple, Jean Charest propose d'améliorer l'équité du système de santé en assumant les frais reliés à la procréation assistée car l'infertilité est une maladie. Et le cancer, est-ce une maladie? Si oui, alors pourquoi les patients atteints d'un cancer de la sphère ORL (bouche, pharynx, larynx) doivent-ils assumer des frais lorsqu'il faut, par exemple, qu'on leur arrache des dents ?
Les cas semblables sont nombreux car notre système de santé souffre d'un mal dévastateur : il est politisé ! Le système n'évolue pas en fonction des besoins, mais bien en fonction des pressions politiques. Nous cherchons à tâtons des solutions à nos problèmes, alors que des vies sont en danger. Exit le processus d'essai et d'erreur, et finissons-en avec la politisation de la santé. Il faut maintenant s'inspirer des modèles à succès !
Citons, entre autres, le modèle de Singapour. Selon la Banque mondiale, il produit d'excellents résultats à des coûts faibles. À titre comparatif, nous consacrons environ 10 % de notre PIB aux soins de santé, soit 3 fois plus qu'à Singapour. Quant à l'État, il assume plus de 70% des dépenses en santé des Québécois contre 31,9% de celles des Singapouriens.
Pourtant, selon l'Organisation mondiale de la santé, l'espérance de vie d'un Canadien est de 81 ans contre 80 ans pour un Singapourien. Quant aux taux de mortalité infantile et néonatale, ils sont respectivement de 5 pour 1 000 et 3 pour 1 000 au Canada, mais de 3 pour 1 000 et 1 pour 1 000 à Singapour.
Singapour a compris que la gratuité est une fiction et que le jeu politique n'a pas sa place dans un domaine aussi important que la santé. Ainsi, plutôt que de recourir au financement par la taxation, Singapour a mis sur pied le Medisave, un système qui permet aux travailleurs d'épargner pour financer leurs soins de santé. Les Singapouriens ont également le choix entre le Medishield, une assurance-santé offerte par l'État, et les asurances que proposent les compagnies privées. Par ailleurs, il existe le Medifund, en vertu duquel l'État prend en charge les patients dans le besoin. Pour ce qui est de la fourniture des soins, les secteurs privé et public se font vertement concurrence.
Le modèle de Singapour est certes imparfait, mais il prouve que ce ne sont ni l'importance des dépenses gouvernementales, ni le fait de céder aux bureaucrates le pouvoir de légiférer sur ce qui est couvert par l'État qui importent dans le domaine de la santé. Au contraire, si ce modèle fonctionne bien, c'est parce que le patient n'est pas tributaire des humeurs des politiciens et des fonctionnaires.
On dit souvent que la santé est un droit. Dans ce cas, pourquoi la couverture des soins est-elle un enjeu électoral ? On affirme également qu'il est immoral de faire du profit sur la maladie. Alors, pourquoi tolérons-nous que des candidats amassent du capital politique en jouant sur ce que nous avons de plus précieux ? En plus de créer des injustices et de causer l'explosion des coûts, notre système de santé politisé tient les malades en otages. Malheureusement, rien ne changera tant que nos candidats seront trop lâches pour dénoncer ce phénomène et renverser la vapeur !
29 novembre, 2008
L’art de se tirer dans le pied
Cyberpresse
Évidemment, ces lecteurs croient que les sacs de plastique sont dommageables pour l’environnement et que la mesure proposée diminuera leur nombre. Donc, parce qu’ils aiment croire qu’ils sont des citoyens responsables, ils appuient la décision de Loblaw et Sobeys.
Malheureusement, cette mesure n’aura qu’un effet minime sur le nombre de sac de plastique utilisé. En effet, le 57 % des lecteurs qui ont voté en faveur de cette mesure utilise certainement déjà des sacs réutilisables. Sinon, pourquoi seraient-ils en faveur de cette mesure? De plus, le 29 % des lecteurs qui ont voté contre cette mesure utilisent probablement des sacs de plastique et ne s’en formalisent pas. Donc, il est peu probable que ces consommateurs soient influencés par les quelques sous de plus qu’ils devront débourser pour leur épicerie. Alors, l’impact sur l’environnement sera nul ou presque.
Par contre, cette mesure est grandement profitable pour Loblaw et Sobeys. Cinq cents par sac ne représente que quelques sous par semaine pour le consommateur, mais représente des centaines de milliers de dollars par année pour Loblaw et Sobeys. Cent épiceries servant 500 clients par semaine qui utilisent 10 sacs de plastique chacun représente des revenus de 1,3 millions par année. De plus, en posant un geste perçu comme « bon citoyen corporatif » Loblaw et Sobeys bénéficie de la bonne volonté des consommateurs, des écolos et des médias. Du point de vue de Loblaw et Sobeys c’est un coup de maître.
C’est un exemple parmi tant d’autre qui démontre que souvent on se « tire dans le pied » en voulant bien faire.
Chiffre du jour : 224 000
28 novembre, 2008
Coup de gueule
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28nov2008
Donnez-leur du pain et des jeux
Paul Dontigny Jr, M.Sc., CFA, Les Affaires.com
Dans la crise que nous vivons, les solutions présentées et mises en application SONT le problème.
Le gouvernement américain et sa Fed sont déterminés à aider les compagnies, institutions financières et consommateurs à emprunter plus pour sauver l’économie.
Ils nous disent qu’ils ne répèteront pas l’erreur que la Fed aurait commise en 1929 d’augmenter les taux d’intérêts.
Les plus grandes erreurs de logiques, m’a-t-on enseigné dans un cours de mathématiques, se produisent lorsque nous avons une fausse prémisse. Il est effectivement FAUX que la Fed a augmenté les taux d’intérêts après le Krach de 1929.
Je dirais que l’utilisation de fausses prémisses est aussi un outil commun chez les menteurs, les fraudeurs et les manipulateurs. La population, avec son désir de croire en des illusions positives, représente une cible parfaite pour de tels mensonges, considérant de plus que la plupart des gens ne connaissent pas l’histoire économique.
Donc en résumé, nous avons une crise économique causée essentiellement par un endettement monstre, accompagné de spéculation.
LA solution des autorités jusqu’ici a été de protéger les spéculateurs … et d’augmenter la dette dans le système.
Les autorités peuvent-ils être aussi stupides ? Bien sûr et ça n’est pas la première fois. Mais ce n’est pas uniquement de la stupidité. Soyons tout de même juste. C’est de la stupidité accompagnée d’avidité et d’ignorance.
Comment se fait-il que la population ne réagisse pas plus que ça ? Parce que nous sommes mal informés et la population est occupée à vivre dans la peur. La peur des terroristes, la peur de faire faillite, la peur de perdre son emploi ou de ne pas en trouver.
Et selon la logique de l’action collective, même si 95% de la population est contre quelque chose, un petit groupe de 1% de cette population peut réussir à la faire passer s’ils sont organisés. La population, la majorité très silencieuse, n’est pas organisée ni représentée … à part par l’entremise de son gouvernement. Ai-je besoin d’.expliquer plus ?
Ce qu’il faut faire ? La crise a été le résultat d’un gouvernement qui était prêt à tout pour éviter une récession, et ce, dès 1996, 1998 et l’an 2000. Après 2001, avec une nouvelle excuse, la dette a explosé dans le but de soutenir la croissance de l’économie en créant des hausses de prix dans l’immobilier et les actions.
Pourtant, les Américains sont connus pour leur approche de « constructive destruction », voulant qu’il soit mieux de détruire pour reconstruire plutôt que de traîner les problèmes pendant des années et décennies. C’est ce qu’ils ont fait avec la crise de savings & loans en 1990. Mais pas cette fois.
Chiffre du jour : 4,2 %
(NDLR : Malheureusement, cette étude ne tient pas compte d'un taux d'absentéisme beaucoup plus élevé dans le secteur public. Pourquoi? De plus, pourquoi limite-t-on la comparaison aux entreprises de 200 employés ou plus? Les impôts et taxes des salariés des petites entreprises servent aussi à financer les salaires des fonctionnaires.)
Gérer les finances publiques en « bon père de famille »
Pourtant, ces mêmes analystes et chroniqueurs demandent régulièrement aux politiciens de gérer les fonds publics en « bon père de famille ».
Que doit faire « un bon père de famille » qui anticipe une baisse de salaire? Il réunit tout le monde et leur explique qu’ils devront se serrer la ceinture. Les allocations des enfants sont gelées et les abonnements aux clubs sont cancellés.
C’est exactement ce que propose le ministre Flaherty. Il gèle les salaires des fonctionnaires et cancelle l’abonnement aux partis politiques. Bravo, à ma connaissance, c’est le premier gouvernement qui agit en « bon père de famille ».
Maintenant que les dépenses familiales sont bien maîtrisées, notre « bon père de famille » peut s’attaquer aux moments difficiles qui attendent quelques-uns de ses enfants.
Il anticipe que Benoît perdra son emploi. Malheureusement, il n’a pas accumulé suffisamment d’heure pour être éligible aux prestations d’assurance emploi. Notre « bon père de famille » a anticipé le coup et propose à Benoît de finir le sous-sol. En échange Benoît sera logé, nourrit et recevra une allocation hebdomadaire pour subvenir à ses besoins.
Malheureusement, le ministre Flaherty a choisi d’annoncer son plan pour contrôler les dépenses, mais de retarder l’annonce de son plan pour stimuler l’économie. Il n’en fallait pas plus pour que tous les « faiseux de spectacles » en profitent pour déchirer leur chemise.
Si on devait se retrouver en élection à court terme, on devra en déduire qu’il n’est pas possible de gérer les finances publiques en « bon père de famille ».
27 novembre, 2008
Chiffre du jour : 7 millions
Il est humain d’agir selon ses intérêts
Cette même caractéristique est aussi la cause des pires tragédies humaines. Hitler, Stalin, Mao, Pol Pot, etc. ont tous agi en fonction de leurs intérêts personnel. Malheureusement, les conséquences ont été dramatiques pour des dizaines de millions de leurs concitoyens.
Il est naïf de croire que les politiciens sont nécessairement motivés par des valeurs d’altruisme et d’humanisme. Ils sont le produit de la société dans laquelle ils évoluent. En leur confiant tous les pouvoirs on s’expose à tous les abus.
Bernard Mooney avait oublié que les politiciens agissent en fonction de leurs intérêts ce qui l’avait amené à défendre la position de Charest dans le dossier de la Caisse. Aujourd’hui il fait son mea culpa. Bravo, ce n’est pas tous les jours qu’un journaliste admet sa naïveté.
