Un ministre québécois a rencontré une charmante jeune femme avec laquelle il a très envie de «passer aux actes».
- Combien prenez-vous ? lui demande-t-il.
- Monsieur le ministre, répond-elle, si vous êtes capable de relever ma jupe aussi haute que le niveau des impôts, de baisser ma culotte aussi basse que le niveau de l'emploi, d'être aussi dur avec moi que vous êtes tendre avec les criminels et de me baiser aussi bien que vous l'avez fait à vos électeurs, là, je vous le promets: pour vous, ce sera gratuit.
__________
Le Président de la République française, Nicolas Sarkozi téléphone au premier ministre Charest et lui demande :
- Jean j'ai un service à vous demander : j'ai une commande urgente pour vous. Notre usine de condoms est hors service. C'est un désastre.
- Allons, Nicolas, calmez-vous, qu'est-ce que je peut faire pour vous ?
- J’ai besoin d'environ 100 000 condoms le plus vite possible pour nous dépanner quelques jours.
- Pas de problème Nicolas, je vous envoie ça le plus vite possible.
Avant de raccrocher, Nicolas ajoute :
- Les condoms doivent être rouges, bleus et blancs, avoir 40 cm de long et un diamètre de 15 cm.
Charest est estomaqué par les dimensions demandées. Il se dit que Sarkozi veut juste se vanter, lui et toute la population masculine de France. Néanmoins, il appelle l'usine de capotes :
- Bonjour, ici Jean Charest. Je voudrais 100 000 capotes pour envoyer en France. Ils demandent qu'ils soient bleus, blancs et rouges. Et de préciser les dimensions.
Le PDG de l'usine s'exclame : - Ouaaah ! Ils sont équipés pour veiller tard les Français ! Parfait monsieur Charest, je prépare cette commande. Autre chose ?
- Oui ! Sur chaque capote, écrivez: "FABRIQUÉ AU QUÉBEC. TAILLE : PETIT"
____________
Le petit Pierre revient de l'école et dit à son père :
- Papa demain j'ai un devoir sur la politique, tu peux m'en parler?
- Bien, je pense que la meilleure méthode pour te parler de la politique c'est de faire une analogie avec notre famille.
Je suis le capitalisme, car je nourris la famille.
Ta mère est le gouvernement, car elle contrôle tout.
La bonne, c'est la classe ouvrière, car elle travaille pour nous.
Toi, tu es le peuple et ton petit frère la génération future.
- Merci Papa, je vais y réfléchir.
Dans la nuit, petit Pierre est réveillé par les cris de son petit frère.
Il constate que ses couches sont sales.
Il se rend dans la chambre de ses parents et essaie de réveiller sa mère, sans succès.
Il se rend compte que la place où dort son père habituellement est vide et il le trouve au lit avec la bonne.
Il retourne se coucher.
Le lendemain matin, son père lui demande :
- Alors, as-tu compris ce que je t'ai expliqué hier?
- Oui
- Excellent mon garçon, et qu'as-tu appris ?
- J'ai appris que le capitalisme baise la classe ouvrière tandis que legouvernement roupille, ignorant le peuple et laissant la génération future dans la merde !!
____________
Un homme d'état africain fait un petit séjour à Montréal pour rendre visite à son ami le maire de Montréal.
Il est ainsi reçu dans la demeure du maire et remarque d'entrée quelques toiles de maître qui ornent les murs. Pendant le repas il n'hésite pas à demander au maire :
- Il faut quand même que tu m'expliques comment tu as pu amasser une fortune pareille en faisant de la politique...
Le maire répond en désignant la fenêtre :
- C'est très simple, tu vois l'autoroute là-bas ? Cela a coûté 4 milliards de dollars à la collectivité, dont 10% directement, dans ma poche...
Le chef d'État n'en revient pas et commente :
- Joli coup !
Quelques années s'écoulent et le maire de Montréal rend la politesse à son ami africain.
Il découvre avec stupéfaction que son hôte habite un château en marbre, décoré d'oeuvres de maîtres et de sculptures de grande valeur. Pendant le repas, il demande :
- C'est à ton tour de m'expliquer. Comment as-tu amassé cette fortune colossale ?
Le Président africain répond en désignant la fenêtre :
- C'est très simple, tu vois l'autoroute là-bas ?
L'autre :
- Non...
- Ben voilà !
__________
Le premier ministre Charest est dans un avion. Soudain, le moteur explose.
Une seule solution pour sauver sa peau, sauter en parachute !
Malheureusement, dans sa précipitation, M. Charest oublie le parachute et le voilà, tombant comme un caillou vers le sol à 250 km/h.
Soudain, René Lévesque lui apparaît et lui dit :
"Jean, crie vive le PQ et tu seras sauvé".
Charest refuse:
"ça ne va pas, non ??"
René Lévesque revient encore et dit:
"Jean, regarde le sol, comme il se rapproche vite ; crie vive le PQ et tu seras sauvé".
Charest refuse toujours, mais à 100 mètres du point d'impact fatal, il hurle de toutes ses forces "VIVE LE PQ".
René Lévesque le prend alors par-dessous les aisselles et le dépose délicatement sur le sol. L'émotion est telle que Charest tombe dans les pommes.
Quand il se réveille enfin, René Lévesque a disparu, mais un des ministres le regarde méchamment et lui dit :
"Non seulement tu dors pendant les réunions, mais en plus tu gueules des conneries !!!"
(Source : Humour.net)
Que l’État se contente d’être juste, nous nous chargerons d’être heureux.---- Benjamin Constant
Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement
Vaut mieux en rire!
Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry
31 décembre, 2009
30 décembre, 2009
Déficit, un air de déjà vu
La coutume veut qu’à l’occasion du Nouvel An, nous nous souhaitions une bonne et heureuse année. Malheureusement, malgré tous les souhaits que nous nous échangerons, le futur prévisible réserve plusieurs mauvaises années pour tous les Québécois.
À moins de vivre sur une autre planète, vous savez que les dettes publiques québécoise et canadienne ont atteint des niveaux inacceptables et que les déficits prévus au cours des prochaines années y ajouteront plusieurs dizaines de milliards. Les gouvernements n’ont donc plus le choix et doivent rééquilibrer leur budget et réduire leur dette.
Les gouvernements ont fait face à un défi similaire au cours de la décennie 1990-2000.
Qu’ont-ils fait?
Comme l’explique Claude Picher dans le texte qui suit, de 1993 à 1997 le gouvernement fédéral a réduit symboliquement ses dépenses de six milliards, mais a augmenté ses revenus de 39 milliards. Au Québec, de 1995 et 1999 les dépenses gouvernementales ont augmenté moins rapidement que d’habitude (3,6 milliards), par contre les revenus ont augmenté de 9 milliards.
Malheureusement, il est fort probable qu’ils utiliseront la même recette cette fois-ci.
Nous devrons donc subir les nombreux discours des politiciens sur la nécessité de se serrer la ceinture. Les hauts fonctionnaires, les syndicats et les groupes d’intérêt rivaliseront d’imagination pour nous faire croire que les coupures annoncées sont draconiennes et inacceptables. Le tout dans le seul but de nous préparer à accepter des augmentations d’impôts, de taxes et de tarifs.
Alors, les dépenses croîtront un peu moins rapidement, mais les revenus et par voie de conséquence les impôts, taxes et tarifs, exploseront.
À la fin, comme par le passé, seuls les contribuables se seront serré la ceinture.
_______
Année décisive pour les finances publiques
Claude Piché, Cyberpresse, 30 décembre 2009
(Montréal) Les budgets que déposeront dans quelques mois les ministres des Finances seront certainement les plus importants depuis que les administrations publiques ont réussi à équilibrer leurs finances (en 1997 au fédéral, deux ans plus tard au Québec).
C'est que la crise financière de 2008, et la douloureuse récession qui a suivi, ont eu un impact dévastateur sur les finances publiques.
Au début de l'année, à Ottawa et à Québec (comme dans toutes les provinces), les ministres des Finances ont décidé d'augmenter substantiellement leurs dépenses afin de soutenir l'économie.
Tous, évidemment, avaient encore fraîchement en mémoire les énormes sacrifices qu'il avait fallu demander aux Canadiens pour sortir les finances publiques du cul-de-sac où elles s'étaient enfoncées.
C'est pour cela que le ministre fédéral Jim Flaherty a promis, en annonçant son déficit de 34 milliards, un retour à l'équilibre dans les quatre années suivantes. Même scénario à Québec, où la ministre Monique Jérôme-Forget acceptait également un déficit de 3,9 milliards, mais déposait en même temps un échéancier pour l'éliminer en quatre ans.
Or, l'année financière n'est pas encore terminée, et on sait déjà que ces prévisions sont largement défoncées.
À Ottawa, le ministre Flaherty parle maintenant d'un déficit de 56 milliards pour le seul exercice 2009-10, et il faut croire aux miracles pour penser que le déficit zéro sera atteint en 2013.
À Québec, le nouveau ministre Raymond Bachand ne pourra respecter l'objectif de 3,9 milliards. Le déficit de l'exercice pourrait dépasser les 5 milliards. Quant au retour à l'équilibre en quatre ans, si on s'en tient au plan de la ministre Jérôme-Forget, il faudra faire des efforts surhumains pour y parvenir.
Et on ne parle même pas du cas de l'Ontario, où le déficit de 14 milliards, prévu en mars par le ministre Dwight Duncan, dépasse maintenant les 25 milliards. En trois ans, l'Ontario prévoit accumuler des déficits de 65 milliards, et plus personne n'ose prédire quand la province se sortira de l'impasse.
C'est dans ce contexte extrêmement difficile que M. Flaherty devra déposer son cinquième budget dans quelques semaines. Il n'est pas trop tard pour éviter un dérapage majeur comme celui que le Canada a connu dans les années 80 et 90, alors qu'Ottawa devait s'endetter à coups de 30 milliards et plus par année, uniquement pour payer ses intérêts. Ceux qui se rappellent ces temps difficiles ont encore à l'esprit les sacrifices imposés aux provinces, aux municipalités, aux entreprises, aux fonctionnaires et aux sociétés d'État pour rétablir l'équilibre. Mais ces sacrifices sont insignifiants à côté de l'effort qu'on a demandé aux contribuables.
Le budget déposé en 1993 par le ministre Don Mazankowski faisait état de revenus de 113 milliards et de dépenses de 155 milliards, pour un déficit de 42 milliards, le plus élevé de l'histoire. Quatre ans plus tard, en 1997, le ministre Paul Martin déposera le premier budget équilibré des 30 dernières années. Ce budget montre des revenus de 152 milliards et des dépenses de 149 milliards, ce qui dégage un surplus de 3 milliards. Le revirement est donc de 45 milliards. Or, chers lecteurs, si vous avez lu attentivement les chiffres qui précèdent, vous avez déjà compris que tous les sacrifices que l'on a demandés aux fonctionnaires, provinces, sociétés d'État et autres victimes des compressions, tout cela représente 6 milliards. Pendant la même période, les recettes budgétaires, provenant essentiellement des taxes et des impôts, bondissait d'un gigantesque 39 milliards. Autrement dit, pendant qu'Ottawa s'imposait des compressions de 4%, il augmentait les impôts de 37%.
M. Flaherty devrait avoir ces chiffres en mémoire lorsqu'il préparera son budget. Il doit surtout, dans ces conditions, présenter un plan crédible de retour à l'équilibre.
Les défis de Raymond Bachand, à Québec, sont encore plus difficiles. Toutes proportions gardées, le Québec traîne une dette beaucoup plus lourde que le fédéral, et dispose donc d'une marge de manoeuvre beaucoup plus restreinte.
Le ministre Bachand devra aussi se rappeler que ce sont les contribuables, tout comme à Ottawa, qui ont fourni le gros de l'effort de la lutte contre le déficit.
En 1995, le ministre André Bourbeau laissait derrière lui un déficit record de 5,7 milliards. Ce déficit sera effacé quatre ans plus tard par son successeur Bernard Landry. Pendant cette période, les dépenses du gouvernement passeront de 42,1 à 45,7 milliards, en hausse de 9%. Les transferts fédéraux, à cette époque, n'ont augmenté que de 7,5 à 8 milliards, une hausse insignifiante de 500 millions. Pour atteindre le déficit zéro, le gouvernement a donc dû gonfler ses revenus autonomes, c'est-à-dire les taxes, les impôts et les dividendes de ses sociétés d'État. Ces revenus sont passés de 29 à 38 milliards, en hausse de 31%.
Malgré les hauts cris des lobbies de tout acabit, M. Bachand n'a d'autre choix que de montrer hors de tout doute qu'il contrôle ses dépenses et qu'il n'a pas l'intention de laisser les finances publiques québécoises déraper à nouveau vers le vicieux cercle financier dont il a eu tant de mal à s'extirper.
À moins de vivre sur une autre planète, vous savez que les dettes publiques québécoise et canadienne ont atteint des niveaux inacceptables et que les déficits prévus au cours des prochaines années y ajouteront plusieurs dizaines de milliards. Les gouvernements n’ont donc plus le choix et doivent rééquilibrer leur budget et réduire leur dette.
Les gouvernements ont fait face à un défi similaire au cours de la décennie 1990-2000.
Qu’ont-ils fait?
Comme l’explique Claude Picher dans le texte qui suit, de 1993 à 1997 le gouvernement fédéral a réduit symboliquement ses dépenses de six milliards, mais a augmenté ses revenus de 39 milliards. Au Québec, de 1995 et 1999 les dépenses gouvernementales ont augmenté moins rapidement que d’habitude (3,6 milliards), par contre les revenus ont augmenté de 9 milliards.
Malheureusement, il est fort probable qu’ils utiliseront la même recette cette fois-ci.
Nous devrons donc subir les nombreux discours des politiciens sur la nécessité de se serrer la ceinture. Les hauts fonctionnaires, les syndicats et les groupes d’intérêt rivaliseront d’imagination pour nous faire croire que les coupures annoncées sont draconiennes et inacceptables. Le tout dans le seul but de nous préparer à accepter des augmentations d’impôts, de taxes et de tarifs.
Alors, les dépenses croîtront un peu moins rapidement, mais les revenus et par voie de conséquence les impôts, taxes et tarifs, exploseront.
À la fin, comme par le passé, seuls les contribuables se seront serré la ceinture.
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Année décisive pour les finances publiques
Claude Piché, Cyberpresse, 30 décembre 2009
(Montréal) Les budgets que déposeront dans quelques mois les ministres des Finances seront certainement les plus importants depuis que les administrations publiques ont réussi à équilibrer leurs finances (en 1997 au fédéral, deux ans plus tard au Québec).
C'est que la crise financière de 2008, et la douloureuse récession qui a suivi, ont eu un impact dévastateur sur les finances publiques.
Au début de l'année, à Ottawa et à Québec (comme dans toutes les provinces), les ministres des Finances ont décidé d'augmenter substantiellement leurs dépenses afin de soutenir l'économie.
Tous, évidemment, avaient encore fraîchement en mémoire les énormes sacrifices qu'il avait fallu demander aux Canadiens pour sortir les finances publiques du cul-de-sac où elles s'étaient enfoncées.
C'est pour cela que le ministre fédéral Jim Flaherty a promis, en annonçant son déficit de 34 milliards, un retour à l'équilibre dans les quatre années suivantes. Même scénario à Québec, où la ministre Monique Jérôme-Forget acceptait également un déficit de 3,9 milliards, mais déposait en même temps un échéancier pour l'éliminer en quatre ans.
Or, l'année financière n'est pas encore terminée, et on sait déjà que ces prévisions sont largement défoncées.
À Ottawa, le ministre Flaherty parle maintenant d'un déficit de 56 milliards pour le seul exercice 2009-10, et il faut croire aux miracles pour penser que le déficit zéro sera atteint en 2013.
À Québec, le nouveau ministre Raymond Bachand ne pourra respecter l'objectif de 3,9 milliards. Le déficit de l'exercice pourrait dépasser les 5 milliards. Quant au retour à l'équilibre en quatre ans, si on s'en tient au plan de la ministre Jérôme-Forget, il faudra faire des efforts surhumains pour y parvenir.
Et on ne parle même pas du cas de l'Ontario, où le déficit de 14 milliards, prévu en mars par le ministre Dwight Duncan, dépasse maintenant les 25 milliards. En trois ans, l'Ontario prévoit accumuler des déficits de 65 milliards, et plus personne n'ose prédire quand la province se sortira de l'impasse.
C'est dans ce contexte extrêmement difficile que M. Flaherty devra déposer son cinquième budget dans quelques semaines. Il n'est pas trop tard pour éviter un dérapage majeur comme celui que le Canada a connu dans les années 80 et 90, alors qu'Ottawa devait s'endetter à coups de 30 milliards et plus par année, uniquement pour payer ses intérêts. Ceux qui se rappellent ces temps difficiles ont encore à l'esprit les sacrifices imposés aux provinces, aux municipalités, aux entreprises, aux fonctionnaires et aux sociétés d'État pour rétablir l'équilibre. Mais ces sacrifices sont insignifiants à côté de l'effort qu'on a demandé aux contribuables.
Le budget déposé en 1993 par le ministre Don Mazankowski faisait état de revenus de 113 milliards et de dépenses de 155 milliards, pour un déficit de 42 milliards, le plus élevé de l'histoire. Quatre ans plus tard, en 1997, le ministre Paul Martin déposera le premier budget équilibré des 30 dernières années. Ce budget montre des revenus de 152 milliards et des dépenses de 149 milliards, ce qui dégage un surplus de 3 milliards. Le revirement est donc de 45 milliards. Or, chers lecteurs, si vous avez lu attentivement les chiffres qui précèdent, vous avez déjà compris que tous les sacrifices que l'on a demandés aux fonctionnaires, provinces, sociétés d'État et autres victimes des compressions, tout cela représente 6 milliards. Pendant la même période, les recettes budgétaires, provenant essentiellement des taxes et des impôts, bondissait d'un gigantesque 39 milliards. Autrement dit, pendant qu'Ottawa s'imposait des compressions de 4%, il augmentait les impôts de 37%.
M. Flaherty devrait avoir ces chiffres en mémoire lorsqu'il préparera son budget. Il doit surtout, dans ces conditions, présenter un plan crédible de retour à l'équilibre.
Les défis de Raymond Bachand, à Québec, sont encore plus difficiles. Toutes proportions gardées, le Québec traîne une dette beaucoup plus lourde que le fédéral, et dispose donc d'une marge de manoeuvre beaucoup plus restreinte.
Le ministre Bachand devra aussi se rappeler que ce sont les contribuables, tout comme à Ottawa, qui ont fourni le gros de l'effort de la lutte contre le déficit.
