Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

09 juillet, 2010

PPP : pire que le public et le privé

En principe, les projets réalisés en mode PPP permettent au gouvernement de bénéficier des compétences du privé sans sacrifier les avantages (!!) du public. Toutefois, en pratique, les PPP sont le résultat d’une série de compromis qui contraignent, voire éliminent, les avantages du privé tout en conservant les désavantages du public.

Un projet réalisé en mode « privé » est toujours plus efficace, car les gestionnaires sont guidés par des critères de rentabilité libres de toutes ingérences électoralistes. Or, le mode PPP impose au « privé » les mêmes considérations électoralistes que ceux qui prévalent dans les projets réalisés en mode « public ». Pour s’en convaincre, il suffit de se remémorer les sagas qui n’en finissent plus des hôpitaux universitaires et de l’échangeur Turcot.

Donc, au mieux, les gains sont nuls. Plus probablement, toutefois, les frais de fonctionnement d’un projet réalisé en mode PPP seront considérablement plus élevés que si le projet avait été réalisé en mode « privé » ou même en mode « public ».

En effet, il est impossible de prévoir sur plus de quelques années les défis auxquels seront confrontés les gestionnaires d’un projet PPP. En conséquence, les investisseurs privés prendront soin d’incorporer à l’entente des clauses contractuelles leur permettant d’assurer la rentabilité du projet pour leur entreprise.

Les inévitables conflits auxquels seront confrontés les représentants du « privé » et du « public », mandatés pour veiller conjointement à la bonne marche des projets, seront constants et souvent insolubles. Les politiques auront le beau rôle d’arbitre entre l’interprétation des fonctionnaires et celles des entrepreneurs. À ce petit jeu, c’est généralement le « privé » qui tient le gros bout du bâton. À la limite, les investisseurs privés n’hésiteront pas à pousser à la faillite l’entité responsable du projet en laissant les pots cassés au gouvernement, donc aux contribuables.

C’est un cas type de « l’occasion fait le larron », une invitation à la corruption des fonctionnaires et des politiques.

Si un projet peut être réalisé en mode PPP, il peut l’être encore plus efficacement en mode « privé ». Alors, pourquoi accepter un compromis coûteux si le « privé » peut offrir des services de meilleure qualité à moindre coût?

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