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27 novembre 2008 à 09h32
La Caisse : mea culpa!
Bernard Mooney
Le Globe & Mail a révélé plus tôt cette semaine que la Caisse de dépôt et placement du Québec a dû liquider pour 10 milliards de dollars (G$) de titres pour générer du capital.
La Caisse, brisant son proverbial vœu de silence, a répliqué le lendemain avec un communiqué précisant que le montant cité par le Globe était beaucoup trop élevé (quand ce sont des Québécois qui crient et veulent en savoir plus, la Caisse se fait un devoir de ronfler; mais quand c’est le Globe…).
Oups!
Traduction libre, l’histoire du Globe est fondée.
Cela pourrait expliquer l’attitude du premier ministre Jean Charest qui a défendu le mutisme de la Caisse en campagne électorale. Il y a de bonnes chances que M. Charest connaisse les gaffes de la Caisse et c’est pour cela qu’il la protège.Rendre public le fiasco de la Caisse serait très mauvais pour l’image de M. Charest en pleine campagne électorale.
Imaginez : il protège la Caisse pour des raisons politiques alors que nous, savants scribes de la presse, avons protégé la Caisse lors des derniers jours pour la tenir à l’écart des pressions politiques.
Wow!
En réalité, j’admets mon erreur en voulant porter la Caisse au-dessus de la politique. J’ai fait preuve d’une grande naiveté (à mon âge, vous avez le droit de me lancer des tomates).
La réalité qu’on a de la misère à accepter, c’est que la Caisse EST une créature politique (une créature politique qui essaie de faire du placement).
La preuve : si on soustrait l’aspect politique (incluant la partie loufoque de sa mission qui dit qu’elle contribue au développement économique du Québec) on peut facilement remplacer le travail de la Caisse par des produits indiciels (et sauver des millions de dollars).
Côté placement, les gestionnaires de la Caisse au fil des ans ont mordu dans toutes les bulles; ils ont été de toutes les modes et les résultats ont toujours été les mêmes : fiasco après fiasco.
Qu’en pensez-vous ?
26 novembre, 2008
Santé : Monopole étatique et interventionnisme
Il est certain que l’interventionnisme politique nuit considérablement au bon fonctionnement du système de santé. Toutefois, tant que le gouvernement sera l’unique fournisseur de service, les politiciens interviendront pour se faire du capital politique. C’est la nature de la bête.
Par contre, dans un système où les services sont fournis par des entreprises privées en compétition les unes avec les autres, les politiciens seraient bien mal venus d’intervenir. Si, pour faire avaler la pilule de la privatisation, il faut maintenir l’universalité et la gratuité, le ministère de la santé n’aurait qu’à s’assurer que le financement suit le patient.
Il est bien évident qu’aucun politicien ne veut d’un tel système. L’interventionnisme c’est le pouvoir du politicien.
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Publié le 20 novembre 2008 à 05h00 Mis à jour à 07h41
L'urgence: sortir la politique des hôpitaux!
André Pratte, La Presse
Le chef de l'Action démocratique, Mario Dumont, a tenu un point de presse hier devant l'hôpital Sainte-Justine. Quoi de mieux pour émouvoir l'électorat que le sort des enfants malades?
Jean Charest avait usé du même stratagème en 2003, et Jacques Parizeau avant lui en 1994. Cette exploitation du sort des petits malades est indécente. Une raison de plus de sortir la politique du dossier de la santé.
Au pouvoir, les ministres les plus qualifiés ne parviennent pas à régler de façon convaincante les problèmes qui minent l'efficacité du système. Dans l'opposition, les députés exagèrent hors de toute mesure l'ampleur de ces problèmes, montent en épingle chaque anecdote, de sorte que le citoyen a l'impression que le Québec est un tiers-monde médical. Les médias s'en délectent. Le gouvernement doit courir d'un problème à l'autre. La gestion politique est inévitablement à courte vue, incohérente et inefficace.
Certains ont proposé que l'administration du système de santé soit confiée à une agence nationale, une sorte d'«Hydro-Santé», ce qui permettrait de dépolitiser les décisions prises au jour le jour. La commission Clair avait recommandé que cette piste soit explorée. Il ne s'agirait certes pas d'une solution miracle. Plusieurs des erreurs de planification qu'on reproche aujourd'hui à Pauline Marois ne sont-elles pas, en réalité, celles des technocrates?
Pourtant, force est de constater que depuis plus de 20 ans, les élus se sont montrés trop irresponsables pour s'occuper de cette mission fondamentale de l'État. S'ils n'étaient pas toujours en quête de petits gains partisans, les politiciens, tous partis confondus, reconnaîtraient qu'il s'est fait beaucoup de choses au fil des ans pour permettre au système de santé de mieux soigner et de soigner plus rapidement. Ils admettraient du même souffle que des failles importantes demeurent et que celles-ci ne sont pas causées par l'incompétence d'un parti ou d'un autre.
Au cours de la dernière décennie, le budget du ministère de la Santé et des Services sociaux a été augmenté de 11 milliards. Onze milliards ! Quiconque prétend qu'il manque d'argent aujourd'hui dans le réseau de la santé devra d'abord expliquer où sont allés ces milliards supplémentaires!
Pénurie de médecins? Sans doute n'y a-t-il pas assez de médecins pour répondre à tous les besoins. Mais on compte quand même aujourd'hui presque 2000 médecins de plus au Québec qu'il y a une décennie. Et cet ajout n'aurait entraîné aucune amélioration dans l'accès aux soins?
Pénurie d'infirmières? Bien sûr. Mais elles sont 1700 de plus qu'il y a cinq ans. Et cela n'a eu aucun effet bénéfique?
On trouvera toujours quelque part une salle d'urgence qui déborde. Néanmoins, les données indiquent que sur l'île de Montréal, la situation s'est stabilisée et l'attente est généralement moins longue. Est-ce que ça durera? Impossible de le savoir. Ce qui est clair, c'est que les urgences sont aujourd'hui mieux gérées qu'autrefois.
Donc, tout n'est pas noir. Mais le défi à relever chaque jour est colossal. La gestion du réseau de la santé exige compétence, constance et leadership. Après des années de partisanerie éhontée sur le dos des malades, comment croire que les politiciens sauront finalement être à la hauteur?
Première étape: laissez donc Sainte-Justine tranquille pendant les campagnes électorales!
Chiffre du jour : 42 % & 29 %
25 novembre, 2008
Finance 101
Pourtant, les gourous du MÉLS, faisant preuve d’une sagesse quasi infinie, ont excluent l’enseignement des notions d’économie et de finance des curriculums.
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Les pauvres et le millionnaire
Les Investigateurs financiers, Les Affaires.com, 24 novembre 2008
Voici une histoire vraie. Elle nous vient d'un individu de 35 ans que l'on connaît bien. Appelons-le ''le millionnaire'', puisque sa valeur nette a récemment atteint ce montant. Le millionnaire travaille dans l'immobilier. Il s'occupe de ses immeubles et de ceux de personnes proches. Son plan est simple : accumuler les actifs et vivre en dessous de ses moyens.
Le millionnaire emploie une dizaine de personnes, que nous appellerons ''les pauvres''. Ses employés, les pauvres, s'occupent de la rénovation des immeubles qu'il détient. Lorsque l'heure du dîner sonne, tout le monde mange ensemble, y compris le millionnaire. Fait étonnant : alors que tout le monde s'achète une pointe de pizza, des boissons gazeuses ainsi que divers articles alimentaires au restaurant ou au dépanneur du coin, M. le millionnaire mange le dîner qu'il a apporté. Ce dernier est le seul du groupe à manger un dîner préparé à la maison. Qui plus est, il est le seul à apporter ses propres collations, alors que durant les pauses, les pauvres s'empressent de courir au dépanneur.
Les pauvres lui ont donc posé la question : ''Pourquoi apportes-tu ton dîner? Tu as les moyens d'aller manger dans les meilleurs restaurants si tu en as envie''. Le millionnaire rétorque alors : ''C'est justement parce que j'apporte mon dîner que je suis riche aujourd'hui''.
Parmi les pauvres, certains ont des problèmes de jeux, causant des différents dans leur famille. D'autres se plaignent d'être toujours sans le sou. Touché par cette triste réalité, le millionnaire décida de leur inculquer quelques notions de finances, en leur montrant comment ils pourraient économiser. Il acheta donc en grosse quantité des boissons gazeuses ainsi que des cigarettes. Il leur dit : ''Pour le Pepsi et vos cigarettes, vous n'avez plus à aller au dépanneur. Je vous les offre dans la salle à manger au même prix. Cela vous évite donc un déplacement''. Contents, les pauvres achetèrent ces deux articles directement du millionnaire.
Un mois plus tard, le millionnaire s'assied avec eux, et leur montre combien il a gagné en achetant les articles dans les épiceries pour ensuite les revendre à eux au prix du dépanneur. Il leur dit : ''Tout ce que j'ai gagné, vous auriez pu l'économiser et l'investir''. Quelle a été leur réaction? Et bien, les pauvres ont rétorqué qu'ils étaient des gens fiers, et qu'ils travaillent dur. Ils ont les moyens de se payer ce qu'ils veulent au dépanneur du coin.
Le millionnaire cessa immédiatement toute tentative d'expliquer pourquoi il est plus riche que ses employés. Alors les pauvres continuèrent d'acheter au dépanneur, et le millionnaire continua d'apporter son dîner tous les midis.
Cette histoire est tout à fait vraie! Évidemment, ce type de comportement est prévisible, car il est bien répandu. Mais chaque fois que nous en entendons parler, nous ne pouvons nous empêcher d'être surpris et attristés.
P.S.: au cas où vous vous demanderiez pourquoi le millionnaire apporte encore son dîner une fois son premier million atteint, c'est simplement parce qu'il vise 10 millions. Une autre bonne raison, c'est la qualité des aliments. Il est beaucoup plus facile de manger santé lorsque c'est préparé à la maison.