En 1995, le ministre André Bourbeau laissait derrière lui un déficit record de 5,7 milliards. Ce déficit sera effacé quatre ans plus tard par son successeur Bernard Landry. Pendant cette période, les dépenses du gouvernement passeront de 42,1 à 45,7 milliards, en hausse de 9%. Les transferts fédéraux, à cette époque, n'ont augmenté que de 7,5 à 8 milliards, une hausse insignifiante de 500 millions. Pour atteindre le déficit zéro, le gouvernement a donc dû gonfler ses revenus autonomes, c'est-à-dire les taxes, les impôts et les dividendes de ses sociétés d'État. Ces revenus sont passés de 29 à 38 milliards, en hausse de 31%.
Malgré les hauts cris des lobbies de tout acabit, M. Bachand n'a d'autre choix que de montrer hors de tout doute qu'il contrôle ses dépenses et qu'il n'a pas l'intention de laisser les finances publiques québécoises déraper à nouveau vers le vicieux cercle financier dont il a eu tant de mal à s'extirper.
Le chiffre du jour : 29 %
Vingt-neuf pour cent des employeurs prévoient d'augmenter leur nombre d'employés permanents à temps plein en 2010, une hausse brusque comparativement à 18 pour cent qui ont anticipé une hausse de leur personnel en 2009. Neuf pour cent planifient de diminuer leur nombre d'employés en 2010, et 48 pour cent ne s'attendent à aucun changement. Quinze pour cent sont incertains.
29 décembre, 2009
Le chiffre du jour : 85,5
Au Canada, la confiance des consommateurs a connu une période de forte croissance en 2009. Après un début difficile en raison des incertitudes économiques à l'issue de l'automne 2008, l'indice de confiance des consommateurs Harris/Décima-Groupe Investors a tout d'abord amorcé une remontée au 2e trimestre, avant d'atteindre un sommet de 86,5 en août pour ensuite se stabiliser à 85,5 en novembre. La confiance des consommateurs est assurément plus positive au Canada qu'aux États-Unis.
28 décembre, 2009
Conte du jour de l’an
Il était une fois un premier ministre qui voyait plus loin que le bout de son mandat. Comme il avait été capitaine d`industrie avant de devenir politicien, il avait pris l`habitude du principe de décision pour action.
Or, ne voilà-t-il pas qu’il se mit en tête de combattre un vieux principe : la croissance (économique) ne se décrète pas. Et bien si. Comme l’industrie fout le camp ( à l’étranger), le ministre dit : « En économie, qui dit enjeux, dit vision. Pour ma part, j’ai déjà eu l’occasion de dire que j’inscrivais jusqu’au terme de mon mandat l’action du parlement autour de 3 ambitions :
1ère ambition : à horizon de 25 ans, le Québec peut se mobiliser pour prétendre faire partie du« top 5 » des économies nord-américaines.
2ème ambition : dans ce but, à horizon de 10 ans, le Québec doit chercher à devenir l`économie la plus dynamique de l’Amérique du nord.
3ème ambition : d’ici 2013, pour réussir ces défis, il faut être le pays le mieux préparé à ce que j`appelle « l`économie d`après ».
Les règles et les facteurs de compétitivité économique sont en train de changer en profondeur en raison de trois grands renversements de tendance bien connus : l’avènement d’une économie post transition démographique, post industrielle et post pétrole qui va définir de nouveaux modèles de croissance. Voilà pour moi trois enjeux économiques majeurs : la transition démographique, l’économie de la connaissance et de l’immatériel, l’énergie. »
Ainsi, ce sont les services qui vont faire la soudure et remplacer l’industrie défaillante. En l’occurrence, « la réussite de l’entrée de plein pied dans l’économie de l’immatériel et de la connaissance ». Et cela se décrète…Pour porter, ajoute le Ministre, notre croissance à 3% ou 4% l’an ( !), il a indiqué devant son auditoire (assez subjugué, je dois dire) qu’il prendra – avant de quitter la politique - plusieurs mesures concrètes immédiates dans le prolongement du rapport « Fortin-Gagné-Godbout-Montmarquette » sur l’économie et les finances publiques…qui est évidemment un enjeu décisif de cette « Economie d’après ».
C’est un beau programme qui, comme d’autres rapports, ne doit pas se terminer en vœu pieux.
En tous cas, le fin du fin pour relancer rapidement la croissance à 3% ou 4% est aussi cette réforme fiscale : car, explique encore le premier ministre, si on n’impose pas les revenus, cela fera de l’argent en plus dans les poches des contribuables. Et qu’en feront-ils ? Et bien, ils consommeront et investiront –ou épargneront - davantage. C’est bon pour le PIB, cela…ou au moins, si cela se traduit encore par un surcroît d’importations, pour la TVQ sur les biens durables importés ! Bonne année …2010 !
(Adaptation du conte du jour de l’an de Dominique Thiébaut)
Or, ne voilà-t-il pas qu’il se mit en tête de combattre un vieux principe : la croissance (économique) ne se décrète pas. Et bien si. Comme l’industrie fout le camp ( à l’étranger), le ministre dit : « En économie, qui dit enjeux, dit vision. Pour ma part, j’ai déjà eu l’occasion de dire que j’inscrivais jusqu’au terme de mon mandat l’action du parlement autour de 3 ambitions :
1ère ambition : à horizon de 25 ans, le Québec peut se mobiliser pour prétendre faire partie du« top 5 » des économies nord-américaines.
2ème ambition : dans ce but, à horizon de 10 ans, le Québec doit chercher à devenir l`économie la plus dynamique de l’Amérique du nord.
3ème ambition : d’ici 2013, pour réussir ces défis, il faut être le pays le mieux préparé à ce que j`appelle « l`économie d`après ».
Les règles et les facteurs de compétitivité économique sont en train de changer en profondeur en raison de trois grands renversements de tendance bien connus : l’avènement d’une économie post transition démographique, post industrielle et post pétrole qui va définir de nouveaux modèles de croissance. Voilà pour moi trois enjeux économiques majeurs : la transition démographique, l’économie de la connaissance et de l’immatériel, l’énergie. »
Ainsi, ce sont les services qui vont faire la soudure et remplacer l’industrie défaillante. En l’occurrence, « la réussite de l’entrée de plein pied dans l’économie de l’immatériel et de la connaissance ». Et cela se décrète…Pour porter, ajoute le Ministre, notre croissance à 3% ou 4% l’an ( !), il a indiqué devant son auditoire (assez subjugué, je dois dire) qu’il prendra – avant de quitter la politique - plusieurs mesures concrètes immédiates dans le prolongement du rapport « Fortin-Gagné-Godbout-Montmarquette » sur l’économie et les finances publiques…qui est évidemment un enjeu décisif de cette « Economie d’après ».
C’est un beau programme qui, comme d’autres rapports, ne doit pas se terminer en vœu pieux.
En tous cas, le fin du fin pour relancer rapidement la croissance à 3% ou 4% est aussi cette réforme fiscale : car, explique encore le premier ministre, si on n’impose pas les revenus, cela fera de l’argent en plus dans les poches des contribuables. Et qu’en feront-ils ? Et bien, ils consommeront et investiront –ou épargneront - davantage. C’est bon pour le PIB, cela…ou au moins, si cela se traduit encore par un surcroît d’importations, pour la TVQ sur les biens durables importés ! Bonne année …2010 !
(Adaptation du conte du jour de l’an de Dominique Thiébaut)
23 décembre, 2009
Le chiffre du jour : 20 %
Des études ont démontré que lorsque 20% de la population utilise une technologie, celle-ci devient une mode. Cela a pris 25 ans à la radio, 19 ans à la télévision, 14 ans à l'ordinateur, 9 ans au cellulaire et seulement 7 ans à Internet pour atteindre cette masse critique de 20 %.
L’urgence de réviser l’histoire politique et économique des années 1930
André Dorais
Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la répéter, dit l’adage. La difficulté n’est pas de reconnaître la valeur de cet adage, mais de réaliser à quel point il est difficile de connaître l’histoire. Celle-ci n’est pas qu’un amalgame d’information, encore faut-il l’interpréter, ce qui n’est pas simple. Pour connaître l’histoire politique d’une période donnée on doit être en mesure de l’analyser sous plusieurs angles différents. Cette tâche s’avère d’autant plus difficile à finaliser que les points de vue économique sont parfois diamétralement opposés.
Par exemple, les tenants de l’École autrichienne d’économie considèrent que la version populaire de l’histoire politique des années 1930, particulièrement aux États-Unis, est truffée d’erreurs et conséquemment à revoir. Malheureusement, cette école de pensée a relativement peu d’adeptes, car elle est ignorée des universités. Il y a de l’espoir, cependant, car la venue d’Internet lui permet de rayonner comme jamais, notamment grâce à l’Institut Ludwig von Mises.
Pour illustrer le fossé qui sépare les «autrichiens» des autres économistes, j’analyse succinctement les propos du journaliste Marc Bourgault, tenus le 24 novembre dernier à la radio de la Société Radio-Canada, car ils me semblent représentatifs de ce que pense la majorité des gens, profanes et experts. Je focalise sur les politiques monétaires, alors qu’une analyse exhaustive exigerait de tenir compte également des politiques fiscales et des multiples législations mises de l’avant.
Les indices boursiers peuvent être de bons indicateurs de l’état de l’économie lorsqu’on les analyse sur une longue période, mais ils ne constituent qu’un indicateur parmi d’autres. Par conséquent, il est conseillé de ne pas se servir uniquement d’eux pour se faire une idée de l’économie dans son ensemble.
Injecter de l’argent dans l’économie par l’entremise d’emprunt stimule les secteurs d’activités qui le reçoivent, mais au détriment des contribuables qui auront à le payer sous une forme ou une autre. On peut penser à une réduction des services ou de leur qualité, une augmentation des impôts ou des taxes, voire une combinaison ou l’ensemble de ces possibilités.
Il y a pire, car les sommes d’argent injectées par les gouvernements ne proviennent pas uniquement de l’emprunt, mais aussi de leurs banques centrales. Celles-ci créent de l’argent neuf qui tend à redistribuer les richesses en faveur de ceux le recevant en premier, notamment les gouvernements et les banques commerciales. Les gouvernements en tirent avantage parce qu’il leur permet de financer leurs dettes sur le dos des consommateurs, tandis que les banques en tirent profit parce que cet argent transite par elles et leur permet, à leur tour, d’en créer et d’en tirer un intérêt via la politique des réserves fractionnaires.
La plupart des économistes et des financiers, cependant, ne voient pas les choses du même oeil. Ils considèrent l’argent comme de l’huile qui permet à l’économie de rouler sans grincer. Que les financiers défendent un processus qui leur est favorable monétairement est facile à comprendre, mais que la majorité des économistes défende ce même processus est moins évident. Les économistes ne voient pas, ou à tout le moins ne veulent pas voir, la redistribution des richesses qu’engendre la banque centrale par son pouvoir discrétionnaire à créer de la monnaie. Ils préfèrent accuser les banquiers de cupidité, particulièrement lorsque survient une crise économique. Or, les banquiers ne sont pas plus cupides que les autres individus, ils sont plutôt bien placés, à savoir premiers bénéficiaires de la redistribution engendrée par l’inflation monétaire.
Les économistes prennent l’effet pour la cause. La cupidité des banquiers n’est pas la cause des crises économiques, ni d’ailleurs de leur richesse. Elle est le propre de la nature humaine. Elle s’avère prononcée chez les banquiers parce que le système monétaire actuel leur permet de créer de l’argent tout en étant les premiers bénéficiaires de celui créé directement par la banque centrale. Par conséquent, si les économistes tiennent tant à une plus grande moralité dans le monde de la finance, ils devraient remettre en question le système qui est à l’origine des crises économiques plutôt que les banquiers qui en profitent. Mais voilà, remettre en question ce système signifie également remettre en question leur enseignement, les conseils qu’ils donnent aux politiciens et leurs postes à la banque centrale. Dans cette perspective, on comprend mieux pourquoi tous ces gens cherchent davantage des boucs émissaires qu’à critiquer le système. On crache rarement dans la main qui nous nourrit.
La hausse des marchés boursiers, ou plus généralement des marchés des capitaux, est vue comme un signe positif de l’état de l’économie, alors que trop souvent elle n’est le reflet que de l’augmentation de la quantité de monnaie. Un autre indice trompeur est le PIB. Celui-ci a une forte composante gouvernementale, de sorte que lorsque le gouvernement dépense l’argent des contribuables, toutes choses étant égales par ailleurs, le PIB tend à augmenter. Peu importe que ces dépenses soient justifiées ou non, le PIB augmente et cela est considéré positif par la plupart des gens, alors que ce ne l’est pas nécessairement. En effet, les dépenses des consommateurs reflètent des choix individuels, alors que les dépenses des gouvernements reflètent des choix supposément collectifs. La différence entre ces deux façons de procéder en est une de degré de liberté individuelle.
On se sert également du taux de chômage pour indiquer le succès ou non des divers programmes de stimulation, mais à l’instar des autres indices économiques, ce taux doit être interprété avec prudence. Engager des fonctionnaires ou d’autres employés de l’État réduit le taux de chômage, toutes choses égales par ailleurs, mais ces emplois ne contribuent pas nécessairement à la richesse d’une société. En effet, du point de vue praxéologique (économique au sens de l’École autrichienne) ces emplois relèvent d’une perte de liberté puisqu’ils sont imposés par les gouvernements sous différents prétextes. Cette façon de procéder a été utilisée à l’extrême en ex-URSS avec les résultats qu’on connaît. Malheureusement, à constater le nombre croissant de fonctionnaires retraités de l’assurance emploi et d’autres services gouvernementaux à qui l’on demande de revenir travailler, il faut croire que l’on n’a rien compris de l’histoire économique.
En somme, que l’argent injecté par les gouvernements dans l’économie provienne de l’emprunt ou de l’inflation monétaire, cela n’améliore pas le niveau de vie des consommateurs, si ce n’est que pour certains d’entre eux et uniquement pour une période passagère. Ces argents améliorent tout au plus certains indicateurs économiques, mais dans ce cas ou bien l’interprétation qu’on en donne est boiteuse ou bien la valeur qu’on leur attribue est à remettre en question. On ne partage donc pas l’opinion quasi unanime des économistes, financiers et politiciens à savoir que les plans de relance aient atteint leurs objectifs.
Retirer prudemment les plans de relance?
Pour la majorité des experts la question qui se pose maintenant n’est pas de savoir si les argents injectés ont atteint leurs buts, mais de déterminer quand les retirer afin qu’ils ne causent pas d’inflation. L’inflation est entendue par eux comme étant une hausse moyenne des prix des biens et des services. Dans cette perspective, lorsque du nouvel argent est injecté dans l’économie le risque d’inflation augmente. Une inflation élevée réduirait le succès apparent des plans de relance. Pour jauger cette inflation les économistes utilisent notamment l’indice des prix à la consommation. Lorsque cet indice est sous contrôle et que la bourse ou le PIB augmente, on conclut au succès de la gestion de l’économie par les hommes de l’État.
Les problèmes avec cette façon de voir sont nombreux. Les prix des biens et des services augmentent pour plusieurs raisons différentes dont une augmentation soudaine de la demande, une rareté causée pour une raison ou une autre et une augmentation de nouvelle monnaie injectée dans l’économie. L’injection monétaire, cependant, ne se traduit pas automatiquement par une hausse des prix des biens et des services. Cela dépend du taux de productivité. Si celui-ci est suffisamment élevé pour contrebalancer l’inflation monétaire, alors il n’y a pas de hausse des prix. De même, si le nouvel argent se retrouve majoritairement dans les marchés des capitaux, comme dans les années 1920, 1990 et 2000, alors la hausse de l’indice des prix à la consommation est minime puisque ces marchés n’en font pas partie.
Définir l’inflation comme étant une hausse moyenne des prix des biens et des services de consommation réduit le champ de vision au point de déformer la réalité. Par exemple, les causes de l’augmentation du prix de l’essence à l’été 2005 en Amérique du Nord ne sont pas celles de son augmentation à l’été 2008. La première répondait aux dommages causés aux plates-formes et aux puits de forage suivant l’ouragan Katrina, alors que la seconde augmentation était le résultat de marchés boursiers en ébullition un peu partout dans le monde. Cette effervescence, à son tour, était due à l’inflation monétaire des années précédentes. À observer uniquement l’indice des prix à la consommation, cependant, on est incapable d’arriver à ces conclusions, d’où la tendance à accuser les entreprises, dans ce cas-ci les pétrolières, pour la hausse des prix.
Définir l’inflation comme étant une hausse moyenne des prix des biens et des services de consommation inverse la cause de la crise économique pour l’attribuer à des entreprises qui n’en sont nullement responsables. Cela conduit les gouvernements à prendre des mesures punitives contre elles et réduit d’autant la capacité de l’économie à se relever. Non seulement il n’y a pas un seul gouvernement dans le monde qui accepte le blâme pour la crise, mais l’immense majorité des partis d’opposition ne l’accepte pas non plus. Ils accusent tous le capitalisme, par conséquent leurs critiques du gouvernement se distinguent uniquement en terme de degré d’intervention à mettre de l’avant pour en sortir. Au Canada, au niveau fédéral, tous les partis d’opposition considèrent que le gouvernement n’en fait pas assez : pas assez de dépenses, pas assez d’argent injecté, pas assez de pénalités aux soi-disant coupables, pas assez de réglementions, etc. Pourtant, à l’instar de la plupart des gouvernements du monde, le gouvernement canadien est intervenu massivement dans l’économie dans l’idée de sortir de la crise.
La Grande Dépression revue à la lumière de l’inflation monétaire
Cette croyance en l’omnipotence de l’État provient en partie de l’idée qu’on se fait de l’histoire économique des années 1930, à savoir que les politiciens ont sauvé le capitalisme de la mort. Il s’agit pourtant de revenir à la définition de l’inflation utilisée au 19e siècle, à savoir une augmentation de la quantité de monnaie sans contrepartie métallique, pour obtenir un portrait entièrement différent.
Les années 1920 aux États-Unis ont été caractérisées par un faible taux d’inflation des prix, ce qui a conduit les économistes à ne pas trop se soucier de l’inflation monétaire. Or, selon la mesure la plus conservatrice de cette «vieille» définition de l’inflation, celle-ci était de l'ordre de 7,3% par année entre le milieu de 1921 et la fin de 1928. Cette inflation monétaire ne s’est pas traduite par une inflation des prix, car elle s’est retrouvée, au milieu des années 1920, dans les marchés immobiliers et obligataires et à la fin de celles-ci, dans le marché boursier. L'indice Dow Jones augmenta de quelque 300% en l'espace de cinq ans.
Lorsque cet indice s’est effondré en octobre 1929 la Réserve fédérale a inondé les marchés de liquidité dans l’idée de stimuler l’économie. Cependant, l’inflation monétaire de la banque centrale fut contrecarrée à la fois par le nombre élevé des faillites bancaires, la hausse des réserves des banques qui demeuraient solvables et la vigilance de plusieurs individus à retirer leur or des banques avant que la bourse ne s’effondre. Se contenter de dire que la déflation est à éviter comme la peste à cause de l’écroulement de l’économie qui suivit le krach boursier passe donc à côté de la réalité.
