Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

28 février, 2009

Logement, le pire est à venir

Il y a quelques semaines, la Régie du logement annonçait qu’elle proposait des augmentations de 0,6 pour cent pour les logements non chauffés. Entre 2000 et 2009, la Régie a autorisé des augmentations annuelles moyennes de 1,2 %.

La loi régissant la Régie a vu le jour sous l’influence de groupes de pression qui prétendent que l’ensemble des locataires sont régulièrement abusés. Pourtant, dans une société donnée, il n’y a pas plus de propriétaires malhonnêtes qu’il y de locataires mal intentionnés. Toutefois, comme il y a plus de locataires que de propriétaires qui votent, les premiers ont un poids électoral plus élevé. Le calcul politique fut vite fait en faveur de la loi proposée.

La Régie du logement du Québec est un autre bel exemple d’une bureaucratie aussi inutile que nuisible. La Régie a pour mission de traiter les litiges entre propriétaires et locataires. Elle dispose d'une compétence exclusive pour entendre les causes relatives aux baux résidentiels. Elle statue sur les hausses de loyer, les conditions de location, le bruit, le chauffage, les réparations à effectuer, ainsi que la résiliation des baux.

Les Québécois gèrent sans l’aide du gouvernement, voire malgré l’intervention du gouvernement, l’ensemble de leurs activités (famille, éducation, budget, retraite, etc.). Toutefois, quand vient le temps de gérer les relations locataires-propriétaires ils sont considérés des handicapés mentaux aux yeux des fonctionnaires omnipotents.

La Régie est sans conteste le facteur qui nuit le plus au développement du parc de logements locatifs québécois. En particulier, un propriétaire qui se limiterait aux hausses de loyer proposées par la Régie serait acculé à la faillite en quelques années seulement.

Prenons l’exemple d’un logement non chauffé d’une valeur de 150 000 $ loué 1 000 $ par mois. En 2009, selon les calculs de la Régie, le propriétaire a droit à une augmentation de 0,6 % ou 6 $ par mois. Pourtant, en 2008, l’inflation a dépassé 2 %. En 2009, les coûts de déneigement et d’entretien ont augmenté en moyenne de 15 %! Aux conditions imposées par la Régie, il est impossible pour un propriétaire de récupérer l’augmentation des coûts de gestion et d’entretien de son logement.

De plus, si le propriétaire doit faire des travaux majeurs, alors on lui permet d’augmenter le loyer d’un montant annuel équivalent à 4 % du coût des travaux. Supposons que le propriétaire finance des travaux lui ayant coûtés 5 000 $ à même son hypothèque portant un taux d’intérêt annuel de 6 %. Ainsi, il paiera des intérêts de 300 $ par année, pour obtenir en retour des revenus de location additionnels de 200 $. C’est complètement ridicule! Non seulement il ne remboursera jamais le coût des travaux, mais en plus il devra payer de sa poche 100 $ d’intérêt annuellement! À ces conditions pourquoi ferait-il des travaux majeurs?

Malheureusement, il y a encore pire. Supposons que les hausses permises par la Régie soit, comme par le passé, en moyenne 1,2 % annuellement pour les dix prochaines années. Dans ce cas, notre heureux propriétaire collectera en 2019 un loyer mensuel de 1 130 $. Par contre, si pendant cette période le taux moyen annuel d’augmentation de la valeur de sa propriété a été de 5 %, celle-ci vaudra 244 000 $. Donc, son taux de location annuel aura passé de 8 % (12 000 $ / 150 000 $) en 2009 à 5,6 % (13 128 $ / 244 000 $) en 2019. À ces conditions, il serait plus rentable de vendre sa propriété et d’investir le solde dans un fond d’investissement équilibré.

Les bonnes intentions du législateur en matière de logement locatif ont des effets pervers dramatiques :
  • Les conditions imposées par la Régie empêchent les propriétaires d’entretenir convenablement leur propriété;
  • Un propriétaire n’a pas intérêt à effectuer des réparations majeures puisqu’il lui sera impossible de récupérer son investissement;
  • Investir dans un logement locatif est moins rentable qu’investir dans un fond mutuel équilibré.

Qu’il existe malgré tout un parc de logements locatifs privés tient du miracle. Ce n’est qu’en défiant les directives de la Régie que les propriétaires peuvent rentabiliser leurs investissements. C’est une situation malsaine qui ne sert qu’à envenimer les relations locataires-propriétaires.

Bien sûr que cela sert les intérêts de la Régie. Les conflits locataires-propriétaires sont sa raison d’être. Mais est-ce dans le meilleur intérêt du Québec? Ne vaudrait-il pas mieux laisser le marché trouver son propre équilibre, quitte à aider les familles dans le besoin à se loger convenablement?

27 février, 2009

Chiffre du jour : 70 %

En un an, les entreprises ont perdu la confiance des deux tiers (66 pour cent) du public informé au Canada. Selon la 10e étude Baromètre de confiance menée auprès des leaders d'opinion par Edelman, la plus grande agence de relations publiques indépendante au monde, 70 pour cent des Canadiens désirent que le gouvernement exerce un contrôle plus rigoureux sur les entreprises de tous les secteurs. L'étude internationale Baromètre de confiance Edelman est un sondage approfondie qui permet de mesurer la confiance des leaders d'opinion âgés entre 25 et 64 ans et provenant de 20 pays.

(NDLR : C’est là que réside le plus grand danger de la crise actuelle : plus de gouvernement, plus d’impôt, plus d’immobilisme, plus de magouille, plus ...., plus .... jusqu’à ce tout le système s’écroule sous le poids des fonctionnaires.)

Crise : verrons-nous le retour de l’hyperinflation?

Richard Rahn du Cato Institute résume bien les lacunes et les dangers de l’approche keynésienne pour résoudre la crise économique.
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Le grand débat

Richard Rahn, Le 26 février 2009 - L’opinion publique peut se sentir quelque peu désorientée par le fait que les économistes, y compris des Prix Nobel, ont des opinions contraires dans le débat sur les origines de la récession et sur les plans de relance. Pour simplifier, il y a essentiellement deux écoles de pensée. La première est composée d’économistes de l’école autrichienne et de l’école de Chicago, influencés par les enseignements de Friedrich Hayek (1899-1992) et Milton Friedman (1903-2007). La deuxième école est dite « keynésienne », suivant l’héritage de John Maynard Keynes (1883-1846) et de ses disciples.

Les récessions sont généralement causées par une expansion excessive du crédit et/ ou l’inflation, du fait, la plupart du temps, des banques centrales. La cause principale de la récession mondiale actuelle a été la « bulle immobilière » aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et dans d’autres pays, et qui s’est développée du fait d’un surinvestissement immobilier couplé à un relâchement des standards dans l’acceptation de crédits.

Les économistes de l’école autrichienne et de l’école de Chicago observent, de manière correcte, qu’une fois que les banques centrales cessent leur création excessive de monnaie et de crédit, les marchés « libres » se corrigent en baissant les prix des actifs surévalués (immobiliers dans la crise actuelle) pour qu’ils atteignent un prix d’équilibre entre l’offre et la demande. Après cet assainissement de la situation, l’économie pourra repartir. Leur prescriptions consistent généralement à une relative passivité de l’Etat. Cela peut comprendre une réduction des taux d’impôts marginaux sur le travail et le capital qui ont pu diminuer les incitations à travailler, épargner et investir, mais aussi une extension des filets de protection sociale pour fournir une aide d’urgence aux familles de ceux qui ont perdu leur emploi.

Les économistes keynésiens soutiennent, de manière correcte aussi, que durant une récession, les dépenses des ménages et des entreprises en matière de consommation et d’investissement sont en dessous du minimum requis pour le plein-emploi. Leur solution est d’accroître les dépenses publiques de manière à combler l’insuffisance des dépenses privées.

Les économistes de l’école autrichienne et de l’école de Chicago soutiennent avec justesse qu’une augmentation des dépenses publiques devra en dernier ressort être payée par des impôts plus élevés, présents ou futurs, ou par de l’inflation (qui réduit le pouvoir d’achat). Les keynésiens répondent que s’il y a du travail et du capital inutilisé, et que si la dépense publique permet d’utiliser ce travail et ce capital, le Produit Intérieur Brut croîtra, et la base fiscale avec. Par ailleurs, les gains tirés d’un emploi plus élevé et de recettes fiscales plus importantes pourraient dépasser les coûts sur le long terme (en particulier le coût humain du chômage) qu’implique le fait d’attendre que le cycle économique se corrige de lui-même ;

En théorie, si les augmentations de dépenses publiques sont utilisées sur des projets pour lesquels les gains dépassent les coûts de l’inflation supplémentaire et du fardeau fiscal net, l’argument des keynésiens pour plus de dépenses publiques pourrait avoir un certain mérite.

Mais les keynésiens rencontrent quelques problèmes à traduire leur théorie en une politique qui fonctionne en pratique, en particulier dans les pays démocratiques. Ils doivent en effet déterminer le montant correct de dépenses supplémentaires (combien de « relance ») et ensuite pouvoir le dépenser durant les premières étapes de la récession. L’expérience a montré que les dépenses publiques supplémentaires arrivent pour la plupart durant les étapes tardives de la récession ou même parfois après qu’elle est passée.

Cela ne fait que s’ajouter alors aux pressions inflationnistes, qui apparaissent souvent lorsque l’économie décolle. Un autre problème se pose : les projets dans lesquels les hommes politiques décident de dépenser l’argent ne respectent souvent pas les standards raisonnables d’une analyse coût-avantage pour la collectivité. De nombreux économistes qui acceptent les arguments keynésiens sur l’utilisation des ressources en travail et capital étaient néanmoins contre le plan de relance passé aux Etats-Unis parce que la plupart des dépenses seraient des gaspillages, et même destructrices de valeur, réduisant les incitations pour l’activité économique réellement productive. Le plan américain notamment pose de nombreux problèmes de ce type.

Le monde financier est désormais mondialisé. Ces dernières années, les Etats-Unis dépendaient de manière cruciale de la Chine, du Japon et des pays pétroliers qui achetaient la plupart de la dette américaine venant de l’accumulation des déficits. Cela a permis à la Federal Reserve de maintenir des taux d’intérêt bas et de contrôler l’inflation sans pour autant empêcher la croissance de l’emploi. Les politiciens américains jouissaient ainsi du meilleur des mondes possibles : une inflation faible et le plein emploi, et l’augmentation possible des dépenses publiques.

Mais désormais la Chine, le Japon et les pays pétroliers gagnent moins d’argent et réinvestissent donc moins aux Etats-Unis. Par ailleurs, de nombreux Etats autour de la planète se sont lancés dans des plans de relance et émettent plus de dette. La question est donc « qui va acheter toute la nouvelle dette ? ». Dans la mesure où il y a un déplacement de l’investissement des entreprises et du capital-risque vers les titres d’Etat, la croissance économique va être ralentie. Dans la mesure aussi où les banques centrales deviennent les acheteurs en dernier ressort (de bons d’Etat), la création additionnelle de monnaie résultera en davantage d’inflation.