Chiffre du jour (2) : 52,5 %
Chiffre du jour : 39 000 $
24 novembre, 2008
Chiffre du jour (3) : 36 %
La liberté économique est tenue en otage par la démocratie
La démocratie, telle que pratiquée aujourd’hui par les gouvernements, conduit lentement mais sûrement à la dégradation des libertés à cause de sa mainmise sur la liberté économique. Parce que celle-ci est mal comprise les gens ont moins tendance à la revendiquer, d’où que l’État en abuse plus facilement. Cela s’explique en partie par le nom qu’elle porte, qui ne réfère pas expressément à l’individu. Cependant, à l’instar de toutes les libertés, la liberté économique est strictement individuelle. On s’y réfère plus volontiers comme étant le «droit de propriété», soit les libertés de se procurer biens et services par l’entremise d’échanges volontaires, en tant que premier propriétaire s’ils n’appartiennent à personne et d’en disposer comme on l’entend.
La liberté économique se superpose aux autres libertés et en ce sens elle leur est supérieure. L’homme s’exprime par des mots, mais aussi par la façon qu’il s’habille, qu’il reçoit ses amis et collègues de travail, qu’il organise ses lieux de travail, son appartement, sa maison, etc. Bien que plusieurs de ces façons de s’exprimer dépendent peu de la liberté économique, d’autres lui sont beaucoup redevables. Il est pratiquement impossible de la dissocier des autres libertés puisqu’elle les complémente sans rien leur enlever.
La liberté économique est synonyme du principe de propriété au sens strict. L’autre aspect de ce principe relève de l’idée que l’homme soit son propre maître, par conséquent que nul autre individu, sauf exception (parents, tuteurs, etc.), ne devrait décider à sa place. Entendue de cette façon, on doit réaliser que les gouvernements n’ont pas de liberté économique. Ils s’arrogent plutôt celle des individus sous différents prétextes, dont celui d’être plus aptes qu’eux à combler leurs besoins. C’est non seulement présomptueux, mais injuste. Pour faire passer la pilule, on favorise certains groupes, que l’on met en évidence, en expropriant les autres, que l’on essaie d’endormir.
L’incompréhension de la liberté économique explique en partie pourquoi elle est si bafouée par les gouvernements. Les politiciens ont la plus grande responsabilité à cet égard, mais ils ne doivent pas la porter seuls puisque l’incompréhension est généralisée. Dès lors qu’on la traite comme il se doit, soit comme liberté individuelle, on ne peut plus dire que la démocratie libérale constitue un régime supérieur aux autres. En effet, si l’on analyse les régimes politiques du point de vue économique, on constate, par exemple, que les citoyens des émirats arabes et des régions administratives chinoises de Hong Kong et de Macao sont généralement plus riches que la plupart des gens habitant les démocraties. La principale raison de cette différence n’est pas tant l’importance accordée aux droits individuels dans les démocraties que l’interventionnisme relativement plus grand de celles-ci sur la liberté économique. En d’autres mots, les démocraties ont abusé plus volontiers de la liberté économique et cela a fini par les rattraper.
On essaie de justifier cet abus sous le prétexte que, à l’exception de la liberté économique, les démocraties respectent davantage les libertés individuelles et conséquemment l’éthique libérale. Or, dans la mesure où l’on tente d’analyser séparément ces libertés, comme on prétend le faire aujourd’hui, il n’est pas du tout évident d’arriver à une conclusion sans équivoque en faveur des démocraties. Chose certaine, c’est que la tendance, en démocratie, est d’accorder plus d’importance à celle-ci qu’à la liberté économique, par conséquent à donner plus de poids au politique qu’à l’éthique. On répète tellement aux gens qu’il n’existe pas de meilleure façon de coopérer qu’ils ne réalisent pas que cette liberté serait plus bénéfique entre leurs mains qu’entre celles des politiciens. En réalité, la liberté économique est indissociable des autres libertés et dans cette optique, les démocraties n’ont aucune leçon à donner aux autres régimes politiques puisque plusieurs d’entre elles sont dans la dèche.
Le suffrage universel auquel on associe la démocratie peut être utile à la prise de décision comme il peut être dangereux lorsque non limité par la liberté économique. Cela est particulièrement remarquable lors d’élections. En ces périodes, les politiciens promettent mer et monde, mais à voter sur n’importe quoi, n’importe quand, on finit par vivre des fruits du travail d’autrui sans leur consentement. Cela bafoue la liberté économique et conséquemment l’ensemble des libertés et toute morale digne de ce nom. Toute morale interdit de voler autrui, mais seule l’éthique libérale assimile la taxation et l’imposition au vol. L’éthique libérale est séculière, rationnelle et elle se pose sur le même plan que la politique au sens où elle cherche la meilleure façon de coordonner l’activité humaine sans se préoccuper des questions métaphysiques, du genre d’où on vient et pourquoi. Elle se rapproche néanmoins des religions dans la mesure où, comme elles, elle interdit certaines actions, dont celle de brimer la liberté économique des gens.
L’esprit libéral cherche à se soustraire des chaînes inutiles. Il s’est émancipé de la tyrannie des rois et de celle de l’Église, mais pour se retrouver, il y a un peu plus de 200 ans, à la merci de la majorité démocratique. Ce changement de régime, du monarchique au démocratique, n’était qu’une étape de son émancipation. Il doit maintenant s’émanciper de l’État, substituer les décisions individuelles aux décisions collectives, passer du politique à l'éthique, bref, revendiquer le respect de sa liberté économique.
La liberté économique est primordiale puisqu’elle renforce l’autonomie et complémente les autres libertés : de s’exprimer, de se mouvoir, de s’associer, etc. Elle est strictement individuelle, à l’instar de toutes les libertés. L’État se l’arroge et la contraint pour mieux la sauvegarder, dit-il. Or, il ne s’agit pas de nier qu’une institution soit nécessaire au maintien des libertés, mais de réaliser que ce rôle ne revient pas nécessairement à l’État. Sous son contrôle, les choix individuels, eux-mêmes influencés par les choix personnels des politiciens, se diluent au profit de ceux de la majorité démocratique.
On essaie de justifier la violation de la liberté économique de multiples façons, mais aucune d’elles ne tient la route. La justification la plus importante est qu’elle est pratiquée depuis longtemps, mais est-ce là une raison suffisante pour conclure à sa légitimité? J’en doute. L’homme est un être de raison et il lui revient d’assumer les conséquences de ses actes, de donner ou non une partie des fruits de son travail à qui bon lui semble. Les politiciens n’ont aucune légitimité à soutirer les biens d’autrui via la taxation et l’imposition puisque celles-ci ne constituent qu’une forme plus sournoise de vol. Qu’une majorité démocratique appuie ces gestes, ou les demande, ne lui donne pas plus de légitimité puisque celle-ci ne relève pas d’un nombre.
Au-delà de l’illégitimité de ce processus, on doit en questionner l’efficacité. Les politiciens ne sont pas plus intelligents que les autres individus, de sorte qu’ils ne peuvent pas se substituer à eux. Leurs décisions ne pourront jamais répondre aux besoins de chacun, car chaque individu, à tous les jours, prend trop de décisions pour qu’on puisse le représenter efficacement. Malheureusement, à chaque fois que les politiciens créent de nouveaux programmes, de nouvelles subventions, de nouveaux impôts, etc., c’est exactement ce qu’ils prétendent.
Eux, qui sont peu nombreux, décident pour tout le monde des priorités de chacun en les justifiant sous le prétexte de parler au nom de la majorité. Celle-ci constitue rarement plus de 40% des gens éligibles à voter et bien que ce nombre soit important, il demeure beaucoup moins élevé que l’ensemble des gens dont on viole les libertés. Dans ces circonstances, on ne doit pas se surprendre d’entendre les politiciens utiliser la démagogie pour arriver à leurs fins. On ne s’en formalise pas puisqu’on considère que l’État est indispensable. Le poids de l’histoire fait son œuvre.
Les politiciens jouent aux entrepreneurs avec l’argent d’autrui. Comme eux, ils tentent de charmer une clientèle, mais contrairement à eux ils ne se contentent pas d’utiliser ce moyen. Ils recourent également à la loi, donc potentiellement à la force coercitive, pour arriver à leurs fins, peu importe l’appui de la population. L’entrepreneur qui s’aviserait de taxer sa clientèle prendrait vite le chemin de la prison. Si ses produits n’attirent pas l’attention, il doit changer de boulot. Au contraire, parce que les politiciens possèdent une clientèle captive, ils n’ont qu’à la diviser pour régner. S’ils réussissent ce manège pendant 5 ou 6 ans, ils obtiennent une pension à vie aux frais des contribuables. Plutôt que de faire faillite pour mauvaise gestion, ils font payer les autres.
Dans ce système, les libertés sont violées puisque les priorités de chacun ne correspondent pas à celles de la majorité démocratique. La liberté économique s’imbrique dans les autres libertés pour les alimenter et dès lors qu’on abuse de la première, on abuse nécessairement des secondes. La liberté économique non seulement complémente les autres libertés, mais leur sert de fondement. C’est à partir d’elle que la liberté de s’exprimer prend de l’ampleur. On n’a qu’à penser aux communications rendues possibles grâce à Internet. C’est également à partir de cette liberté, et non de la démocratie, qu’il est plus facile de voyager et de s’associer avec qui l’on veut. Etc.
Il existe une façon plus efficace et plus légitime de coopérer et celle-ci passe par la liberté économique, soit la capacité de chacun de décider pour lui-même la façon de se procurer biens et services et d’en disposer. Moins l’État tentera de la contrôler, plus les gens s’enrichiront et s’épanouiront. Cela vaut d’autant plus en temps de crise fondée sur l’illusion de grandeur des politiciens à tout contrôler et l’aveuglement de la population à demander l’aide de ceux-là mêmes qui l'appauvrissent un peu plus chaque jour.
Chiffre du jour (2) : 22 %
Chiffre du jour : 77 %
23 novembre, 2008
La santé : Un cas type de mauvaise gestion
Dans son texte, Benoît Aubin nous apprends qu’en 2006 le personnel infirmier a cumulé 143 800 heures d’absence et fait 83 480 heures de temps supplémentaire. Donc, en contrôlant les absences il serait possible d’éliminer le temps supplémentaire. De plus, une étude récente de l’IÉDM démontre clairement que l’organisation inadéquate du travail et le manque de flexibilité des organismes publics de santé sont la source du manque de personnel infirmier.
Ces données semblent donner raison aux défenseurs du système public qui prétendent qu’il est possible de l’améliorer sans faire appel au privé. Toutefois, cela fait plus de vingt ans que l’on nous sert cet argument. Pourtant, malgré les milliards additionnels, le système continu à se détériorer.
Pourquoi?
Simplement parce que le système est un monstre ingérable. Même si en théorie il serait possible d’améliorer l’efficacité du système, en pratique, à quelques exceptions près, cela s’avère impossible.
