L’entrepreneur, en particulier dans une société socialisante comme celle que nous connaissons au Québec, est malheureusement peu valorisé et souvent perçu avec méfiance. Ceci semble découler du fait qu’une partie des Québécois, ceux qui en général profitent des politiques socialisantes du gouvernement, jalousent ceux qui réussissent. Pour eux, la réussite est synonyme du « capitaliste qui abuse nécessairement les plus faibles ». Le fait que les entrepreneurs soient à la source de toute société solidaire semble leur échapper complètement. Une autre partie de la société québécoise, en particulier les élites politiques, culturelles et sociales, craignent l’esprit d’indépendance des entrepreneurs. Pour eux, l’entrepreneur est « l’empêcheur de tourner en rond ». En dénonçant l’omniprésence de l’état qui les étouffe les entrepreneurs remettent en question l’utilité des fonctionnaires et le pouvoir illimité des politiciens. Le fait que ce soit les entrepreneurs qui créent la richesse nécessaire au soutien financier de l’immense machine étatique du Québec semble bien secondaire à leurs yeux.
Les sociétés qui encouragent et appuient l’esprit d’entrepreneur de leurs citoyens sont aussi celles qui connaissent les meilleurs taux de croissance économiques et humains. Pour s’en convaincre, il suffit d’imaginer ce que serait le Québec si nous avions deux fois plus d’entrepreneurs québécois : deux Bernard Lemaire, deux Guy Laliberté, deux Robert Lepage, deux Gilles Julien, etc. Moi, c’est ce qui me rendrait vraiment fier d’être Québécois.
Qu’est-ce qu’un entrepreneur et pourquoi sont-ils si important dans le développement d’une société ?
L’entrepreneuriat consiste à évaluer sans arrêt les conditions prévalant dans son milieu afin de percevoir des occasions d’affaire. Les entrepreneurs réorganisent les ressources économiques vers des usages à valeur ajoutée plus élevée. Ils innovent en cherchant de meilleurs processus de production et des façons de réduire les coûts. Ils sont ainsi à l’origine du dynamisme économique et de la capacité à répondre efficacement aux désirs des consommateurs et aux besoins d’autres producteurs. Ils sont la source de la création de richesse. Joseph Schumpeter (1883-1950) est certainement l’économiste contemporain qui le mieux définit ce qu'est un entrepreneur et le rôle qu’il joue dans la société : l’entrepreneur innove en concoctant de nouvelles façons de faire. Celles-ci peuvent prendre différentes formes : 1) nouveaux produits ou produits améliorés, 2) nouveaux procédés de production, 3) nouveaux marchés, 4) nouveaux matériaux ou nouvelles sources d’approvisionnement, 5) nouvelles entreprises. Selon Schumpeter, l’esprit d’entreprise consiste en un heureux mélange de créativité appliqué au milieu des affaires. En ce faisant, l’entrepreneur brise l’état d’équilibre vers lequel tendent naturellement les forces du marché.
Les entrepreneurs agissent de plusieurs façons : ils sont travailleurs autonomes, ils créent de nouvelles entreprises ou pilotent des entreprises existantes. Ils achètent, embauchent, s’aventurent sur des nouveaux marchés, etc. Certains réaliseront des profits, plusieurs accuseront des pertes.
Les motivations de l’entrepreneur sont multiples mais les profits sont leur principale récompense. C’est un moyen simple et efficace de savoir quels projets ont effectivement créé de la richesse, et lesquels ont entraîné un gaspillage des ressources économiques. L’entrepreneuriat implique fondamentalement la prise de risques et il ne peut s’épanouir que dans un milieu où la prise de risque est valorisée, encouragée et récompensée. Un fardeau fiscal et réglementaire élevé augmente le risque et diminue la probabilité de succès. Un tel environnement maintient l’activité entrepreneuriale en-deçà de son niveau optimum.