Une croissance faible et une inflation élevée sont le signe d’une « stagflation », dont de nombreux pays ont fait l’expérience dans les années 70. Les keynésiens n’ont pas de solution pour ce dilemme. Les économistes autrichiens et de Chicago ont une solution mais elle implique des ajustements douloureux. Margaret Thatcher et Ronald Reagan avaient été capables de relever le défi. Les dirigeants d’aujourd’hui le pourront-ils ?

Richard Rahn est analyste au Cato Institute à Washington DC et directeur de l’Institute for Global Economic Growth.

26 février, 2009

Les entrepreneurs source de richesse


Je n’ai rien à ajouter au texte de Jean-Marc Léger.
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Aimez-vous l'argent ?
Jean-Marc Léger, Canoë, 25/02/2009 09h57

La grande différence entre nous et le reste de l'Amérique réside dans cette seule question : aimez-vous l'argent ? Pour les francophones, l'argent est synonyme de péché, alors qu'il représente la réussite pour les anglophones. C'est notre vieux fonds catholique confronté à celui des protestants.

La majorité des Québécois disent qu'ils n'aiment pas l'argent. Les riches d'ici sont perçus comme étant soit exploiteurs, soit voleurs. Pire encore, les gens pensent qu'il faut d'abord partager la richesse plutôt que de la créer. Ainsi, soyons tous pareils et égaux dans la misère.

Notre relation avec l'argent est complexe. 80% des gens disent que l'argent ne fait pas le bonheur, mais 84% ont déjà acheté des billets de loterie. Les Québécois affirment que les riches ne sont pas plus travaillants, pas plus intelligents et pas plus heureux, mais seulement plus chanceux. En somme, on veut être riche sans travailler et surtout sans que personne le sache. C'est de la pure hypocrisie.

L'argent n'est ni bien ni mal : c'est neutre, sauf pour ceux qui n'en ont pas.

QUÉBEC PAUVRE

Et c'est pour cela que le Québec est riche en pauvres et pauvre en riches.

Le revenu moyen par habitant est de 37500 $ au Québec et de 41700 $ au Canada. Le PIB par habitant au Québec est de 34 400$ et de 43 300$ au Canada. Nous avons plus d'assistés sociaux en proportion qu'ailleurs au Canada. Nous avons deux fois moins de riches, en proportion, qu'en Ontario.

Depuis 25 ans, nous quêtons des milliards de dollars annuellement au gouvernement fédéral, parce que nous sommes une province pauvre.

C'est une honte ! Le Québec possède toutes les conditions gagnantes pour être prospère, des ressources naturelles abondantes, dont une richesse hydroélectrique exceptionnelle, une main-d'oeuvre travaillante et qualifiée, une position géographique centrale et une proximité avec le plus grand marché au monde, les États-Unis.

LA SOLUTION

Un sondage réalisé pour la Fondation de l'entrepreneurship dévoilait la semaine dernière une statistique dévastatrice. Proportionnellement, le Québec compte deux fois moins de propriétaires d'entreprise que le reste du Canada et nos entreprises ont une durée de vie deux fois moins longue.

Si on veut enrichir le Québec et multiplier les emplois, il faut d'abord multiplier les entrepreneurs. Actuellement, il y a une personne sur quatorze qui désire démarrer sa propre entreprise. Il faut les encourager et les aider, car il y a parmi eux la prochaine génération des Bouchard, Coutu, Desjardins, Desmarais, Laliberté, Lemaire, Lessard, Péladeau, Tsouflidou, etc.

Erreurs ou magouilles?


Quand des politiciens disent qu’il faut dépenser beaucoup et rapidement, c’est qu’ils ont mis la table pour les profiteurs, magouilleurs et autres bandits.
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Flaherty admet que des erreurs seront commises avec son plan de relance
Presse Canadienne,
25 février 2009

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a affirmé mercredi que l'économie canadienne se trouve dans une situation désespérée telle qu'il est prêt à commettre des erreurs et à précipiter les dépenses prévues dans son plan de relance afin d'accélérer la reprise économique.

Selon le ministre, il est essentiel qu'une partie de l'argent du plan de relance de 40 milliards $ prévu dans le dernier budget soit dépensée peu après le 1er avril, au début de l'année financière du gouvernement. A l'issue de la réunion hebdomadaire du caucus conservateur, le ministre a affirmé que certaines erreurs allaient être commises, mais qu'il valait la peine d'encourir de tels risques pour venir en aide à une majorité de Canadiens durant ce qu'il considère comme une grave récession. Le ministre des Finances a en outre indiqué que son gouvernement prenait des raccourcis afin d'injecter plus rapidement dans l'économie les sommes prévues dans son plan de relance. Un calendrier de mise en oeuvre du plan de relance sera présenté aux Communes le 11 mars prochain. M. Flaherty a assuré que les 6 milliards $ destinés à des projets d'infrastructures prévus dans le budget de janvier suivent leur cours rapidement dans la bureaucratie.

25 février, 2009

La crise financière 101

Peu de gens comprennent les origines de la crise financière et encore moins peuvent l’expliquer en des termes compréhensibles à la moyenne des gens.

Qu'est-ce qu'un PCAA? Comment des hypothèques impayées peuvent-elles amener une récession? Pourquoi les banques ont-elles investi dans des produits aussi peu sûrs?

Malgré une couverture médiatique journalière de la crise économique, il est quasiment impossible de se retrouver dans le fouillis d'explications disponibles.

Jonathan Jarvis, illustrateur et créateur de dessins animés, a réussi l'impossible : expliquer en quelques minutes les causes de la crise du crédit. On retrace les liens unissant les hypothèques, les produits financiers et l‘effondrement des grandes banques.
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The crisis of credit visualized (Part 1)



The crisis of credit visualized (Part 2)

24 février, 2009

Gel des tarifs et comptabilité politique

Dans le texte qui suit, Joseph Facal déplore le fait que le PQ propose de geler l’ensemble des tarifs des services publics. Il considère cette politique inefficace et propose que chaque cas soit évalué à sa juste valeur. Pourtant, M. Facal est bien placé pour savoir que « politique » et « rationalité économique » ne font pas bon ménage.

Pour comprendre les agissements des politiciens on ne peut pas utiliser le schème de référence du monde des affaires. Depuis toujours, les politiciens utilisent les ressources des gouvernements, c’est-à-dire l’argent des contribuables, pour mousser la cause de leur parti – un sujet qui les intéressent autrement plus qu’un budget équilibré...

L’interventionnisme de l’État se justifie au moyen des principes de la comptabilité politique. Ceux-ci sont généralement à l’inverse des principes de la comptabilité financière. Pour les politiciens, les coûts d’une politique mal avisée sont moins importants que sa popularité. Mme. Marois mise sur la probabilité que le gel des tarifs sera plus populaire que leur augmentation. Heureusement, ce n’est pas grave tant que le PQ demeure dans l’opposition.
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Les faiblesses du coeur

Joseph Facal
Canoë, 23/02/2009 10h55

Il est louable de vouloir aider les gens frappés par la crise économique. Mais le coeur ne suffit pas : encore faut-il les aider de la bonne manière.

Le PQ propose de geler les tarifs de tous les services publics pour ne pas «accabler la classe moyenne et les plus démunis». Voyons cela de plus près.

Les Québécois ont payé l'an dernier 22,2 milliards en tarifs de toutes sortes : Hydro-Québec, garderies, frais de scolarité, assurance médicaments, droits d'immatriculation, permis de chasse et pêche, et bien d'autres.

CAS PAR CAS

Il n'est pas déraisonnable en temps de crise de vouloir surseoir à telle ou telle hausse de tarif. Le moment ne se prête pas non plus à l'introduction de nouveaux tarifs.

Mais fallait-il geler TOUS les tarifs actuels ? Pourquoi ne pas avoir étudié chaque cas à la pièce ?
A-t-on fait des études pour mesurer l'impact de ce gel mur-à-mur sur les finances déjà très fragiles du gouvernement, ou sur sa capacité à fournir les services avec moins d'argent ? Et quelle est la durée anticipée de cette crise, et donc du gel ?

L'arithmétique est pourtant implacable : comme le coût pour fournir le service ne peut être gelé, un gel des tarifs condamne le gouvernement à s'endetter davantage, à se financer en haussant les impôts, ou à couper dans la qualité du service.

AVANTAGE AUX RICHES

Pendant cette crise, la très grande majorité des Québécois conserveront leurs emplois, leurs revenus, leurs maisons. Ce sera mon cas. Pourquoi faut-il geler MES tarifs ? Pourquoi ne pas concentrer l'aide sur ceux qui seront touchés au lieu de gaspiller de précieuses ressources qui pourraient servir à la relance ?

La démonstration a été faite mille fois : on aide mieux les pauvres par des mesures fiscales ciblées sur eux que par des gels qui profitent surtout à ceux qui ont les moyens de surconsommer, qui sont évidemment les riches. Et plus le gel des tarifs est généralisé et long, plus il nous condamne à des hausses salées plus tard.

Les Québécois consomment déjà huit fois plus d'eau que les Danois. Le gel des frais de scolarité n'a aucun impact sur l'accessibilité et aggrave le retard de nos universités, qui est dramatique dans une économie du savoir. Un tarif de garderie uniforme profite aux riches qui pourraient contribuer davantage en fonction de leurs revenus.

Le progressisme n'est pas toujours là où on le pense. Il faut vivre dans le réel.

SAINE GESTION

Un gel tous azimuts prive aussi l'État de précieuses ressources à un moment crucial. Réduire, par exemple, le nombre d'élèves par classe pour lutter contre le décrochage coûterait des dizaines de millions.

La crise aurait justement dû être une occasion pédagogique pour rappeler à nos concitoyens quelques vérités de base à cet égard. De toute façon, règle générale, nos tarifs sont déjà plus bas et ont moins augmenté qu'à peu près partout ailleurs.

Qu'une crise requiert davantage de sensibilité politique qu'en temps normal, soit. Mais les principes de base de la saine gestion ne cessent pas pour autant d'exister. Le coeur et la tête peuvent très bien cohabiter.

23 février, 2009

Chiffre du jour : 67,0

De décembre à février, l'indice global de confiance des consommateurs dans l'économie s'est redressé pour atteindre 67,0, son niveau le plus élevé depuis août 2008. Pour sa part, l'indice américain n'a pas connu la même hausse que son pendant canadien, il n'a augmenté que légèrement et atteint maintenant 61,2.

22 février, 2009

Le vrai danger de la crise économique

Depuis toujours les politiciens utilisent la peur comme moyen de contrôle des populations. La crise économique actuelle leur offre une occasion de plus de faire peur aux gens pour s’immiscer davantage dans leur vie.

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Les crises économiques ont toujours existé. Elles servent à purifier le système des abus incontrôlés. C’est l’équivalent d’une indigestion chez ceux qui abusent sans considération de la bonne chair.