Des conventions collectives anachroniques et rigides, une bureaucratie hautaine et déconnectée, l’interférence politique à des fins électoralistes sont tous des éléments qui empêchent les intervenants de première ligne de s’organiser librement et efficacement. Seul une menace réelle et permanente peut amener les groupes d’intérêt impliqués à accepter les changements nécessaires à l’amélioration de l’efficacité du système.
Cette menace, c’est le privé.
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Catch 22 à l'hôpital
Benoît Aubin
Le Journal de Montréal, 29/10/2008 07h00
Catch 22, le titre d'un roman-culte des années 1960, est devenu un synonyme pour : le cercle vicieux absurde.
Il raconte l'histoire d'un aviateur américain basé en Europe qui essaie de se faire passer pour un fou, pour éviter d'aller se battre. Mais l'article 22 du règlement de son escadrille dit : «Un gars qui refuse d'aller se battre n'est pas un fou.»
Ceci nous amène directement au cercle vicieux du monde de la santé que débusque Gabrielle Duchaine, dans une série de reportages qui se poursuit demain.
Dans notre système de santé dysfonctionnel, des infirmières, qualifiées, et de bonne volonté, mettent parfois la santé, sinon la vie de patients, en danger parce qu'elles sont surmenées.
Elles sont souvent sollicitées, et régulièrement même obligées, de faire un nombre croissant d'heures supplémentaires de travail. La charge d'heures supplémentaires imposée à chacun a explosé pour atteindre des proportions qui seraient ridicules, si elles n'étaient pas tragiques.
Au Centre hospitalier de Sherbrooke, par exemple, le personnel infirmier a travaillé 83480 heures supplémentaires en 2006 - l'équivalent de 42 emplois à temps plein, à raison de 40 heures par semaine, 50 semaines par année.
Le catch 22, ici, c'est que cet important surmenage a des effets néfastes non seulement sur la santé et le bien-être des patients, mais aussi sur ceux du personnel hospitalier. Parce qu'ils sont surmenés et travaillent dans des conditions parfois éprouvantes, plusieurs employés tombent malades ou se déclarent malades -par crainte de se faire imposer des heures supplémentaires s'ils vont au travail - pour remplacer les cas de burn-out !
Ainsi, au CHU Sherbrooke, les 83 480 heures supplémentaires sont accompagnées de 143 800 heures d'absentéisme, l'équivalent de 71 postes.
Voici le cercle vicieux administratif dans toute sa splendeur: le recours excessif aux heures supplémentaires provoque maladie, absentéisme et dépassements de coûts. Les dépassements mènent à des abolitions de postes, qui amplifient la demande d'heures supplémentaires créée par l'absentéisme et le surmenage...
PLUSIEURS RESPONSABLES
Voilà des informations utiles à retenir à la veille d'une campagne électorale - au cas où les libéraux voudraient nous dire que les problèmes de la santé sont en voie de règlement. Ou au cas où le PQ aurait oublié qui a instauré toutes ces coupes, la source du problème, dans les années 1990.
Gabrielle Duchaine nous montrera demain des exemples de centres hospitaliers qui ont réussi mieux que d'autres à gérer ce problème d'heures supplémentaires, la preuve que des gestionnaires astucieux et motivés peuvent encore faire la différence.
Mais le diagnostic du système de santé est bien connu. Des conventions collectives rigides et étouffantes, qui ont empiété sur les prérogatives des gestionnaires. Des gestionnaires souvent moyens, dépassés par l'ampleur de la tâche, ou qui ont abdiqué. L'inefficacité bien documentée des bureaucraties, et celle des monopoles.
Les problèmes sont trop compliqués pour qu'on puisse montrer du doigt un seul responsable. Et comme l'ont démontré une succession de commissions d'étude, il n'y a pas de solution simple à portée de la main non plus.
C'est l'ensemble qui est déficient. Le Système quoi - qu'on appelle, par ici, le modèle québécois.
Chiffre du jour (2) : 3 %, 4 %, 4 %
- Hausse du prix des copropriétés de 3% et une légère baisse du nombre de ventes de 2%.
- Hausse du prix des immeubles à revenus (2 à 5 logements) de 4%, malgré une baisse du nombre de ventes de 9%.
- Hausse du prix des unifamiliales de 4% et une diminution de 6% du nombre de transactions.
Chiffre du jour : 5 487
22 novembre, 2008
Économie n’est pas synonyme de subvention
Le Québec n’est pas exactement ce que l’on peut appeler un paradis pour les principaux créateurs de richesse économique, les entrepreneurs et les investisseurs.
Le Québec possède l’une des économies les moins dynamiques de l’Amérique du Nord. Il se classe bon dernier au Canada et 54e en Amérique du Nord dans le domaine de la création de nouvelles entreprises.
Ce manque de dynamisme découle d’un environnement économique étouffé par une montagne de règlements, des lois du travail dépassées et un interventionnisme d’état d’une autre époque.
En guise de solution les trois partis nous promettent plus d’interventionnisme et plus de dette.
Pourtant, il suffirait de se donner quelques objectifs pertinents (voir le texte de Marcel Boyer et M. Irvine ci-après) pour mettre le Québec sur la voie de la guérison. Malheureusement, cela semble un défi au-dessus des forces de nos partis politiques.
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Marcel Boyer
M. Boyer est vice-président et économiste en chef à l'Institut économique de Montréal ainsi que professeur titulaire de la chaire Bell Canada en économie industrielle à l'Université de Montréal; M. Irvine est professeur d'économie à l'Université Concordia et chercheur associé à l'Institut économique de Montréal.
Les politiciens ont trop souvent tendance à tomber dans le piège de concevoir un «plan grandiose» d'interventions directes dans l'économie. En période d'incertitude à court terme, il est essentiel de ne pas perdre de vue les objectifs à long terme. L'ingénierie sociale et économique est toutefois un domaine dangereux: pour établir une bonne politique, il faut d'abord dégager les vrais enjeux et reconnaître ce qui est faisable et ce qui ne l'est pas.
Le Québec n'a pas le pouvoir de contrôler efficacement un cycle économique avec des politiques de stimulation de la demande. De toute façon, on ne ressentirait leurs effets présumés que dans plusieurs mois et de telles mesures pourraient simplement accroître la demande pour des biens et services produits aux États-Unis, en Chine ou dans le reste du Canada, notre économie étant fortement ouverte sur l'extérieur. N'oublions pas que les deux tiers de ce que les Québécois achètent proviennent directement ou indirectement de l'extérieur de la province et près de trois emplois sur cinq dépendent des marchés extérieurs.
Aucun des principaux problèmes économiques actuels dont on fait état ci-dessous ne sera résolu par une stimulation de la demande globale. Notre faible performance découle plutôt d'institutions défaillantes en santé, en éducation, en développement énergétique, en développement et maintien des infrastructures, entre autres, chargées de bonnes intentions aux conséquences défavorables à la création de richesse. Les objectifs que nous proposons témoignent des défis à relever. Aux partis politiques de nous dire comment ils s'y prendront pour les atteindre.
Des objectifs
- Objectif no 1: Atteindre le taux d'emploi canadien moyen d'ici cinq ans. Le Québec devra créer 210 000 emplois supplémentaires, en plus de ceux qui seraient créés selon la tendance actuelle (65 500 emplois par année en moyenne depuis 2000).
- Objectif no 2: Atteindre le PIB canadien moyen par habitant d'ici 15 ans (combler le tiers d'ici cinq ans). La différence entre le PIB par habitant au Québec et dans le reste du Canada a augmenté, en tenant compte de l'inflation, de près de 70% depuis 1981. Si le taux de croissance du reste du Canada se maintient à 1,5%, son taux de 2007, le Québec aura besoin d'une croissance annuelle de 2,9% pour atteindre l'objectif ci-dessus: un grand défi!
- Objectif no 3: Réduire les paiements de péréquation de 1,2 milliard de dollars par an pour les éliminer d'ici sept ans. Pour y arriver, il faut imaginer des politiques et mécanismes plus efficaces pour développer le potentiel du Québec et quitter le groupe des provinces pauvres.
- Objectif no 4: Combler l'écart d'investissements privés avec le reste du Canada d'ici cinq ans. Au cours des cinq dernières années, l'écart moyen dans le pourcentage des investissements privés dans le PIB a été de 2,9 points, ce qui représente en 2007 un déficit d'investissements privés de 7,7 milliards.
Souhaitons que l'enchère ascendante de propositions de dépenses observée depuis le début de la campagne fasse place à des propositions plus responsables répondant aux véritables défis auxquels le Québec fait face.
21 novembre, 2008
Automobile : Agir en ne faisant rien
Ne rien faire, c’est aussi faire quelque chose.
La faillite est le seul remède suffisamment fort pour remettre l’industrie automobile nord-américaine sur les rails. Le rôle des gouvernements n’est pas de sauver les actionnaires, les prêteurs, les syndicats ou les gestionnaires. Son rôle est d’aider les travailleurs à passer à travers cette crise. Ils doivent garantir les pensions, aider les travailleurs à se recycler et maintenir un environnement économique attrayant pour l’industrie.
Injecter des fonds publics dans des entreprises qui n’ont pas su profiter des trente dernières années pour se réinventer c’est l’équivalent de vouloir remplir un grand trou avec l’argent des contribuables.
Le texte de l’économiste Emmanuel Martin permet de dégonfler la « baloune » des catastrophes annoncées par ceux qui par incompétence et intérêt sont à la source de ce fiasco.
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Obama et Detroit
Emmanuel Martin, le 19 novembre 2008
Barack Obama a déclaré ne pas vouloir de signer un chèque en blanc aux producteurs automobiles de Detroit (Chrysler, Ford et General Motors) - proches de la faillite. Comme beaucoup, il semble très préoccupé par le dilemme d’un sauvetage qui pourrait tourner au fiasco. C’est essentiellement General Motors (GM) qui prétend être dans l’urgence et dont le PDG Rick Wagoner espérait glaner quelques 10 à 12 milliards de dollars d’un plan de sauvetage de 25 milliards (prélevés sur les 700 milliards du plan d’octobre pour la finance) pour les « Trois Grandes ». Leurs PDG sont allés cette semaine plaider leur cause à Washington - sans succès pour l'instant. Derrière les avantages apparents d’un sauvetage, il faut en rappeler les coûts.
Les partisans d’un sauvetage de l’automobile de Detroit mettent en avant essentiellement deux arguments.