Inonder les marchés de liquidité pour éviter une répétition de ces années troubles laisse entendre que la banque centrale n’avait pas été assez agressive à l’époque et que si elle l’avait été, alors la bourse et plus généralement l’économie auraient repris de la vigueur plus rapidement. Il ne vient pas à l’esprit des gens qui soutiennent cette version de l’histoire qu’une inflation monétaire monstre pourrait également engendrée une hyperinflation des prix du genre de celle qu’a connue l’Allemagne au début des années 1920 ou le Zimbabwe l’année dernière.
Du constat de déflation les économistes concluent à la dépression économique. Autrement dit, ils voient la déflation monétaire comme étant la cause de la dépression. Or, une déflation n'est possible que s'il y a inflation au préalable. On ne doit pas se contenter de corréler les événements, on doit déterminer s’ils sont liés par une relation de cause à effet. Derrière la peur de la déflation se cache la remise en question de l’omnipotence de l’État et cela est insupportable à la majorité des gens.
La déflation est combattue non seulement par la banque centrale, mais tout l’appareil d’État. En 1932, le président Hoover met en place la Reconstruction Finance Corporation dans le but d’aider financièrement les institutions financières, les compagnies de chemin de fer et les divers paliers gouvernementaux. Cet organisme avait également d’autres mandats moins connus, tel l’achat d’or dans le but d’en réduire l’influence. Le gouvernement voulait avoir les mains libres pour créer toute la monnaie qu’il voulait sans qu’il soit possible aux épargnants de retirer leur or du système bancaire et ainsi contrecarrer les plans inflationnistes du gouvernement central. En 1934, l’or fut interdit comme moyen d’échange entre les particuliers. Ces achats massifs d’or ont contribué, dans l’ordre, à augmenter son prix progressivement de 69% en l’espace de deux ans, passant ainsi de 20,67$ en janvier 1932 à 35$ à la fin de 1933, à renflouer les réserves bancaires et à augmenter le crédit. Cette inflation du crédit bancaire a donné une fois de plus l’illusion d’une reprise économique entre 1934 et 1936 avant de replonger en 1937.
Par ailleurs, le manque de rigueur à distinguer l’aspect monétaire de l’aspect des prix conduit la plupart des économistes et la quasi-totalité des politiciens à combattre non seulement la réduction de la quantité de monnaie, mais également toute réduction des prix. Or, ce phénomène est garant de la hausse de productivité, par conséquent de l’augmentation de richesse. La plupart des gens croient notamment que les salaires ne devraient pas baisser, car cela réduirait le pouvoir d’achat des consommateurs, ce qui est faux. Si les prix des biens baissent plus rapidement que les salaires, ce qui est généralement le cas dans un marché libre, alors le pouvoir d’achat des consommateurs augmente. Malheureusement, la phobie de la déflation des prix l’emporte sur la raison. Les économistes conseillent les politiciens de l’éviter et ceux-ci passent des lois pour s’assurer que les prix et les salaires ne baissent pas. On pense notamment à la National Recovery Act. Il va sans dire que lorsqu’une entreprise ne peut plus faire sa niche sur la base de prix plus bas, l’économie en souffre.
En 1937 les salaires augmentent prodigieusement grâce à un verdict de la cour favorable à la National Labor Relations Act, soit une des multiples législations établies lors des années 1930. Cette augmentation, soudaine et importante, conduit les entreprises à effectuer des mises à pied massives dans le but de rester compétitive, voire simplement de survivre. La productivité plonge, les profits baissent, les banques ne prêtent plus d’argent, bref le pays se retrouve de nouveau en récession.
L’histoire populaire fait fi de cette réalité, c’est-à-dire des conséquences néfastes des multiples programmes de dépense gouvernementale pour stimuler l’économie. Elle se contente de corréler des événements plutôt que de déterminer s’ils sont liés par une relation de cause à effet. La réduction du déficit par le président Roosevelt en 1937 est considérée par plusieurs comme étant la cause du retour en récession de l’économie, d’où les appels à poursuivre les dépenses dites de stimulation. Cela ne tient pas la route, car dans ce cas il faudrait être en mesure d’expliquer comment l’économie a rapidement repris de la vigueur suivant la Seconde Guerre mondiale alors que les dépenses et les déficits étaient réduits radicalement.
En somme, la rechute de l’économie en 1937 n’est aucunement due à la relâche des mesures de stimulation, mais à leurs conséquences. Étant donné que le gouvernement ne reconnaît pas ses torts, qu’il ne reconnaît pas que l’inflation monétaire est une des causes principales de la crise, il l’utilise de nouveau comme remède. Il faut attendre la fin de la guerre, et non la guerre elle-même comme le mentionne Marc Bourgault et le croit bon nombre d’économistes, pour retrouver le chemin de la prospérité. Plusieurs des programmes établis lors de la Grande Dépression sont abandonnés, ce qui permet à la liberté des échanges de reprendre le dessus et de produire de la richesse.
Va-t-on répéter les mêmes erreurs?
Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la répéter, dit l’adage. La difficulté n’est pas de reconnaître la valeur de cet adage, mais de réaliser à quel point il est difficile de connaître l’histoire. Celle-ci n’est pas qu’un amalgame d’information, encore faut-il l’interpréter, ce qui n’est pas simple. Pour connaître l’histoire politique d’une période donnée on doit être en mesure de l’analyser sous plusieurs angles différents. Cette tâche s’avère d’autant plus difficile à finaliser que les points de vue économique sont parfois diamétralement opposés.
Par exemple, les tenants de l’École autrichienne d’économie considèrent que la version populaire de l’histoire politique des années 1930, particulièrement aux États-Unis, est truffée d’erreurs et conséquemment à revoir. Malheureusement, cette école de pensée a relativement peu d’adeptes, car elle est ignorée des universités. Il y a de l’espoir, cependant, car la venue d’Internet lui permet de rayonner comme jamais, notamment grâce à l’Institut Ludwig von Mises.
Pour illustrer le fossé qui sépare les «autrichiens» des autres économistes, j’analyse succinctement les propos du journaliste Marc Bourgault, tenus le 24 novembre dernier à la radio de la Société Radio-Canada, car ils me semblent représentatifs de ce que pense la majorité des gens, profanes et experts. Je focalise sur les politiques monétaires, alors qu’une analyse exhaustive exigerait de tenir compte également des politiques fiscales et des multiples législations mises de l’avant.
Animateur : «Ça fait maintenant un an qu’un plan de sauvetage des banques a été adopté dans plusieurs grands pays industriels. Selon la plupart des économistes, ce plan a réussi à atteindre ses objectifs de remettre l’économie sur les rails, mais il reste encore quelques problèmes épineux à régler si l’on ne veut pas qu’une telle situation se reproduise. Marc Bourgault est avec nous pour en parler. Bonjour Marc! Bonjour Jocelyn! Qu’est-ce qui reste comme problème?»
Marc Bourgault : «La grande question que tout le monde se pose actuellement, c’est comment savoir quand ça va être le bon moment pour retirer ces plans de stimulation, ces argents qui ont été injecté dans l’économie avant que ces énormes liquidités ne provoquent de l’inflation. Quand même, il ne faudrait pas le faire trop tôt parce qu’on a déjà l’expérience de 1937 alors que l’économie américaine était en bonne de voie de se remettre de la Grande Dépression. À ce moment-là le président Roosevelt avait commencé à retirer les mesures de stimulation qui avaient été mises en place et l’économie avait aussitôt replongée, alors il avait fallu faire marche arrière; mais c’est la guerre, finalement, qui avait tirée l’économie américaine dans [de] l’ornière dans laquelle elle était tombée. On ne veut pas que cela se reproduise.»Avant de se poser la question à savoir si ces argents injectés dans l’économie vont causer de l’inflation ou non, on doit se poser la question à savoir s’ils ont atteint leur but, soit de stimuler l’économie. Si l’on en juge par les indices boursiers il n’y a aucun doute possible, ces argents ont effectivement stimulé l’économie, alors les gouvernements peuvent crier victoire. Toutefois, il s’agit d’une victoire à la Pyrrhus, car injecter de l’argent dans l’économie la stimule de la même façon que le drogué par une dose supplémentaire.
Les indices boursiers peuvent être de bons indicateurs de l’état de l’économie lorsqu’on les analyse sur une longue période, mais ils ne constituent qu’un indicateur parmi d’autres. Par conséquent, il est conseillé de ne pas se servir uniquement d’eux pour se faire une idée de l’économie dans son ensemble.
Injecter de l’argent dans l’économie par l’entremise d’emprunt stimule les secteurs d’activités qui le reçoivent, mais au détriment des contribuables qui auront à le payer sous une forme ou une autre. On peut penser à une réduction des services ou de leur qualité, une augmentation des impôts ou des taxes, voire une combinaison ou l’ensemble de ces possibilités.
Il y a pire, car les sommes d’argent injectées par les gouvernements ne proviennent pas uniquement de l’emprunt, mais aussi de leurs banques centrales. Celles-ci créent de l’argent neuf qui tend à redistribuer les richesses en faveur de ceux le recevant en premier, notamment les gouvernements et les banques commerciales. Les gouvernements en tirent avantage parce qu’il leur permet de financer leurs dettes sur le dos des consommateurs, tandis que les banques en tirent profit parce que cet argent transite par elles et leur permet, à leur tour, d’en créer et d’en tirer un intérêt via la politique des réserves fractionnaires.
La plupart des économistes et des financiers, cependant, ne voient pas les choses du même oeil. Ils considèrent l’argent comme de l’huile qui permet à l’économie de rouler sans grincer. Que les financiers défendent un processus qui leur est favorable monétairement est facile à comprendre, mais que la majorité des économistes défende ce même processus est moins évident. Les économistes ne voient pas, ou à tout le moins ne veulent pas voir, la redistribution des richesses qu’engendre la banque centrale par son pouvoir discrétionnaire à créer de la monnaie. Ils préfèrent accuser les banquiers de cupidité, particulièrement lorsque survient une crise économique. Or, les banquiers ne sont pas plus cupides que les autres individus, ils sont plutôt bien placés, à savoir premiers bénéficiaires de la redistribution engendrée par l’inflation monétaire.
Les économistes prennent l’effet pour la cause. La cupidité des banquiers n’est pas la cause des crises économiques, ni d’ailleurs de leur richesse. Elle est le propre de la nature humaine. Elle s’avère prononcée chez les banquiers parce que le système monétaire actuel leur permet de créer de l’argent tout en étant les premiers bénéficiaires de celui créé directement par la banque centrale. Par conséquent, si les économistes tiennent tant à une plus grande moralité dans le monde de la finance, ils devraient remettre en question le système qui est à l’origine des crises économiques plutôt que les banquiers qui en profitent. Mais voilà, remettre en question ce système signifie également remettre en question leur enseignement, les conseils qu’ils donnent aux politiciens et leurs postes à la banque centrale. Dans cette perspective, on comprend mieux pourquoi tous ces gens cherchent davantage des boucs émissaires qu’à critiquer le système. On crache rarement dans la main qui nous nourrit.
La hausse des marchés boursiers, ou plus généralement des marchés des capitaux, est vue comme un signe positif de l’état de l’économie, alors que trop souvent elle n’est le reflet que de l’augmentation de la quantité de monnaie. Un autre indice trompeur est le PIB. Celui-ci a une forte composante gouvernementale, de sorte que lorsque le gouvernement dépense l’argent des contribuables, toutes choses étant égales par ailleurs, le PIB tend à augmenter. Peu importe que ces dépenses soient justifiées ou non, le PIB augmente et cela est considéré positif par la plupart des gens, alors que ce ne l’est pas nécessairement. En effet, les dépenses des consommateurs reflètent des choix individuels, alors que les dépenses des gouvernements reflètent des choix supposément collectifs. La différence entre ces deux façons de procéder en est une de degré de liberté individuelle.
On se sert également du taux de chômage pour indiquer le succès ou non des divers programmes de stimulation, mais à l’instar des autres indices économiques, ce taux doit être interprété avec prudence. Engager des fonctionnaires ou d’autres employés de l’État réduit le taux de chômage, toutes choses égales par ailleurs, mais ces emplois ne contribuent pas nécessairement à la richesse d’une société. En effet, du point de vue praxéologique (économique au sens de l’École autrichienne) ces emplois relèvent d’une perte de liberté puisqu’ils sont imposés par les gouvernements sous différents prétextes. Cette façon de procéder a été utilisée à l’extrême en ex-URSS avec les résultats qu’on connaît. Malheureusement, à constater le nombre croissant de fonctionnaires retraités de l’assurance emploi et d’autres services gouvernementaux à qui l’on demande de revenir travailler, il faut croire que l’on n’a rien compris de l’histoire économique.
En somme, que l’argent injecté par les gouvernements dans l’économie provienne de l’emprunt ou de l’inflation monétaire, cela n’améliore pas le niveau de vie des consommateurs, si ce n’est que pour certains d’entre eux et uniquement pour une période passagère. Ces argents améliorent tout au plus certains indicateurs économiques, mais dans ce cas ou bien l’interprétation qu’on en donne est boiteuse ou bien la valeur qu’on leur attribue est à remettre en question. On ne partage donc pas l’opinion quasi unanime des économistes, financiers et politiciens à savoir que les plans de relance aient atteint leurs objectifs.
Retirer prudemment les plans de relance?
Pour la majorité des experts la question qui se pose maintenant n’est pas de savoir si les argents injectés ont atteint leurs buts, mais de déterminer quand les retirer afin qu’ils ne causent pas d’inflation. L’inflation est entendue par eux comme étant une hausse moyenne des prix des biens et des services. Dans cette perspective, lorsque du nouvel argent est injecté dans l’économie le risque d’inflation augmente. Une inflation élevée réduirait le succès apparent des plans de relance. Pour jauger cette inflation les économistes utilisent notamment l’indice des prix à la consommation. Lorsque cet indice est sous contrôle et que la bourse ou le PIB augmente, on conclut au succès de la gestion de l’économie par les hommes de l’État.
Les problèmes avec cette façon de voir sont nombreux. Les prix des biens et des services augmentent pour plusieurs raisons différentes dont une augmentation soudaine de la demande, une rareté causée pour une raison ou une autre et une augmentation de nouvelle monnaie injectée dans l’économie. L’injection monétaire, cependant, ne se traduit pas automatiquement par une hausse des prix des biens et des services. Cela dépend du taux de productivité. Si celui-ci est suffisamment élevé pour contrebalancer l’inflation monétaire, alors il n’y a pas de hausse des prix. De même, si le nouvel argent se retrouve majoritairement dans les marchés des capitaux, comme dans les années 1920, 1990 et 2000, alors la hausse de l’indice des prix à la consommation est minime puisque ces marchés n’en font pas partie.
Définir l’inflation comme étant une hausse moyenne des prix des biens et des services de consommation réduit le champ de vision au point de déformer la réalité. Par exemple, les causes de l’augmentation du prix de l’essence à l’été 2005 en Amérique du Nord ne sont pas celles de son augmentation à l’été 2008. La première répondait aux dommages causés aux plates-formes et aux puits de forage suivant l’ouragan Katrina, alors que la seconde augmentation était le résultat de marchés boursiers en ébullition un peu partout dans le monde. Cette effervescence, à son tour, était due à l’inflation monétaire des années précédentes. À observer uniquement l’indice des prix à la consommation, cependant, on est incapable d’arriver à ces conclusions, d’où la tendance à accuser les entreprises, dans ce cas-ci les pétrolières, pour la hausse des prix.
Définir l’inflation comme étant une hausse moyenne des prix des biens et des services de consommation inverse la cause de la crise économique pour l’attribuer à des entreprises qui n’en sont nullement responsables. Cela conduit les gouvernements à prendre des mesures punitives contre elles et réduit d’autant la capacité de l’économie à se relever. Non seulement il n’y a pas un seul gouvernement dans le monde qui accepte le blâme pour la crise, mais l’immense majorité des partis d’opposition ne l’accepte pas non plus. Ils accusent tous le capitalisme, par conséquent leurs critiques du gouvernement se distinguent uniquement en terme de degré d’intervention à mettre de l’avant pour en sortir. Au Canada, au niveau fédéral, tous les partis d’opposition considèrent que le gouvernement n’en fait pas assez : pas assez de dépenses, pas assez d’argent injecté, pas assez de pénalités aux soi-disant coupables, pas assez de réglementions, etc. Pourtant, à l’instar de la plupart des gouvernements du monde, le gouvernement canadien est intervenu massivement dans l’économie dans l’idée de sortir de la crise.
La Grande Dépression revue à la lumière de l’inflation monétaire
Cette croyance en l’omnipotence de l’État provient en partie de l’idée qu’on se fait de l’histoire économique des années 1930, à savoir que les politiciens ont sauvé le capitalisme de la mort. Il s’agit pourtant de revenir à la définition de l’inflation utilisée au 19e siècle, à savoir une augmentation de la quantité de monnaie sans contrepartie métallique, pour obtenir un portrait entièrement différent.
Les années 1920 aux États-Unis ont été caractérisées par un faible taux d’inflation des prix, ce qui a conduit les économistes à ne pas trop se soucier de l’inflation monétaire. Or, selon la mesure la plus conservatrice de cette «vieille» définition de l’inflation, celle-ci était de l'ordre de 7,3% par année entre le milieu de 1921 et la fin de 1928. Cette inflation monétaire ne s’est pas traduite par une inflation des prix, car elle s’est retrouvée, au milieu des années 1920, dans les marchés immobiliers et obligataires et à la fin de celles-ci, dans le marché boursier. L'indice Dow Jones augmenta de quelque 300% en l'espace de cinq ans.
Lorsque cet indice s’est effondré en octobre 1929 la Réserve fédérale a inondé les marchés de liquidité dans l’idée de stimuler l’économie. Cependant, l’inflation monétaire de la banque centrale fut contrecarrée à la fois par le nombre élevé des faillites bancaires, la hausse des réserves des banques qui demeuraient solvables et la vigilance de plusieurs individus à retirer leur or des banques avant que la bourse ne s’effondre. Se contenter de dire que la déflation est à éviter comme la peste à cause de l’écroulement de l’économie qui suivit le krach boursier passe donc à côté de la réalité.
Inonder les marchés de liquidité pour éviter une répétition de ces années troubles laisse entendre que la banque centrale n’avait pas été assez agressive à l’époque et que si elle l’avait été, alors la bourse et plus généralement l’économie auraient repris de la vigueur plus rapidement. Il ne vient pas à l’esprit des gens qui soutiennent cette version de l’histoire qu’une inflation monétaire monstre pourrait également engendrée une hyperinflation des prix du genre de celle qu’a connue l’Allemagne au début des années 1920 ou le Zimbabwe l’année dernière.
Du constat de déflation les économistes concluent à la dépression économique. Autrement dit, ils voient la déflation monétaire comme étant la cause de la dépression. Or, une déflation n'est possible que s'il y a inflation au préalable. On ne doit pas se contenter de corréler les événements, on doit déterminer s’ils sont liés par une relation de cause à effet. Derrière la peur de la déflation se cache la remise en question de l’omnipotence de l’État et cela est insupportable à la majorité des gens.