Cette crise n’est ni plus grave, ni moins grave que celles qui l’ont précédées. Comme elles, elle passera. Ce n’est pas tant les effets de la crise qu’il faut craindre, mais les conséquences à court et à long terme des interventions politiques.

En plus d’endetter les générations futures, les politiciens se sont donné pour mission de redéfinir le capitalisme. Pour eux, c’est une occasion rêvée d’intervenir dans la vie des gens. Trop souvent cela se résume à réduire les libertés économiques de tous au profit de quelques uns. Voilà, comme le mentionne timidement André Pratte dans son texte ci-après, où réside le vrai danger.
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Publié le 21 février 2009 à 09h06 Mis à jour à 09h07
Le capitalisme
André Pratte, La Presse

La chute du mur de Berlin consacrait le triomphe du libéralisme sur son plus coriace rival idéologique. Le monde entier allait devenir capitaliste, d'une manière ou d'une autre, de Dallas à Shanghai.

Les capitalistes ont été mauvais gagnants. Ils ont poussé leur système à l'extrême, c'est-à-dire à l'excès. Risques démesurés, appétits gargantuesques, incompétence et arrogance crasses, fraudes éhontées ont marqué la dernière décennie. Jusqu'à ce que les colonnes du temple s'effondrent.

Aujourd'hui, ceux-là mêmes qui prônaient l'État minceur supplient les gouvernements de venir à leur rescousse. L'industrie automobile à elle seule dit avoir besoin d'une bouée de sauvetage de 40 milliards. Et un apôtre du libre marché aussi convaincu que l'ancien président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, souhaite la nationalisation temporaire de certaines banques.

Les réactions des marchés boursiers aux gigantesques plans de relance mis en place par les gouvernements laissent croire que les investisseurs en veulent encore plus. C'est-à-dire qu'ils veulent que la relance vienne de l'État, que ce dernier assume tous les risques. Quels frileux capitalistes que voilà!

Quand le président français, Nicolas Sarkozy, s'est mis à parler en septembre dernier de la nécessité de «refonder le capitalisme», plusieurs ont souri devant l'ambition démesurée qu'il exprimait là. C'est pourtant ce qui sera nécessaire.

Malgré ses faiblesses et ses effets pervers, le capitalisme a fait ses preuves. Pour paraphraser Churchill au sujet de la démocratie, c'est le pire système économique à l'exception de tous les autres que l'humanité a essayés. C'est pourquoi ceux qui croient au libéralisme économique, à commencer par les gouvernants et les dirigeants d'entreprise, doivent s'investir dans la nécessaire réforme.

Rien n'est plus troublant, dans la déroute actuelle, que la multiplication des cas d'abus à de très hauts niveaux. À l'affaire Madoff a succédé l'affaire Stanford. Les dirigeants d'une entreprise aussi respectée que Research in Motion (fabricant du BlackBerry) viennent de verser à la Commission des valeurs mobilières américaine (Securities and Exchange Commission) des amendes totalisant 1,4 million dans une cause d'antidatage d'options. La grande banque suisse UBS a pour sa part admis sa responsabilité pour les «activités irrégulières» survenues dans ses transactions avec des déposants américains. Selon Washington, UBS attirait ces clients en leur faisant valoir qu'ils pourraient échapper au fisc.

C'est l'État qui a mis au jour ces abus, l'État qui permettra aux économies de se relever, l'État qui amortira les chocs subis par les citoyens - pertes financières, chômage. En contrepartie, les gouvernements voudront renforcer leurs contrôles sur le système économique. À moyen terme, cela nuira à l'efficacité de celui-ci.

Tout contrits et dociles qu'ils soient aujourd'hui, les capitalistes en viendront bientôt à se plaindre de la lourdeur des lois, des règlements, de la bureaucratie. Toutefois, leur crédibilité sera nulle. Et ils n'auront qu'eux-mêmes à blâmer.

21 février, 2009

Décrochage scolaire : redonnons l’école à sa communauté

Après le régime de la santé, celui de l’éducation constitue la principale source de gaspillage de fonds publics. Heureusement, 30 % des élèves du secondaire fréquentent des écoles privées. Cela permet aux parents qui en ont les moyens d’envoyer leurs enfants dans des écoles où ils auront une chance raisonnable de réussite.

Le fléau du décrochage scolaire est le symptôme d’un système incapable de remplir le rôle pour lequel il a été créé. Dans l’espoir de sauver le système, la plupart des intervenants proposent de faire plus de ce qui ne fonctionne pas : plus de bureaucrates, plus de conseils, plus de commissions, plus d’argent, plus, plus, plus....

Dans son texte, Mme Elgrably a le mérite de proposer de sortir des sentiers battus pour trouver des solutions à ce problème. À titre d’exemple, elle émet l’hypothèse que les décrocheurs préfèrent le marché du travail à l’école. Donc, elle propose de payer les élèves pour les motiver à terminer leurs études. Elle fait référence au programme mexicain « oportunidades » pour étayer son argument. (Voir ci-après)

Il est vrai que le programme « oportunidades » mexicain donne de bons résultats. Ce programme consiste à payer les familles pour qu’elles envoient leurs enfants à l’école. Toutefois, il faut se rappeler qu’au Mexique beaucoup d’enfants contribuent au revenu familial. Lorsqu’ils fréquentent l’école la famille perd des revenus souvent nécessaires à la survie de la famille. Ce n’est pas exactement le cas de la plupart des familles de décrocheurs québécois.

Cela permettrait certainement de sauver quelques-uns d’entre eux, mais on enverrait le mauvais message aux élèves et aux parents. L’éducation doit être comprise comme un investissement pour l’avenir et non une source de revenu pour consommateurs précoces.

Les polyvalentes sont des usines à produire des diplômés. Les élèves sont la matière première, les profs sont les travailleurs de la chaîne de montage, les gestionnaires sont des exécutants qui répondent aux priorités du ministère. Dans un tel système, les décrocheurs sont des pièces défectueuses que le système rejette parce qu’ils nuisent au bon fonctionnement de l’usine.

Il faut se rappeler que le décrochage c’est le symptôme et non la cause du malaise qui prévaut dans les écoles publiques. L’école est incapable d’intéresser les élèves décrocheurs. Donc, il faut repenser tout le système en se rappelant que l’école est au service des élèves et non le contraire comme cela se produit trop souvent.

L’heure des demi-mesures, des comités, des rapports est révolue. C’est une vraie révolution qu’il faut :
  • Il faut des écoles à l’échelle humaine. Les petites polyvalentes ou tout le monde se connait offre un enseignement de meilleure qualité que les grandes polyvalentes anonymes et impersonnelles;
  • Il faut recruter des directeurs d’école qui sont des têtes fortes capables de faire face à la musique. Les directeurs compétents qui ne s’en laissent pas imposer par les bureaucrates, les représentants syndicaux et parfois les élèves et les parents décuplent les chances de succès de l’école.
  • Les meilleurs profs doivent être supportés, encouragés et rémunérés à leur juste valeur. En éducation, le sacro-saint principe de l’ancienneté est d’une stupidité qui n’a pas sa raison d’être dans une société moderne. Il faut l’abolir.
  • Les adolescents ont besoin de défis et d’activités qui leur parlent. Le sport, le théâtre, la musique, la danse, la mécanique, l’ébénisterie, etc. sont des activités susceptibles de retenir à l’école bien des décrocheurs. Il faut couper dans la bureaucratie inutile pour financer ces activités essentielles.
  • La compétition est un phénomène qui pousse les intervenants à se dépasser. En appliquant le principe de « l’argent suit les élèves » les écoles devront rivaliser d’ingéniosité pour attirer et garder leur clientèle. Celles qui ne s’adapteront pas disparaîtront au profit des meilleures et pour le plus grand bien des élèves.

L’école doit appartenir à sa communauté, c’est-à-dire les élèves, les parents, les profs et les gestionnaires. Le ministère et les commissions scolaires doivent être des outils au service de l’école et non des empêcheurs de tourner en rond.

Je doute que la ministre Courchesne ait le courage politique d’une telle révolution.
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Sortir des sentiers battus
Par Nathalie Elgrably-Lévy
Économiste sénior, Institut Économique de Montréal

La Presse Canadienne nous apprenait récemment que le taux de décrochage scolaire chez les jeunes du secteur public est passé de 26% en 2000, à 29% en 2007. Puis, la semaine dernière, la Commission scolaire de Montréal révélait qu’à peine 40,7% des élèves entrés au secondaire en 2002 avaient obtenu leur diplôme cinq ans plus tard. Les statistiques sont éloquentes: le décrochage est un fléau!

Comme chaque fois que le décrochage défraye les manchettes, des voix s’élèvent pour réclamer des solutions au problème. Évidemment, vu la fascination des élus pour les bavardages stériles et les rapports aussi inutiles qu’onéreux, il faut s’attendre à ce qu’on nous annonce la tenue de tables de concertation, de forums, de commissions d’enquête, de consultations publiques, de groupes de travail, etc.

Déjà, la Centrale des Syndicats du Québec demande au gouvernement Charest de tenir un sommet sur le décrochage, et de concevoir une politique interministérielle. Après plusieurs mois d’intense réflexion aux frais des contribuables, on nous dévoilera en grandes pompes une série de recommandations savantes comme l’élaboration d’un plan de réussite, la réduction de la taille des classes, l’embauche de professionnels, l’intégration d’enfants en difficultés, l’établissement de règles et de politiques et, bien entendu, l’absolue nécessité de débloquer des fonds. On peut également parier l’école privée sera écorchée au passage et qu’on la rendra responsable de biens des difficultés que rencontre l’école publique.

Le hic, c’est que plusieurs de ces mesures ont déjà été adoptées sans succès. Il est donc temps de sortir des sentiers battus, d’autant plus que si les jeunes décrochent, ce n’est certainement pas parce qu’ils sont insatisfaits du ratio professeur-élèves. En revanche, ne se pourrait-il pas qu’ils abandonnent l’école parce qu’ils sont attirés par les revenus qu’ils peuvent gagner en travaillant, et qu’ils sont incapables d’évaluer les bénéfices de l’éducation? L’école ne serait-elle pas en concurrence avec le marché du travail? Si c’est le cas, il faudrait faire en sorte que l’école devienne plus «payante» que la jobine au salaire minimum.

Ainsi, pourquoi ne pas imaginer un programme d’«allocations pour études» en vertu duquel un jeune obtiendrait un revenu à condition qu’il fréquente l’école? Certes, payer les jeunes pour qu’ils étudient peut coûter cher au trésor public. Mais un tel programme peut être économique si on tient compte de la facture associée au décrochage. À cet effet, l’économiste Pierre Fortin a récemment évalué qu’un décrocheur impose un fardeau de 500 000$ à la société. Une étude du Conseil canadien sur l’apprentissage a également estimé que le décrochage coûte 37 milliards de dollars par année à Ottawa. Et puis, on pourrait certainement financer cette initiative en abolissant la pléthore de programmes inutiles qui grugent les finances publiques.

