Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

14 mars, 2009

Restera-t-il des fourmis?

Depuis le début des années quatre-vingt, le Québec vit au-dessus de ses moyens. J’en veux pour preuve l’immense dette de plus de 125 milliards accumulée au cours de cette période.

La crise économique fera bondir cette dette. La perte de valeur des actifs de la Caisse augmentera d’autant le passif des régimes de pension des employés de l’État. Le prochain budget, sous prétexte d’amenuiser les effets de la crise, annoncera le retour des déficits budgétaires multimilliardaires. Dans cinq ans la dette dépassera facilement 150 milliards.

Une gestion dite de « bon père de famille » veut que l’on fasse des économies dans les périodes de vaches grasses en prévision du manque à gagner dans les périodes de vaches maigres. Malheureusement, les politiciens sont comme des joueurs compulsifs. Ils ne peuvent résister à l’envie de jouer l’argent des contribuables dans l’espoir de gagner à la roulette de la popularité électorale. Ainsi, dans les périodes de vaches grasses ils jouent les surplus et dans les périodes de vaches maigres ils empruntent pour continuer à jouer.

Ce n’est qu’une question de temps. Il faudra bien un jour augmenter le fardeau fiscal des Québécois pour rembourser la dette. Les Québécois qui auront trimé dur pour économiser seront pénalisés au profit de ceux qui auront vécu au-dessus de leur moyen. Trois cent cinquante ans plus tard la fable de Lafontaine « La cigale et la fourmi » est toujours d’actualité.

Le grand risque c’est que les fourmis aient disparu et qu’il ne reste que des cigales.
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Le rôle de l'État?
Benoît Aubin

Journal de Montréal, 12/03/2009 10h42

Les partis d'opposition sont déçus du discours inaugural prononcé par le premier ministre Jean Charest parce qu'il ne propose pas d'idées novatrices pour lutter contre la crise économique?Trop drôle !

Souvenez-vous du Jean Charest qui a pris le pouvoir en 2003. Il était encore plus bleuconservateur que rouge-libéral à l'époque. Le Jean Charest d'alors était très préoccupé par la capacité de l'État québécois de remplir toutes les missions auxquelles il avait habitué les citoyens.

Son message, en 2003, était à peu près celui de son prédécesseur - et ex-collègue conservateur - Lucien Bouchard: les livres ne balancent pas. Les Québécois doivent hausser leur productivité, et revoir leurs attentes à la baisse. Le Québec doit trouver des façons plus efficaces de gérer les grands services publics, comme la santé et l'éducation.

«Que doit faire Jean Charest? Dépenser, ou mettre les freins?»

LA RÉVOLUTION TRANQUILLE

Jean Charest a dit une phrase qu'il a tout de suite regrettée, mais qu'on n'a pas oubliée. Il a dit que le temps était venu de tourner la page sur la Révolution tranquille, et de revoir nos façons de faire en fonction de l'avenir.

M. Charest n'a pratiquement rien fait de ce qui était dans son programme initial, mais il paie encore le prix pour y avoir seulement songé. Souvenez-vous de la stridente riposte du monde syndical et du communautaire, sur laquelle le Parti Québécois surfait allègrement. Patapouf,
«John» Charest, le Gros frisé fédéraliste, n'aimait pas le Québec; il le méprisait; il voulait détruire notre héritage.

Ce n'est pas à l'honneur de M. Charest d'avoir capitulé comme il l'a fait. S'il croyait vraiment à ce qu'il disait à l'époque - il en coûte moins cher de confier la lessive des hôpitaux à des sous-traitants qu'à des permanents syndiqués - il aurait dû tenir son bout.

Cependant, qu'il ait rajusté le tir démontre un bon sens de la politique - et de la démocratie. Il a vite compris que le Québec ne suit son chef que lorsque le chef mène le Québec là où il veut bien aller.

L'ironie, aujourd'hui, c'est d'entendre l'opposition critiquer le gouvernement parce qu'il manque d'idées et n'a pas de vision.

DE BONNE GUERRE

C'est de bonne guerre pour l'opposition de critiquer le gouvernement, et Mme Pauline Marois a raison de souligner le fait qu'annoncer le même projet à cinq reprises ne multiplie pas les projets - seulement les annonces.

Mais il reste à savoir ce que nous voulons du gouvernement, en ce début de crise économique dont personne ne voit venir la fin. Qu'il s'excite, se tire dans toutes les directions, dépense de l'argent qu'il n'a pas? Ou, au contraire, qu'il en profite pour donner un coup de frein, privatiser, libéraliser, amaigrir le gouvernement?

Dans une entrevue à l'époque, Jean Charest a dit: «l'activiste qui provoque du changement, c'est moi; les conservateurs, qui résistent au changement, c'est eux» en parlant des syndicats et de l'opposition.

À part l'approche politique de Jean Charest - qui se cantonne maintenant à l'extrême centre -pas grand-chose n'a changé au Québec depuis ce temps.

C'est que le Québec est une société coincée. C'est à cela que Jean Charest voulait s'attaquer en 2003. Il n'y est pas parvenu. Aujourd'hui, on lui reproche de ne rien faire? Trop drôle!

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