La déflation est combattue non seulement par la banque centrale, mais tout l’appareil d’État. En 1932, le président Hoover met en place la Reconstruction Finance Corporation dans le but d’aider financièrement les institutions financières, les compagnies de chemin de fer et les divers paliers gouvernementaux. Cet organisme avait également d’autres mandats moins connus, tel l’achat d’or dans le but d’en réduire l’influence. Le gouvernement voulait avoir les mains libres pour créer toute la monnaie qu’il voulait sans qu’il soit possible aux épargnants de retirer leur or du système bancaire et ainsi contrecarrer les plans inflationnistes du gouvernement central. En 1934, l’or fut interdit comme moyen d’échange entre les particuliers. Ces achats massifs d’or ont contribué, dans l’ordre, à augmenter son prix progressivement de 69% en l’espace de deux ans, passant ainsi de 20,67$ en janvier 1932 à 35$ à la fin de 1933, à renflouer les réserves bancaires et à augmenter le crédit. Cette inflation du crédit bancaire a donné une fois de plus l’illusion d’une reprise économique entre 1934 et 1936 avant de replonger en 1937.
Par ailleurs, le manque de rigueur à distinguer l’aspect monétaire de l’aspect des prix conduit la plupart des économistes et la quasi-totalité des politiciens à combattre non seulement la réduction de la quantité de monnaie, mais également toute réduction des prix. Or, ce phénomène est garant de la hausse de productivité, par conséquent de l’augmentation de richesse. La plupart des gens croient notamment que les salaires ne devraient pas baisser, car cela réduirait le pouvoir d’achat des consommateurs, ce qui est faux. Si les prix des biens baissent plus rapidement que les salaires, ce qui est généralement le cas dans un marché libre, alors le pouvoir d’achat des consommateurs augmente. Malheureusement, la phobie de la déflation des prix l’emporte sur la raison. Les économistes conseillent les politiciens de l’éviter et ceux-ci passent des lois pour s’assurer que les prix et les salaires ne baissent pas. On pense notamment à la National Recovery Act. Il va sans dire que lorsqu’une entreprise ne peut plus faire sa niche sur la base de prix plus bas, l’économie en souffre.
En 1937 les salaires augmentent prodigieusement grâce à un verdict de la cour favorable à la National Labor Relations Act, soit une des multiples législations établies lors des années 1930. Cette augmentation, soudaine et importante, conduit les entreprises à effectuer des mises à pied massives dans le but de rester compétitive, voire simplement de survivre. La productivité plonge, les profits baissent, les banques ne prêtent plus d’argent, bref le pays se retrouve de nouveau en récession.
L’histoire populaire fait fi de cette réalité, c’est-à-dire des conséquences néfastes des multiples programmes de dépense gouvernementale pour stimuler l’économie. Elle se contente de corréler des événements plutôt que de déterminer s’ils sont liés par une relation de cause à effet. La réduction du déficit par le président Roosevelt en 1937 est considérée par plusieurs comme étant la cause du retour en récession de l’économie, d’où les appels à poursuivre les dépenses dites de stimulation. Cela ne tient pas la route, car dans ce cas il faudrait être en mesure d’expliquer comment l’économie a rapidement repris de la vigueur suivant la Seconde Guerre mondiale alors que les dépenses et les déficits étaient réduits radicalement.
En somme, la rechute de l’économie en 1937 n’est aucunement due à la relâche des mesures de stimulation, mais à leurs conséquences. Étant donné que le gouvernement ne reconnaît pas ses torts, qu’il ne reconnaît pas que l’inflation monétaire est une des causes principales de la crise, il l’utilise de nouveau comme remède. Il faut attendre la fin de la guerre, et non la guerre elle-même comme le mentionne Marc Bourgault et le croit bon nombre d’économistes, pour retrouver le chemin de la prospérité. Plusieurs des programmes établis lors de la Grande Dépression sont abandonnés, ce qui permet à la liberté des échanges de reprendre le dessus et de produire de la richesse.
Va-t-on répéter les mêmes erreurs?
22 décembre, 2009
Le fléau des journalistes confus
Dans le texte qui suit, Michel Laliberté vilipende les « écosceptiques ». Il écrit :
Donc, selon M. Laliberté, quiconque favorise le libre marché et conteste la religion écolo est un fléau.
Malheureusement, M. Laliberté est confus. Tout comme les « réchauffistes » il confond réchauffement climatique (émission de CO2) et pollution environnementale.
Les « écosceptiques » dénoncent le fait que toute la question du réchauffement climatique et le GIEC sont noyautés par des scientifiques peu scrupuleux et des missionnaires écolos qui évangélisent le bon peuple au lieu d’informer.
Cela n’a strictement rien à voir avec la pollution environnementale.
En aucun moment les tenants du libre marché n’excusent les pollueurs. Ils favorisent naturellement l’utilisation de moyens plus efficaces, tels les principes du libre marché, pour combattre la pollution environnementale. Ils sont d’ailleurs les principaux, sinon les seuls, promoteurs du principe pollueurs-payeurs. Un moyen autrement plus efficace de combattre la pollution que les tonnes de règlements proposés par les interventionnistes de tous acabits.
Si les « écosceptiques » sont un fléau que faut-il penser des journalistes qui utilisent les grands médias pour véhiculer les dogmes écolos et la propagande « réchauffiste ».
_________
Le fléau de écosceptiques
Michel Laliberté, cyberpresse, 21 décembre 2009
On a bien envie de rigoler lorsqu’on entend des gens affirmer que le réchauffement de la planète est une vaste conspiration fomentée par une partie de la communauté scientifique influencée par les pays occidentaux pour trouver de nouveaux moyens de taxer les contribuables.
On voudrait bien rigoler. Mais on en est incapable. Incapable parce que l’attitude des écosceptiques — c’est comme ça qu’on appelle les incrédules des changements climatiques — nous prouve qu’il est plus facile de nier les faits et de se donner bonne conscience que de s’interroger sur les effets de nos comportements sur la santé de la planète. Et à plus forte raison de changer nos mœurs.
La grande théorie des écosceptiques est que l’Homme n’est pas responsable du réchauffement de la Terre. Ils font valoir qu’elle a connu à travers les âges des périodes plus chaudes que d’autres. La hausse des températures ces dernières décennies est attribuable à des phénomènes naturels, disent-ils en substance.
Il est vrai que la science travaille encore à peaufiner son analyse pour mieux comprendre ce qui se passe et surtout ce qui risque de se produire si on continue d’émettre autant de gaz à effet de serre. C’est un work in progress, pourrait-on résumer. Les écosceptiques, eux, s’amusent à trouver des failles dans le travail des scientifiques. En soi, c’est une bonne chose de défier les scientifiques et de critiquer leurs conclusions; contrairement au Pape, ils ne sont pas infaillibles. D’ailleurs, ils ont reconnu à quelques reprises s’être trompés dans ce dossier.
Les écosceptiques ont raison sur un point: les scientifiques sont dans le champ sur la question du réchauffement climatique. Malheureusement pour nous, non seulement ont-ils sous-estimé l’ampleur des conséquences qui nous attendent, mais ils ont devancé leur calendrier; ce n’est plus qu’une question de quelques décennies. Un sérieux coup de barre doit bientôt être donné, plaident-ils.
Admettons un seul instant, pour les fins de cette discussion, que l’Homme n’est pas responsable du réchauffement de la planète, que l’Homme n’est qu’un joueur parmi tous les autres dans l’ensemble de nos écosystèmes. Les écosceptiques pourraient-ils alors nous expliquer certaines choses. Par exemple:
1. Qui a pollué nos lacs, nos rivières, nos fleuves, nos mers, nos océans?
2. Comment l’eau provenant de nappes phréatiques peut-elle être contaminée par des produits chimiques?
3. Qui procède à la déforestation de par le monde?
4. Comment peut-on produire autant de déchets?
5. Pourquoi avons-nous des épisodes de smog?
Si l’Homme n’est pas responsable des changements climatiques, on suggère aux écosceptiques de visiter des centrales de charbon, de sites d’enfouissement, de parcs industriels lourds, de se renseigner sur le procédé d’extraction du pétrole des sables bitumineux en Alberta (la photo ci-dessus montre des bassins de produits contaminés tout juste en bordure de la rivière Athabasca), sur le nombre d’automobiles au Canada seulement, sur le nombre de démarreurs à distance vendus, etc., etc., etc.
Si l’Homme n’est pas responsable de toutes ces merdes qui contaminent l’environnement, qui en est responsable alors?
Les écosceptiques embrassent la théorie du laisser-aller. En ce sens, ils sont à eux seuls un fléau tout aussi inquiétant que les changements climatiques.
Les « écosceptiques » embrassent la théorie du laisser-aller. En ce sens,
ils sont à eux seuls un fléau tout aussi inquiétant que les changements
climatiques.
Donc, selon M. Laliberté, quiconque favorise le libre marché et conteste la religion écolo est un fléau.
Malheureusement, M. Laliberté est confus. Tout comme les « réchauffistes » il confond réchauffement climatique (émission de CO2) et pollution environnementale.
Les « écosceptiques » dénoncent le fait que toute la question du réchauffement climatique et le GIEC sont noyautés par des scientifiques peu scrupuleux et des missionnaires écolos qui évangélisent le bon peuple au lieu d’informer.
Cela n’a strictement rien à voir avec la pollution environnementale.
En aucun moment les tenants du libre marché n’excusent les pollueurs. Ils favorisent naturellement l’utilisation de moyens plus efficaces, tels les principes du libre marché, pour combattre la pollution environnementale. Ils sont d’ailleurs les principaux, sinon les seuls, promoteurs du principe pollueurs-payeurs. Un moyen autrement plus efficace de combattre la pollution que les tonnes de règlements proposés par les interventionnistes de tous acabits.
Si les « écosceptiques » sont un fléau que faut-il penser des journalistes qui utilisent les grands médias pour véhiculer les dogmes écolos et la propagande « réchauffiste ».
_________
Le fléau de écosceptiques
Michel Laliberté, cyberpresse, 21 décembre 2009
On a bien envie de rigoler lorsqu’on entend des gens affirmer que le réchauffement de la planète est une vaste conspiration fomentée par une partie de la communauté scientifique influencée par les pays occidentaux pour trouver de nouveaux moyens de taxer les contribuables.
On voudrait bien rigoler. Mais on en est incapable. Incapable parce que l’attitude des écosceptiques — c’est comme ça qu’on appelle les incrédules des changements climatiques — nous prouve qu’il est plus facile de nier les faits et de se donner bonne conscience que de s’interroger sur les effets de nos comportements sur la santé de la planète. Et à plus forte raison de changer nos mœurs.
La grande théorie des écosceptiques est que l’Homme n’est pas responsable du réchauffement de la Terre. Ils font valoir qu’elle a connu à travers les âges des périodes plus chaudes que d’autres. La hausse des températures ces dernières décennies est attribuable à des phénomènes naturels, disent-ils en substance.
Il est vrai que la science travaille encore à peaufiner son analyse pour mieux comprendre ce qui se passe et surtout ce qui risque de se produire si on continue d’émettre autant de gaz à effet de serre. C’est un work in progress, pourrait-on résumer. Les écosceptiques, eux, s’amusent à trouver des failles dans le travail des scientifiques. En soi, c’est une bonne chose de défier les scientifiques et de critiquer leurs conclusions; contrairement au Pape, ils ne sont pas infaillibles. D’ailleurs, ils ont reconnu à quelques reprises s’être trompés dans ce dossier.
Les écosceptiques ont raison sur un point: les scientifiques sont dans le champ sur la question du réchauffement climatique. Malheureusement pour nous, non seulement ont-ils sous-estimé l’ampleur des conséquences qui nous attendent, mais ils ont devancé leur calendrier; ce n’est plus qu’une question de quelques décennies. Un sérieux coup de barre doit bientôt être donné, plaident-ils.
Admettons un seul instant, pour les fins de cette discussion, que l’Homme n’est pas responsable du réchauffement de la planète, que l’Homme n’est qu’un joueur parmi tous les autres dans l’ensemble de nos écosystèmes. Les écosceptiques pourraient-ils alors nous expliquer certaines choses. Par exemple:
1. Qui a pollué nos lacs, nos rivières, nos fleuves, nos mers, nos océans?
2. Comment l’eau provenant de nappes phréatiques peut-elle être contaminée par des produits chimiques?
3. Qui procède à la déforestation de par le monde?
4. Comment peut-on produire autant de déchets?
5. Pourquoi avons-nous des épisodes de smog?
Si l’Homme n’est pas responsable des changements climatiques, on suggère aux écosceptiques de visiter des centrales de charbon, de sites d’enfouissement, de parcs industriels lourds, de se renseigner sur le procédé d’extraction du pétrole des sables bitumineux en Alberta (la photo ci-dessus montre des bassins de produits contaminés tout juste en bordure de la rivière Athabasca), sur le nombre d’automobiles au Canada seulement, sur le nombre de démarreurs à distance vendus, etc., etc., etc.
Si l’Homme n’est pas responsable de toutes ces merdes qui contaminent l’environnement, qui en est responsable alors?
Les écosceptiques embrassent la théorie du laisser-aller. En ce sens, ils sont à eux seuls un fléau tout aussi inquiétant que les changements climatiques.
21 décembre, 2009
Un comportement immature inacceptable
Trop de politiciens se comportent comme des enfants mal élevés. Leur comportement a atteint un tel niveau d’immaturité que le président de l’Assemblée nationale doit interdire l’usage de certains mots considérés offensants : sornettes, incompétent, logique tordue, maquiller les chiffres, tronquer la vérité, berner la population sont seulement quelques-unes des nouvelles entrées dans ce dictionnaire des propos non parlementaires. (Voir le texte de Jean-Marc Salvet ici-bas.)
L’Assemblée nationale représente la quintessence des institutions démocratiques du Québec. Lorsque les représentants élus s’y comportent comme des malotrus, ils dégradent l’institution aux yeux de la population. Donc, il ne faut pas se surprendre si la population n’a plus de respect pour l’institution ni pour ceux qui les représentent.
Ce n’est pas en interdisant l’utilisation de certains mots que l’on va revaloriser l’institution et les politiciens. Il vaudrait mieux qu’un politicien mal engueulé soit rabroué publiquement par ses pairs. Cela aurait au moins le mérite de laisser savoir à la population que la majorité des politiciens sont en désaccord avec leurs confrères aux comportements douteux. Mais quand c’est le premier ministre lui-même qui dénigre ses confrères, l’exemple vient de haut.
__________
Les «fainéants» interdits à l'Assemblée nationale
Jean-Marc Salvet, Le Soleil, 21 décembre 2009
(Québec) Il n'y a ni «fainéants» ni «incompétents» à l'Assemblée nationale. Personne n'y «tronque la vérité» ni ne «berne la population». Pas depuis deux ans, en tout cas. Pas depuis que ces mots et expressions ont rejoint l'illustre «girouette» dans le lexique des «propos non parlementaires».
Une trentaine de termes supplémentaires ont été mis à l'index depuis que Michel Bissonnet, alors président de l'Assemblée nationale, a sommé les élus de ne plus utiliser le qualificatif «girouette».
Jusqu'à ce 16 octobre 2007, pendant quelques jours, le premier ministre Jean Charest s'était fait un malin plaisir de lancer ce vilain mot à la figure de l'ancien chef de l'ADQ, Mario Dumont. Avec les dégâts que l'on sait.
Avec cette trentaine d'ajouts, le Larousse des termes interdits au Parlement québécois compte désormais près de 280 entrées.
Qu'on se le dise : depuis deux ans, l'opposition ne dit plus jamais de «sornettes». Les membres du gouvernement n'usent plus de «logique tordue». Normal, donc, qu'aucun ne «mérite de coup de pied au c...».
Comment un ministre mériterait-il pareil affront, d'ailleurs? Aucun n'est «petit». Plus aucun ne «maquille les chiffres».
Depuis deux ans, la réalité n'est plus jamais «déguisée» dans l'auguste enceinte.
Et «pantin»?
Si nécessaire soit-il, ce dictionnaire des mots interdits pèche par incohérence, conviennent des élus interrogés par Le Soleil. Un député ne peut pas dire «girouette», mais peut qualifier son adversaire de «pantin».
C'est que ce lexique s'écrit au gré des humeurs des présidents et des vice-présidents de l'Assemblée nationale. Et qu'eux-mêmes sont sensibles au chahut que provoque l'emploi de certains termes. Et tant pis si des indignations venant d'un côté ou de l'autre du Salon bleu sont davantage feintes que ressenties! Tant pis si certaines ne visent qu'à attirer l'attention de l'arbitre pour qu'il inflige une punition à l'équipe adverse! C'est ainsi que le lexique des «propos non parlementaires» s'épaissit sans cesse. Il aurait même tendance à s'épaissir de plus en plus rapidement, croit le doyen des élus, le député péquiste François Gendron.
L'air du temps
L'air du temps et la sensibilité exacerbée des uns et des autres feraient en sorte que des termes usuels se retrouvent du jour au lendemain au banc des accusés. Même s'ils avaient été utilisés des dizaines de fois sans jamais causer de problème.
Par respect pour ses collègues, M. Gendron, également vice-président de l'Assemblée nationale, refuse de fournir des exemples. Mais notons, nous, que l'expression «amis du régime» n'a plus de droit de cité depuis le 30 septembre. Or, on ne compte plus le nombre de fois où elle avait été employée au fil des ans sans que personne ne songe jamais à la proscrire.
Le bon dosage est toujours difficile à atteindre, rappelle François Gendron. Le président et les vice-présidents de l'Assemblée nationale doivent veiller à la bonne tenue des débats, dit-il. La sagesse exige que les insultes, les grossièretés et les marques d'irrespect soient sanctionnées.
Les dérapages verbaux et les foires d'empoigne discréditent les échanges.
En réhabiliter aussi!
Cela dit, M. Gendron estime qu'un exercice de révision s'impose. Selon lui, on ne peut pas toujours, d'un côté, ajouter des mots et des expressions dans ce petit dictionnaire sans examiner, de l'autre, s'il ne conviendrait pas d'en réhabiliter certains.
«Je crois que les vice-présidents et le président seraient ouverts à réviser la liste, et probablement prêts à convenir que certains mots et expressions ne sont pas si antiparlementaires que ça.»
«Il nous appartient de faire cet exercice, poursuit-il. Si on en ajoute tout le temps, il faudrait aussi pouvoir en retrancher, réévaluer ce qui a été décidé par le passé.»
Encore là, François Gendron se garde bien de s'avancer lui-même. Il veut consulter ses collègues. Mais peut-être réhabilitera-t-on un jour des expressions courantes comme «opportunisme politique», ainsi que des mots comme «mascotte» ou «culot». Peut-être même «girouette», qui sait?
