Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

25 février, 2011

La CSST, un autre gouffre sans fond

Entre 1999 et 2008, le nombre de bénéficiaires à la CSST a diminué de 69 %, mais les coûts ont augmenté de 20 %. Ce résultat ne devrait surprendre personne puisque l’inefficacité est le propre d’un monopole d’État. (Voir le document d’analyse d’IÉDM)
Il faut se réjouir de la baisse constante du nombre de bénéficiaires à la CSST. C’est autant de drames humains qui ont été évités. Cette extraordinaire performance est le résultat de l’application du principe utilisateur-payeur. Les entreprises ont tout intérêt à accorder la priorité aux questions de santé et sécurité dans leur milieu de travail puisque ce sont elles qui financent seules les coûts du programme de la CSST.

Malheureusement, les entreprises ne profitent pas pleinement de leurs succès, car la CSST, une structure gouvernementale créée pour gérer le programme de compensation des travailleurs, est incapable de contrôler l’escalade des coûts. Elle ne joue qu’un rôle d’entremetteur entre les bénéficiaires et les entreprises. Si les coûts du programme explosent, les tarifs aux entreprises sont majorés ou les services aux bénéficiaires sont coupés. Bien sûr, elle subit les foudres des uns et des autres, mais sans plus. Cette piètre performance découle du fait que les gestionnaires/fonctionnaires de la CSST ne sont pas guidés par des considérations d’efficacité, mais par les priorités politiques du moment.

La priorité des gestionnaires/fonctionnaires de la CSST vise donc à valoriser leurs patrons politiques ou à tout le moins à ne pas les embarrasser. Si parfois les intérêts des bénéficiaires, des entreprises et des politiciens coïncident, c’est tant mieux. Dans le cas contraire, ce sont les bénéficiaires ou les entreprises ou les deux qui écopent.

Cette situation est un autre exemple qui démontre pourquoi le « modèle québécois » est en faillite.

Dans ce dossier, comme dans tous les cas de monopole d’État, le gouvernement est juge et parti. Il impose les normes, fournit les services par l’entremise de la CSST et arbitre les conflits entre la CSST, les entreprises et les bénéficiaires. Dans ce contexte, les conflits sont toujours résolus au détriment de la partie représentant le moindre poids politique. Malheureusement, les entreprises tirent la courte paille plus souvent qu’à leur tour.

Le rôle d’un gouvernement consiste à dicter les normes et à voir à ce qu’elles soient appliquées correctement. En jouant le rôle de fournisseur de service, le gouvernement est en conflit d’intérêts et n’est plus apte à arbitrer les conflits qui surgissent immanquablement entre le fournisseur et les bénéficiaires. Cette situation avantage les groupes d’intérêt et les politiciens au détriment des bénéficiaires que les politiciens se sont pourtant engagés à servir.

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