LE RAPPORT STERN SUR LE RÉCHAUFFEMENT
PLANÉTAIRE : CATASTROPHISTE ET DÉMAGOGIQUE
PLANÉTAIRE : CATASTROPHISTE ET DÉMAGOGIQUE
par André Dorais
Le rapport Stern, commandé par le gouvernement britannique, a été qualifié par Tony Blair du «plus important rapport sur le futur» qu’il ait reçu en tant que Premier ministre. Tony Blair, comme l’immense majorité des politiciens, croit que le bien-être des gens dépend de l’intervention gouvernementale. Il implore les dirigeants politiques du monde entier à agir rapidement et décisivement pour sauver la planète. Les politiciens ne demandent pas mieux puisque cela leur procure une raison d’être. Cependant, leurs interventions risquent fort de ne pas donner les résultats souhaités, car elles se fondent sur une incompréhension de l’économie.
L’aveuglement causé par la trop grande confiance en l’autorité
Sir Nicholas Stern donne de la crédibilité audit rapport par l’image qu’il projette. Monsieur Stern est ancien économiste en chef de la Banque mondiale et cela n’a pas manqué d’impressionner la plupart des «environnementalistes». À vrai dire, je ne me souviens pas d’avoir entendu autant d’environnementalistes accorder de la crédibilité à la Banque mondiale. Toutefois, si on s’attarde au contenu du rapport, plutôt qu’à son messager, il y a lieu de le remettre en question. M. Stern écrit (traduction libre) :
«[S]i nous n’agissons pas, les coûts et les risques de changement climatique équivaudront à une perte annuelle d’au moins 5% du PIB global, maintenant et à jamais. Si une gamme plus large des risques et des impacts est considérée, les dommages estimés peuvent atteindre 20% et plus du PIB.» Voir Stern Review on the economics of climate change
(Summary of Conclusions)
Pour éviter cette catastrophe annoncée, M. Stern indique la marche à suivre aux dirigeants gouvernementaux. En effet, le «nous» qu’il évoque ne fait pas référence à l’action individuelle, mais à l’action gouvernementale. Il suggère qu’une réduction de plus de 80% des émissions actuelles de dioxyde de carbone est souhaitable pour retrouver la «capacité naturelle de la Terre à évacuer les gaz à effet de serre». Concrètement, il enjoint les gouvernements à réduire les émissions actuelles de dioxyde de carbone de 25% d’ici l’an 2050.
«D’ici l’an 2050, les émissions globales auront besoin d’être autour de 25% de moins que les niveaux actuels. Ces coupures auront besoin d’être effectuées dans le contexte d’une économie mondiale, en 2050, qui sera peut-être 3 à 4 fois plus grande qu’aujourd’hui. Alors d’ici 2050, les émissions par unité de PIB devront constituées uniquement un quart des niveaux actuels.» Voir l’Executive summary (full) p. 11.
Comme le souligne George Reisman, dans son article “Britain's Stern Review on Global Warming: It Could Be Environmentalism's Swan Song”, avec 25% moins d’émissions de dioxyde de carbone, on ne réussira probablement jamais à produire 3 à 4 fois plus de richesse d’ici 2050. Il en est ainsi, car pour le moment on ne peut se passer de l’énergie fossile (gaz naturel, pétrole, charbon, etc.), à moins de réduire son niveau de vie. Cette énergie est essentielle à la production électrique et à l’utilisation de la machinerie; elle propulse les divers moyens de transport, qui, à leur tour, émettent les dioxydes de carbone et conséquemment des gaz à effet de serre. Notons que la source première des gaz à effet de serre n'est pas les dioxydes de carbone, mais les vapeurs d’eau.
Il ne suffira pas, comme le suggère Sir Nicholas, de doubler les fonds publics dans la recherche et le développement de nouvelles technologies pour réduire lesdites émissions (voir Accelerating Technological Innovation, p.1). Avant que les technologies à faible émission de carbone voient le jour et soient efficaces, il faudra continuer à utiliser les technologies actuelles, à forte émission de carbone. Cette séquence est inéluctable, car on ne crée pas quelque chose à partir de rien. La pensée magique devrait se limiter aux sorciers et aux enfants. Malheureusement, la quête de pouvoir rend bien des gens aveugles.
Comment croire, en effet, que la Chine réduira ses émissions de dioxyde de carbone, alors qu’elle ne cesse de construire des centrales au charbon? La Chine n’a pas à être qualifiée de vilaine pour vouloir nourrir son monde, c’est plutôt une certaine population de l’Ouest qui doit être qualifiée de naïve, voire dangereusement naïve, car, encore une fois, une telle réduction des dioxydes de carbone sera presque inévitablement accompagnée d’une baisse drastique du niveau de vie.