L’Assemblée nationale représente la quintessence des institutions démocratiques du Québec. Lorsque les représentants élus s’y comportent comme des malotrus, ils dégradent l’institution aux yeux de la population. Donc, il ne faut pas se surprendre si la population n’a plus de respect pour l’institution ni pour ceux qui les représentent.
Ce n’est pas en interdisant l’utilisation de certains mots que l’on va revaloriser l’institution et les politiciens. Il vaudrait mieux qu’un politicien mal engueulé soit rabroué publiquement par ses pairs. Cela aurait au moins le mérite de laisser savoir à la population que la majorité des politiciens sont en désaccord avec leurs confrères aux comportements douteux. Mais quand c’est le premier ministre lui-même qui dénigre ses confrères, l’exemple vient de haut.
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Les «fainéants» interdits à l'Assemblée nationale
Jean-Marc Salvet, Le Soleil, 21 décembre 2009
(Québec) Il n'y a ni «fainéants» ni «incompétents» à l'Assemblée nationale. Personne n'y «tronque la vérité» ni ne «berne la population». Pas depuis deux ans, en tout cas. Pas depuis que ces mots et expressions ont rejoint l'illustre «girouette» dans le lexique des «propos non parlementaires».
Une trentaine de termes supplémentaires ont été mis à l'index depuis que Michel Bissonnet, alors président de l'Assemblée nationale, a sommé les élus de ne plus utiliser le qualificatif «girouette».
Jusqu'à ce 16 octobre 2007, pendant quelques jours, le premier ministre Jean Charest s'était fait un malin plaisir de lancer ce vilain mot à la figure de l'ancien chef de l'ADQ, Mario Dumont. Avec les dégâts que l'on sait.
Avec cette trentaine d'ajouts, le Larousse des termes interdits au Parlement québécois compte désormais près de 280 entrées.
Qu'on se le dise : depuis deux ans, l'opposition ne dit plus jamais de «sornettes». Les membres du gouvernement n'usent plus de «logique tordue». Normal, donc, qu'aucun ne «mérite de coup de pied au c...».
Comment un ministre mériterait-il pareil affront, d'ailleurs? Aucun n'est «petit». Plus aucun ne «maquille les chiffres».
Depuis deux ans, la réalité n'est plus jamais «déguisée» dans l'auguste enceinte.
Et «pantin»?
Si nécessaire soit-il, ce dictionnaire des mots interdits pèche par incohérence, conviennent des élus interrogés par Le Soleil. Un député ne peut pas dire «girouette», mais peut qualifier son adversaire de «pantin».
C'est que ce lexique s'écrit au gré des humeurs des présidents et des vice-présidents de l'Assemblée nationale. Et qu'eux-mêmes sont sensibles au chahut que provoque l'emploi de certains termes. Et tant pis si des indignations venant d'un côté ou de l'autre du Salon bleu sont davantage feintes que ressenties! Tant pis si certaines ne visent qu'à attirer l'attention de l'arbitre pour qu'il inflige une punition à l'équipe adverse! C'est ainsi que le lexique des «propos non parlementaires» s'épaissit sans cesse. Il aurait même tendance à s'épaissir de plus en plus rapidement, croit le doyen des élus, le député péquiste François Gendron.
L'air du temps
L'air du temps et la sensibilité exacerbée des uns et des autres feraient en sorte que des termes usuels se retrouvent du jour au lendemain au banc des accusés. Même s'ils avaient été utilisés des dizaines de fois sans jamais causer de problème.
Par respect pour ses collègues, M. Gendron, également vice-président de l'Assemblée nationale, refuse de fournir des exemples. Mais notons, nous, que l'expression «amis du régime» n'a plus de droit de cité depuis le 30 septembre. Or, on ne compte plus le nombre de fois où elle avait été employée au fil des ans sans que personne ne songe jamais à la proscrire.
Le bon dosage est toujours difficile à atteindre, rappelle François Gendron. Le président et les vice-présidents de l'Assemblée nationale doivent veiller à la bonne tenue des débats, dit-il. La sagesse exige que les insultes, les grossièretés et les marques d'irrespect soient sanctionnées.
Les dérapages verbaux et les foires d'empoigne discréditent les échanges.
En réhabiliter aussi!
Cela dit, M. Gendron estime qu'un exercice de révision s'impose. Selon lui, on ne peut pas toujours, d'un côté, ajouter des mots et des expressions dans ce petit dictionnaire sans examiner, de l'autre, s'il ne conviendrait pas d'en réhabiliter certains.
«Je crois que les vice-présidents et le président seraient ouverts à réviser la liste, et probablement prêts à convenir que certains mots et expressions ne sont pas si antiparlementaires que ça.»
«Il nous appartient de faire cet exercice, poursuit-il. Si on en ajoute tout le temps, il faudrait aussi pouvoir en retrancher, réévaluer ce qui a été décidé par le passé.»
Encore là, François Gendron se garde bien de s'avancer lui-même. Il veut consulter ses collègues. Mais peut-être réhabilitera-t-on un jour des expressions courantes comme «opportunisme politique», ainsi que des mots comme «mascotte» ou «culot». Peut-être même «girouette», qui sait?
Le chiffre du jour : 1 041 $
En moyenne, en 2009, les Canadiens ont fait 13 heures de bénévolat par mois et ont donné 1 041 $ à des organismes sans but lucratif. Bien que les dons en argent aient souffert des difficultés économiques que nous avons connues en 2009 (63 % des répondants ont dit ne pas avoir donné autant qu'ils le souhaitaient), la moyenne estimative de ces dons pour l'année est quand même plus élevée que la somme que les Canadiens devraient dépenser en cadeaux pour la période des Fêtes (607 $ cette année).
20 décembre, 2009
Où est le Brian Cowen québécois?
Après avoir coupé ses dépenses de plus de 4,5 milliards $C en 2009, le gouvernement irlandais récidive et annonce des coupures additionnelles de plus de 6 milliards $C en 2010.
L’Irlande, un pays de 4,5 millions d’habitants, aura réduit la taille de l’État de 10 milliards $C en moins de deux ans. Au Québec, un effort équivalent équivaudrait à une réduction de la taille de l’État de 17 milliards $C.
Comment?
En 2010, le gouvernement irlandais réduira les salaires des fonctionnaires de 1,5 milliards $C (5 %), les dépenses de fonctionnement de 3 milliards $C et les dépenses sociales de 1,2 milliards $C. Pour boucler le budget, les taxes de vente seront augmentées de 0,5 %.
Brian Cowen, premier ministre de l’Irlande, a compris que tôt ou tard les États comme les individus, doivent vivre selon leur moyen. Ayant vécu le douloureux redressement des finances publiques de l’Irlande à la fin des années 80, il comprend que plus l’Irlande retardera à prendre ses responsabilités plus le remède sera amer. En homme d’État digne de ce titre, il a pris les décisions difficiles que commande son rôle.
Au Québec, c’est tout le contraire. Alors que les déficits et la dette enflent à vue d’oeil, le premier ministre engage la province dans une course, aussi insensée qu’inutile, à la réduction des GES. Il espère certainement que cela permettra de détourner l’attention du public des problèmes criants de corruption dans l’industrie de la construction. Pourtant, cette situation navrante explique, au moins en partie, les déficits récurrents et le taux de croissance de la dette.
Évidemment, il est politiquement plus rentable de faire des promesses qu’il n’aura pas à tenir que de s’attaquer aux vrais problèmes.
Source : Richard Dupaul
L’Irlande, un pays de 4,5 millions d’habitants, aura réduit la taille de l’État de 10 milliards $C en moins de deux ans. Au Québec, un effort équivalent équivaudrait à une réduction de la taille de l’État de 17 milliards $C.
Comment?
En 2010, le gouvernement irlandais réduira les salaires des fonctionnaires de 1,5 milliards $C (5 %), les dépenses de fonctionnement de 3 milliards $C et les dépenses sociales de 1,2 milliards $C. Pour boucler le budget, les taxes de vente seront augmentées de 0,5 %.
Brian Cowen, premier ministre de l’Irlande, a compris que tôt ou tard les États comme les individus, doivent vivre selon leur moyen. Ayant vécu le douloureux redressement des finances publiques de l’Irlande à la fin des années 80, il comprend que plus l’Irlande retardera à prendre ses responsabilités plus le remède sera amer. En homme d’État digne de ce titre, il a pris les décisions difficiles que commande son rôle.
Au Québec, c’est tout le contraire. Alors que les déficits et la dette enflent à vue d’oeil, le premier ministre engage la province dans une course, aussi insensée qu’inutile, à la réduction des GES. Il espère certainement que cela permettra de détourner l’attention du public des problèmes criants de corruption dans l’industrie de la construction. Pourtant, cette situation navrante explique, au moins en partie, les déficits récurrents et le taux de croissance de la dette.
Évidemment, il est politiquement plus rentable de faire des promesses qu’il n’aura pas à tenir que de s’attaquer aux vrais problèmes.
Source : Richard Dupaul
19 décembre, 2009
Les projets FIER-Régions sont-ils rentables?
Le Groupe-conseil sur la gouvernance des FIER-Régions présidé par Louis Roquet a accouché d’un volumineux rapport de douze recommandations. (voir ici-bas)
Les douze recommandations parlent de conflits d’intérêts, d’éthique, de charte, de comités d'étude, d’administrateurs indépendants, de plus de subventions, etc. En résumé, le rapport recommande plus de bureaucratie, plus de subventions, mais évite méticuleusement de parler du plus important, c’est-à-dire le rendement des projets financés.
D’ailleurs, IQ FIER Inc. définit son rôle comme suit :
Le capital initial investi dans le fonds s'élève à 408 M$ :
Pourquoi se garder une petite gêne, ce n’est que l’argent des contribuables!
___________
Annexe 1
Les douze recommandations
1. Prévoir des mécanismes de gestion de conflits d'intérêts qui interdiraient à tout administrateur ou actionnaire possédant un intérêt dans un projet d'investissement de participer au processus de décision.
2. Prévoir des mécanismes de gestion de conflits d'intérêts qui assureraient que le projet est étudié et approuvé par au moins trois administrateurs totalement indépendants par rapport à la décision à prendre. Advenant qu'il n'y ait pas trois administrateurs indépendants, la décision d'investissement devrait être approuvée par un comité ad hoc créé par IQ FIER.
3. Exiger que chaque FIER-Région adopte, pour son conseil d'administration, une charte dans laquelle le rôle et les responsabilités de ces derniers sont détaillés.
4. Transformer le poste d'observateur dont dispose actuellement IQ FIER en un ou deux postes d'administrateurs (selon la taille du conseil d'administration) indépendants, crédibles, compétents et qui apporteront une expertise complémentaire. Ces administrateurs devraient toutefois continuer à informer IQ FIER.
5. Maintenir l'exigence de réaliser au moins 50 % des investissements dans le territoire désigné dans la convention de société en commandite. Cette norme du 50 % ne peut pas être évaluée sur une base annuelle. IQ FIER devrait effectuer un suivi rigoureux de la capacité de chaque FIER-Région à la respecter. En cas de non-respect à terme,IQ FIER devrait pouvoir imposer une pénalité comportant un effet dissuasif.
6. Maintenir la pratique de syndication (ou investissement conjoint) en vue de permettre l'accès à de l'expertise et de réduire le risque. IQ FIER devrait fixer un plafond global en dollars par entreprise.
7. Faire en sorte qu'après cinq ans, IQ FIER s'assure que chaque FIER-Région met en place un plan crédible de sortie des investissements réalisés pour éviter de fragiliser les entreprises dans lesquelles il a investi.
8. Proposer aux FIER-Régions existants, sur une base volontaire, une ou des options de remplacement de la renonciation au rendement par le gouvernement.
9. Encadrer les investissements effectués dans les sociétés cotées en bourse.
10. Établir une échelle de sanctions à appliquer en cas de manquement aux règles prévues dans les conventions de société en commandite.
11. Rendre disponibles sur le Web les renseignements relatifs à chaque investissement des FIER-Régions ainsi que les principales règles d'encadrement des FIER-Régions.
12. Verser les 60 millions de dollars annoncés à des FIER-Régions II parallèles. Ces nouveaux fonds, gérés par des équipes actuelles, devraient avoir un mode de gestion et une structure de gouvernance similaires à celles du FIER-Région idéal.
Les douze recommandations parlent de conflits d’intérêts, d’éthique, de charte, de comités d'étude, d’administrateurs indépendants, de plus de subventions, etc. En résumé, le rapport recommande plus de bureaucratie, plus de subventions, mais évite méticuleusement de parler du plus important, c’est-à-dire le rendement des projets financés.
D’ailleurs, IQ FIER Inc. définit son rôle comme suit :
- Accréditer les Fonds-Soutien et les FIER-Régions en priorisant les règles de gestion et de gouvernance ;
- Coordonner le suivi et assurer la reddition de comptes de chacun des fonds ;
- Acheminer les sommes nécessaires vers les volets appropriés ;
Participer à titre de commanditaire à la société en commandite FIER PARTENAIRES.
Le capital initial investi dans le fonds s'élève à 408 M$ :
- 318 M$ du gouvernement du Québec, versés par l'entremise d'une filiale d'Investissement Québec, IQ FIER inc. ;
- 50 M$ du Fonds de solidarité FTQ ;
- 25 M$ du Capital régional et coopératif Desjardins ;
- 15 M$ de Fondaction de la CSN.
Pourquoi se garder une petite gêne, ce n’est que l’argent des contribuables!
___________
Annexe 1
Les douze recommandations
1. Prévoir des mécanismes de gestion de conflits d'intérêts qui interdiraient à tout administrateur ou actionnaire possédant un intérêt dans un projet d'investissement de participer au processus de décision.
2. Prévoir des mécanismes de gestion de conflits d'intérêts qui assureraient que le projet est étudié et approuvé par au moins trois administrateurs totalement indépendants par rapport à la décision à prendre. Advenant qu'il n'y ait pas trois administrateurs indépendants, la décision d'investissement devrait être approuvée par un comité ad hoc créé par IQ FIER.
3. Exiger que chaque FIER-Région adopte, pour son conseil d'administration, une charte dans laquelle le rôle et les responsabilités de ces derniers sont détaillés.
4. Transformer le poste d'observateur dont dispose actuellement IQ FIER en un ou deux postes d'administrateurs (selon la taille du conseil d'administration) indépendants, crédibles, compétents et qui apporteront une expertise complémentaire. Ces administrateurs devraient toutefois continuer à informer IQ FIER.
5. Maintenir l'exigence de réaliser au moins 50 % des investissements dans le territoire désigné dans la convention de société en commandite. Cette norme du 50 % ne peut pas être évaluée sur une base annuelle. IQ FIER devrait effectuer un suivi rigoureux de la capacité de chaque FIER-Région à la respecter. En cas de non-respect à terme,IQ FIER devrait pouvoir imposer une pénalité comportant un effet dissuasif.
6. Maintenir la pratique de syndication (ou investissement conjoint) en vue de permettre l'accès à de l'expertise et de réduire le risque. IQ FIER devrait fixer un plafond global en dollars par entreprise.
7. Faire en sorte qu'après cinq ans, IQ FIER s'assure que chaque FIER-Région met en place un plan crédible de sortie des investissements réalisés pour éviter de fragiliser les entreprises dans lesquelles il a investi.
8. Proposer aux FIER-Régions existants, sur une base volontaire, une ou des options de remplacement de la renonciation au rendement par le gouvernement.
9. Encadrer les investissements effectués dans les sociétés cotées en bourse.
10. Établir une échelle de sanctions à appliquer en cas de manquement aux règles prévues dans les conventions de société en commandite.
11. Rendre disponibles sur le Web les renseignements relatifs à chaque investissement des FIER-Régions ainsi que les principales règles d'encadrement des FIER-Régions.
12. Verser les 60 millions de dollars annoncés à des FIER-Régions II parallèles. Ces nouveaux fonds, gérés par des équipes actuelles, devraient avoir un mode de gestion et une structure de gouvernance similaires à celles du FIER-Région idéal.
Le chiffre du jour : 50,1 %
La grande majorité des politiciens sont des personnes malhonnêtes :
- Vérité : 50,1 %
- Préjugé : 31 %
- Ne sait pas : 18,3 %
(Ces données proviennent d'un sondage réalisé l'an dernier par la Coopérative de travail Interface auprès de 900 élèves de troisième, quatrième et cinquième secondaire. Les répondants devaient décider si les affirmations qu'on leur présentait étaient vraies ou devaient être rangées dans la catégorie des préjugés. La marge d'erreur est de 3,27 points de pourcentage.)
18 décembre, 2009
Revenu Québec : inquisition des temps modernes?
Les abus de Revenu Québec sont légions (ici, ici et ici). Dans le texte ici-bas, Michel Girard dénonce la technique « Indices de richesse » qui consiste à comparer le train de vie d’un contribuable à ses revenus. Si le fonctionnaire de Revenu Québec responsable de votre dossier s'est levé du mauvais côté du lit vous êtes « cuit ».
Pour ajouter l’insulte à l’odieux, le fardeau de la preuve repose sur les épaules du contribuable soupçonné d’évasion fiscale. C’est une porte grande ouverte aux pires abus. Le moindre fonctionnaire en mal de pouvoir peut détruire votre réputation en plus de vous imposer des milliers de dollars en dépenses inutiles.
C’est la version moderne de l’inquisition. Les fonctionnaires de Revenu Québec ont remplacé les Dominicains. Ils peuvent impunément vous torturer pour que vous avouiez votre crime. La saisie injustifiée de votre salaire et de vos comptes de banque est la forme de torture le plus souvent infligée. Si vous résistez, alors vous devrez embaucher à vos frais comptables, fiscalistes et avocats pour vous défendre.
Autant le gouvernement est inepte à nous donner des services de qualité, autant il est prompt à utiliser la force pour nous dévaliser.
Dire qu’il y a encore des gens qui croient que le rôle du gouvernement consiste à protéger les citoyens des abus!
__________
Un délateur du fisc près de chez vous?Michel Girard, cyberpresse, 16 décembre 2009
(Montréal) Le temps des Fêtes est arrivé. Un conseil fiscal: restez discret sur votre train de vie. Ce n'est pas le temps de vanter votre «richesse» et, surtout, n'allez jamais vous vanter de ne pas payer beaucoup d'impôts! Dans les familles et les cercles d'amis, il se cache immanquablement un délateur qui se fera un malin plaisir d'alerter le fisc sur votre situation financière et d'éveiller en lui un soupçon de fraude sur votre cas.
Si vous roulez en gros carrosse de l'année, du genre Mercedes, BMW, Lexus et que vous déclarez un revenu de 30 000$, tout en possédant une maison cossue à la ville et un sacré beau chalet au bord d'un lac, je vous le dis tout de suite: vous êtes le candidat «parfait» du fameux projet «Indices de richesse» de Revenu Québec.
Vu les biens anormalement élevés par rapport aux revenus déclarés, il va sans dire que Revenu Québec vous soupçonnera de cacher des revenus imposables. Et il vous cotisera sur de présumés revenus cachés, à moins que vous lui prouviez que votre richesse provient de la loterie, d'un héritage ou autre cadeau du ciel.