Premièrement, l’impact d’une telle faillite sur l’emploi. GM par exemple génère directement 123.000 emplois en Amérique du Nord et indirectement peut-être trois fois plus. Les faillites en cascade d’une partie des fabricants de pièces détachées pourraient aussi entraîner les concurrents de GM qui se fournissent chez eux. Les 325.000 emplois chez les concessionnaires GM souffriraient aussi. Le deuxième argument est celui des retraites qui devaient être payées par la société GM et dont le fardeau serait alors transféré à l’agence fédérale qui doit les assurer en pareil cas, le Pension Benefit Guaranty Corporation (PBGC). L’année dernière cette agence accusait déjà un déficit de 14 milliards de dollars. Ce chiffre doublerait en cas de faillite de GM.
Ces deux arguments font impression mais ils ne disent pas « toute la vérité ».
Si GM ou même les « Trois Grandes » faisaient faillite, les concurrents – produisant sur le sol américain - tenteraient logiquement de récupérer le marché et s’agrandiraient, embauchant du personnel. Il y aurait au passage des pertes nettes d’emplois, mais pas aussi massives que ce qui est annoncé. Cela permettrait d’assainir la production, et de rendre les firmes restantes plus solides et plus efficaces. Ces dernières font d’ailleurs face aux mêmes contraintes conjoncturelles que les « Trois grandes », mais elles satisfont leurs consommateurs. Les réaffectations de capital sont un phénomène inéluctable et absolument nécessaire dans une économie en mouvement.
Ensuite si GM ou les deux autres « Grandes » obtenaient l’aide que leurs patrons sont venus demander à Washington DC - en jet privé, cela impliquerait des effets pervers importants. D’abord, rien ne dit que cela permettrait de redresser leur situation : cela prolongerait juste leur agonie. Par contre cela constituerait un signal fort pour toutes les industries qui seraient incitées à venir demander aussi une aide, représentant ainsi une approbation officielle des mauvaises stratégies et gestion d’entreprise. Ensuite, cela pourrait se révéler injuste pour les contribuables pauvres qui verraient leurs impôts aller subventionner des employés d’entreprises beaucoup mieux payés qu’eux et aux avantages sociaux très supérieurs aux leurs ; injuste aussi pour les concurrents qui sont performants et qui ne seraient pas subventionnés. Effectivement : pourquoi subventionner les mauvais ? Cela empêcherait justement les réaffectations nécessaires de capital, forçant l’économie à investir dans des canards boiteux plutôt que dans des projets d’avenir.
Bien sûr la conjoncture n’a pas aidé une entreprise comme GM : d’abord, la hausse récente du prix du pétrole a provoqué un déclin de la demande de SUVs gourmands en carburant, créneau favori de GM ; ensuite la crise financière et le gel du crédit empêche l’entreprise de boucher ses trous de trésorerie - mais ces éléments ne sont effectivement que conjoncturels. Les difficultés traduisent essentiellement un problème structurel chez GM : une entreprise obèse, qui en dépit de restructurations à répétition, n’a pas su suivre son marché (en dehors des SUV et des pickups aucune des 3 grandes n’entre dans le Top 5 des ventes de la décennie passée), gérer ses coûts ni contrôler sa bureaucratisation à l’excès.
Et cela ne date pas d’hier. Déjà durant la décennie 80, GM et Ford connaissaient des difficultés. Selon le Professeur David Yermack de New York University dans le Wall Street Journal du 15 novembre, GM et Ford auraient détruit du capital à hauteur de 180 milliards de dollars entre 1998 et 2007. GM a perdu 20 milliards depuis le début de l’année. Le syndicat United Auto Workers a poussé depuis des années pour des avantages sociaux mirifiques : les charges sociales de GM seraient de 1500 dollars plus élevées par voiture que chez les concurrents japonais produisant aussi aux Etats-Unis ; les salariés licenciés pouvaient partir jusqu’à une période récente avec 90 % de leur salaire. Les retraites généreuses et le fait qu’il y a un actif pour deux retraités « GM » expliquent le surcoût potentiel pour le PBGC.
L’histoire montre que des entreprises structurellement en déconnection avec leur marché ne valent pas la peine d’être sauvées. Il faut en effet garder à l’esprit que, chose trop souvent occultée, l’argent englouti dans un sauvetage raté n’est pas affecté à d’autres usages : ce sont des crèches ou des écoles en moins. Le sauvetage de Leyland dans les années 70 et 80 au Royaume –Uni a coûté une petite fortune aux contribuables britanniques pour rien. S’il récupère le dossier, ce qui est fort probable aujourd’hui, le futur locataire de la Maison Blanche se devra d’être très prudent à l’égard de Detroit.
Emmanuel Martin est docteur en science économique, éditorialiste sur www.UnMondeLibre.org
20 novembre, 2008
Garderies : Un autre programme hors contrôle
Les coûts du programme de garderie à 7 $ sont hors contrôle : 1997 : 290 M $; 1999 : 614 M $; 2002 : 1 milliard $; 2008 : 1,7 milliards $; 2011 +/- : 2,2 milliards $. Cela représente une croissance de plus de 600 % en 13 ans. Les coûts atteignent plus de 9 000 $ par enfant par année. Lorsque le gouvernement fournit un service le résultat est toujours le même : les coûts augmentent exponentiellement et les services se détériorent à vue d’oeil.
Ce programme souffre des mêmes lacunes que tous les programmes gouvernementaux :
- La gratuité. Un service gratuit ou dont les prix sont exagérément en dessous des coûts fait exploser la demande. La promesse du PLQ et du PQ de ne pas augmenter les frais au cours du prochain mandat est irresponsable. Cela met en péril le futur même du programme
- L’universalité. L’universalité implique que le service est accessible à tous sans autres conditions. C’est le revers de la gratuité. Si tout le monde paie, ils doivent tous pouvoir en profiter. C’est normal;
- Le monopole syndical. La rigidité des conventions collectives augmente considérablement les coûts d’opération et diminue la qualité des services. De plus, les parents qui dépendent des garderies sont les otages bien involontaires des syndicats. Ceux-ci n’hésitent pas à en abuser pour soutirer des conditions avantageuses au gouvernement;
- La bureaucratie. Les bureaucrates du ministère de l’éducation gèrent le programme dans ces moindres détails. Tout doit correspondre à leur vision du monde. Tout doit être standard. La moindre incartade est sanctionnée par une menace de retrait de permis. À titre d’exemple, une garderie située près d’un hôpital est prête à offrir aux infirmières un service de garde en soirée (16h00 à 24h00). Le ministère refuse sous prétexte qu’il y aura un chevauchement d’horaire, l’horaire de jour se terminant après 16h00. La créativité exubérante des fonctionnaire a de quoi étonné les plus sceptiques!
De plus, ce programme est grossièrement injuste envers les parents qui ont décidé de s’occuper de leurs enfants. Une maman qui garde ces trois marmots chez elle économise 27 000 $ à l’État. Qu’obtient-elle en retour? Rien!
C’est aussi ça le modèle québécois!
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L'abîme des garderies à 7$
19 novembre 2008 - 06h00
La Presse
Claude Picher
Les politiciens ont compris à quel point le programme des garderies à 7$ est devenu populaire. Les trois grands partis promettent tous une augmentation substantielle des places.
Dans La Presse de dimanche, ma collègue Marie-Claude Lortie parle d'une maman californienne qui bave de jalousie devant le programme québécois. C'est vrai que le tarif de 7$ par jour est sensationnel. De là à penser que le Québec fait l'envie des autres provinces et des Américains, il n'y a qu'un pas, un peu trop vite franchi à mon avis.
J'ai une petite question à poser: si le programme québécois de garderies à 7$ est aussi fantastique qu'on le dit, comment se fait-il, onze ans après son introduction, qu'aucune province, aucun territoire, aucun État américain n'a jugé bon de suivre le Québec dans cette voie?
Parce que, quand on y regarde de plus près, le programme coûte les yeux de la tête pour des résultats médiocres.
Lors de sa première année, en 1997, le programme a exigé un budget de 290 millions. C'était relativement peu (à peine 0,8% des dépenses de programmes du gouvernement québécois). Certes, tout le monde savait que ce budget était appelé à augmenter à mesure que de nouvelles places seraient créées pour répondre aux besoins.
Deux ans plus tard, on en était déjà à 614 millions. Ce gonflement spectaculaire n'est pas seulement dû à l'augmentation du nombre de places, mais aussi aux hausses salariales de 35% consenties en 1999 aux travailleuses syndiquées du réseau. Les dépenses franchiront le cap du milliard trois ans plus tard. Aujourd'hui, elles dépassent 1,7 milliard.
La chef du Parti québécois, Pauline Marois, promet 38 000 nouvelles places au coût de 500 millions. Si cela se produit, le budget des garderies subventionnées passera à 2,2 milliards, ou 3,7% des dépenses de l'État, et ce n'est pas fini. Les garderies sont déjà devenues le cinquième poste de dépenses du gouvernement, après la santé, l'éducation, l'aide sociale et les transports. Pour fournir un ordre de grandeur, ce budget est quatre fois plus élevé que celui de la Sûreté du Québec, onze fois plus que celui du ministère de l'Environnement.
En fait, il serait plus exact de parler de garderies à 9000$, parce que tel est le coût de chaque place, pour le gouvernement et donc pour l'ensemble des contribuables. Notre Californienne de tantôt serait sans doute moins envieuse si elle savait que pour un revenu de 40 000$, le taux marginal d'imposition sur le revenu des particuliers est de 20% au Québec (impôt provincial seulement), contre 6% en Californie (impôt de l'État seulement).
Malgré son coût ruineux, le programme est loin d'être un modèle d'efficacité. Il n'est pas adapté aux besoins des milliers de couples qui travaillent le soir ou les fins de semaine.
On peut certes envisager, un jour lointain, de répondre à ces besoins, mais cela fera exploser les coûts davantage. Enfin, il abandonne à leur sort ceux qui font le choix d'élever leurs jeunes enfants à la maison (mais qui doivent acquitter leurs impôts comme tout le monde).
Ce n'est pas tout. Malgré les promesses électorales, les tarifs devront inévitablement grimper, ne serait-ce qu'à cause de l'augmentation des coûts de système, mais aussi à cause des exigences syndicales. Déjà, le prix d'une place est passé de 5$ à 7$. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il n'atteigne les 10, 12, 15$. À moins, évidemment, que le gouvernement ne décide de charcuter d'autres ministères.