La réglementation est utilisée par les gouvernements pour intervenir dans l’économie. Les objectifs visés peuvent être économiques, sociaux ou simplement des formalités légales et fiscales. Une réglementation complexe et volumineuse produit immanquablement des effets pervers qui pénalisent surtout les forces les plus dynamiques de la société. Elle décourage les entrepreneurs et impose des coûts non négligeables. Ces coûts augmentent nécessairement le prix des produits et services offerts et peuvent rendre ceux-ci non compétitifs. Une étude canadienne, complétée en 2002, conclut que sept PME sur dix jugent que la réglementation est trop complexe et qu’elle est un obstacle à leur croissance. Au Québec, la FCEI évalue les coûts directs de la réglementation à 7,4 milliards en 2003.
La réglementation excessive accule bien des entreprises à la faillite. Une étude de Statistique Canada réalisée en 1997, conclue que plus de 20 % des entreprises en faillite au Canada attribuent leur échec principalement à la réglementation gouvernementale..
Il n’existe malheureusement pas de mesure précise pour quantifier l’importance du fardeau réglementaire. Toutefois, le volume de lois et de règlements peut servir d'indicateur approximatif. Au Québec en avril 2003, il y avait 473 lois et 2345 règlements représentant plus de 35 000 pages de texte. Au cours de la période de 1990 à 1999, le Québec maintient la tête du peloton pour ce qui est du nombre de pages de règlements (excluant les lois) produites annuellement, avec une moyenne de plus de 5000 pages par année contre moins de 1600 pages en Ontario et en Alberta. Les entrepreneurs doivent consacrer des efforts considérables pour assimiler ces nombreux règlements et s’y conformer. Ce fardeau réglementaire est particulièrement onéreux pour les entrepreneurs.
Autant il est important de créer un environnement économique favorable à l’entrepreneuriat, autant il est inutile de créer de nouveaux programmes de subventions ou de financer les entrepreneurs avec des fonds publics. L’entrepreneuriat est une activité risquée par nature et il est impossible de prédire quels projets seront créateurs de richesse. Lorsque les entrepreneurs proposent des projets prometteurs et que l’environnement économique est favorable, le financement sera au rendez-vous. C’est la présence d’une activité entrepreneuriale active qui attire le capital de risque et non l’inverse.
L’entrepreneuriat, dans une société donnée, est directement proportionnel au niveau de liberté économique. À ce chapitre, le Québec se classe bon dernier au Canada. Pourtant, le Québec possède des atouts non négligeables : situation géographique privilégiée, population instruite et créative, ressources naturelles abondantes, etc. Malheureusement, ces atouts sont insuffisants pour compenser un environnement économique sclérosant.
Les Québécois, en favorisant un État interventionniste, se privent donc de l’existence d’entrepreneurs et d’entreprises pourtant essentiels à son développement économique et humain.
Les sociétés qui encouragent et appuient l’esprit d’entrepreneur de leurs citoyens sont aussi celles qui connaissent les meilleurs taux de croissance économiques et humains. Pour s’en convaincre, il suffit d’imaginer ce que serait le Québec si nous avions deux fois plus d’entrepreneurs québécois : deux Bernard Lemaire, deux Guy Laliberté, deux Robert Lepage, deux Gilles Julien, etc. Moi, c’est ce qui me rendrait vraiment fier d’être Québécois.
Qu’est-ce qu’un entrepreneur et pourquoi sont-ils si important dans le développement d’une société ?
L’entrepreneuriat consiste à évaluer sans arrêt les conditions prévalant dans son milieu afin de percevoir des occasions d’affaire. Les entrepreneurs réorganisent les ressources économiques vers des usages à valeur ajoutée plus élevée. Ils innovent en cherchant de meilleurs processus de production et des façons de réduire les coûts. Ils sont ainsi à l’origine du dynamisme économique et de la capacité à répondre efficacement aux désirs des consommateurs et aux besoins d’autres producteurs. Ils sont la source de la création de richesse. Joseph Schumpeter (1883-1950) est certainement l’économiste contemporain qui le mieux définit ce qu'est un entrepreneur et le rôle qu’il joue dans la société : l’entrepreneur innove en concoctant de nouvelles façons de faire. Celles-ci peuvent prendre différentes formes : 1) nouveaux produits ou produits améliorés, 2) nouveaux procédés de production, 3) nouveaux marchés, 4) nouveaux matériaux ou nouvelles sources d’approvisionnement, 5) nouvelles entreprises. Selon Schumpeter, l’esprit d’entreprise consiste en un heureux mélange de créativité appliqué au milieu des affaires. En ce faisant, l’entrepreneur brise l’état d’équilibre vers lequel tendent naturellement les forces du marché.