Par l'entremise de son projet «Indices de richesse», Revenu Québec veut s'assurer que chaque contribuable paie sa juste part du financement des services publics.
Personne n'est contre cette vertu fiscale.
Le problème? Revenu Québec ne cible pas nécessairement les «riches» à faible revenu dans le cadre de son projet «Indices de richesse».
À preuve cette travailleuse autonome qui est propriétaire d'un modeste condo, et qui roule en vieille Beetle. Revenu Québec l'a ciblée sous prétexte qu'elle avait déclaré un faible revenu et qu'en conséquence, elle ne pouvait pas se permettre une telle «richesse». Elle a eu beau expliquer qu'elle était en congé de maladie et qu'elle tirait un revenu non imposable de la part de l'assurance, Revenu Québec n'a rien voulu savoir. Elle s'en est finalement tirée avec les honneurs de la guerre, après avoir vécu l'enfer et dépensé des milliers de dollars de frais de tout acabit pour se défendre. C'est pénible et onéreux pour une cotisation qui n'avait pas sa raison d'être.
J'avais récemment rapporté le cas de Monsieur P., jeune trentaine, agent immobilier pour une grande firme de courtage, qui a décidé, lui, de déclarer faillite, après avoir dépensé plus de 25 000$ en honoraires professionnels: comptable, fiscaliste et avocats.
Comme les procédures traînaient en longueur et que Revenu Québec le saignait de tout bord et tout côté (gel et saisie de compte bancaire, saisie de salaire, etc.), il s'est découragé et a décidé de faire faillite. Pour avoir la paix.
Cet article sur la faillite de Monsieur P. a interpellé l'avocat fiscaliste Édouard Robert. «Se faire prendre par une méthode de vérification indirecte, tel l'indice de richesse, est problématique, mais contrairement au message de votre article, il y a plusieurs solutions.»
Me Robert connaît bien la problématique des cotisations émises par Revenu Québec à la suite des vérifications d'indices de richesse. Il a traité plus de 100 litiges fiscaux de cette nature jusqu'à présent.
«Dans presque la totalité des cas, nous avons obtenu gain de cause ou avons atteint des objectifs qui, dans le pire des cas, se sont terminés par règlement aux alentours de 35 cents dans le dollar réclamé», affirme-t-il.
«Le ministère du Revenu du Québec a, grâce à certains ajouts dans la Loi sur le ministère du Revenu, un pouvoir vaste et étendu, ajoute Me Robert. Comme vous le précisez, ceux-ci peuvent arbitrairement émettre un avis de cotisation et, par la loi, cet avis comporte une présomption de validité. De plus, en matière de taxe à la consommation ou déduction à la source, ceux-ci ont un pouvoir d'obtenir des jugements de saisies «ex parte». Ils ont même ajouté un article à la loi faisant en sorte que les actions de leur fonctionnaire ne peuvent justifier l'annulation d'une cotisation. L'ensemble des méthodes utilisé par Revenu Québec a passé le test de la cour, donc une abondante jurisprudence est disponible.»
Selon Me Édouard Robert, il y a un grand problème au Québec en matière de litige fiscal. La grande majorité des contribuables ont tendance à ne faire confiance qu'aux comptables pour se défendre contre le fisc. À ses yeux, dans le cas d'un litige fiscal, un avocat fiscaliste est nettement plus qualifié puisqu'il combine une formation comptable à une autre en droit fiscal.
Cela dit, Me Robert m'a convaincu d'une chose. Si un jour vous êtes victime d'une vérification d'«Indices de richesse», je vous conseille dès le départ de vous payer une heure de consultation auprès d'un avocat fiscaliste.
Pour la «modique» somme de 150$, vous devriez être en mesure d'évaluer vos chances de succès contre Revenu Québec. Et c'est déductible!
Pour ajouter l’insulte à l’odieux, le fardeau de la preuve repose sur les épaules du contribuable soupçonné d’évasion fiscale. C’est une porte grande ouverte aux pires abus. Le moindre fonctionnaire en mal de pouvoir peut détruire votre réputation en plus de vous imposer des milliers de dollars en dépenses inutiles.
C’est la version moderne de l’inquisition. Les fonctionnaires de Revenu Québec ont remplacé les Dominicains. Ils peuvent impunément vous torturer pour que vous avouiez votre crime. La saisie injustifiée de votre salaire et de vos comptes de banque est la forme de torture le plus souvent infligée. Si vous résistez, alors vous devrez embaucher à vos frais comptables, fiscalistes et avocats pour vous défendre.
Autant le gouvernement est inepte à nous donner des services de qualité, autant il est prompt à utiliser la force pour nous dévaliser.
Dire qu’il y a encore des gens qui croient que le rôle du gouvernement consiste à protéger les citoyens des abus!
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Un délateur du fisc près de chez vous?Michel Girard, cyberpresse, 16 décembre 2009
(Montréal) Le temps des Fêtes est arrivé. Un conseil fiscal: restez discret sur votre train de vie. Ce n'est pas le temps de vanter votre «richesse» et, surtout, n'allez jamais vous vanter de ne pas payer beaucoup d'impôts! Dans les familles et les cercles d'amis, il se cache immanquablement un délateur qui se fera un malin plaisir d'alerter le fisc sur votre situation financière et d'éveiller en lui un soupçon de fraude sur votre cas.
Si vous roulez en gros carrosse de l'année, du genre Mercedes, BMW, Lexus et que vous déclarez un revenu de 30 000$, tout en possédant une maison cossue à la ville et un sacré beau chalet au bord d'un lac, je vous le dis tout de suite: vous êtes le candidat «parfait» du fameux projet «Indices de richesse» de Revenu Québec.
Vu les biens anormalement élevés par rapport aux revenus déclarés, il va sans dire que Revenu Québec vous soupçonnera de cacher des revenus imposables. Et il vous cotisera sur de présumés revenus cachés, à moins que vous lui prouviez que votre richesse provient de la loterie, d'un héritage ou autre cadeau du ciel.
Par l'entremise de son projet «Indices de richesse», Revenu Québec veut s'assurer que chaque contribuable paie sa juste part du financement des services publics.
Personne n'est contre cette vertu fiscale.
Le problème? Revenu Québec ne cible pas nécessairement les «riches» à faible revenu dans le cadre de son projet «Indices de richesse».
À preuve cette travailleuse autonome qui est propriétaire d'un modeste condo, et qui roule en vieille Beetle. Revenu Québec l'a ciblée sous prétexte qu'elle avait déclaré un faible revenu et qu'en conséquence, elle ne pouvait pas se permettre une telle «richesse». Elle a eu beau expliquer qu'elle était en congé de maladie et qu'elle tirait un revenu non imposable de la part de l'assurance, Revenu Québec n'a rien voulu savoir. Elle s'en est finalement tirée avec les honneurs de la guerre, après avoir vécu l'enfer et dépensé des milliers de dollars de frais de tout acabit pour se défendre. C'est pénible et onéreux pour une cotisation qui n'avait pas sa raison d'être.
J'avais récemment rapporté le cas de Monsieur P., jeune trentaine, agent immobilier pour une grande firme de courtage, qui a décidé, lui, de déclarer faillite, après avoir dépensé plus de 25 000$ en honoraires professionnels: comptable, fiscaliste et avocats.
Comme les procédures traînaient en longueur et que Revenu Québec le saignait de tout bord et tout côté (gel et saisie de compte bancaire, saisie de salaire, etc.), il s'est découragé et a décidé de faire faillite. Pour avoir la paix.
Cet article sur la faillite de Monsieur P. a interpellé l'avocat fiscaliste Édouard Robert. «Se faire prendre par une méthode de vérification indirecte, tel l'indice de richesse, est problématique, mais contrairement au message de votre article, il y a plusieurs solutions.»
Me Robert connaît bien la problématique des cotisations émises par Revenu Québec à la suite des vérifications d'indices de richesse. Il a traité plus de 100 litiges fiscaux de cette nature jusqu'à présent.
«Dans presque la totalité des cas, nous avons obtenu gain de cause ou avons atteint des objectifs qui, dans le pire des cas, se sont terminés par règlement aux alentours de 35 cents dans le dollar réclamé», affirme-t-il.
«Le ministère du Revenu du Québec a, grâce à certains ajouts dans la Loi sur le ministère du Revenu, un pouvoir vaste et étendu, ajoute Me Robert. Comme vous le précisez, ceux-ci peuvent arbitrairement émettre un avis de cotisation et, par la loi, cet avis comporte une présomption de validité. De plus, en matière de taxe à la consommation ou déduction à la source, ceux-ci ont un pouvoir d'obtenir des jugements de saisies «ex parte». Ils ont même ajouté un article à la loi faisant en sorte que les actions de leur fonctionnaire ne peuvent justifier l'annulation d'une cotisation. L'ensemble des méthodes utilisé par Revenu Québec a passé le test de la cour, donc une abondante jurisprudence est disponible.»
Selon Me Édouard Robert, il y a un grand problème au Québec en matière de litige fiscal. La grande majorité des contribuables ont tendance à ne faire confiance qu'aux comptables pour se défendre contre le fisc. À ses yeux, dans le cas d'un litige fiscal, un avocat fiscaliste est nettement plus qualifié puisqu'il combine une formation comptable à une autre en droit fiscal.
Cela dit, Me Robert m'a convaincu d'une chose. Si un jour vous êtes victime d'une vérification d'«Indices de richesse», je vous conseille dès le départ de vous payer une heure de consultation auprès d'un avocat fiscaliste.
Pour la «modique» somme de 150$, vous devriez être en mesure d'évaluer vos chances de succès contre Revenu Québec. Et c'est déductible!
17 décembre, 2009
Le chiffre du jour (2) : 11 %
Les Canadiens éprouveront sans doute des difficultés à terminer leurs emplettes des Fêtes cette année, mais bon nombre admettent qu'il s'agit de la norme, parce qu'ils repoussent souvent leur magasinage de fin d'année. Selon le sondage sur le magasinage des Fêtes de la carte Visa Infinite TD Classe ultime Voyages, il existe de nombreuses raisons (certaines plus étonnantes que d'autres) pour lesquelles les Canadiens retardent leurs dépenses des Fêtes. Par exemple, 38 % indiquent qu'ils retardent leurs achats parce qu'ils sont trop occupés, et 11 % qu'ils les retardent parce qu'ils sont paresseux. Curieusement, certains Canadiens (6 %) se disent "grincheux" invétérés, et ils préfèrent éviter complètement le magasinage du temps des Fêtes.
Le chiffre du jour : 59 %
Même si on oublie les résolutions, le sondage révèle que le peuple canadien a une forte tendance au régime; près de sept femmes de 25 à 49 ans sur dix (69 %) admettent avoir suivi un régime à un certain moment de leur vie. La plupart des femmes expriment le désir de maigrir au début de la semaine; une proportion impressionnante de 84 % d'entre elles se mettent au régime le lundi, et la majorité (59 %) ont abandonné une fois rendues au samedi.
16 décembre, 2009
GES : cent bonnes raisons de douter
Le Daily Express a publié les 100 raisons qui soulèvent de sérieux doutes quant aux causes et conséquences du réchauffement climatique. Cette liste a été compilée par « European Foundation », un organisme britannique dont la mission est de dénoncer l’interventionnisme extrême du gouvernement européen.
Comme l’a si bien dit Voltaire :
Les dix premières entrées de la liste suffisent amplement à me convaincre que le réchauffement climatique est une immense arnaque :
1) There is "no real scientific proof" that the current warming is caused by the rise of greenhouse gases from man's activity.
2) Man-made carbon dioxide emissions throughout human history constitute less than 0.00022 percent of the total naturally emitted from the mantle of the earth during geological history.
3) Warmer periods of the Earth's history came around 800 years before rises in CO2 levels.
4) After World War II, there was a huge surge in recorded CO2 emissions but global temperatures fell for four decades after 1940.
5) Throughout the Earth's history, temperatures have often been warmer than now and CO2 levels have often been higher - more than ten times as high.
6) Significant changes in climate have continually occurred throughout geologic time.
7) The 0.7C increase in the average global temperature over the last hundred years is entirely consistent with well-established, long-term, natural climate trends.
8) The IPCC theory is driven by just 60 scientists and favourable reviewers not the 4,000 usually cited.
9) Leaked e-mails from British climate scientists - in a scandal known as "Climate-gate" - suggest that that has been manipulated to exaggerate global warming
10) A large body of scientific research suggests that the sun is responsible for the greater share of climate change during the past hundred years.
Comme l’a si bien dit Voltaire :
Je pense avec vous que le fanatisme (écologique dans le cas des GES) est un
monstre mille fois plus dangereux que l'athéisme philosophique (que le
scepticisme raisonnable). Spinoza n'a pas commis une seule mauvaise action :
Chastel et Ravaillac, tous deux dévots, assassinèrent Henri IV."(Voltaire /
1694-1778 / Dictionnaire philosophique)
Les dix premières entrées de la liste suffisent amplement à me convaincre que le réchauffement climatique est une immense arnaque :
1) There is "no real scientific proof" that the current warming is caused by the rise of greenhouse gases from man's activity.
2) Man-made carbon dioxide emissions throughout human history constitute less than 0.00022 percent of the total naturally emitted from the mantle of the earth during geological history.
3) Warmer periods of the Earth's history came around 800 years before rises in CO2 levels.
4) After World War II, there was a huge surge in recorded CO2 emissions but global temperatures fell for four decades after 1940.
5) Throughout the Earth's history, temperatures have often been warmer than now and CO2 levels have often been higher - more than ten times as high.
6) Significant changes in climate have continually occurred throughout geologic time.
7) The 0.7C increase in the average global temperature over the last hundred years is entirely consistent with well-established, long-term, natural climate trends.
8) The IPCC theory is driven by just 60 scientists and favourable reviewers not the 4,000 usually cited.
9) Leaked e-mails from British climate scientists - in a scandal known as "Climate-gate" - suggest that that has been manipulated to exaggerate global warming
10) A large body of scientific research suggests that the sun is responsible for the greater share of climate change during the past hundred years.
Le chiffre du jour : 1,7 %
Les grands logements sont également plus rares que les autres dans des régions métropolitaines comme Gatineau où le taux d'inoccupation des logements de trois chambres à coucher et plus est de 1,6 %, de même qu'à Saguenay où il a chuté de 2,6 % en 2008 à 1,7 % en 2009. Dans la région métropolitaine de Montréal, le taux d'inoccupation de ces grands logements se situe maintenant à 1,7 %. La situation est toutefois beaucoup plus tendue à Laval (0,7 %), Terrebonne et Mascouche (0,2 %) ainsi que dans plusieurs quartiers de Montréal comme le Plateau Mont-Royal (0,2 %), Côte-des-Neiges, Villeray-Saint-Michel, Parc Extension et Ahuntsic-Cartierville (0,3 %).
François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, estime que "le marché privé de l'habitation s'est totalement désintéressé de la construction de logements locatifs pour familles, préférant se tourner vers la construction de condominiums et celle de résidences pour personnes âgées de classe moyenne".
(NDLR : À force d'écoeurer les propriétaires de logement, ceux-ci investissent ailleurs. Le pire est à venir!)
François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, estime que "le marché privé de l'habitation s'est totalement désintéressé de la construction de logements locatifs pour familles, préférant se tourner vers la construction de condominiums et celle de résidences pour personnes âgées de classe moyenne".
(NDLR : À force d'écoeurer les propriétaires de logement, ceux-ci investissent ailleurs. Le pire est à venir!)
Le chiffre du jour : 65 %
Pour la troisième année consécutive, Walmart Canada a été nommée la meilleure destination pour le magasinage de Noël avec 65 pour cent des répondants qui planifient aller magasiner chez Walmart. Cette étude a été préparée par le groupe Maritz Research Canada dans le cadre d'un sondage sur le magasinage des Fêtes 2009.
15 décembre, 2009
Le chiffre du jour : 38 %
Lorsqu'on a demandé aux agents immobiliers et aux courtiers de Royal LePage d'expliquer les inquiétudes les plus courantes des acheteurs de maison au cours des trois derniers mois, 38 pour cent d'entre eux ont évoqué la stabilité économique et d'autres facteurs connexes, comme la sécurité d'emploi. Parmi ceux-ci, 23 pour cent ont affirmé que les acheteurs craignaient de ne pas pouvoir vendre leur maison actuelle au prix souhaité, alors que 12 pour cent mentionnaient l'hésitation des acheteurs qui croient que les prix n'ont pas encore atteint leur plus bas niveau. Vingt pour cent des agents et courtiers ont déclaré que certains acheteurs ne manifestaient aucune inquiétude.
14 décembre, 2009
Le chiffre du jour (2) : 27 %
Même si 21 % des travailleurs et des retraités canadiens disent avoir amélioré leur situation financière au cours de la dernière année, notamment en remboursant leurs dettes (18 %), de nombreux Canadiens doivent relever un nouveau défi. En effet, plus d'un répondant sur quatre (27 %) au huitième sondage Repenser la retraite(MC) de Desjardins Sécurité financière a vu ses dettes augmenter pendant cette même période.
M. Charest s’érige un monument sur le dos des contribuables
Il semble que M. Charest n’a pas entendu parler du « Climategate »!!! Il engage les Québécois à réduire les GES de 20 % par rapport à 1990. C’est une aventure qui grèvera l’économie québécoise pendant plusieurs générations. (Voir le texte de Michel Hébert.)
C’est toujours la même chose. Lors d’un troisième mandat, tous les politiciens se paient un monument pour passer à l’histoire. Malheureusement, ce sont les contribuables qui paient les factures pendant des décennies.
____________
..........
Arrivé dans la capitale danoise hier, le premier ministre Jean Charest fera connaître la cible du Québec dans les cercles d’influence. Il multipliera les interventions pour que le gouvernement fédéral vise plus qu’une réduction des GES de 3 % par rapport à 1990. « On peut faire mieux », dit-il.
Pour forcer la main de Stephen Harper, M. Charest fera savoir à l’auditoire le plus large possible qu’il vise une réduction des GES de 20 % par rapport à 1990, alors qu’Ottawa appuie son objectif de -20 % sur l’année 2006.
« On va donner l’exemple en choisissant nous-mêmes une cible très contraignante, ambitieuse. Et nous allons travailler avec d’autres gouvernements pour s’engager dans des systèmes de réduction des GES, incluant une bourse du carbones», a expliqué M. Charest.
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Michel Hébert
C’est toujours la même chose. Lors d’un troisième mandat, tous les politiciens se paient un monument pour passer à l’histoire. Malheureusement, ce sont les contribuables qui paient les factures pendant des décennies.
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Arrivé dans la capitale danoise hier, le premier ministre Jean Charest fera connaître la cible du Québec dans les cercles d’influence. Il multipliera les interventions pour que le gouvernement fédéral vise plus qu’une réduction des GES de 3 % par rapport à 1990. « On peut faire mieux », dit-il.