À coups de deux ou trois dollars d'augmentation, on s'approchera lentement des prix du marché. Si les garderies subventionnées n'existaient pas, les parents devraient, comme dans les autres provinces, payer les prix du marché, entre 25 et 35$ par jour. En revanche, ces frais de garde sont déductibles du revenu imposable.
Pour un couple où les deux conjoints travaillent et déclarent un revenu commun de 60 000$, le coût après impôts tournera donc aux alentours de 15$. C'est le double des garderies à 7$, mais comme les coûts du réseau public risquent d'augmenter plus rapidement que les prix du marché, cette différence s'atténuera avec le temps.
Enfin, selon certains, les garderies à 7$ auraient fortement contribué à augmenter l'entrée des femmes sur le marché du travail. Ce n'est pas certain. Les filles n'ont jamais poussé leur formation scolaire aussi loin que maintenant. Elles sont majoritaires dans toutes les facultés universitaires, et l'immense majorité d'entre elles n'ont aucunement l'intention de rester à la maison une fois diplômées.
C'est donc par cohortes entières que ces nouvelles diplômées occupent des emplois de mieux en mieux rémunérés, et ce n'est certainement pas une différence de quelques dollars par jour dans les frais de garderie qui les feront renoncer à leurs emplois.
Chiffre du jour (3) : 72 %
Chiffre du jour (2) : 42 %
Chiffre du jour : 36 %
19 novembre, 2008
Coup de gueule
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Revenu Québec remporte le Prix Réalisation dans la catégorie Fonction publique grâce au projet Indices de richesse
QUÉBEC, le 19 nov. /CNW Telbec/ - Lors du gala des Prix d'excellence 2008 de l'Institut d'administration publique de Québec (IAPQ), qui a eu lieu hier soir, Revenu Québec a mérité le Prix Réalisation dans la catégorie Fonction publique. Les Prix Réalisation sont remis à des organisations responsables de projets dont l'impact positif a retenu l'attention du milieu.
Il s'agit d'une troisième victoire remportée cette année par Indices de richesse. En effet, le projet a reçu, en mai dernier, l'OCTAS de l'Excellence et l'OCTAS dans la catégorie Innovation technologique 1 000 employés et plus de la Fédération de l'informatique du Québec.
Selon la sous-ministre du Revenu, Mme Francine Martel-Vaillancourt, «c'est grâce au savoir-faire de son personnel que Revenu Québec se distingue, encore une fois, par le projet Indices de richesse». En effet, dans son souci quotidien de s'assurer que chacun paie sa juste part d'impôt et de taxes, au bénéfice de l'ensemble des citoyens québécois, Revenu Québec développe constamment, dans le but d'accomplir sa mission, des nouvelles façons de faire afin de maintenir et d'améliorer sa performance. «Indices de richesse en est un exemple éloquent puisqu'il contribue à établir un meilleur équilibre fiscal dans la société québécoise, et j'en suis très fière.»
Indices de richesse a été réalisé pour lutter efficacement contre le travail au noir et l'économie souterraine. En raison de son environnement technologique novateur, il permet de croiser des données financières, fiscales et sociales, notamment celles du gouvernement du Québec et celles de l'ensemble des municipalités. Par conséquent, les vérificateurs de Revenu Québec sont en mesure de déceler des revenus qui n'ont pas été déclarés.
Grâce au projet Indices de richesse, Revenu Québec a récupéré, jusqu'à maintenant, un montant total de 175 millions de dollars et se distingue dans l'utilisation de technologies novatrices en matière de lutte contre l'évasion fiscale.
Faut-il annuler son vote ?
Le comportement irresponsable des chefs de parti nourri le cynisme des électeurs qui sont de plus en plus nombreux à s’abstenir de voter. À quoi bon se déplacer pour voter pour des « clowns » qui nous prennent pour des imbéciles.
L’abstention met en péril la démocratie qui, malgré ses défauts et ses limites, demeure le meilleur système. Alors, comment peut-on protester et faire comprendre aux politiciens qu’on en a par-dessus la tête de leurs conneries?
Je propose d’annuler mon vote. Ainsi, je participe au processus démocratique, mais je refuse de cautionner les choix qui me sont offerts.
Qu’arriverait-il si 10, 15 ou même 25 % des électeurs annulaient leur vote en guise de protestation?
Il est permis de rêver.
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Publié le 18 novembre 2008 à 06h17 Mis à jour à 06h18
Solutions miracle et pensée magique
Vincent Marissal, La Presse
Puisque que ces élections devaient, nous a-t-on répété, porter sur l'économie en temps de bourrasques financières, nous étions en droit de nous attendre à une campagne sobre dans son ton et dans ses chiffres.
Eh bien non. Les bourrasques ont d'abord emporté les bons principes pour faire place aux vieilles habitudes: des promesses, des solutions miracle, des millions et de la pensée magique.
Au cours des derniers jours, nous avons même eu droit au Festival de la promesse, les trois principaux partis rivalisant pour remporter, sinon votre vote, au moins le concours de la plus grosse baloune électorale.
On s'étonne, après, que les électeurs ne croient plus les politiciens et haussent les épaules de dépit chaque fois qu'un parti leur promet LA solution au système de santé, des garderies pour tous tout de suite, la fin de l'échec scolaire et, tant qu'à y être, le ciel à la fin de vos jours. Cette dernière a au moins le mérite de ne rien coûter.
La fin de semaine a été particulièrement riche en promesses dans les domaines de la Santé et de l'Éducation, ce qui ne garantit pas, tant s'en faut, que les partis aient bien fait leurs devoirs et que leurs chiffres tiennent la route.
Commençons par ce spectaculaire engagement de Pauline Marois: un médecin de famille pour tous les Québécois d'ici cinq ans.
«Je voudrais bien que ce soit possible, mais j'en doute un peu. Si c'était si simple, nous l'aurions probablement déjà fait», lance le président du Collège des médecins, Yves Lamontagne, heureux de voir les partis revenir à la Santé, mais dubitatif devant toutes ces promesses.
L'engagement de la chef du PQ part d'une bonne intention, mais il se heurte rapidement à la dure réalité des mathématiques.
Même si les universités ont doublé, à 800, les admissions dans leur faculté de médecine, il faut huit ans pour former un omnipraticien, ce qui fait que l'on commencera à peine à voir leur nombre augmenter à partir de 2010.
Et encore, il ne faut pas s'attendre à des miracles puisque seulement 30% de ces étudiants optent pour la médecine familiale. Ce n'est pas avec 240 nouveaux médecins de famille par année, dans quelques années seulement, que l'on arrivera à trouver un médecin de famille pour chaque Québécois d'ici 2014.
De toute façon, avant même de débattre de chiffres, le fondement même de cette promesse purement électoraliste n'est pas justifié, dit-on dans le milieu médical.
«Tous les Québécois n'ont pas absolument besoin d'un médecin de famille, dit le Dr Lamontagne. La médecine prescrit des examens annuels à partir de 50 ans, mais un jeune de 19 ans qui fait du sport et qui est en pleine forme n'a pas nécessairement besoin d'un médecin de famille.»
Le même sensationnalisme électoral enrobe cette autre promesse de Mme Marois d'ouvrir 38 000 nouvelles places en garderie à 7$ par jour dans la première année d'un mandat péquiste.
«Impossible!» tranche le milieu. Dans les meilleures années, le réseau a réussi à créer 18 000 places.
Avant d'offrir des nouvelles places, il faut trouver les locaux, les faire approuver et construire (décontaminer le sol dans bien des cas), trouver le personnel et respecter, dans un délai de deux ans, le quota exigé de deux éducatrices diplômées sur trois, explique Jean Robitaille, du Regroupement des CPE.
En plus, ajoute M. Robitaille, un tel rythme aurait pour effet de faire grimper le prix des terrains disponibles en ville et créerait un embouteillage de soumissions.
«Si on lance en même temps, disons, 200 projets de CPE, cela veut dire que chaque projet doit obtenir trois soumissions d'architecture et trois soumissions d'ingénierie, donc 600 soumissions en même temps», dit M. Robitaille pour illustrer la masse de paperasse à traiter en même temps.
Conclusion du milieu: on peut arriver à créer les 38 000 places en question si cela devient une priorité absolue. Mais pas en un an. Trois ans, au mieux.
De la Santé à l'Éducation, sur les ailes de cette flamboyante promesse de Mario Dumont de diminuer de moitié le décrochage scolaire en un mandat (de 25 a 12% pour l'ensemble des élèves et plus spécifiquement de 31 à 15% chez les garçons).
Réaction du milieu: impossible. Renverser un phénomène aussi lourd en seulement quatre ans est parfaitement irréaliste.
Un groupe de travail présidé par Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier au Québec, travaille sur un plan d'action beaucoup plus conservateur et déjà très ambitieux: obtenir un taux d'obtention de diplôme de 80% chez les moins de 20 ans sur une période de 10 ans.
Donc, le banquier bien connu et son groupe visent une réduction du décrochage d'environ 5% sur une décennie en élargissant la fourchette jusqu'à 20 ans.
Le Québec y parviendrait que ce serait déjà un exploit de taille. Promettre plus et plus vite tient davantage de l'électoralisme que de la réalité.
Et Jean Charest dans cette surenchère de promesses?
Peut-être est-ce parce qu'il s'est brûlé les doigts avec sa promesse de 2003 d'éliminer les listes d'attente en santé, mais le chef libéral est moins porté que ses adversaires sur l'enflure électorale.
Reste que ses «100 000 emplois» dans un mandat sont plutôt racoleurs.
De nombreux économistes et le milieu des affaires doutent que le Québec soit capable de générer autant de nouveaux emplois en si peu de temps sur fond de récession.
Et si la chose devenait effectivement possible, les ministres économiques de Jean Charest s'inquiètent plutôt que la pénurie de main-d'oeuvre ne s'aggrave au Québec.
L'enfer, c'est bien connu, est pavé de bonnes intentions.
Pour joindre notre chroniqueur: vincent.marissal@lapresse.ca
18 novembre, 2008
Le capitalisme, un bouc émissaire commode
Le capitalisme est un système économique et social défini par la propriété privée des moyens de production. Celle-ci implique le droit de disposer librement des biens en question et des fruits de leur utilisation, donc de les échanger librement.
Les prix sont déterminés par les actions volontaires et consentantes de tous les acteurs du marché. C’est le seul moyen connu d’établir le « juste prix » d’un produit ou service. C’est ce mécanisme de détermination du « juste prix » qui permet d’autoréguler le système et d’éviter les dérapages généralisés.
