La Fédération Canadienne des Entreprises Indépendante (FCEI) vient de publier son étude : « Du travail à revendre : les postes vacants à long terme posent un défi majeur aux PME » .
L’étude constate :
Les petites et moyennes entreprises (PME) d’un bout à l’autre du Canada se heurtent de plus en plus à l’impossibilité de trouver du personnel requis pour mettre leurs produits et services sur le marché. La pénurie persistante de main-d’œuvre défie les chefs d’entreprise et menace leur potentiel de croissance. Ce qui aggrave la situation est le fait que la perspective de l’offre de travailleurs est désespérante. Les pressions toujours plus grandes du vieillissement démographique et de la croissance limitée de la population active future rendent la question de la pénurie de main-d’œuvre d’autant plus urgente.
Les résultats du dernier sondage indiquent que 27 pour cent des chefs d’entreprise avaient au moins un poste à pourvoir en 2005 (Figure 1) contre 23 pour cent en 2004.
La FCEI estime qu’au Québec quelque 37 000 postes sont demeurés non pourvus en 2005 pendant quatre mois ou plus, soit l’équivalent de 2.3% des emplois dans le secteur des PME. Loin d’être un problème théorique, un poste vacant à long terme dans une exploitation de cinq personnes peut avoir un effet paralysant sur sa capacité à mettre ses produits et services sur le marché.
Pourtant, selon statistique Canada, en mars 2006 le Québec compte 347 000 sans-emplois et 178 000 assistés sociaux. Donc, 13% de la population active (les 15 à 64 ans) du Québec est sans travail et en même temps les PME sont incapables de trouver les employés dont ils ont besoin. Comment peut-on expliquer cette contradiction ?
J’admets qu’une partie importante des sans-emplois et des assistés sociaux ne sont pas disponibles ou aptes à remplir un poste vacant dans une PME. Toutefois, il me semble peu probable que les 37 000 postes disponibles ne puissent pas être remplis par des chômeurs chroniques et des assistés sociaux aptes au travail. Alors, pourquoi ne le sont-ils pas ?
Il y a certainement plusieurs raisons pouvant expliquer ce phénomène : l’inefficacité des bureaux d’emploi, des politiques de mains-d’œuvre mal adaptées aux réalités actuelles du marché, des politiques sociales et fiscales favorisant le retrait du marché des individus pas suffisamment motivés. Serait-ce aussi que l’État Providence a déresponsabilisé un trop grand nombre d’individus aptes au travail ?
L’omniprésence de l’État Providence a dépouillé l’individu de ses responsabilités les plus élémentaires. C’est vrai en matière de retraite, en matière d’assurance maladie et en matière de protection sociale. L’étatisation progressive de tous nos régimes sociaux a retiré aux individus le droit et par voie de conséquence, la responsabilité, de gérer leur vie.
Lorsque le gouvernement prend en charge les individus, depuis le berceau jusqu’au cercueil, ses responsabilités économiques et sociales disparaissent. Puisque nous payons l’assurance emploi pourquoi ne pas en profiter ? Puisque nous sommes obligés de cotiser à un régime public de retraite, pourquoi devrions-nous économiser pour nos vieux jours ? Pourquoi faire des économies pour parer à une mauvaise passe, l’État doit nous procurer le minimum vital ? De même, offrir la gratuité des études évite aux parents d’avoir à se sacrifier pour les enfants et aux enfants de se responsabiliser envers les institutions. L’école n’est plus la chose de la famille, mais de l’État. Manquer l’école ou s’y comporter n’importe comment ne relève donc plus du domaine des parents et des enfants.
La solidarité publique et forcée a pris la place de la solidarité spontanée entre les individus. L’individu est privé de ses motivations naturelles de solidarité puisque l’État s’est arrogé le rôle de subvenir à tous les besoins. De plus, l’État impose une fiscalité usuraire enlevant ainsi à l’individu les moyens financiers d’être solidaire. Aujourd’hui les déficits des régimes sociaux et du budget de l’État sont tels que les sacrifices sont reportés de la génération présente sur les générations futures. Le seul patrimoine des familles est désormais le passif des dettes laissées aux jeunes. La progressivité de l’impôt et la protection sociale sont dissuasives de l’esprit d’épargne et de promotion professionnelle.
Nous voilà donc en présence d’un cercle vicieux : réduire le rôle de l’État c’est rendre aux individus leurs responsabilités. Mais par où commencer ? Il faut sans doute mettre les gens en situation de responsabilité pour qu’ils puissent retrouver le sens des responsabilités. Il faut d’abord supprimer toutes les subventions à l’irresponsabilité. Il faut ensuite rendre à l’individu son pouvoir de décision. Bref, tous les secteurs occupés par l’État doivent être graduellement libérés pour que chacun puisse s’y investir. L’espace ne sera pas inoccupé, les initiatives individuelles et communautaires remplaceront rapidement et avantageusement la bureaucratie gouvernementale.
Le sens de la responsabilité est une éthique qui est naturelle à l’homme à condition de lui rendre d’abord la liberté d’agir, de le laisser prendre des initiatives. Le droit à l’initiative est l’un des plus importants qui soit. Retrouver le sens de ses responsabilités, c’est aussi savoir que les droits sont toujours accompagnés de devoirs.
2 commentaires:
j'adhère tout particulièrement à votre conclusion car les individus réclament toujours plus de droits mais le politique oublie la contrepartie qu'il est "en droit" de demander:les devoirs des citoyens. Des sanctions civiles (d'intérêt collectif) devraient exister.
les bs qui font des enfants pour augmenter leur revenu sont un exemple d'irresponsabilité chronique et d'aveuglement de l'état. J'ai assez de mes enfants à faire vivre, je ne veut plus faire vivre ceux des autres.
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