Pour forcer la main de Stephen Harper, M. Charest fera savoir à l’auditoire le plus large possible qu’il vise une réduction des GES de 20 % par rapport à 1990, alors qu’Ottawa appuie son objectif de -20 % sur l’année 2006.
« On va donner l’exemple en choisissant nous-mêmes une cible très contraignante, ambitieuse. Et nous allons travailler avec d’autres gouvernements pour s’engager dans des systèmes de réduction des GES, incluant une bourse du carbones», a expliqué M. Charest.
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Michel Hébert
Le chiffre du jour : 17 %
La publication en novembre de Bilan-Faim, le rapport 2009 de Banques alimentaires Canada, le seul sondage national sur les programmes alimentaires d'urgence au Canada rapportait qu'en mars dernier on a vu une augmentation de 17 % dans l'utilisation des banques alimentaires comparée à celle de 2008, l'accroissement le plus important sur douze mois depuis 1997. Étant donné l'augmentation des besoins, Banques alimentaires Canada appelle les Canadiens à appuyer leurs banques alimentaires locales durant le temps des fêtes.
(NDLR : Tout ce que le gouvernement du Québec a été capable de faire pour aider les plus pauvres à manger c'est 250 000 $. Pas 25 000 000 $, pas 2 500 000 $, 250 000 $ bordel! C'est révoltant!)
(NDLR : Tout ce que le gouvernement du Québec a été capable de faire pour aider les plus pauvres à manger c'est 250 000 $. Pas 25 000 000 $, pas 2 500 000 $, 250 000 $ bordel! C'est révoltant!)
13 décembre, 2009
Le surendettement des consommateurs et du gouvernement
Stéphanie Grammond dans un texte publié dans La Presse du 12 décembre 2009, rapporte que la ministre de la Justice, Kathleen Veil, a déclaré : « Je suis alertée, a-t-elle dit. Il y a un problème de surendettement. Comment fait-on pour avoir des consommateurs qui sont mieux avisés et qui se protègent mieux contre ceux qui mettent de la pression pour qu'ils s'endettent? »
C’est avec plaisir que je réponds à l’interrogation de la ministre.
Premièrement, il faut éduquer les futurs consommateurs dès le primaire. J’avoue bien humblement que l’idée n’est pas de moi. Cela est déjà une pratique courante dans la plupart des pays anglo-saxons et asiatiques.
Même si cela va de soi pour la plupart des gens sensés, ce sera un énorme défi au Québec. Vous devrez combattre les gourous du ministère de l’Éducation. Tous les politiciens qui s’y sont attaqués depuis la Révolution tranquille se sont brisé les dents.
Deuxièmement, il faut que les conditions d’endettement soient clairement connues et compréhensibles pour tous. Il suffit d’exiger qu’elles soient écrites en gros caractères et dans un langage familier.
Cette mesure semble aller de soi. Toutefois, vous devrez affronter tous les groupes d’intérêt qui prétendent défendre les consommateurs. Si les conditions d’endettement sont transparentes, cela menacera leur survie en les rendant plus ou moins utiles. Ils clameront tous qu’ils soutiennent votre projet, mais ce sera à condition que la loi les favorise. C’est tout juste s’ils ne pousseront pas l’audace jusqu’à vous demander d’inclure dans la loi les subventions auxquelles ils prétendent avoir droit.
Troisièmement, la loi devra favoriser la responsabilisation des consommateurs. Le fait d’assumer les conséquences de ses actes demeure le meilleur outil d’éducation.
Je vous préviens toutefois, l’ensemble des intellectuels et bien-pensants du Québec s’élèveront d’une seule voix pour dénoncer votre insensibilité aux problèmes des plus démunis. Les journalistes des grands médias, dont la plupart penchent invariablement à gauche, se feront un plaisir de rapporter la nouvelle et d’en ajouter pour mieux vous démoniser.
Finalement, vous devrez dénoncer le surendettement du gouvernement. En effet, il ne serait pas crédible que le gouvernement propose une loi qui préconise la responsabilisation des individus en matière d’endettement, alors que ce même gouvernement emprunte pour payer l’épicerie. Il est essentiel que le gouvernement prêche par l’exemple.
Comme vous pouvez le constater, le défi est de taille. Malheureusement, vous ne pouvez pas compter sur le soutien du premier ministre. Ce n’est pas dans ses habitudes de défendre ses ministres à moins que ce soit une question de corruption.
Bonne chance!
C’est avec plaisir que je réponds à l’interrogation de la ministre.
Premièrement, il faut éduquer les futurs consommateurs dès le primaire. J’avoue bien humblement que l’idée n’est pas de moi. Cela est déjà une pratique courante dans la plupart des pays anglo-saxons et asiatiques.
Même si cela va de soi pour la plupart des gens sensés, ce sera un énorme défi au Québec. Vous devrez combattre les gourous du ministère de l’Éducation. Tous les politiciens qui s’y sont attaqués depuis la Révolution tranquille se sont brisé les dents.
Deuxièmement, il faut que les conditions d’endettement soient clairement connues et compréhensibles pour tous. Il suffit d’exiger qu’elles soient écrites en gros caractères et dans un langage familier.
Cette mesure semble aller de soi. Toutefois, vous devrez affronter tous les groupes d’intérêt qui prétendent défendre les consommateurs. Si les conditions d’endettement sont transparentes, cela menacera leur survie en les rendant plus ou moins utiles. Ils clameront tous qu’ils soutiennent votre projet, mais ce sera à condition que la loi les favorise. C’est tout juste s’ils ne pousseront pas l’audace jusqu’à vous demander d’inclure dans la loi les subventions auxquelles ils prétendent avoir droit.
Troisièmement, la loi devra favoriser la responsabilisation des consommateurs. Le fait d’assumer les conséquences de ses actes demeure le meilleur outil d’éducation.
Je vous préviens toutefois, l’ensemble des intellectuels et bien-pensants du Québec s’élèveront d’une seule voix pour dénoncer votre insensibilité aux problèmes des plus démunis. Les journalistes des grands médias, dont la plupart penchent invariablement à gauche, se feront un plaisir de rapporter la nouvelle et d’en ajouter pour mieux vous démoniser.
Finalement, vous devrez dénoncer le surendettement du gouvernement. En effet, il ne serait pas crédible que le gouvernement propose une loi qui préconise la responsabilisation des individus en matière d’endettement, alors que ce même gouvernement emprunte pour payer l’épicerie. Il est essentiel que le gouvernement prêche par l’exemple.
Comme vous pouvez le constater, le défi est de taille. Malheureusement, vous ne pouvez pas compter sur le soutien du premier ministre. Ce n’est pas dans ses habitudes de défendre ses ministres à moins que ce soit une question de corruption.
Bonne chance!
12 décembre, 2009
Les politiciens n’ont plus d’excuses
Un sondage Léger Marketing indique clairement quelles sont les priorités des Québécois. Alors, il est temps de mettre fin aux comités bien-pensants, aux consultations bidon, aux études partisanes, aux tergiversations psychotiques et de passer en mode actions. (Voir le texte de Jean-Marc Léger ici-bas.)
Au pire, cela permettra de réduire le gaspillage et au mieux le Québec sortira de son immobilisme.
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Changeons d'avenir
Jean-Marc Léger, canoë, 09/12/2009
Il existe un bruit de fond de plus en plus important contre ceux qui nous gouvernent. La cote de crédibilité des politiciens frôle le zéro tandis que la satisfaction à l'égard des gouvernements est à son plus faible niveau depuis longtemps.
Au pire, cela permettra de réduire le gaspillage et au mieux le Québec sortira de son immobilisme.
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Changeons d'avenir
Jean-Marc Léger, canoë, 09/12/2009
Il existe un bruit de fond de plus en plus important contre ceux qui nous gouvernent. La cote de crédibilité des politiciens frôle le zéro tandis que la satisfaction à l'égard des gouvernements est à son plus faible niveau depuis longtemps.
Et ce n'est pas une question de partisanerie ou d'option politiques. C'est beaucoup plus fondamental que cela. Les politiciens discutent, créent des comités et tergiversent alors que le peuple attend des solutions concrètes. Les politiciens sont de plus en plus ennuyants et déconnectés de la réalité des gens.
Dans la plupart des sondages réalisés au cours de l'année, nous retrouvons un consensus populaire clair et très majoritaire sur toutes les grandes questions de l'heure.
Les Québécois veulent que l'on soit plus sévère à l'égard des criminels, diminuer les gaz à effet de serre, légaliser l'euthanasie, ne plus envoyer de soldats en Afghanistan, récupérer plus de pouvoirs pour le Québec, favoriser le développement hydroélectrique, tenir une commission d'enquête sur les allégations de corruption, protéger la langue française, ne plus attendre à l'urgence, améliorer l'état des routes et la circulation automobile, ne pas augmenter les tarifs et services gouvernementaux, imposer la culture française aux immigrants, réduire la fonction publique, proposer de grands projets économiques, etc.
Je ne crois pas qu'il ait existé d'aussi grands consensus dans la société québécoise depuis les années 1960 sur tous les enjeux majeurs en culture, en santé, en éducation, en environnement, en développement énergique, en économie, en relations envers les groupes ethniques, en éthique et en gestion des finances publiques.
ROUTINE POLITIQUE
Malgré tout, nos politiciens font la sourde oreille et gèrent à la petite semaine. Aucun projet d'envergure, peu de réalisations, aucune vision ni projet de société.
Le peuple sait où il s'en va, contrairement aux politiciens. Il y a un vieux dicton qui dit que si vous ne savez où vous allez, vous vous retrouverez ailleurs. Les politiciens vivent dans un autre monde. Le peuple attend de ses élus des solutions concrètes pour un avenir meilleur.
Les politiciens qui ont de l'avenir sont ceux qui vont s'occuper de notre avenir, car c'est là que nous allons passer le reste de notre vie.
11 décembre, 2009
La Caisse à l’heure de la concurrence
Dans le texte qui suit, Marcel Boyer, économiste en chef à l’IÉDM, explique pourquoi la concurrence est en pratique le meilleur moyen, sinon le seul, d’améliorer l’efficacité à la ville de Montréal.
Ce qui est vrai pour la ville de Montréal l’est tout autant pour n’importe quels organismes ou entreprises.
Hélène Baril de la Presse nous informe que la Caisse permettra dorénavant à ses déposants de partager leur portefeuille entre la caisse et des fonds négociés en bourse (FNB).
Je ne peux qu’applaudir ce tournant majeur de la part de la Caisse et espérer que les politiciens d’aujourd’hui et de demain ne viendront pas brouiller les cartes.
Il sera donc possible de comparer les performances de la caisse à des placements passifs (FNB) dont les coûts de gestion sont considérablement moindres.
La concurrence offre plusieurs avantages :
Il faut espérer que ce ne soit qu’un début et qu’éventuellement les déposants puissent aussi choisir des gestionnaires à l’extérieur de la Caisse.
Espérons que d’autres monopoles étatiques suivront l’exemple de la Caisse. C’est le seul moyen d’imposer une limite à l’appétit insatiable des monopoles d’État.
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Place à la concurrenceMarcel Boyer, Cyberpresse, 20 octobre 2009
L'auteur est économiste principal à l'Institut économique de Montréal et professeur émérite de sciences économiques à l'Université de Montréal.
À l'approche des élections municipales montréalaises, les cols bleus manifestent devant l'hôtel de Ville pour réclamer des augmentations de salaire et une limitation du recours à la sous-traitance. Pendant ce temps, on entend beaucoup de promesses creuses de tous les partis en ce qui a trait aux finances publiques et à la fiscalité. Facile de suggérer une amélioration de l'efficacité de la bureaucratie ou une réduction du gaspillage.
La situation relative de la Ville de Montréal n'est pas très reluisante: dans le classement du magazine Maclean's, qui a évalué la gestion de 29 villes canadiennes, elle obtient le 28e rang dans la catégorie fiscalité et le 27e dans la catégorie gouvernance et finances publiques! J'invite les candidats à se positionner clairement quant à ces questions et à proposer des solutions concrètes pour renverser la vapeur.
Il n'existe pas des dizaines de façons de réduire le fardeau fiscal d'une ville sans couper dans les services. Malheureusement, changer le conducteur du train, si celui-ci garde la même locomotive et avance sur la même voie ferrée, ne changera pas grand-chose à la destination. Pour s'attaquer à la situation des finances publiques et alléger le fardeau fiscal, une véritable révolution est nécessaire. Cette révolution porte un nom: la concurrence.
Comme je l'explique dans mon Manifeste pour une social-démocratie concurrentielle et comme l'ont relevé d'autres commentateurs, le dilemme n'est pas entre secteur public et secteur privé. Une entreprise privée en particulier n'est pas forcément plus efficace ou moins corrompue que le secteur public. Autrement, il n'y aurait jamais de faillites et de fraude. La concurrence est le facteur qui explique pourquoi un secteur est plus efficace. Le monopole, dans les services publics comme ailleurs, mène systématiquement au gaspillage et à la stagnation. Le rapport du vérificateur général de la Ville de Montréal, Jacques Bergeron, le confirme une fois de plus.
Le modèle de la concurrence devrait être le mode de gouvernance privilégié pour le développement et le maintien de toutes les infrastructures municipales: routes, transports en commun, distribution et traitement de l'eau, parcs et jardins publics, équipements de loisirs, services de police et d'incendie, etc. Tous les services municipaux devraient être évalués à intervalles réguliers (que ce soit trois, quatre ou cinq ans) pour vérifier si les services sont compétitifs et comparables en qualité aux meilleurs dans des villes comparables, pour revoir et contester les méthodes actuelles de fourniture et pour consulter tant la population que des spécialistes sur la façon d'améliorer le système.
Les employés municipaux, syndiqués ou non, doivent être soumis à ce régime. Il est fort possible qu'ils soient les plus efficaces dans leur domaine et remportent les contrats offerts. On doit simplement leur donner une occasion de le prouver en bousculant un peu le confort de leurs privilèges. Ils perdraient peut-être une partie de leurs avantages, mais gagneraient le respect de leurs concitoyens en démontrant la valeur de leur travail.
En somme, l'obligation de rendre compte qui incombe aux élus montréalais doit s'incarner concrètement dans la mise en place d'un processus rigoureux, indépendant et transparent d'étalonnage et de mise en concurrence des services. Je le répète, l'objectif n'est pas la privatisation des services municipaux. Il s'agit simplement de les rendre concurrentiels. Le recours systématique aux mécanismes de marché permettrait d'obtenir des services de meilleure qualité et à meilleur coût.
Ce qui est vrai pour la ville de Montréal l’est tout autant pour n’importe quels organismes ou entreprises.
Hélène Baril de la Presse nous informe que la Caisse permettra dorénavant à ses déposants de partager leur portefeuille entre la caisse et des fonds négociés en bourse (FNB).
Je ne peux qu’applaudir ce tournant majeur de la part de la Caisse et espérer que les politiciens d’aujourd’hui et de demain ne viendront pas brouiller les cartes.
Il sera donc possible de comparer les performances de la caisse à des placements passifs (FNB) dont les coûts de gestion sont considérablement moindres.
La concurrence offre plusieurs avantages :
- la Caisse devra réduire ou justifier ses frais de gestion par un rendement supérieur, sinon ses actifs sous gestion pourraient diminuer considérablement;
- les déposants ne seront plus entièrement captifs des gestionnaires de la Caisse. Cela favorisera une vraie relation fournisseur-client;
- les pressions politiques seront plus faciles à gérer puisqu’un investissement mal avisé risquerait de désavantager la performance de la Caisse par rapport aux FNB.
Il faut espérer que ce ne soit qu’un début et qu’éventuellement les déposants puissent aussi choisir des gestionnaires à l’extérieur de la Caisse.
Espérons que d’autres monopoles étatiques suivront l’exemple de la Caisse. C’est le seul moyen d’imposer une limite à l’appétit insatiable des monopoles d’État.
__________
Place à la concurrenceMarcel Boyer, Cyberpresse, 20 octobre 2009
L'auteur est économiste principal à l'Institut économique de Montréal et professeur émérite de sciences économiques à l'Université de Montréal.
À l'approche des élections municipales montréalaises, les cols bleus manifestent devant l'hôtel de Ville pour réclamer des augmentations de salaire et une limitation du recours à la sous-traitance. Pendant ce temps, on entend beaucoup de promesses creuses de tous les partis en ce qui a trait aux finances publiques et à la fiscalité. Facile de suggérer une amélioration de l'efficacité de la bureaucratie ou une réduction du gaspillage.
La situation relative de la Ville de Montréal n'est pas très reluisante: dans le classement du magazine Maclean's, qui a évalué la gestion de 29 villes canadiennes, elle obtient le 28e rang dans la catégorie fiscalité et le 27e dans la catégorie gouvernance et finances publiques! J'invite les candidats à se positionner clairement quant à ces questions et à proposer des solutions concrètes pour renverser la vapeur.
Il n'existe pas des dizaines de façons de réduire le fardeau fiscal d'une ville sans couper dans les services. Malheureusement, changer le conducteur du train, si celui-ci garde la même locomotive et avance sur la même voie ferrée, ne changera pas grand-chose à la destination. Pour s'attaquer à la situation des finances publiques et alléger le fardeau fiscal, une véritable révolution est nécessaire. Cette révolution porte un nom: la concurrence.
Comme je l'explique dans mon Manifeste pour une social-démocratie concurrentielle et comme l'ont relevé d'autres commentateurs, le dilemme n'est pas entre secteur public et secteur privé. Une entreprise privée en particulier n'est pas forcément plus efficace ou moins corrompue que le secteur public. Autrement, il n'y aurait jamais de faillites et de fraude. La concurrence est le facteur qui explique pourquoi un secteur est plus efficace. Le monopole, dans les services publics comme ailleurs, mène systématiquement au gaspillage et à la stagnation. Le rapport du vérificateur général de la Ville de Montréal, Jacques Bergeron, le confirme une fois de plus.
Le modèle de la concurrence devrait être le mode de gouvernance privilégié pour le développement et le maintien de toutes les infrastructures municipales: routes, transports en commun, distribution et traitement de l'eau, parcs et jardins publics, équipements de loisirs, services de police et d'incendie, etc. Tous les services municipaux devraient être évalués à intervalles réguliers (que ce soit trois, quatre ou cinq ans) pour vérifier si les services sont compétitifs et comparables en qualité aux meilleurs dans des villes comparables, pour revoir et contester les méthodes actuelles de fourniture et pour consulter tant la population que des spécialistes sur la façon d'améliorer le système.
Les employés municipaux, syndiqués ou non, doivent être soumis à ce régime. Il est fort possible qu'ils soient les plus efficaces dans leur domaine et remportent les contrats offerts. On doit simplement leur donner une occasion de le prouver en bousculant un peu le confort de leurs privilèges. Ils perdraient peut-être une partie de leurs avantages, mais gagneraient le respect de leurs concitoyens en démontrant la valeur de leur travail.