Malheureusement, les politiciens ne peuvent s’empêcher d’intervenir et de pervertir les principes du capitalisme à des fins partisanes. Ces interventions faussent le processus de détermination des prix et tout le système dérape comme cela c’est produit dans le cas des bulles technologique et immobilière.
Heureusement, malgré les embûches et les contraintes imposées par les politiciens, le système capitaliste demeure d’une efficacité redoutable. Lorsque les abus deviennent intolérables il pique une bonne crise comme pour dire : ça va faire, foutez-moi la paix!
La vidéo qui suit est une apologie du capitaliste bien mérité par les temps qui courent. Croyez-vous vraiment que ces prouesses auraient été possibles dans l’ex-URSS, à Cuba ou en Corée du Nord?
Chiffre du jour (2) : 110 millions $
Chiffre du jour : 94 %
Des craintes qui varient en intensité...
Si 94 % des travailleurs anticipent un impact négatif de la crise économique sur les emplois, le sondage montre qu'un travailleur sur deux estime que ce contrecoup sera mineur, alors que 44 % craignent qu'il soit majeur. En revanche, seulement 3 % affirment que la crise économique n'aura aucun impact.
17 novembre, 2008
Coup de gueule
Greenspan contre Fannie et Freddie
8 avril 2005
Paul Dontigny jr., Investissements PDJ
Selon Greenspan, Fannie Mae et Freddie Mac procurent actuellement un risque significatif à l'intégrité du système financier américain
La mission de la Réserve centrale américaine, la Fed, est de promouvoir le plein emploi et la stabilité des prix. Le plein emploi est le taux de chômage que l’économie peut soutenir sans qu’un déséquilibre inflationniste ne soit créé. La Fed a aussi des mandats réglementaires concernant les diverses institutions financières.
On peut dire que la mission de la Fed est précise… et limitée. Par exemple, elle n’inclut pas de composante sociale ou de justice. Elle n’a pas de responsabilité face à la profitabilité des entreprises ou du risque qu’elles décident d’encourir. La Fed ne se soucie pas de ces facteurs économiques… à moins qu’ils ne mettent en danger la stabilité des prix ou le plein emploi.
Pour atteindre le plein emploi, l’économie doit être très bonne et très forte durant une longue période. Lorsque cela se produit, les gens deviennent optimistes et augmentent habituellement leurs dépenses à un point tel qu’ils doivent s’endetter excessivement. Ces dépenses et l’augmentation exagérée de dette en une courte période créent des bulles spéculatives dans les biens de luxe (inflation) et dans les investissements.
La Fed vise donc à balancer le plein emploi et la stabilité des prix pour que l’économie atteigne son potentiel de croissance maximum sans toutefois dégénérer en inflation ou en spéculation.
C’est pourquoi lorsque Greenspan s’en prend à une industrie ou à un facteur économique, il est grand temps de l’écouter attentivement. De 1996 à 2000, le Chairman de la Fed a mis en garde contre la bulle spéculative des actions. Maintenant, il nous met en garde contre la bulle spéculative immobilière. Il ne le dit pas directement. Il utilise plutôt un langage illustratif comme : «des forces déstabilisatrices pourraient se manifester si des excès de confiance créaient un endettement exagéré qui influencerait les prix à la hausse au-delà des normes historiques». Il peut aussi s’attaquer aux sources des problèmes qui pourraient créer ces déséquilibres.
Depuis un an déjà, Greenspan demande au congrès de modifier la législation qui gouverne les entreprises parrainées par le gouvernement dans le domaine de l’immobilier. Il s’agit de deux firmes inscrites en bourse : Federal National Mortgage Association (Fannie Mae) et Federal Home Loan Mortgage Corporation (Freddie Mac). Ces deux firmes ne sont pas sous la juridiction de Greenspan, mais il tente agressivement d’influencer ces deux entreprises. Pourquoi ? Parce qu’il considère que ces entreprises procurent actuellement un risque significatif à l’intégrité du système financier américain. Pour que Greenspan soit aussi catégorique, c’est que la situation est critique. Pas urgente et imminente, mais critique.
Les titres de ces deux compagnies ont chuté d’environ 25% depuis le début de l’année. Il faut noter que ces deux entreprises ont comme objectif, fixé par le gouvernement, de promouvoir l’accès aux hypothèques pour les propriétaires de maisons et notamment pour ceux qui ont des revenus plus faibles. La façon indirecte par laquelle Fannie et Freddie atteignent cet objectif est ce créer de la liquidité dans le marché hypothécaire et de réduire le risque de défaut en créant des portefeuilles diversifiés d’hypothèques. La mission originelle des deux compagnies n’était donc pas la croissance des profits.
Mais depuis que ces compagnies sont devenues publiques (en bourse), les objectifs ont changé et au lieu de simplement créer des fonds d’hypothèques et de les revendre à des investisseurs (les « mortgage backed securities »), Fannie et Freddie se sont mises à acheter les hypothèques elles-mêmes. Les profits ont bondi… jusqu’à ce que ceux-ci soient violemment révisés à la baisse cette année à la suite de révélations semblables à celles de Nortel.
Avec un marché immobilier en ébullition, et possiblement près d’un sommet, Greenspan craint que l’instabilité d’institutions financières prêteuses d’hypothèques puisse créer une crise de crédit. Il craint aussi que les portefeuilles obligataires des deux firmes, devenus des géants dans le marché, lui créent des difficultés dans ses activités qui ont pour objectif d’influencer les taux d’intérêt des États-Unis. Il veut donc réduire la taille des portefeuilles contrôlés directement par Fannie et Freddie, et que leur mission redevienne la promotion de l’accès à l’emprunt hypothécaire plutôt que la maximisation des profits pour les actionnaires. S’il réussit, je ne voudrais pas être actionnaire de ces deux compagnies.
La règlementation a causé la chute de plus d’un empire
Par les temps qui court il est de bon goût de casser du sucre sur le dos du capitalisme. Pourtant, le capitalisme n’est pas plus coupable de cette crise que la médecine est coupable des maladies nosocomiales.
Quelles sont les vrais causes de la crise financière?
- Primo, il faut blâmer l’interventionnisme politique et les agences de surveillance du système financier. Les premiers ont décrété des politiques de crédit irresponsables à des fins électoralistes. Les deuxièmes n’ont simplement pas fait leur travail;
- Deuxio, il faut reconnaître que dans toute société il existera toujours des individus peu scrupuleux prêts à tout pour s’enrichir au détriment de la population;
- Tercio, le comportement irresponsable d’un trop grand nombre d’individus qui croient que les autres sont responsables de leurs déboires.
Dans l’histoire du monde, aucune règlementation n’a pu empêcher les politiciens d’intervenir à des fins électoralistes, les bandits d’ignorer les règles ou les individus à se comporter de manière irresponsable. Par contre, bien des empires se sont écroulés sous le poids d’une règlementation sclérosante et trop lourde : l’Égypte, Babylone, Rome et plus près de nous l’ex-URSS.
Donc, si on tire les leçons pertinentes de l’histoire, il ne faut pas chercher une solution du côté d’une règlementation accrue. Il faut plutôt chercher à encadrer le rôle des gouvernements. C’est un défi immense que les politiciens perçoivent comme une menace. C’est pourquoi une telle réforme ne peut être initiée que par une révolte populaire.
On est encore loin de cette réalité. Il faut donc prévoir que l’Occident va continuer de s’enliser dans des régimes de plus en plus règlementés et sclérosant. Sous prétexte de corriger les lacunes à la source de la dernière crise, une nouvelle couche de règlementation servira de tremplin à la prochaine.
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14 novembre 2008 à 13h24
À mort le capitalisme?
Les investigateurs financiers, LesAffaires.com
Les dirigeants de plusieurs pays, dont la France et l'Australie, voudraient remettre en question la réglementation de l'industrie financière. Ils croient qu'un meilleur contrôle des institutions financières pourrait éviter une crise comme celle que l'on a connu. Aurait-on pu empêcher les méchantes banques de profiter de ces pauvres prêteurs, en les forçant à acheter une grosse maison? Était-il possible d'empêcher cette terrible torture que certaines institutions financières ont infligé à leurs clients en les incitant à se faire plaisir par le biais de leurs cartes de crédit?
C'est vrai. Les dirigeants se sont payés des salaires faramineux. L'avarice et la cupidité se sont emparés de ces institutions dont l'aggressivité à mené à cette crise. Mais en bout de ligne, qui est le décideur ultime? Est-ce le devoir de la banque de dire à son client : ''M. Untel, n'achetez pas cette maison. Vous n'en avez pas les moyens''. Nous savons très bien que dans une telle situation, le client s'empresse d'aller ailleurs pour obtenir son prêt. Le décideur ultime, celui qui devrait dire ''non'', c'est le client. Il est normal pour une entreprise de vouloir grossir son chiffres d'affaires, et d'embarquer dans la vague même si cette dernière mène à des situations frisant le ridicule. Même si l'aboutissement est fatal, pendant longtemps, de nombreux emplois ont été créés, et beaucoup d'impôts ont été payés. Personne ne s'en plaignait avant.
Ce ne sont pas les institutions financières qui devraient être assujetties à plus de règlements, mais bien le consommateurs. Par exemple, nous serions en faveur d'un épargne minimum forcé (au lieu d'avoir un régime comme le RRQ qui encourage les gens à laisser le gouvernement prendre soin de leur retraite). Une personne de 25 ans qui n'a pas de REER pourrait être forcée d'économiser 20 000$ avant d'acheter sa première maison. Ce montant serait en plus du 5% de mise de fonds (nous préférerions un plus haut taux, mais la SCHL garantit les prêts). Il est rare de rencontrer des jeunes de 18 ans commençant à épargner dans le but d'acheter une maison dans 5 ou 10 ans. Si ces jeunes n'avaient pas le choix, ils auraient tous un certain montant d'argent économisé.
Cet épargne serait plus élevé au fur et à mesure que la personne avance en âge. Par exemple, à 50 ans, il faudrait avoir un mininum de 500 000$. Cela paraît élevé, mais dans les années 70 ou 80, les gens avaient davantage d'argent sans le savoir. En effet, les fonds de pension pouvaient fournir des retraites équivalant à 50 ou 100 000$ annuellement. Par exemple, pour un montant de 50 000$ par année, il faudrait environ 865 000 dollars pour assurer ce revenu pendant 30 ans, avec une indexation de 2% et un rendement de 6% annuel. Ce montant ne comprend pas les autres avantages sociaux dont bénéficaient les travailleurs (médicaments et soins de santé).