Sir Nicholas croit que les coûts relatifs à la réduction des gaz à effet de serre peuvent être limités à 1% du PIB global à chaque année. Voyez la belle affaire. Les gouvernements du monde vont s’approprier un tout petit 1% du PIB global annuel dans le but d’empêcher les consommateurs de détruire jusqu’à 20% du PIB en poursuivant leurs propres intérêts! Ces propos sont alarmistes, prétentieux, insultants et dangereux. Dangereux, car en demandant aux gouvernements de soutirer encore plus d’argent des contribuables, on reporte à plus tard le jour où on utilisera de l’énergie moins polluante. Cette façon de procéder s’apparente à couper la branche sur laquelle on se tient. La meilleure façon de créer cette nouvelle technologie est en laissant l’argent à leurs propriétaires pour qu’eux-mêmes l’investissent comme bon leur semble. Prétentieux et insultants, car Nicholas Stern, les politiciens et les environnementalistes laissent entendre qu’ils sont plus intelligents que les autres; que si les simples gens sont laissés à eux-mêmes, ils vont détruire la planète.
Le rapport Stern est aussi désolant du fait qu’il provient d’un docteur en économie et dont la carrière a été, jusqu’à ce jour, prestigieuse. Toutefois, ce n’est pas tant la formation universitaire de l’économiste qu’on doit critiquer, que la formation universitaire dans son ensemble. Celle-ci est biaisée en faveur de l’interventionnisme de l’État dans tous les domaines d’activités et là réside un danger véritable, car l’esprit critique perd de sa vigueur. Avant de s’en remettre aux prophètes de malheur et aux sauveurs de l’humanité, on devrait apprendre à dire non à toute forme de taxation; apprendre à remettre en question le rôle de l’État, des politiciens et des fonctionnaires. L’homme et son «environnement» s’en trouveraient beaucoup mieux.
En somme, les propos de Sir Nicholas et à sa suite, des environnementalistes, sont catastrophistes et démontrent une incompréhension de la croissance économique. L’autorité de l’homme est une chose, ce qu’il dit et suggère en est une autre. Le nombre d’individus qui endossent ledit rapport n’est pas un gage de sa vérité. Que ceux qui veulent contribuer à la réalisation de ses propositions le fassent avec leur argent et qu’ils laissent les autres tranquilles.
Le rapport Stern, commandé par le gouvernement britannique, a été qualifié par Tony Blair du «plus important rapport sur le futur» qu’il ait reçu en tant que Premier ministre. Tony Blair, comme l’immense majorité des politiciens, croit que le bien-être des gens dépend de l’intervention gouvernementale. Il implore les dirigeants politiques du monde entier à agir rapidement et décisivement pour sauver la planète. Les politiciens ne demandent pas mieux puisque cela leur procure une raison d’être. Cependant, leurs interventions risquent fort de ne pas donner les résultats souhaités, car elles se fondent sur une incompréhension de l’économie.
L’aveuglement causé par la trop grande confiance en l’autorité
Sir Nicholas Stern donne de la crédibilité audit rapport par l’image qu’il projette. Monsieur Stern est ancien économiste en chef de la Banque mondiale et cela n’a pas manqué d’impressionner la plupart des «environnementalistes». À vrai dire, je ne me souviens pas d’avoir entendu autant d’environnementalistes accorder de la crédibilité à la Banque mondiale. Toutefois, si on s’attarde au contenu du rapport, plutôt qu’à son messager, il y a lieu de le remettre en question. M. Stern écrit (traduction libre) :
«[S]i nous n’agissons pas, les coûts et les risques de changement climatique équivaudront à une perte annuelle d’au moins 5% du PIB global, maintenant et à jamais. Si une gamme plus large des risques et des impacts est considérée, les dommages estimés peuvent atteindre 20% et plus du PIB.» Voir Stern Review on the economics of climate change
(Summary of Conclusions)
Pour éviter cette catastrophe annoncée, M. Stern indique la marche à suivre aux dirigeants gouvernementaux. En effet, le «nous» qu’il évoque ne fait pas référence à l’action individuelle, mais à l’action gouvernementale. Il suggère qu’une réduction de plus de 80% des émissions actuelles de dioxyde de carbone est souhaitable pour retrouver la «capacité naturelle de la Terre à évacuer les gaz à effet de serre». Concrètement, il enjoint les gouvernements à réduire les émissions actuelles de dioxyde de carbone de 25% d’ici l’an 2050.
«D’ici l’an 2050, les émissions globales auront besoin d’être autour de 25% de moins que les niveaux actuels. Ces coupures auront besoin d’être effectuées dans le contexte d’une économie mondiale, en 2050, qui sera peut-être 3 à 4 fois plus grande qu’aujourd’hui. Alors d’ici 2050, les émissions par unité de PIB devront constituées uniquement un quart des niveaux actuels.» Voir l’Executive summary (full) p. 11.