En somme, l'obligation de rendre compte qui incombe aux élus montréalais doit s'incarner concrètement dans la mise en place d'un processus rigoureux, indépendant et transparent d'étalonnage et de mise en concurrence des services. Je le répète, l'objectif n'est pas la privatisation des services municipaux. Il s'agit simplement de les rendre concurrentiels. Le recours systématique aux mécanismes de marché permettrait d'obtenir des services de meilleure qualité et à meilleur coût.
Le chiffre du jour : 33 %
Au grand désarroi des institutions financières, le taux d'épargne des ménages canadiens avait connu un déclin important au cours des années de croissance économique. La récession de la dernière année leur a-t-elle insufflé une nouvelle sagesse? Il semble que oui : un tiers des travailleurs et des retraités canadiens (33 %) affirment avoir modifié leurs habitudes d'épargne au cours de la dernière année, selon le sondage Repenser la retraite(MC) de 2009 de Desjardins Sécurité financière.
10 décembre, 2009
Le taux de chômage, une statistique trompeuse
Pour la première fois depuis toujours le taux de chômage au Québec est tombé en deçà de la moyenne canadienne et de celui de l’Ontario. (Voir le texte de René Vézina ici-bas.)
À première vue, il y a de quoi être fier. Cette bonne performance est due à deux facteurs qui, malheureusement, expliquent la mauvaise performance de l’économie québécoise par rapport à ses partenaires économiques.
Le premier, c’est le taux d’activité.
Le pourcentage de la population active sur la population des 15 à 64 ans, est de 64,8 % au Québec et de 67,3 % en Ontario. Si le Québec avait le même taux d’activité que l’Ontario, la population active augmenteraient de 160 000 travailleurs. Certains auraient un emploi, d’autres seraient au chômage. Si 50 000 de ces travailleurs étaient en chômage, le taux de chômage du Québec serait égal à celui de l’Ontario et dépasserait la moyenne canadienne. Malheureusement, ce facteur explique aussi pourquoi le PNB par habitant des Québécois est l’un des plus bas en Amérique du Nord. (Source : l’ISQ)
Le deuxième, c’est la fonction publique.
Comme on sait, dans la fonction publique il n’y a pas de mise à pied même lorsque les fonctionnaires n’ont rien à faire. Le Québec compte 100,8 fonctionnaires par habitant alors que l’Ontario n’en a que 91,5. Toute proportion gardée, le Québec compte plus de 70 000 fonctionnaires de plus que l’Ontario. Encore une fois, cette différence explique, au moins en partie, le taux de chômage favorable du Québec. Malheureusement, ce facteur explique aussi en grande partie le déficit structurel du Québec. (Source : ENAP.)
___________
Ce que le taux de chômage ne dit pas
René Vézina, lesaffaires.com, 7 décembre 2009
Blogue. Le Québec fait quasiment figure de champion avec le plus récent bilan sur l’emploi publié vendredi. Le taux de chômage, en novembre, est descendu à 8,1 %. La moyenne canadienne, elle, se tient à 8,5 %, et l’Ontario en est toujours à 9,3 %.
Je ne me rappelle pas voir vu un si grand écart à l’avantage du Québec. Si on s’en tient à ce seul indicateur, notre économie se relève vigoureusement. Et c’est en partie vrai. Mais il faut bien comprendre que le taux de chômage ne mesure que les gens en quête d’emploi. Ceux qui se sont découragés, ou qui demeurent sur les lignes de côté, ne sont pas pris en compte.
Mais en dévoilant ce bilan, Statistique Canada présente aussi d’autres données, moins réjouissantes.
Au Québec, peu de gens travaillent. Le taux d’emploi est encore bien inférieur à ce qu’on voit ailleurs au pays. En Ontario, il se situe 61 %. Du Manitoba à la Colombie-Britannique, il oscille entre 65 et 68 %. Au Québec ? À peine 59,5 %.
Le taux d’emploi, c’est le pourcentage des gens en âge de travailler (15-64 ans) qui travaillent effectivement. Les autres étudient, sont à la retraite, sont incapables de travailler… ou attendent.
Est-ce parce qu’il y a plus de jeunes aux études ici qu’ailleurs ? Non. Plus d’handicapés ? Pas davantage. Plus de gens découragés, qui ont abdiqué parce que leurs efforts ne donnent rien. C’est possible. Pour le reste, votre interprétation vaut bien la mienne.
Mais le fait demeure : plus de 40 % des gens en âge de travailler, ici, ne travaillent pas. Tant que ce chiffre demeurera aussi élevé, nous ne devrions surtout pas nous péter les bretelles en parlant de notre taux de chômage...
À première vue, il y a de quoi être fier. Cette bonne performance est due à deux facteurs qui, malheureusement, expliquent la mauvaise performance de l’économie québécoise par rapport à ses partenaires économiques.
Le premier, c’est le taux d’activité.
Le pourcentage de la population active sur la population des 15 à 64 ans, est de 64,8 % au Québec et de 67,3 % en Ontario. Si le Québec avait le même taux d’activité que l’Ontario, la population active augmenteraient de 160 000 travailleurs. Certains auraient un emploi, d’autres seraient au chômage. Si 50 000 de ces travailleurs étaient en chômage, le taux de chômage du Québec serait égal à celui de l’Ontario et dépasserait la moyenne canadienne. Malheureusement, ce facteur explique aussi pourquoi le PNB par habitant des Québécois est l’un des plus bas en Amérique du Nord. (Source : l’ISQ)
Le deuxième, c’est la fonction publique.
Comme on sait, dans la fonction publique il n’y a pas de mise à pied même lorsque les fonctionnaires n’ont rien à faire. Le Québec compte 100,8 fonctionnaires par habitant alors que l’Ontario n’en a que 91,5. Toute proportion gardée, le Québec compte plus de 70 000 fonctionnaires de plus que l’Ontario. Encore une fois, cette différence explique, au moins en partie, le taux de chômage favorable du Québec. Malheureusement, ce facteur explique aussi en grande partie le déficit structurel du Québec. (Source : ENAP.)
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Ce que le taux de chômage ne dit pas
René Vézina, lesaffaires.com, 7 décembre 2009
Blogue. Le Québec fait quasiment figure de champion avec le plus récent bilan sur l’emploi publié vendredi. Le taux de chômage, en novembre, est descendu à 8,1 %. La moyenne canadienne, elle, se tient à 8,5 %, et l’Ontario en est toujours à 9,3 %.
Je ne me rappelle pas voir vu un si grand écart à l’avantage du Québec. Si on s’en tient à ce seul indicateur, notre économie se relève vigoureusement. Et c’est en partie vrai. Mais il faut bien comprendre que le taux de chômage ne mesure que les gens en quête d’emploi. Ceux qui se sont découragés, ou qui demeurent sur les lignes de côté, ne sont pas pris en compte.
Mais en dévoilant ce bilan, Statistique Canada présente aussi d’autres données, moins réjouissantes.
Au Québec, peu de gens travaillent. Le taux d’emploi est encore bien inférieur à ce qu’on voit ailleurs au pays. En Ontario, il se situe 61 %. Du Manitoba à la Colombie-Britannique, il oscille entre 65 et 68 %. Au Québec ? À peine 59,5 %.
Le taux d’emploi, c’est le pourcentage des gens en âge de travailler (15-64 ans) qui travaillent effectivement. Les autres étudient, sont à la retraite, sont incapables de travailler… ou attendent.
Est-ce parce qu’il y a plus de jeunes aux études ici qu’ailleurs ? Non. Plus d’handicapés ? Pas davantage. Plus de gens découragés, qui ont abdiqué parce que leurs efforts ne donnent rien. C’est possible. Pour le reste, votre interprétation vaut bien la mienne.
Mais le fait demeure : plus de 40 % des gens en âge de travailler, ici, ne travaillent pas. Tant que ce chiffre demeurera aussi élevé, nous ne devrions surtout pas nous péter les bretelles en parlant de notre taux de chômage...
Le chiffre du jour : 465 millions $
Le vol de voitures en chiffres :
- En 2008, le vol de voitures a coûté aux assureurs canadiens
465 millions de dollars, soit environ 30 $ en moyenne par contrat
d'assurance automobile. - Selon Statistique Canada, 125 271 véhicules ont été volés au Canada
en 2008, un recul de 15 % par rapport à 2007. - En 2009, les enquêteurs du BAC qui travaillent en collaboration avec
les organismes d'application de la loi ont empêché que 300 véhicules
volés ne quittent les ports canadiens et ont rapatrié de l'étranger
72 véhicules représentant une valeur totale d'environ 11 millions de
dollars.
09 décembre, 2009
Éducation financière, une lueur d’espoir
Dans le texte qui suit, Katia Germain rapporte les paroles des ministres de l’Éducation et de la Justice qui se déclarent ouvertement en faveur de l’éducation financière à l’École.
Quelle surprise ont-elles été visitées par le Saint-Esprit?
Je me réjouis de la profession de foi tardive des ministres, mais ce sont les gourous qui mènent le ministère de l’Éducation. Ils n’en ont rien à foutre du bon sens et des ministres.
_____________
Fraude : Québec veut protéger les aînés
Katia Germain, Argent, 8 décembre 2009
.................
Et la jeunesse?
L’éducation financière est une autre préoccupation de Québec. Dans d’autres provinces, de nouveaux cours seront introduits au primaire et au secondaire pour permettre aux jeunes de mieux apprivoiser la gestion de leurs finances personnelles.
Pourrait-on voir de telles mesures être adoptées ici? La ministre de la justice Kathleen Weil se dit préoccupée par la situation. «Je suis responsable de l’Office de la protection du consommateur. Dans le plan stratégique de l’Office, on parle d’éducation économique. On voit qu’il y a un grand besoin, que ce soit au secondaire, au Cégep ou à l’Université. C’est un dossier que j’aimerais pousser. Ma collègue, la ministre de l’Éducation, est elle aussi très sensible à ce besoin. Il faut voir comment on peut mieux éduquer les jeunes pour qu’ils soient, en tant qu’adultes, mieux outillés», soutient la ministre.
Quelle surprise ont-elles été visitées par le Saint-Esprit?
Je me réjouis de la profession de foi tardive des ministres, mais ce sont les gourous qui mènent le ministère de l’Éducation. Ils n’en ont rien à foutre du bon sens et des ministres.
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Fraude : Québec veut protéger les aînés
Katia Germain, Argent, 8 décembre 2009
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Et la jeunesse?
L’éducation financière est une autre préoccupation de Québec. Dans d’autres provinces, de nouveaux cours seront introduits au primaire et au secondaire pour permettre aux jeunes de mieux apprivoiser la gestion de leurs finances personnelles.
Pourrait-on voir de telles mesures être adoptées ici? La ministre de la justice Kathleen Weil se dit préoccupée par la situation. «Je suis responsable de l’Office de la protection du consommateur. Dans le plan stratégique de l’Office, on parle d’éducation économique. On voit qu’il y a un grand besoin, que ce soit au secondaire, au Cégep ou à l’Université. C’est un dossier que j’aimerais pousser. Ma collègue, la ministre de l’Éducation, est elle aussi très sensible à ce besoin. Il faut voir comment on peut mieux éduquer les jeunes pour qu’ils soient, en tant qu’adultes, mieux outillés», soutient la ministre.
Le chiffre du jour : 87 %
Parmi les nombreuses préoccupations des parents concernant leurs enfants, qui vont des comportements sexuels à risque à la consommation de drogues et d'alcool, le jeu chez les mineurs arrive en dernier et a été mentionné par 40 p. cent des parents. C'est bien en deçà des préoccupations concernant la consommation de drogues (87 p. cent), la consommation d'alcool (82 p. cent), l'alcool au volant (81 p. cent), les comportements sexuels à risque (81 p. cent) et même, l'utilisation excessive des jeux vidéo (64 p. cent) chez les adolescents.
08 décembre, 2009
Le chiffre du jour (2) : 16 %
De nombreux employeurs semblent cibler les retraités pour satisfaire leurs besoins de main-d'œuvre découlant des départs massifs à la retraite des baby-boomers. En effet, près de deux retraités sur dix (16 %) travaillent toujours. Certains ont repris un emploi parce qu'ils ont besoin d'argent pour réaliser des projets personnels (46 %), et d'autres, pour contrer l'impact de la mauvaise situation économique sur leur revenu de retraite (29 %). Ce sont les jeunes retraités, âgés de 55 à 64 ans (25 %), qui sont les plus susceptibles de continuer à travailler. Après 65 ans, seul un retraité sur dix travaille (11 %).
Les monopoles d’État nuisent au bien-être économique
Selon la plupart des économistes, la trop grande présence du gouvernement dans l’économie explique la mauvaise performance de l’économie du Québec. Malgré tout, tous les interventionnistes défendent le modèle québécois en prétextant que le PNB n’est pas un bon indicateur de la qualité de vie.
Pour pallier cette critique, le Centre d’étude des niveaux de vie mesure l’indice du bien-être économique du Canada et des dix provinces canadiennes par rapport à 14 pays de l’OCDE.
L’indice est basé sur quatre critères distincts : la consommation par personne, la richesse par personne, l’égalité économique et la sécurité économique.
Surprise! Tout comme pour le PNB, le Québec arrive bon dernier et l’Alberta bonne première.
Le jour où les interventionnistes auront compris que les monopoles d’État sont des boulets qui nuisent au bien-être économique des Québécois, alors il sera possible de créer un consensus pour rattraper le temps perdu.
Espérons qu’il ne sera pas trop tard.
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Le Québec est 10e sur 10
Pour pallier cette critique, le Centre d’étude des niveaux de vie mesure l’indice du bien-être économique du Canada et des dix provinces canadiennes par rapport à 14 pays de l’OCDE.
L’indice est basé sur quatre critères distincts : la consommation par personne, la richesse par personne, l’égalité économique et la sécurité économique.
Surprise! Tout comme pour le PNB, le Québec arrive bon dernier et l’Alberta bonne première.
Le jour où les interventionnistes auront compris que les monopoles d’État sont des boulets qui nuisent au bien-être économique des Québécois, alors il sera possible de créer un consensus pour rattraper le temps perdu.
Espérons qu’il ne sera pas trop tard.
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Le Québec est 10e sur 10
Le chiffre du jour : 15 %
Selon les résultats de l'enquête menée auprès de plus de 1900 employeurs partout au pays, 15 pour cent des employeurs interrogés comptent augmenter leurs effectifs au cours des trois prochains mois, alors que 13 pour cent estiment devoir les réduire, 70 pour cent n'anticipent aucun changement et deux pour cent n'ont toujours pas fixé leurs intentions en matière d'embauche.
07 décembre, 2009
Les Fonctionnaires (55/55)
Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.
__________
Résumé (p. 148-151)
Les caractéristiques et le fonctionnement de l’appareil public ont été exposés dans la première partie du livre. Il n’est sans doute pas inutile de faire ici un sommaire des principaux constats :
__________
Résumé (p. 148-151)
Les caractéristiques et le fonctionnement de l’appareil public ont été exposés dans la première partie du livre. Il n’est sans doute pas inutile de faire ici un sommaire des principaux constats :
- l’État prend énormément de place dans les sociétés canadienne et québécoise; on lui demande de s’occuper d’à peu près tous les problèmes;
- pour soutenir l’action gouvernementale, une panoplie d’institutions administratives et d’organismes de services sont nécessaires;
- la fonction publique occupe une place centrale dans l’administration de l’État, car sa tâche principale est de soutenir les ministres dans l’élaboration des politiques et le contrôle des activité étatiques;
- l’administration publique a une composante politique et une compsante administrative; ce caractère bicéphale en fait une institution dont la fonctionnement est souvent chaotique;
les politiciens et les bureaucrates ont des valeurs, des objectifs et des modes de fonctionnement différents et les tensions entre les deux groupes sont constantes; - au sein d’un ministère, le ministre et son entourage politique constituent une sorte de clan qui fonctionne de façon plutôt informelle face à une bureaucratie où tout est rigidifié, catégorisé et compartimenté;
- les politiciens utilisent une grille de décision dans laquelle les considérations de rigueur administrative, d’efficacité, d’efficience et de rentabilité économique sont secondaires;
le premier ministre occupe une position prédominante au sein du gouvernement et concentre dans ses mains énormément de pouvoir; - un ministre doit se préoccuper avant tout de sa réélection et de celle du gouvernement auquel il appartient; son défi est d’utiliser les ressources de son ministère pour favoriser ses électeurs et la région dont il est politiquement responsable;
- les fonctionnaires doivent demeurer anonymes et rester dans l’ombre; tout fonctionnaire qui s’affiche publiquement usurpe la place de son ministre;
- un sous-ministre est d’abord un conseiller du ministre avant d’être le principal administrateur du ministère;
- pour la majorité des fonctionnaires, un poste dans la fonction publique est un emploi comme un autre; cependant, étant donné que les décisions sont souvent prises sur la base de critères politiques, elles son incompréhensibles pour eux et il en résulte un climat de méfiance et de crainte;
- la fonction publique travaille dans une maison de verre; ses faits et gestes sont surveillés par diverses institutions qui sont autant de chiens de garde; la suspicion est généralisée;
c’est une organisation bancale parce que les impératifs politiques interfèrent souvent avec le travail des fonctionnaires qui est d’appliquer les lois et les règlements; - c’est aussi une organisation qui possède des traits bureaucratiques fortement ancrés : un système hiérarchique lourd, une spécialisation poussée des tâches et des règles excessivement nombreuses;
- le fait que l’administration publique soit en situation de monopole ne fait qu’exacerber son caractère bureaucratique, ce qui explique sa piètre productivité, sa faible tolérance au risque et son aversion au changement; elle est privée de l’attribut essentiel qui fait la force du secteur privé, la concurrence;
- les exigences de transparence, de responsabilité et d’imputabilité sont contraignantes; leur mise en oeuvre rencontre beaucoup d’obstacles;
- les fonctionnaires jouent un rôle déterminant dans l’élaboration des politiques publiques, mais bien d’autres influences sont à l’oeuvre; les mécanismes pour assurer l’intégration et la cohérence des politiques sont peu efficaces;
- l’efficacité, la productivité et la réduction des coûts ne sont pas pour la fonction publique des préoccupations importantes; cette dernière est plutôt axée sur la conformité, la régularité et la continuité; de plus, la résistance au changement est énorme;
- le fonctionnement interne de la machine administrative est d’une grande lourdeur et coûte excessivement cher; la gestion du personnel et la gestion financière sont soumises à des contraintes considérables; les systèmes de récompenses et de punitions y sont déficients;
- il est très difficile de mesurer le rendement du secteur public parce que les objectifs ne sont pas formulés de façon mesurable et qu’ils sont souvent incohérents et parfois même contradictoires; de plus, l’évaluation des résultats telle qu’on la pratique entraîne des effets pervers qui nuisent au bon fonctionnement de l’administration;
- les tentatives de réformes de l’administration publique ont été fort nombreuses et plus ou moins réussies, certaines s’avérant des échecs flagrants; les solutions proposées sont pour la plupart utopiques, car elles ne tiennent pas compte des impératifs propres aux institutions et aux processus politiques.
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