L’idée semble farfelue? Le Mexique l’a pourtant exploitée en introduisant en 1997 le programme Oportunidades qui consiste à payer les familles pour qu’elles envoient leurs enfants à l’école. Le principe de l’incitation financière a tellement bien fonctionné que plus de trente pays l’ont adopté depuis. Même la ville de New York et la Grande Bretagne se sont inspirées de ce programme pour lutter contre le décrochage.

20 février, 2009

Nous sommes tous au service du système

Le transport en commun souffre exactement des mêmes problèmes que tous les monopoles gouvernementaux d’ici et d’ailleurs : inefficacité, coûts élevés, mauvaise qualité du service.

Pourquoi?

C’est bien simple, les monopoles d’État sont gérés par des bureaucrates ineptes pris en sandwich entre les syndicats et les politiciens. Ces systèmes ne sont pas là pour servir les usagers, bien au contraire :


  • Les malades servent le système de santé;

  • Les petits bouts de choux servent le système de garderie;

  • Les élèves servent le système d’éducation;

  • Les laissés pour compte servent le système de services sociaux;

  • Les multi-poqués servent la DPJ;

  • Les usagers servent le système de transport en commun;

  • Les accidentés servent la CSST;

  • Etc.

Alors, lorsqu’un chroniqueur feigne d’être surpris de l’inefficacité des monopoles d’État, ça me surprend.
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Les élus ou les technocrates

Michelle Ouimet, La Presse, 17 février 2009


Montréal est surgouverné. Les structures s'empilent: 19 arrondissements, une ville centrale, 15 municipalités défusionnées et un conseil d'agglomération qui coiffe tout ce beau monde qui vit sur l'île.


À cette orgie de strates, il faut ajouter une autre couche: la Communauté métropolitaine (CMM) créée en 2001 dans la foulée des fusions. La CMM gère les dossiers qui touchent les 82 villes de la grande région de Montréal, de Mirabel à Mont-Saint-Hilaire.

Les transports en commun souffrent de la même enflure: Laval, Montréal et Longueuil ont des sociétés de transport (STL, STM, RTL) et les villes de banlieue ont des conseils intermunicipaux de transport. L'Agence métropolitaine (AMT) chapeaute le tout. La CMM, qui couvre, en gros, le même territoire, s'occupe aussi de transport, mais son mandat est vague, dilué.


Le vrai patron, c'est l'AMT.


Surgouvernés, les transports en commun? You bet! Un exemple, un seul, souligne à gros traits la paralysie qu'engendre ce millefeuille de structures: la voie réservée sur Pie-IX.


Oh, le beau dossier! Simple en apparence: tracer une voie réservée sur le boulevard pour que les autobus circulent rapidement. Mais compliqué en diable parce que trop d'intervenants y mettent leur nez, soit l'AMT, la STM, la Ville de Montréal et quatre de ses arrondissements, dont celui du très actif André Lavallée, vice-président du comité exécutif et responsable du transport. Car Pie-IX passe dans SON arrondissement, pour ne pas dire son royaume.


Qu'est-ce que l'AMT vient faire là-dedans? Pie-IX est considérée comme une artère métropolitaine. Elle tombe donc sous sa juridiction. Mais l'AMT doit s'entendre avec Montréal.


La voie réservée a été fermée en 2002 à la suite de la mort de deux piétons. Question: comment la rouvrir de façon sécuritaire? Sept ans plus tard, la question est toujours pendante.


L'AMT a fait faire 11 scénarios. La Ville a opté pour le plus cher. Après tout, ce n'est pas elle qui paie, mais Québec. Pourquoi se contenter d'une petite voie chenue, alors qu'elle pourrait avoir la totale? Le problème, c'est qu'il faudrait couper des arbres - beaucoup d'arbres - dans Hochelaga-Maisonneuve. Alors parle, parle, chicane, chicane et toujours pas de solution en vue.


La ministre des Transports, Julie Boulet, s'est choquée hier. Vous vous entendez, a-t-elle dit en substance, ou, en juin, je vous impose une solution.


L'AMT est une créature de Québec gérée majoritairement par des technocrates. La CMM, elle, est dirigée par des élus. L'AMT veille sur les milliards que Québec investit dans les transports en commun. Les élus digèrent mal l'idée d'être à la merci des technocrates.


Qui doit s'occuper du transport, la CMM? Pas sûr.


La CMM est un lobby de maires qui ont trop souvent le nez collé sur leur nombril et leur porte-monnaie. Lorsque le dossier du transport atterrit sur leur table, les élus ont deux idées en tête: est-ce que je peux attirer le projet dans ma cour et comment puis-je réduire ma contribution?


Pour la vision régionale, on peut repasser.


L'AMT étudie les besoins de la région et établit une liste de priorités: un tramway ici, une voie réservée là, des trains de banlieue là-bas, etc. Bien sûr, elle consulte, mais ultimement, c'est elle qui décide.


Le maire de Montréal veut un tramway qui traversera le Vieux-Montréal? L'AMT trouve que c'est une mauvaise idée. Le tramway se retrouve donc à la fin de sa liste. Comme c'est Québec qui paie et que l'AMT est le bras de Québec, le maire de Montréal aura son tramway dans la semaine des quatre jeudis.


C'est donc le président de l'AMT, Joël Gauthier, qui tranche. Un non-élu. Pire, une nomination politique. Avant d'atterrir à l'AMT, Joël Gauthier était directeur général du Parti libéral du Québec.


Pas étonnant que les maires rêvent de mettre le grappin sur l'AMT. La CMM est prête à l'avaler. Les élus pourraient enfin contrôler la créature et avec elle, les milliards de Québec.


Les élus peuvent-ils faire le travail à la place de l'AMT? Pourront-ils s'entendre? Pas sûr. Le seul fait d'armes de la CMM a été la création d'un logo à 687 000$. Bien peu de gens connaissent cette bibitte à 82 têtes.


Au tournant des années 1990, le gouvernement a créé le Conseil métropolitain de transport en commun (CMTC), un regroupement d'élus chargé de gérer les dossiers régionaux. Mais le CMTC s'est vite enlisé dans les chicanes. En 1996, le gouvernement l'a remplacé par une agence dirigée par des non-élus, l'AMT. Cinq ans plus tard naissait la CMM.


Aujourd'hui, la CMM et l'AMT se pilent sur les pieds. Les élus se méfient des technocrates. Et vice-versa. Alors, je pose la question: l'AMT doit-elle bosser tout le monde? Les élus sont-ils mieux placés?


Aucune idée. Une chose est certaine: la structure actuelle ne fonctionne pas.

19 février, 2009

Chiffre du jour : 26 %

Selon les résultats d'un sondage publié aujourd'hui par la Société de Placements Franklin Templeton, lorsqu'il s'agit d'investir en cette période de REER, plus du quart (26 %) des résidants du Québec se décrivent comme des investisseurs qui analysent, sont opportunistes ou prennent des risques. Par contre, le sondage révèle que seulement 19 % des Québécois se décrivent comme méfiants et sceptiques. Par ailleurs, 18 % d'entre eux se sentent hésitants et incapables de prendre des décisions en matière de placements.

18 février, 2009

Boulevard Notre-Dame. Moi, ça me gêne!

La Presse nous apprend qu'entre novembre 2007 et aujourd’hui, les coûts du projet de modernisation de la rue Notre-Dame sont passés de 750 millions à 1,5 milliards.

La ministre Julie Boulet déclare : «Le gouvernement, comme la Ville de Montréal, veut poursuivre dans le sens du réaménagement de la rue Notre-Dame. Mais on ne le fera pas à n'importe quel prix. Par souci de saine gestion des fonds publics, on va revoir les récents estimés, on va optimiser le projet, le ramener à des coûts plus acceptables et raisonnables.»

«C'est une évaluation qui date de 2006. C'est ce que j'ai demandé au ministère : dorénavant il va falloir prévoir des contingences qui vont s'arrimer avec l'état d'avancement du dossier. Il faut prévoir des contingences, calculer l'indexation, l'actualisation des coûts. Souvent on annonce des projets qui vont être terminés dans cinq ans. On n'évalue pas le coût de ces projets dans les cinq ou six prochaines années.»

Est-ce que les fonctionnaires du MTQ et de la Ville sont tous des incompétents? Ont-ils subi des pressions politiques pour réduire l’estimation initiale des coûts pour rendre le projet plus acceptable? Que se passe-t-il dans ce foutu ministère?

Il y a à peine 10 km de la sortie du tunnel Ville-Marie et la jonction de l’autoroute 25. Une erreur de 750 millions c’est 75 millions par km. Ce n’est pas rien. Va-t-on couvrir les parois en or? Les lampadaires seront-ils des bijoux griffés?

Cela fait 20 ans que les fonctionnaires étudient la modernisation de ce tronçon. Si on avait agi à ce moment-là on aurait suffisamment économisé en frais d’étude pour payer sa construction.

De quelle malédiction avons-nous été frappé? Depuis vingt ans on est incapable de faire quoi que ce soit : l’autoroute 30, le CHUM, la rue Notre-Dame, le transport en commun, les systèmes de santé et d’éducation, etc.

Je ne sais pas pour vous, mais moi ça me gêne de plus en plus.

École : réponse de Joseph Facal à Mme Ouimet

Pour les bien-pensants de la gogauche québécoise il faut démolir l’école privée parce qu’elle fait ombrage à l’école publique. Jamais ils ne leur viendraient à l’esprit de l’encourager pour le plus grand bien de l’ensemble de la population. Pour eux le principe d’égalité est un dogme qui ne doit pas être remis en question. S’il faut être médiocre pour y arriver, qu’il en soit ainsi.
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Fausse route, faux débat
Joseph Facal, 16/02/2009 09h52

Le décrochage scolaire continue à augmenter. La vieille proposition de couper les subventions aux écoles privées relève donc la tête. Si seulement c'était si simple.

Quand une école se vide, c'est que les parents ne lui font plus confiance. C'est ce qui arrive à plusieurs écoles publiques. Alors, que faire? Regagner la confiance des parents en leur offrant ce qu'ils veulent?

Bien sûr que non. Pour stopper l'hémorragie, on y retiendra captifs enfants et parents en mettant l'école privée à un prix que seuls les riches pourront se payer. Une vraie mesure «progressiste» comme on les aime au Québec

CHOISIR

Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Précisément parce qu'elle est subventionnée, l'école privée coûte autour de 4 000 $ par année par enfant. C'est accessible à la plupart des gens, pour peu qu'ils se disent qu'une auto de 16 000 $ roule aussi bien qu'une autre de 20 000 $, ou qu'un écran plat n'est pas indispensable.

Un carton de cigarettes Players coûte 66,99 $ avant taxes. Question de valeurs, j'imagine.

Il est vrai que l'école privée sélectionne. Mais elle sélectionne sur la base du mérite scolaire des enfants et non du portefeuille des parents. Qu'on puisse lui imposer d'autres exigences, ça se discute.