Comme le souligne George Reisman, dans son article “Britain's Stern Review on Global Warming: It Could Be Environmentalism's Swan Song”, avec 25% moins d’émissions de dioxyde de carbone, on ne réussira probablement jamais à produire 3 à 4 fois plus de richesse d’ici 2050. Il en est ainsi, car pour le moment on ne peut se passer de l’énergie fossile (gaz naturel, pétrole, charbon, etc.), à moins de réduire son niveau de vie. Cette énergie est essentielle à la production électrique et à l’utilisation de la machinerie; elle propulse les divers moyens de transport, qui, à leur tour, émettent les dioxydes de carbone et conséquemment des gaz à effet de serre. Notons que la source première des gaz à effet de serre n'est pas les dioxydes de carbone, mais les vapeurs d’eau.
Il ne suffira pas, comme le suggère Sir Nicholas, de doubler les fonds publics dans la recherche et le développement de nouvelles technologies pour réduire lesdites émissions (voir Accelerating Technological Innovation, p.1). Avant que les technologies à faible émission de carbone voient le jour et soient efficaces, il faudra continuer à utiliser les technologies actuelles, à forte émission de carbone. Cette séquence est inéluctable, car on ne crée pas quelque chose à partir de rien. La pensée magique devrait se limiter aux sorciers et aux enfants. Malheureusement, la quête de pouvoir rend bien des gens aveugles.
Comment croire, en effet, que la Chine réduira ses émissions de dioxyde de carbone, alors qu’elle ne cesse de construire des centrales au charbon? La Chine n’a pas à être qualifiée de vilaine pour vouloir nourrir son monde, c’est plutôt une certaine population de l’Ouest qui doit être qualifiée de naïve, voire dangereusement naïve, car, encore une fois, une telle réduction des dioxydes de carbone sera presque inévitablement accompagnée d’une baisse drastique du niveau de vie.
Sir Nicholas croit que les coûts relatifs à la réduction des gaz à effet de serre peuvent être limités à 1% du PIB global à chaque année. Voyez la belle affaire. Les gouvernements du monde vont s’approprier un tout petit 1% du PIB global annuel dans le but d’empêcher les consommateurs de détruire jusqu’à 20% du PIB en poursuivant leurs propres intérêts! Ces propos sont alarmistes, prétentieux, insultants et dangereux. Dangereux, car en demandant aux gouvernements de soutirer encore plus d’argent des contribuables, on reporte à plus tard le jour où on utilisera de l’énergie moins polluante. Cette façon de procéder s’apparente à couper la branche sur laquelle on se tient. La meilleure façon de créer cette nouvelle technologie est en laissant l’argent à leurs propriétaires pour qu’eux-mêmes l’investissent comme bon leur semble. Prétentieux et insultants, car Nicholas Stern, les politiciens et les environnementalistes laissent entendre qu’ils sont plus intelligents que les autres; que si les simples gens sont laissés à eux-mêmes, ils vont détruire la planète.
Le rapport Stern est aussi désolant du fait qu’il provient d’un docteur en économie et dont la carrière a été, jusqu’à ce jour, prestigieuse. Toutefois, ce n’est pas tant la formation universitaire de l’économiste qu’on doit critiquer, que la formation universitaire dans son ensemble. Celle-ci est biaisée en faveur de l’interventionnisme de l’État dans tous les domaines d’activités et là réside un danger véritable, car l’esprit critique perd de sa vigueur. Avant de s’en remettre aux prophètes de malheur et aux sauveurs de l’humanité, on devrait apprendre à dire non à toute forme de taxation; apprendre à remettre en question le rôle de l’État, des politiciens et des fonctionnaires. L’homme et son «environnement» s’en trouveraient beaucoup mieux.
En somme, les propos de Sir Nicholas et à sa suite, des environnementalistes, sont catastrophistes et démontrent une incompréhension de la croissance économique. L’autorité de l’homme est une chose, ce qu’il dit et suggère en est une autre. Le nombre d’individus qui endossent ledit rapport n’est pas un gage de sa vérité. Que ceux qui veulent contribuer à la réalisation de ses propositions le fassent avec leur argent et qu’ils laissent les autres tranquilles.
3 commentaires:
Vos propos sont touefois très libéraux, je me permets de vous le dire.
Je ne savais pas que ça existait.
mais vous pensez vraiment qu'en vertu de principes libéraux, on peut laisser des gens irresponsables, sous prétexte qu'ils sont libres, nous conduire dans un mur? Il y a un moment où l'avenir de tous a plus d'importance(c'est ici un sujet VITAL, au sens premier du terme sans quoi je ne me permettrais pas d'écrire cette phrase...) que le bon vouloir d'un investisseur! la tâche est déjà assez compliquée, pour que des gens de votre espèce ne viennent la rendre irréalisable avec vos dicours!! je ne sais même pas pour quoi je réponds à ces propos!
Bravo,
Voila le genre de remarques que nous attendons tous.
Depuis un certain temps je me lasse des differents medias et de leur soupe et pensee populiste.
Je commence a entrevoir egalement un discours qui n'est pas retransmis par les medias et qui transparait de plus en plus soit dans des milieux plus 'underground' soit parfois dans des entrevues.
Merci pour cet apport.
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