Les entrepreneurs agissent de plusieurs façons : ils sont travailleurs autonomes, ils créent de nouvelles entreprises ou pilotent des entreprises existantes. Ils achètent, embauchent, s’aventurent sur des nouveaux marchés, etc. Certains réaliseront des profits, plusieurs accuseront des pertes.
Les motivations de l’entrepreneur sont multiples mais les profits sont leur principale récompense. C’est un moyen simple et efficace de savoir quels projets ont effectivement créé de la richesse, et lesquels ont entraîné un gaspillage des ressources économiques. L’entrepreneuriat implique fondamentalement la prise de risques et il ne peut s’épanouir que dans un milieu où la prise de risque est valorisée, encouragée et récompensée. Un fardeau fiscal et réglementaire élevé augmente le risque et diminue la probabilité de succès. Un tel environnement maintient l’activité entrepreneuriale en-deçà de son niveau optimum.
La réglementation est utilisée par les gouvernements pour intervenir dans l’économie. Les objectifs visés peuvent être économiques, sociaux ou simplement des formalités légales et fiscales. Une réglementation complexe et volumineuse produit immanquablement des effets pervers qui pénalisent surtout les forces les plus dynamiques de la société. Elle décourage les entrepreneurs et impose des coûts non négligeables. Ces coûts augmentent nécessairement le prix des produits et services offerts et peuvent rendre ceux-ci non compétitifs. Une étude canadienne, complétée en 2002, conclut que sept PME sur dix jugent que la réglementation est trop complexe et qu’elle est un obstacle à leur croissance. Au Québec, la FCEI évalue les coûts directs de la réglementation à 7,4 milliards en 2003.
La réglementation excessive accule bien des entreprises à la faillite. Une étude de Statistique Canada réalisée en 1997, conclue que plus de 20 % des entreprises en faillite au Canada attribuent leur échec principalement à la réglementation gouvernementale..
Il n’existe malheureusement pas de mesure précise pour quantifier l’importance du fardeau réglementaire. Toutefois, le volume de lois et de règlements peut servir d'indicateur approximatif. Au Québec en avril 2003, il y avait 473 lois et 2345 règlements représentant plus de 35 000 pages de texte. Au cours de la période de 1990 à 1999, le Québec maintient la tête du peloton pour ce qui est du nombre de pages de règlements (excluant les lois) produites annuellement, avec une moyenne de plus de 5000 pages par année contre moins de 1600 pages en Ontario et en Alberta. Les entrepreneurs doivent consacrer des efforts considérables pour assimiler ces nombreux règlements et s’y conformer. Ce fardeau réglementaire est particulièrement onéreux pour les entrepreneurs.
Autant il est important de créer un environnement économique favorable à l’entrepreneuriat, autant il est inutile de créer de nouveaux programmes de subventions ou de financer les entrepreneurs avec des fonds publics. L’entrepreneuriat est une activité risquée par nature et il est impossible de prédire quels projets seront créateurs de richesse. Lorsque les entrepreneurs proposent des projets prometteurs et que l’environnement économique est favorable, le financement sera au rendez-vous. C’est la présence d’une activité entrepreneuriale active qui attire le capital de risque et non l’inverse.
L’entrepreneuriat, dans une société donnée, est directement proportionnel au niveau de liberté économique. À ce chapitre, le Québec se classe bon dernier au Canada. Pourtant, le Québec possède des atouts non négligeables : situation géographique privilégiée, population instruite et créative, ressources naturelles abondantes, etc. Malheureusement, ces atouts sont insuffisants pour compenser un environnement économique sclérosant.
Les Québécois, en favorisant un État interventionniste, se privent donc de l’existence d’entrepreneurs et d’entreprises pourtant essentiels à son développement économique et humain.
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