Mais coupez les subventions aux écoles privées et qu'arrivera-t-il? Elles devront exiger des frais à la hauteur du coût réel de la formation. Les parents qui n'en auront plus les moyens devront renvoyer leurs enfants dans le secteur public, qui verra ses coûts augmenter. Et nombre d'écoles privées fermeront, faute de clientèle.

Les écoles privées restantes seraient réservées non plus aux enfants talentueux, d'où qu'ils viennent, mais à ceux, quel que soit leur talent, dont les parents en auraient les moyens. Est-ce ce qu'on veut?

La fin des subventions signifierait que, même si un enfant travaille fort, il n'aura plus accès à l'institution de son choix si ses parents n'en ont pas les moyens. Lamentable.

Mais rien n'est simple. Comment expliquer qu'il y a des écoles publiques de grande qualité? Comment expliquer qu'il y en a qui font des bonds de deux cents places dans ces classements qu'on dénonce, mais que tout le monde consulte?

Et où sont les preuves que la performance d'un élève en difficulté s'améliore parce qu'on le force à coexister avec un autre qui réussit sans problème?

LUTTER

Dans les écoles publiques qui réussissent, que trouve-t-on invariablement? Des directeurs à poigne, de la discipline, des enseignants qui aiment leur métier, des parents qui s'occupent de leurs enfants.

Comme par hasard, on y livre souvent un combat quotidien contre les conventions collectives à la soviétique, la bêtise de certaines décisions des commissions scolaires et les théories fumeuses des intégristes de la psychopédagogie. Le cas de l'école Louis-Riel, située dans un quartier difficile, est demeuré célèbre.

Tout le Québec d'aujourd'hui est dans ce débat. Chez nous, le réflexe premier est toujours de penser que pour aider les uns, il faut forcément réduire la liberté des autres. Moins fatigant, n'est-ce pas?

Mes propres enfants fréquentent l'école primaire au coin de la rue, et j'en suis fort satisfait. Elle est publique.

Chiffre du jour : 57 %

Les résultats de ce deuxième volet du sondage de BMO Regard sur l'épargne révèlent ce qui suit :
  • 57 pour cent cherchent des façons d'accroître leurs épargnes au cas où leur situation personnelle changerait subitement;
  • un sur cinq prévoit réduire ses achats, petits et grands, et 17 pour cent annuleront ou retarderont leurs projets de voyage;
  • un tiers prévoit réduire leur cotisations à leur REER;
  • un quart ne cotisera pas à leur REER cette année.

(NDLR : Cela prouve que 57 % des citoyens ordinaires sont financièrement plus intelligents que les politiciens)

17 février, 2009

Quand nos élus se prennent pour des financiers

Il semble de plus en plus évident que GM devra se restructurer pour survivre. Le processus de restructuration a pour premier objectif de se soustraire à ses obligations : créances, fonds de pension, contrats fournisseurs, etc.

En 1987, les gouvernements du Québec et du Canada ont généreusement prêté l’argent des contribuables à GM. Dans l’espoir de sauver l’usine de Ste-Thérèse ils lui firent un prêt de 220 millions sans intérêt venant à échéance en 2017.

Quelques années plus tard GM remercia les employés et ferma l’usine.

Un prêt sans intérêt d’une durée de trente ans équivaut à une subvention d’au moins 50 % de la valeur du prêt, soit 110 millions. Il me semble qu’au minimum il aurait été raisonnable d’inclure une clause de remboursement dans l’éventualité de la fermeture de l’usine. Après tout, le but du prêt était de sauvegarder des emplois! Comme si cela n’était pas suffisant, les fonctionnaires n’ont même pas jugés utile de protéger l’argent des contribuables en cas de faillite.

Autant dire que ce prêt est à jamais perdu comme tous les emplois qu’il devait protéger. Seuls les politiciens peuvent se permettre autant de négligence sans craindre de perdre leur emploi.

Après Steinberg, Provigo, Hyunday, Les Papiers Gaspésia, Vidéotron, Norsk Hydro, Magnola, l’UQUAM, c’est au tour de GM d’engloutir l’argent des contribuables. Des centaines de millions, voire des milliards, de l’argent des contribuables ont été gaspillés dans ces projets.

Il existe combien d’autres prêts aux conditions généreuses qui ne seront jamais remboursés? Est-ce 5 milliards, 10 milliards, plus?

Arriverons-nous un jour à mettre fin à cette hémorragie de fonds publics? Faut-il attendre d’être en faillite comme en Argentine et en Islande?

Comment se fait-il qu’aucun des « think tanks » ne se soit encore donné la peine d’inventorier et d’évaluer l’ensemble des prêts faits par les gouvernements? Quelle est la valeur totale de ces prêts? Combien valent-ils aujourd’hui : 50 %, 25 % de leur valeur nominale?

Sait-on jamais, l’inventaire et l’évaluation des prêts gouvernementaux créeraient peut-être une petite gêne chez les politiciens.

Ça vaut la peine d’essayer, non!

Chiffre du jour : 17 %

Les deux grands partis provinciaux appuient le gel des tarifs des garderies, une politique inutilement coûteuse et sans fondement logique. Depuis quatre ans, le coût d'une place en CPE a augmenté de 17%. La contribution parentale étant coulée dans le béton armé, c'est l'État qui a absorbé la totalité des dépenses supplémentaires. Les parents, qui défrayaient 16,2% du coût en 2004-2005, n'en paient plus que 14%. Pourquoi ce programme déjà généreux devrait-il le devenir de plus en plus?

(NDLR : Pourquoi le coût d'une place a augmenté deux fois plus rapidement que l'inflation? Parce que c'est un monopole gouvernemental et syndical. Malheureusement, on a encore rien vu. La syndicalisation des garderies familiales fera explosé les coûts, alors que les tarifs sont gelés. Cherchez l'erreur!)

16 février, 2009

Enfin, un vrai plan de relance

Voilà un plan de relance auquel j’adhère sans aucune hésitation.
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Bernard Mooney, LesAffaires.com, 16 février 2009 à 11h53

Mon plan pour relancer les économies québécoise, canadienne et américaine

Les bourses sont fermées. J’en profite pour vous dévoiler en grande exclusivité mon petit plan personnel pour relancer les économies du Québec, du Canada et des Etats-Unis.

Pourquoi ces trois économies ? Parce que l’économie, c’est d’abord et avant tout le comportement humain. Donc, ce qui est vrai pour le Québécois est également vrai pour l’Américain et le Canadien.

Deux précisions avant de commencer :

1- mon plan repose sur le gros bon sens et sur la même approche qui me sert à la Bourse, que je résume par KISS (Keep It Simple Stupid). Comme je n’ai de compte à rendre à personne (ni aux syndicats, ni aux grandes entreprises, et tous les groupes de pression qui étouffent notre société), je peux y aller gaiement.

2- tous les plans de relance des pays industrialisés divulgués jusqu’à maintenant me rendent mal à l’aise. On tente de soigner le maladie par exactement le moyen qui nous a rendu malade (la consommation, la consommation, la consommation).

C’est un peu comme si, du haut (ou du gros) de mes 400 livres je vous disais que mon plan pour maigrir est de manger davantage de pizzas extra-large et garnies et des poutines comme dessert! Pas très crédible.

Mon plan est axé, ce qui n’est pas très à la mode, sur le contraire : il veut encourager la production et le travail (je sais…je n’aurais pas dû écrire ces mots qu’on a effacé de notre dictionnaire il y a belle lurette…).

Voici mon plan en quelques mots :

1- Congé d’impôts total en 2009 et 2010. C’est simple : tous vos revenus cette année et ceux de l’an prochain vous appartiennent à 100%!

2- Taux d’impôts unique et minimal de 15 % pour toutes les entreprises profitables.

3- Élimination de toutes les subventions et crédits d’impôt aux entreprises.

4-Taxe à la consommation de 15%, à l’exception des aliments, des médicaments et des items reliés à l’éducation.

5- Élimination permanente des impôts sur les intérêts et les dividendes.6- Élimination permanente de l’impôt sur le gain en capital pour tout placement détenu plus de 36 mois.C’est tout.

Après la SAQ, la SDBQ

La semaine dernière la Fondation des maladies du coeur demandait aux gouvernements de surveiller le prix des denrées de base. Selon la Fondation, les variations du prix des denrées de base dans les différentes localités canadiennes sont inacceptables. Les prix élevés favoriseraient la consommation de substituts potentiellement dommageables pour la santé.

La Fondation recommande, avec raison, une saine alimentation pour prévenir les maladies du coeur. Toutefois, en suggérant une intervention gouvernementale pour surveiller le prix des denrées de base, ses dirigeants démontrent qu’ils ignorent tout des effets néfastes de l’interventionnisme. Aussi, devraient-ils se limiter à faire connaître le résultat de leur recherche et laisser à d’autres le soin de proposer des solutions.

L’intervention de la Fondation représente l’exemple type d’un groupe d’intérêt grassement subventionné qui retourne l’ascenseur aux politiciens. Ces derniers seront trop heureux de profiter de l’occasion pour s’immiscer encore un peu plus dans la vie des gens.

Il est facile d’imaginer les conséquences dramatiques de l’interventionnisme de l’État dans le domaine des denrées alimentaires. Le scénario suivant peut paraître exagéré à certains. Malheureusement, une fois le processus d’intervention politique enclenché il est trop souvent impossible de l’arrêter. Les groupes d’intérêt qui bénéficieront du système en exigeront toujours plus.

Dans un premier temps, un règlement obligera les épiciers à publier les prix d’une liste de denrées établie par les ayatollahs de la « bonne bouffe ».

Ensuite, des politiciens démagogues, il n’en manque pas, dénonceront les différences de prix entre les régions et les secteurs d’une même ville. Ils prétendront que les grandes chaînes d’alimentation abusent du « pôvre » monde. Certains n’hésiteront pas à en attribuer l’odieux à l’importation des produits étrangers bons marchés. Pour faire bonne mesure, les écolos affirmeront que la consommation des produits québécois est plus « vert ». La défense de l’environnement et la dénonciation du privé sont toujours des thèmes populaires auprès des Québécois.

Profitant d’une prochaine campagne électorale, les partis s’engageront à règlementer les prix des denrées de base et à bannir les importations. Comme par hasard, les prix exploseront. C’est une loi économique élémentaire. Lorsque l’offre d’un produit est règlementée son prix augmente. Pour s’en convaincre, il suffit de relire les études de l’IÉDM et de l’Institut Fraser sur les prix des produits agroalimentaires au Québec.

Les prix très élevés des denrées de base grèveront le budget des familles. Ils en consommeront de moins en moins au détriment de leur santé. Tous les bien-pensants du Québec clameront qu’il y a urgence, que c’est une question de santé publique. Ils échafauderont des théories savantes pour démontrer que c’est la faute du capitalisme sauvage qui n’a d’intérêt que pour les profits. La table sera mise pour passer à l’étape ultime de l’interventionnisme : la nationalisation.