Mais, nous le savons bien. Imposer de telles balises constituerait une atteinte aux droits et libertés. Alors, si on doit permettre aux gens de dépenser à outrance et s'endetter, pourquoi punir les institutions qui leur permettent de le faire? Il est vrai qu'un meilleur contrôle de l'information pourrait aider. Si les institutions annoncent leurs produits en omettant des caractéristiques importantes aux clients, il s'agit alors d'une mauvaise pratique qui doit être punie.
Donner plus de pouvoir aux gouvernements encouragerait davantage la corruption, puisque ces derniers pourraient se servir de ces nouveaux pouvoirs pour leurs fins personnelles (comme nous l'avons vu si souvent dans les sociétés communistes et socialistes). Et on peut comprendre pourquoi certains dirigeants profitent de cette crise pour tenter de changer la réglementation : il s'agit du temps idéal pour le faire, puisque les gens sont prêts à tout en retour d'un certain espoir qu'ils n'auront plus à vivre le cauchemar actuel.
Et les méchants dirigeants qui ont reçus des salaires démesurés? Nous sommes tout à fait contre, mais ce sont les actionnaires qui doivent s'indigner et protester. Les gestionnaires de portefeuille des grandes firmes de fonds mutels et de fonds de pension n'ont rien fait pour empêcher cela. Probablement parce que ces mêmes gestionnaires étaient grâssement payés, et que tout débat sur la rémunération aurait pu avoir un impact négatif sur leur propre rémunération. Alors, on revient encore aux petits investisseurs. Il faut s'intéresser à ses investissements! Il faut savoir où nos épargnes vont! Trop de gens ne s'en soucient guère, préférant penser que les grands de ce monde savent ce qu'ils font. Et bien oui, ils savent très bien ce qu'ils font! Ils profitent d'eux. Va-t-on se réveiller un jour, et cesser de penser que nos gouvernements ont la solution à tout?
P.S.: C'est un peu ironique, les propositions des dirigeants. Les banques n'osent plus prêter, et on veut instaurer des lois pour les empêcher d'exagérer. C'est un peu comme dire à un motocycliste qui serait devenu paraplégique suite à un accident dû à un excès de vitesse : ''Monsieur, nous vous interdisons d'aller à plus de 60 km/h dorénavant''.
Chiffre du jour (4) : 80 %
- Près de 80 % des étudiants et des nouveaux diplômés canadiens épargneraient ou rembourseraient leurs dettes s'ils recevaient une somme d'argent.
- Le travail à temps partiel constitue la principale source de revenu.
- Près de la moitié des étudiants et des nouveaux diplômés canadiens obtiennent des conseils financiers de leurs parents.
Chiffre du jour (3) : 88 %
- 88 % des diplômés ont un emploi et 80 % d'entre eux ont un emploi permanent.
- Plus de la moitié de ces personnes gagnent entre 20 $ et 50 $ l'heure.
- Près des trois quarts des personnes ayant terminé leur apprentissage ont un revenu annuel plus élevé que les gains annuels moyens des Canadiennes et des Canadiens.
- 40 % des personnes ayant terminé leur apprentissage affirment avoir un revenu annuel de 60 000 $ ou plus.
Chiffre du jour (2) : 30ième
(NDLR : Le taux de fiscalisation des Québécois est le plus élevé des provinces canadiennes. Le Québec se situe probablement au-delà du soixantième rang.)
Chiffre du jour : 83 %
16 novembre, 2008
Chassez les mauvaises habitudes et elles reviennent au galop
C’est simplement irresponsable!
Certains économistes et autres chroniqueurs prétendent qu’il est justifié de recourir aux déficits pour amoindrir les conséquences d’un ralentissement économique. Certains d’entre eux ont l’honnêteté d’ajouter qu’il faut rembourser ces déficits dès que l’économie rebondit.
Ces économistes et chroniqueurs sont atteints de la même maladie qu’une majorité de Québécois : la pensée magique. L’histoire démontre qu’une fois enclenché le processus des déficits, il ne s’arrêtera que lorsque l’économie sera au bord de la faillite. (Voir l’excellent texte de Claude Picher ci-après).
C’est un cercle vicieux. L’économie va mal, les politiciens empruntent pour financer des programmes électoralistes. L’économie va bien, ils créent de nouveaux programmes électoralistes. Les politiciens sont incapables de ne pas dépenser tout l’argent qu’ils voient. Au besoin, ils n’hésitent pas à recourir à la magie de la comptabilité pour en trouver.
Le refus des déficits ne signifie pas que les travailleurs les plus touchés par le ralentissement économique sont abandonnés à leur sort. Au contraire, il faut profiter de ces périodes pour leur offrir l’occasion de se recycler dans des industries en croissance. Il n’est pas nécessaire de s’endetter pour financer ces programmes, il suffit de couper dans les programmes inutiles et de réduire quelque peu le gaspillage.
Ainsi, dès que l’économie ira mieux le Québec sera dans la position avantageuse de pouvoir compter sur une main d’oeuvre abondante et compétente. En prime, l’abandon des programmes inutiles et une gestion un peu plus serrée des fonds publics dégageront des surplus budgétaires pour rembourser l’énorme dette accumulée.
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Déficit: attention au dérapage
15 novembre 2008 - 06h00
La Presse
Claude Picher
Dans La Presse de mercredi, mon collègue Alain Dubuc a parlé avec raison de tabou pour décrire la peur presque morbide qui entoure un éventuel retour aux déficits budgétaires. Pauline Marois, rappelle-t-il, a «osé rompre la loi du silence et admettre qu'il serait possible qu'un gouvernement dirigé par elle enregistre un déficit». Elle n'est pas la seule.
À Ottawa, le ministre des Finances Jim Flaherty n'est plus en mesure d'affirmer que le gouvernement maintiendra ses surplus après l'exercice 2008-2009, autant dire demain.
Depuis que les gouvernements ont réussi à éliminer leurs déficits, à la fin des années 90, l'équilibre budgétaire est effectivement devenu un dogme que tout le monde tient pour acquis.
Il y a de quoi avoir peur. Il y a 15 ans à peine, les finances publiques canadiennes étaient dans un état épouvantable (toutes proportions gardées, la situation dont hérite Barack Obama, aux États-Unis, est pourtant bien pire). Ottawa a imposé d'énormes sacrifices aux Canadiens pour s'extirper du bourbier. Les contribuables ont été saignés. Les subventions et les programmes sociaux ont été comprimés. Tous les ministères ont vu leurs budgets amputés, et des milliers d'emplois ont été supprimés dans la fonction publique. Ottawa a sabré dans les transferts aux provinces qui, à leur tour, ont du réduire leurs contributions au financement de l'éducation et des soins de santé.
Personne ne veut revivre ce cauchemar, et on comprend pourquoi la seule évocation d'un retour aux déficits suscite autant d'épouvante.
Pourtant, les économistes considèrent généralement qu'en ouvrant les vannes en période de ralentissement ou de récession, les administrations publiques contribuent à maintenir l'emploi et à limiter les dégâts.
Le problème, c'est qu'en période de croissance, les gouvernements doivent faire le contraire: éliminer les déficits et accumuler les surplus. Or, l'histoire récente nous montre que les choses ne se passent pas comme cela.
Un simple coup d'oeil sur l'historique des comptes publics du Canada montre a quel point le dérapage des finances fédérales a été brusque. En 1969, le budget du ministre des Finances Edgar Benson prévoit un surplus de 332 millions. Ce sera la dernier pour une longue période. Il faudra attendre 28 ans, soit le budget de 1997 de Paul Martin, pour qu'Ottawa renoue avec l'équilibre.
Que s'est-il passé entre-temps?
En 1970, M. Benson déclare un déficit de 780 millions, mais cela n'inquiète personne: le montant représente moins de 1% du produit intérieur brut (PIB).
Les choses vont commencer à se gâter avec l'élection du gouvernement minoritaire de Pierre Elliott Trudeau en 1972. Trudeau s'appuie sur les néo-démocrates de David Lewis. Ceux-ci, en échange, demandent des augmentations dans les transferts aux particuliers et des salaires plus élevés dans la fonction publique. Deux ans plus tard, lorsque les électeurs redonnent la majorité à M. Trudeau, le déficit dépasse déjà les 2 milliards.
Ce n'est rien à côté de ce qui s'en vient, Les augmentations dans les dépenses de programmes sont récurrentes. Avec les années, leurs poids est de plus en plus lourd à supporter. Le déficit explose: 6,3 milliards en 1976, 10,4 milliards l'année suivante, 14,9 milliards en 1981 (le bref intermède de Joe Clark, en 1979, ne changera pas grand-chose à cette détérioration).
Arrive la récession de 1981-1982. Elle tombe bien mal, parce que la longue série de déficits survenus depuis le budget Benson de 1969 a propulsé la dette publique de 17,6 à 101 milliards. Et bien que lourdement endetté, le gouvernement Trudeau va appliquer la recette qui consiste à injecter de l'argent dans l'économie en période de crise. Le déficit grimpe à 28 milliards en 1982, 32 milliards l'année suivante et un sommet de 38 milliards sous le ministre Marc Lalonde en 1984, C'est presque 9% du PIB, un record de tous les temps. Entre 1981 et 1984, en trois ans seulement, la dette double de volume, passant à 199 milliards.
À ce point, le gouvernement a perdu le contrôle de ses finances, et doit créer chaque année de nouveaux déficits pour payer les intérêts, Puisqu'il faut emprunter pour payer ces déficits, la dette continue de gonfler. Elle franchit le cap des 300 milliards en 1987, 400 milliards en 1991 et culmine à 580 milliards en 1997, année où le ministre Paul Martin parvient enfin à éliminer le déficit.
S'il n'avait pas mis le doigt dans l'engrenage vicieux des déficits et de l'endettement, dans les années 70 et 80, le gouvernement fédéral aurait épargné quelque 600 milliards en intérêts entre 1976 et 1999. On ne peut que rêver à tout ce qu'il aurait pu financer en programmes sociaux et baisses d'impôts avec cette cagnotte. Certes, aujourd'hui, rien ne permet de croire que le Canada revivra une autre fois cette pénible expérience. Mais ce rappel historique montre à quel point il faut demeurer vigilant.
Dans le cas du gouvernement québécois, qui doit déjà supporter une dette de 142 milliards, il faut être doublement vigilant.