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Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

26 août, 2008

L’arrogance de l’UPA

L’UPA cherche toujours à mettre des bois dans les roues de la margarine jaune. Elle prétend que l’étiquetage «Becel Or au goût de beurre», contrevient à la loi sur les produits agricoles du Québec. Le pire est qu’elle a probablement raison. Il existe des centaines de règlements régissant l’étiquetage des produits alimentaires. Il ne serait pas surprenant qu’il y ait une clause qui défend de comparer les goûts des produits.

Les lois et règlements sont nécessaires dans la mesure où ils servent à protéger les individus. En agriculture, comme dans les autres industries, les règlements servent trop souvent à protéger les groupes d’intérêt plutôt que les consommateurs. Au ministère de l’Agriculture (MAPAQ), l’UPA fait la pluie et le beau temps. Elle dicte aux fonctionnaires ce qui est bon et ce qui est mauvais. Lorsque des fonctionnaires lucides rouspètent, elle menace le ministre. Ainsi, les nombreux règlements émis au cours des années, ont été largement influencés par l’UPA dans le but ultime d’empêcher toutes compétitions.

L’arrogance de l’UPA est inversement proportionnelle à la faiblesse du MAPAQ et de ses ministres.
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René Vézina, lesaffaires.com
31 juillet 2008 à 06h48

Désolé, mais ce qui est bon pour l'UPA ne l'est pas forcément pour le Québec

Le mois de juillet a été pourri, mais nous aurons eu au moins une nouvelle réjouissante : la margarine peut enfin être jaune, chez nous !

Après 21 ans d'un ridicule combat rétrograde, l'Union des producteurs agricoles a enfin baissé les bras. Le lobby ne s'oppose plus à ce que la margarine soit jaune, mauve ou tachetée. Pendant toutes ces années, on a crié au danger public, tant pour les consommateurs que les producteurs laitiers. Et comme les gouvernements ont toujours craint l'UPA, ils ont maintenu ce règlement absurde, le seul du genre d'un bout à l'autre de la planète.

Voilà pourquoi je mets de gros bémols sur le ton alarmiste que l'UPA n'a cessé d'employer durant les récentes négociations tenues par l'OMC, qui visaient à libéraliser le commerce. À l'entendre, s'il avait fallu que l'on touche à la protection dont jouissent les producteurs d'ici (lait, oeufs, volaille), ç'aurait été la catastrophe. La fin de notre agriculture. Les régions se seraient vidées. Etc. etc.

Tout est tellement croche dans ce raisonnement de fin du monde qu'on ne sait plus par quel bout le prendre. Voici quelques faits.

1) Notre industrie laitière est de toutes façons en perte de vitesse. Il y a aujourd'hui 40 % moins de vaches dans nos champs qu'il y a 25 ans (d'après Statistique Canada).

2) Au Québec, le prix de l'électricité a grimpe de 13,5 % depuis 2004. Scandale. Un peu plus et les groupes de défense des consommateurs manifesteraient dans la rue. Pendant ce temps, le prix du lait - réglementé- a grimpé de 15 %. Pas de problème. Et j'entends une belle musique pastorale pour enrober tout ça... Le lait coûte plus cher, donc le beurre, le yougourt, le fromage et tous les produits laitiers. Les consommateurs se font plumer.

3) Les États-Unis ont érigé plein de barrières douanières pour bloquer notre bois d'oeuvre à la frontière. C'était une manoeuvre déloyale que nous avons collectivement dénoncé, avec raison, devant les instances internationales. Les régions en ont cruellement souffert, avec des fermetures de scieries en série. Mais comment diable pensez-vous que nous pouvons crier à l'injustice quand nous faisons exactement la même chose avec le lait ? (Tarif de 240 % à l'importation !)

4) La petite Nouvelle-Zélande, 5 M d'habitants, produit aujourd'hui deux fois plus de lait que le Canada : elle peut l'exporter, elle, puisqu'elle a ouvert son marché ; ici, c'est impossible, puisque nos exportations seraient frappées des mêmes droits que nous imposons à l'entrée.

5) Et de toutes façons, c'est quoi ce raisonnement comme quoi notre industrie s'écroulerait à cause du dumping international, qui nous anéantirait sans que nous puissions réagir ? Sommes-nous si faibles ? Si inefficaces ? Ne pourrions nous pas à notre tour faire de belles percées en vendant notre fromage et autres produits qui ont actuellement peu de chances de se faire valoir à l'étranger ?

En passant, les fabricants de margarine ont un accès ouvert au marqué québécois. Pourtant, au moins deux importants fabricants sont basés ici (Thibault et Lactantia, qui appartient aujourd'hui à Parmalat). Et leur produit est à base d'huile végétale, pour laquelle nous ne bénéficions d'aucun avantage face à la compétition. Ce qui ne les empêche pas de bien réussir, et sans, sans racket de protection.

1 commentaire:

Tym_Machine a dit...

L'UPA voudrait qu'on retourne chercher notre margarine jaune aux States, en Ontario, au Nouveau Brunswick...

Bref, partout ailleurs sauf au Québec.

Société distincte oblige...