Le gouvernement, appuyé par les partis d’opposition, proposera un projet de loi pour créer un nouveau monopole d’État, la Société des denrées de base du Québec (SDBQ). Enfin, nous aurons atteint l’objectif ultime de l’égalité pour tous : mauvais service, prix élevés et piètre qualité.

La moitié des Québécois n’auront plus les moyens de se payer les fruits et légumes frais dont ils ont besoin. Alors, le gouvernement créera des commissions d’enquête pour étudier la question et faire des recommandations. L’UPA, les syndicats et la « gogauche » réclameront plus de subventions pour sauver le système au nom de la solidarité sociale.

Ce scénario est farfelu? Alors, pourquoi les boissons alcoolisées sont-elles toujours distribuées par un monopole d’État, la SAQ?

Pensez-y à deux fois avant de demander la règlementation du prix des denrées de base. Vous pourriez être exaucé.

Je ne doute pas des bonnes intentions de la Fondation des maladies du coeur. Malheureusement, les gens bien intentionnés sont souvent les plus dangereux.

15 février, 2009

La Caisse : Je veux mon argent!

Il semble acquis que le rendement de la Caisse en 2008 sera environ 10 % inférieur à la moyenne des fonds de pension auxquels elle se compare. C’est une catastrophe. Les conséquences de cette contre-performance nuiront au rendement de la Caisse pour des années à venir.

Le problème n’est pas la mauvaise performance de l’an dernier qui, dans une perspective long terme, n’est pas une catastrophe. Selon Mercer, le rendement médian des derniers cinq ans au 31 décembre 2008 de 43 fonds équilibrés est de 3,61 %. Au cours de cette période, le rendement de la Caisse est d’environ 4,6 %. C’est loin de l’objectif de 7 %, mais ce n’est pas la catastrophe décriée par l’opposition. Le danger réside plutôt dans les solutions que les politiciens imposeront à la Caisse. Les futurs gestionnaires auront les mains liées ce qui élimine toute possibilité de rattrapage.

La Caisse de dépôt, étant un monopole d’État, sera toujours exposée à l’ingérence des politiciens. J’en veux pour preuve son histoire récente.

Il est inévitable que l’ingérence des politiciens handicape l’efficacité des dirigeants de la Caisse. Les décisions du CA et du PDG sont obligatoirement à la remorque du parti au pouvoir. Les délais encourus pour remplacer Henri-Paul Rousseau et la chasse aux coupables à la saveur de règlements de comptes sont des exemples des effets néfastes de l’ingérence politique. Ces évènements nuiront grandement au rendement de la Caisse en 2009 et 2010.

Malheureusement, le pire reste à venir. Par exemple, la proposition de la ministre Jérôme-Forget de nommer le sous-ministre des Finances au CA institutionnaliserait l’ingérence. De quelles autres recommandations farfelues accouchera la commission parlementaire qui ne manquera pas d’étudier ce dossier?

L’argent que les Québécois déposent dans leur régime de pension est leur propriété exclusive. Aussi, ils devraient pouvoir la retirer de la Caisse pour le confier à l’institution de leur choix. C’est leur argent et ils sont en droit d’en disposer comme bon leur semble.

Certains prétendront que le régime de retraite du Québec est un régime à prestations déterminées garantie par le gouvernement. Donc, nous n’avons pas à nous inquiéter de la performance de la Caisse puisque le gouvernement renflouera ses coffres au besoin.

Cette réponse est d’une naïveté déconcertante. Le seul argent dont dispose le gouvernement est celui qu’il prend dans nos poches. Lorsque les coffres de la Caisse seront vides le gouvernement n’aura d’autres choix que de couper les prestations ou de piger plus profondément dans les poches des contribuables. (Voir le texte de Nathalie Elgrably ci-après)

Dans ces conditions, je préfère prendre le risque de gérer moi-même mes actifs ou de les confier à une entreprise de gestion de portefeuille privée. Au moins, l’objectif sera clair : optimiser le rendement de mon portefeuille en accord avec mon niveau de tolérance au risque.
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Pire que Madoff!
par Nathalie Elgrably-Lévy, Économiste sénior, Institut Économique de Montréal

L’affaire Madoff a soulevé l’indignation du monde entier, et avec raison, car l’infâme personnage est à l’origine d’une escroquerie évaluée à 50 milliards $US. Il promettait des rendements exceptionnels mais, en réalité, il opérait une chaîne de Ponzi, du nom de Charles Ponzi, un Américain immortalisé pour avoir escroqué des dizaines de milliers de personnes dans les années 1920.

Une chaine de Ponzi repose sur le principe pyramidal: la promesse de rendements supérieurs attire les premiers investisseurs, mais lorsque le fonds ne génère pas les rendements promis, on rémunère les premiers épargnants avec l'argent des nouveaux entrants. Tant que le nombre d’investisseurs augmente, la pyramide subsiste. En revanche, elle s’écroule dès qu’ils sont en nombre insuffisant pour financer les sorties de fonds.

Bien qu’on se joigne de plein gré à une chaine de Ponzi, et qu’on puisse librement la quitter, opérer une telle pyramide constitue un crime, et Madoff terminera ses jours là où il se doit, c’est-à-dire derrière les barreaux.

Toutefois, à l’instar du reste du Canada, nous avons au Québec une chaine de Ponzi parfaitement légale à côté de laquelle Madoff fait figure d’amateur. Il s’agit du Régime de Pension du Canada (RPC) et de la Régie des rentes du Québec (RRQ).

La RRQ administre un régime financé par répartition avec une capitalisation partielle. Concrètement, cela signifie que la rente versée à un retraité est indépendante de l’accumulation de ses cotisations et des intérêts. Au contraire, le régime est redistributif: les cotisations perçues aujourd’hui servent à payer les rentes des retraités actuels.

Certes, la RRQ, qui était sur le bord de l’implosion en 1999, a depuis constitué une réserve actuarielle. Mais pour cela, elle a augmenté le taux de cotisation de 3,6% en 1966, à 9,9%. Au 31 mars 2008, on estimait que la réserve actuarielle permettrait de tenir quarante ans. Or, les pertes considérables réalisées par la Caisse de dépôt, ainsi que le vieillissement accéléré de la population permettent d’affirmer que la réserve sera nulle beaucoup plus tôt que prévu, et que le régime est insoutenable à long terme, à moins d’augmenter significativement les cotisations et de réduire les prestations.

Les jeunes d’aujourd’hui, obligés de contribuer à la RRQ, croient donc de bonne foi qu’ils épargnent pour leur retraite. Or, le mode de fonctionnement du régime constitue une chaine de Ponzi. Et comme on estime que la province comptera 2 travailleurs pour un retraité en 2030, comparativement à 5 pour 1 en 2000, la base de la pyramide se rétrécit et le système court à sa perte.

On peut évidemment défendre l’importance d’inciter les gens à épargner. Mais est-il indispensable que l’État s’approprie notre avoir pour le faire soi-disant fructifier? Serait-ce trop demander que de pouvoir gérer nous-mêmes nos économies, et d’en disposer librement? Manifestement, nos politiciens, dans leur immense sagesse, nous jugent trop irresponsables et trop imbéciles pour nous accorder ce privilège!

Ainsi, pour «prendre soin» des Québécois, la RRQ nous oblige à contribuer à un fonds qui n’est pas pleinement capitalisé. Elle nous maintient captifs tout au long de notre vie professionnelle. Elle nous interdit de toucher à notre capital pour quelque raison que ce soit, et elle nous verse une rente sans rapport avec nos cotisations. Si ce n’est pas de l’escroquerie, ça lui ressemble drôlement! Espérons seulement que Québec n’imitera pas le gouvernement argentin qui a récemment poussé l’arnaque au point de nationaliser les caisses de retraite privées pour financer le régime public déficitaire!!!

La loi et le gouvernement

Les gouvernements sont au-dessus des lois. La loi anti-monopole ne s’applique pas aux monopoles d’État, la Caisse ne respecte pas la loi qui encadre les régimes de pension privés, le ministère du Revenu vole impunément la propriété privée, etc.

Dans le texte qui suit, Pierre Lemieux explique pourquoi le régime fiscal est une forme de banditisme accepté par la population.
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L’art du pillage
par Pierre Lemieux

Le budget de jeudi augmente les dépenses fédérales de 9%. Le gouvernement prévoit que ses recettes et donc nos impôts reprendront leur tendance haussière l’année suivante (l’exercice 2010-2011). J'ai pensé à Mancur Olson et à Lysander Spooner.

Mancur Olson (1932-1998), qui était un brillant économiste de l’Université du Maryland, a développé une théorie astucieuse mais inquiétante qui explique pourquoi les individus préfèrent l’État à l’anarchie. Dans une situation d’anarchie, explique-t-il, des « bandits nomades » pillent tout ce qui a été produit et, souvent, tuent les producteurs en même temps. Ceux qui survivent se retranchent dans une production de subsistance. Il ne reste donc plus grand-chose à voler, mais le pillard individuel n’y peut rien. S’il ne vole pas maintenant tout ce qu’il y a à piller, il ne trouvera rien quand il repassera : un autre bandit nomade se sera servi entre-temps.

Le bandit qui écrase tous les autres et établit un monopole du vol devient donc un sauveur. Ce nouveau « bandit sédentaire », qui s’appelle l’État, est plus efficace dans l’exploitation de ses sujets. Il leur vole tout ce qu’il peut mais en maintenant leur capacité productive et leurs incitations afin que le fisc puisse repasser l’an prochain. Le bandit sédentaire est heureux parce que son butin croît avec la paix et la prospérité relative de ses sujets. Ses victimes sont contentes de pouvoir conserver au moins une partie de leur production. La théorie olsonienne continue en expliquant pourquoi un État démocratique en laissera davantage à la population.

Lysander Spooner (1808-1887) était un anarchiste individualiste du Massachusetts. Contrairement à Olson, il ne croyait pas que l’État démocratique soit préférable à des bandits nomades. L’État, soutenait-il, est « une bande de voleurs, tyrans et assassins » et l’État démocratique fondé sur le scrutin secret, « une bande secrète de voleurs et d’assassins ». (La version française traduit « band » par « association », pour faire référence bien sûr aux lois criminalisant l’association de malfaiteurs.)

Si Spooner n’avait pas les raffinements intellectuels d’Olson, les arguments de son livre de 1870, The Constitution of No Authority (Outrage à chefs d’État pour la version française de 1991), n’ont pas perdu leur charme ; le temps, au contraire, semble leur avoir donné de la pertinence. Spooner écrivait : « Le fait est que le gouvernement, comme un bandit de grand chemin, dit à un individu : "La bourse ou la vie." Quantité de taxes, ou même la plupart, sont payées sous la contrainte d'une telle menace. »

« Le gouvernement, il est vrai, ajoutait le philosophe de Boston, n’arrête pas l’homme dans un endroit solitaire, ne lui saute pas dessus depuis le bord du chemin, et n’entreprend pas, sous la menace d’un pistolet, de lui vider les poches. Mais le vol n'en est pas moins du vol, et un vol bien plus lâche et honteux. »

« Le bandit de grand chemin [...] ne prétend pas avoir le moindre droit à votre argent, il ne soutient pas qu’il l'utilisera dans votre intérêt. Il ne prétend pas être quoi que ce soit d’autre qu’un voleur. [...] En outre, après avoir pris votre argent, il vous laisse là, comme vous le souhaitez. Il ne persiste pas à vous suivre le long de la route contre votre volonté, supposant qu'il est votre "souverain" légitime [...] en vous enjoignant de faire ceci, et en vous interdisant de faire cela [...] Il est — ce brigand de grand chemin — trop gentilhomme pour perpétrer des impostures, insultes et vilenies telles que celles-là. Bref, lorsqu’il vous vole, il n’entreprend pas en outre de faire de vous sa dupe ou son esclave. »

De nos jours, il nous donne aussi du « stimulus ». L’État emprunte de l’argent, à faire rembourser plus tard par les contribuables, et le remet aux mêmes contribuables, mendiants reconnaissants. En vérité, il donne l’argent à un groupe de contribuables légèrement différent, c’est-à-dire à ceux dont il a besoin de l’appui. Comprenons bien que les manipulations monétaires qu’il a effectuées et la chape de plomb réglementaire qu’il a posée sur l’économie (dans le cas qui nous occupe, le « il » représente encore mieux le vis-à-vis américain) ont créé la crise même dont il prétend nous sauver. Et cette crise lui offre une nouvelle occasion d’intensifier ses contrôles — par exemple, avec un nouveau réglementeur des valeurs mobilières à l’américaine.

Il y a plusieurs décennies, les Canadiens étaient gouvernés par un bandit sédentaire plutôt bonasse. Les politiciens et les bureaucrates se rémunéraient bien, achetaient les appuis nécessaires pour garder les mains dans le Trésor public et, à l’instar du bandit de grand chemin, nous laissaient la paix après la déclaration d’impôt. SVP, Patrimoine canadien, rendez-nous nos bons vieux kleptocrates ordinaires !
(31 janvier 2009)

14 février, 2009

Chiffre du jour : 92 %

En fait, 92 % des gens au pays estiment que le rire est l'un des meilleurs aphrodisiaques qui soit, et qu'il est un élément important pour entretenir le désir et le sentiment amoureux (96 %). En fait, presque tous les répondants croient que les couples qui rient ensemble sont généralement plus complices (99 %) et ont une vie sexuelle plus épanouie à long terme (95 %). Il est intéressant de noter que les femmes sont légèrement plus enclines à considérer le rire comme un aphrodisiaque que les hommes (94 % et 91 %, respectivement).

La loi du plus fort

L’expérience de Marcel Boyer est un bel exemple de l’empiètement des lois du travail sur les droits de la personne. Ce phénomène, particulièrement aigüe au Québec, est le résultat de lois du travail anachronique qui favorisent indûment les syndicats au détriment des individus.

Il est temps d’actualiser ces lois qui encouragent la loi du plus fort.
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Étrange conception de la liberté
Marcel Boyer, Forcé d'adhérer librement au syndicat à l'Université de Montréal

Le Devoir, Édition du mardi 10 février 2009

J'ai pris ma retraite de l'Université de Montréal en septembre dernier après près de 35 ans de services. Mon département ayant exprimé le désir que je continue à donner un cours en choix d'investissement, j'ai accepté de bon gré et on m'a offert un contrat de chargé de cours que j'ai signé.

J'ai été informé quelques jours plus tard que je devais signer également le formulaire d'adhésion au syndicat des chargés de cours (SCCCUM), apparaissant au bas du formulaire de contrat. En effet, l'Université s'est engagée (article 4.01 de la convention collective) à forcer tous les chargés de cours à adhérer librement au syndicat. J'ai refusé de signer le faux aveu: «Je, soussigné, donne librement mon adhésion au [SCCCUM - FNEEQ - CSN]», même si j'acceptais de payer la cotisation syndicale.

J'ai été informé quelques jours plus tard que je ne pourrais pas être payé si je n'adhérais pas au syndicat. J'ai alors avisé l'administration que j'allais donner mon cours gratuitement.

Par ailleurs, je faisais face à un problème informatique dans la gestion du site Web de mon cours. Curieusement, je ne pouvais communiquer avec mes étudiants par courriel, car l'adresse commune type pour le faire n'était pas activée. La direction de l'Université m'envoyait certes des mises à jour de la liste des étudiants inscrits à mon cours, mais sans jamais me fournir leurs courriels, comme c'était le cas dans les années passées. J'ai pensé qu'il s'agissait d'un bogue temporaire.

Comme cette anomalie perdurait, j'ai demandé à la direction de mon département de veiller à faire corriger ce bogue. On m'a répondu que l'Université ne me permettrait pas de communiquer avec mes étudiants par l'adresse courriel commune si je n'adhérais pas «librement» au syndicat!

Pour éviter que mes étudiants ne subissent les conséquences d'une telle situation, j'ai finalement signé le formulaire et déclaré faussement que j'adhérais librement au syndicat.

La convention collective prévoit qu'un chargé de cours peut, dans un délai de 30 jours suivant la signature de son contrat et de son adhésion «libre» au syndicat, écrire une lettre à ce dernier demandant sa désaffiliation. Désirant me prévaloir de cette possibilité, j'ai découvert que ni la convention collective ni le formulaire de contrat, où apparaissait pourtant la déclaration d'adhésion «libre» au syndicat que l'université m'avait obligé à signer, ne donnaient l'adresse à laquelle cette lettre devait être envoyée. J'ai finalement décidé d'écrire au vice-recteur adjoint aux affaires professorales lui demandant d'acheminer à son collègue du syndicat ma demande de désaffiliation.

Comment la direction de l'Université de Montréal a-t-elle pu en arriver à trouver normal de forcer un chargé de cours à signer une fausse déclaration disant qu'il adhère librement au syndicat et tout aussi normal de l'empêcher, s'il refuse de signer cette fausse déclaration, de pouvoir communiquer par courriel avec ses étudiants? Une université, vraiment?

13 février, 2009

Les magouilleurs sont à l’oeuvre

L’histoire se répète aussi sûrement que les saisons. Les milliards promis par les gouvernements pour sauver l’économie attirent les fraudeurs comme la nourriture attire les coquerelles.

Une enquête du FBI indique que l’argent des plans de sauvetage alimente une hausse vertigineuse du nombre d’arnaques liées aux hypothèques. Le FBI enquête sur plus de 1800 cas de fraude de ce type. C’est le double du nombre recensé il y a deux ans.

Des cas possibles de fraudes, plus importantes que le cas Enron, sont sous investigations par le FBI. Malheureusement, la GRC et la SQ prendront, au minimum, une autre année avant de s'activer.

Enfin la voix des économistes commence à se faire entendre à Washington et au Québec. Il était temps!

Chiffre du jour : 80 %


Éric Lapointe n'est pas le seul à trop aimer la boisson. Au Québec, 80 % des Québécois avouent s'être déjà saoulés au moins une fois dans leur vie. Ce taux grimpe à 91 % chez les célibataires, à 89 % chez les riches et à 87 % chez les gens ayant un emploi. En somme, la solitude, l'argent et le travail incitent les gens à boire davantage et à oublier leurs tracas.

12 février, 2009

Éducation : Nivelons par le bas

Trop souvent dans les écoles publiques, coincées entre la bureaucratie et les syndicats, l’éducation des élèves est une fonction secondaire. Les élèves sont au service du système et non le contraire comme cela devrait être. Il n’est donc pas surprenant qu’elles perdent leur clientèle au profit des écoles privées.

La solution me semble évidente : Favorisons la croissance des écoles privées. Éventuellement elles remplaceront les écoles publiques les moins efficaces. (Voir La compétition améliore l’efficacité des écoles)

Michèle Ouimet propose au contraire d’étouffer les écoles privées en abolissant leurs subventions. Donc, selon Mme Ouimet il faudrait éliminer les écoles privées pour ne pas ternir la réputation des écoles publiques!!!

Il n’y a pas de meilleure façon de niveler par le bas.
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Publié le 12 février 2009 à 04h39 Mis à jour à 04h39
Abolissons les subventions à l'école privée
Michèle Ouimet, La Presse

L'École internationale de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) est prise d'assaut. En septembre 2008, au primaire, elle n'a accepté que 58 élèves. Pourtant, elle avait reçu 769 demandes. Elle a donc refusé 711 jeunes. Manque de place.

Qu'ont fait les parents de ces 711 enfants? Ils se sont probablement tournés vers le privé, affirme la présidente de la CSDM, Diane De Courcy.

Même phénomène au secondaire : 597 parents ont voulu envoyer leur rejeton à l'École internationale de la CSDM; 138 ont été admis. Faites le calcul : 597 - 138 = 459.
Donc, 459 refus = 459 parents jetés dans les bras du privé.

L'École internationale est bâtie sur le même moule que le privé : examens d'admission, sélection féroce, rejet des faibles. Plusieurs parents préfèrent cette formule, car elle leur permet d'éviter les écoles régulières de la CSDM.

Difficile de les blâmer. Ces écoles accueillent une clientèle de plus en plus lourde. Le nombre d'élèves en difficulté a grimpé de 3% au cours des quatre dernières années, passant de 16,5% à 19,6%. Évidemment, les écoles privées ne se garrochent pas pour les accueillir même si elles sont financées à 60% par le gouvernement.

La CSDM n'a pas les moyens de laisser filer les élèves qui sont refusés à l'École internationale.

La plus grosse commission scolaire du Québec en arrache. Dans un document intitulé Un état de la situation, sorte de bilan annuel, la CSDM brosse un tableau sombre.

Depuis 2003, elle a perdu 5500 élèves. Sur un total de 75 600. Ça frise l'hémorragie.

Pourquoi ce sauve-qui-peut? La CSDM avance deux hypothèses : la baisse démographique et le départ des familles vers la banlieue. Pas un mot sur le privé qui, pourtant, lui livre une rude concurrence. Un silence troublant.

Pourtant, en 2006, la CSDM ne se gênait pas pour accuser le privé. «Le départ des élèves pour l'école privée est un élément qui doit nous préoccuper et auquel il faudra nous intéresser de plus près au cours des prochaines années.»

En 2004, même constat lucide: «L'école publique est en baisse depuis quelques années» ; «L'augmentation du nombre d'élèves qui choisissent de s'inscrire à l'école privée entraîne une baisse supplémentaire de près de 1000 élèves tous les 4 ou 5 ans (l'équivalent d'une petite école par année)» ; «Alors qu'en 2004-2005, environ 24,7% des élèves qui habitent le territoire de la CSDM vont dans les écoles privées, il est prévu qu'en 2009-2010, cette proportion sera de 26%.»

Et l'hémorragie va continuer.

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En janvier, la CSDM a annoncé qu'elle voulait ouvrir de nouvelles écoles internationales. Tiens, tiens, la pure et dure Diane De Courcy, qui s'est toujours opposée aux écoles élitistes, change d'idée. Intéressant.

Je l'ai rencontrée dans son grand bureau situé au 5e étage de l'imposant édifice de la CSDM. Oh! Que l'entrevue a été compliquée. Pourtant, ma question était toute simple. Dans vos nouvelles écoles internationales, les élèves seront-ils sélectionnés?

La question l'embêtait drôlement, elle, la présidente du MEMO, un parti politique reconnu pour ses positions intransigeantes sur la sélection des élèves.

Je n'ai pas compris sa réponse. Teeeellement alambiquée. J'avais l'impression d'être devant une contorsionniste. Je me suis pincée : suis-je à la CSDM ou au Cirque du Soleil?

Mme De Courcy est piégée. Si elle veut stopper l'hémorragie, elle doit se battre avec les mêmes armes que le privé. Sauf que les écoles internationales drainent les meilleurs élèves, appauvrissant du même coup les écoles «ordinaires».

On parle désormais d'écoles à trois vitesses : le privé, les écoles internationales ou à vocation particulière et, au fond du tonneau, les écoles ordinaires qui sont à bout souffle.

Ces écoles en arrachent. Plus le public s'appauvrit, plus les parents insatisfaits fuient, plus le privé grossit.

Et le phénomène prend de l'ampleur. Le privé est en train de tuer le public.

Voici quelques chiffres pour convaincre les sceptiques. En 1973, à peine 8% des élèves fréquentaient une école secondaire privée au Québec. En 1998, ce chiffre grimpait à 16%. À Montréal, le phénomène est plus aigu. En septembre 1999, 30% des élèves du secondaire allaient au privé.

Tant que le gouvernement va subventionner les écoles privées, ce cercle vicieux va exister. Pire, il va s'accentuer.

La CSDM paie le gros prix de cette course au privé. En 2005, 19% des élèves de 6e année ont choisi le privé ou une autre commission scolaire pour le secondaire. En 2006, le chiffre grimpait à 29%, une hausse spectaculaire de 10 points que Diane De Courcy est incapable d'expliquer.

Dans certains quartiers, la perte est vertigineuse. Dans Notre-Dame-de-Grâce, 47% des élèves migrent vers le privé après le primaire ; 46% dans Westmount-Côte-des-Neiges ; 45% dans Ahuntsic-Cartierville ; 26% dans le Plateau Mont-Royal.

Diane De Courcy sait que le privé joue dans ses platebandes et mine ses écoles. C'est pour ça d'ailleurs qu'elle milite en faveur de l'abolition des subventions au privé.

Mais les politiciens ne veulent pas en entendre parler. Il n'y a même pas de débat. Et il n'y en aura pas tant qu'ils continueront à envoyer leurs enfants au privé. En commençant par la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, qui a choisi le privé pour ses fils.

Chiffre du jour : 36 %

Dans les faits, 36 % des ménages de la classe moyenne du Québec, n'ont pas réussi à épargner en 2007 et pour ceux qui ont réussi, la moyenne des placements s'élevait à 1 800$. Chez les jeunes de moins de 40 ans, la situation est encore plus problématique car la "génération cash flow" a tendance à ne pas faire de budget, à ne pas prioriser l'épargne, à éparpiller son avoir et à gérer à trop court terme," souligne Christian Bourque, vice-président à la recherche deLéger Marketing.

(NDLR : ...et dire que les gourous du ministère de l'Éducation ne croient pas utile d'enseigner les rudiments de la finance et de l'économie aux enfants!!!)

11 février, 2009

Chiffre du jour : 66 %

Les compétences des gestionnaires québécois peuvent être analysées entre autre par l'Indice d'Habiletés de Gestion (IHG), un outil d'évaluation et de support au changement de comportement des gestionnaires. Cet outil mesure les connaissances et les habiletés de base requises pour être un excellent cadre dans les domaines manufacturier, de service et de distribution. Au cours de la dernière année, 500 nouveaux gestionnaires se sont soumis au IHG, menant à 2500 le compte des gestionnaires ayant passé l'examen. Les résultats parlent d'eux-mêmes :
  • Niveau 5 : 4% (excellent)
  • Niveau 4 : 9% (bon)
  • Niveau 3 : 21% (moyen)
  • Niveau 2 : 25% (faible)
  • Niveau 1 : 41% (très faible)

66% des gestionnaires de premier et deuxième niveau n'ont pas les habiletés nécessaires pour diriger leur équipe, leur département. Seulement 13% démontrent qu'ils ont les habiletés requises.

10 février, 2009

Chiffre du jour : 52 %

Faits saillants du sondage :
  • 49 % des gens interrogés affirment que dans le contexte économique actuel, la seule chose sur laquelle ils ont le contrôle, c'est eux-mêmes et qu'ils doivent se préoccuper davantage de leur santé physique;
  • 34 % admettent qu'ils doivent faire de la planification à long terme une priorité;
  • 17 %conviennent que la famille et les amis seront toujours là pour eux;
  • 57 % des gens interrogés estiment que lorsqu'ils prennent des mesures pour avoir meilleure apparence, ils se sentent mieux;
  • 80 % des gens interrogés croient qu'ils n'ont pas besoin d'investir d'importantes sommes d'argent pour atteindre leurs objectifs en matière demise en forme et de santé;
  • 45 % des gens interrogés hésitent encore à adopter de meilleures habitudes de vie et d'alimentation parce qu'ils croient que cela va leur coûter plus cher;
  • 37 % des gens interrogés cherchent à améliorer leur santé physique;
  • 52 % désirent améliorer leur bilan financier.

(NDLR : ..et pourtant les gourous du ministère de l'éducation ne jugent pas utile d'enseigner les rudiments de la finance et de l'économie à l'école!!!)

Plan de relance : Le point de vue des économistes

Les politiciens, les médias et tous les pro-interventionnistes prétendent qu’il y a un consensus chez les économistes : les gouvernements doivent dépenser sans compter pour relancer l’économie.

C’est de la démagogie. Il est irresponsable de véhiculer de tels mensonges pour accréditer la thèse interventionniste.

Le 9 janvier dernier, 240 économistes signaient une lettre adressée à Barack Obama :

.........Pour améliorer l’économie, les stratèges devraient concentrer leurs efforts à éliminer les embûches au travail, à l’épargne, à l’investissement et à la production. Un taux de fiscalité moindre et la réduction des charges imposées par le gouvernement sont les meilleurs moyens d’intervention pour relancer l’économie. (Traduction libre)

On est bien loin des plans de relance gargantuesques proposés par les gouvernements.

09 février, 2009

Chiffre du jour : 22 % à 31 %

Un rapport publié par une commission du congrès américain a révélé que le prix payé par le gouvernement pour ses acquisitions dans les banques serait supérieur de 22 % à 31 % à la valeur réelle des actifs achetés. L'État ne devrait d'ailleurs plus faire l'acquisition d'actions privilégiées mais plutôt demander en guise de paiement des obligations convertibles en actions à échéance de sept ans. De nouvelles règles relatives à l'octroi de prêts aux banques devraient également être mises sur pied par Fannie Mae et Freddie Mac.

(NDLR : Si ces résultats vous surprennent, vous êtes naïf ou menteur.)

Privatisation d’Hydro-Québec : Peut-on en discuter?

Hydro-Québec, comme tous les monopoles, à plus forte raison les monopoles d’État, est devenu obèse. L’obésité, chez les entreprises comme chez les individus, diminue l’efficacité et favorise le développement de maladie potentiellement mortelle. Pire encore, Hydro-Québec est devenue un outil au service de l’interventionnisme à des fins électorales.

C’est ce qui ressort de l’étude de Claude Garcia : Comment la privatisation d’Hydro-Québec permettrait-elle d’enrichir les citoyens québécois? Cette étude conclue qu’Hydro-Québec se prive de revenus annuels de plus de 10 milliards :

• 2 milliards dus à une gestion laxiste;
• 2 milliards dus aux rabais consentis aux alumineries;
• 6 milliards dus à une tarification en-deçà de la valeur du service.

Dans cette vidéo, M. Garcia explique pourquoi la privatisation est le meilleur moyen de corriger cette situation.

La nationalisation de l'électricité dans les années 1960 est devenue le symbole du Québec moderne. Hydro-Québec personnifie notre savoir faire. C’est l’objet de notre fierté.

À ses débuts Hydro-Québec était un outil de développement économique. Au fil des ans, l’interventionnisme politique l’a transformée en un outil politique qui engloutit une portion non négligeable de notre richesse collective.

La solution est connue : la privatisation. L’étude de l’IÉDM explique pourquoi et comment la privatisation partielle d’Hydro-Québec permettrait de sauver ce qui est devenu notre veau d’or.

Malheureusement, la privatisation d’Hydro-Québec est le sujet tabou par excellence des Québécois. C’est un sujet qu’on ne peut aborder sans soulever l’ire de tout ce qui bouge au Québec. C’est tellement émotif que ceux qui l’abordent le font à leurs risques et périls.

Le lendemain de la publication de l’étude de Claude Garcia, 79 % des lecteurs de Cyberpresse se rangeaient dans le camp des opposants à la privatisation!


Combien d’entre eux avaient lu l’étude ou un compte rendu journalistique de celle-ci? 1 %, 2%? À quoi bon s’informer, au Québec on ne rechigne pas sur une perte de 10 milliards pour empêcher « le privé » de faire 1 $ de profit. C’est viscéral. Dans ces conditions, il n’est pas possible d’aborder la privatisation de quoi que ce soit, encore moins celle de notre veau d’or.

Peut-on blâmé les Québécois? Même un chroniqueur chevronné comme Alain Dubuc écrit dans sa chronique du 4 février 2009 :

« Au plan analytique, on peut identifier, comme le fait cette étude, des facteurs qui rendent Hydro moins performante qu'elle le devrait - une gestion moins serrée, des tarifs trop bas, des subventions aux alumineries. Mais ces problèmes peuvent être en très grande partie résolus sans passer par le long et lourd détour de la privatisation. »

Ainsi, avant même que la question ait bénéficié d’un début de discussion, M. Dubuc se range résolument dans le camp des opposants. Il prétend qu’il suffirait que le gouvernement augmente les tarifs et crée un groupe de travail pour que, comme par magie, les problèmes disparaissent.

Ce n’est pas demain qu’un politicien prescrira à Hydro-Québec les remèdes nécessaires, encore moins sa privatisation. Toutefois, dans un hypothétique Québec dirigé par un premier ministre capable de convaincre les Québécois du bien-fondé d’agir, je soutiens qu’il serait préférable de favoriser la privatisation.

Si Hydro-Québec demeure un monopole d’État, elle sera toujours à la merci des politiciens au pouvoir. Un futur premier ministre en campagne électorale promettra le gel des tarifs ou un retour à des politiques de développement nuisibles dans l’espoir d’obtenir quelques votes. Quelques années plus tard, tout sera à recommencer.

07 février, 2009

John Stossel

John Stossel offre un point de vue libertarien sur ce qui se passe aux États-Unis