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08 mai, 2022

3 façons dont les marchés protègent notre environnement

 Par Kat Dwyer.

Après la Journée de la Terre ce 22 avril, le pessimisme plane sur la communauté de la conservation : la guerre en Ukraine semble avoir fait obstacle à des solutions climatiques ambitieuses. La hausse des prix des carburants a mis en évidence notre dépendance actuelle et future à l’égard des combustibles fossiles. Et ici, en Occident, nous nous préparons à un nouvel été marqué par la sécheresse. Ces défis ne seront certainement pas faciles à relever. Toutefois, dans le contexte plus large de la conservation, il existe encore des raisons d’être optimiste en matière d’environnement, et elles proviennent d’une source improbable : les marchés.

Des entrepreneurs novateurs exploitent le pouvoir des marchés et des droits de propriété pour améliorer la conservation de diverses manières. Ils ne sont pas toujours tape-à-l’œil ou ne font pas la Une des journaux, mais ces trois exemples ont un impact réel qui apporte un espoir bien nécessaire après ce Jour de la Terre.

1. Conserver l’eau

La sécheresse est monnaie courante dans l’Ouest et avec l’augmentation de la population, il est plus important que jamais de trouver des moyens créatifs de répartir l’eau rare.

Trout Unlimited est un innovateur qui exploite les marchés de l’eau pour la conservation. Il travaille avec les agriculteurs et les éleveurs de l’Ouest pour détourner temporairement une partie de leur eau de son usage agricole, la laissant dans le cours d’eau à des moments critiques de l’année pour soutenir les populations de poissons. En échange, TU dédommage financièrement les détenteurs des droits sur l’eau, une situation gagnant-gagnant pour les agriculteurs et les poissons.

Lorsque le débit réservé est légalement considéré comme une utilisation bénéfique, les détenteurs de droits sur l’eau peuvent conclure un accord volontaire avec des groupes de conservation pour laisser une partie de leur eau dans son cours sans risquer de perdre leurs droits sur l’eau. L’exploitation des marchés de cette manière permet d’utiliser cette précieuse ressource à sa plus haute valeur et donne aux défenseurs de l’environnement un mécanisme de prix qui leur permet de réaliser la valeur de conservation de l’eau.

2. Préserver l’habitat de la faune sauvage

Avec un regain de popularité ces dernières années, les États de l’Ouest comme le Montana sont confrontés à une pression croissante due à la croissance démographique et au développement urbain. Cette croissance menace l’intégrité de l’habitat des grandes terres d’exploitation privées de la région, qui fournissent un espace d’hivernage essentiel pour une variété d’animaux sauvages, dont le wapiti, une espèce clé de l’écosystème de la région. Les partenaires privés recherchent des accords innovants pour conserver ces paysages et ces habitats.

Dans la Paradise Valley du Montana, le Property and Environment Research Center et la Greater Yellowstone Coalition se sont associés à une famille de ranchers pour conserver 500 acres de leur ranch comme aire d’hivernage pour les wapitis. Cet accord d’occupation des wapitis est entièrement volontaire, financé par le secteur privé et ne nécessite aucune surveillance de la part du gouvernement.

Dans de nombreux cas, un propriétaire foncier est prêt à gérer ses terres à des fins de conservation, mais ne souhaite pas conclure une servitude de conservation gérée par le gouvernement, qui exige une conservation à perpétuité. L’accord d’occupation de wapitis ou le bail d’habitat à plus court terme offre une alternative privée moins onéreuse pour de nombreux propriétaires fonciers. Des outils plus flexibles comme celui-ci signifient davantage de possibilités de conserver l’habitat.

 

3. Améliorer la santé des forêts

Les incendies de forêt dans l’Ouest ont pris de l’ampleur et se sont intensifiés en raison de l’accumulation de combustibles tels que les arbres morts et la végétation envahissante, après un siècle d’efforts du gouvernement fédéral pour éteindre rapidement tous les feux de forêt. Cette situation est malheureusement devenue la nouvelle norme, les communautés de l’Ouest se préparant chaque saison à des incendies plus dévastateurs.

Le Forest Service a identifié 63 millions d’acres présentant un risque extrême d’incendie de forêt et nécessitant une restauration active de la forêt. Au rythme et à l’échelle actuels, il faudrait des décennies à l’agence pour faire face à l’arriéré toujours croissant des projets de restauration. Heureusement, des innovateurs ont trouvé un moyen de faire appel au secteur privé pour aider à réaliser une partie de cette restauration désespérément nécessaire.

Blue Forest est un groupe de protection de la nature qui, en partenariat avec le World Resources Institute, a mis au point le Forest Resilience Bond. Avec cet outil financier innovant, des investisseurs privés, tels qu’une compagnie d’assurance ou une société d’investissement à impact, financent l’obligation, et les parties prenantes qui bénéficient de la restauration des forêts, comme un État ou une société de services publics, acceptent de rembourser les investisseurs plus un taux de rendement raisonnable au fur et à mesure que les avantages de la restauration sont atteints.

Le premier Forest Resilience Bond a été mis à l’essai dans la Tahoe National Forest, où le Forest Service estime que cet outil permettra de réduire la durée des projets à 4 ans au lieu d’une décennie ou plus. Ce modèle créatif fournit l’aide financière nécessaire pour accroître le rythme et l’ampleur des projets de restauration forestière essentiels, un avantage pour la santé des forêts et les collectivités de l’Ouest.

Il est certain qu’il reste de nombreux défis environnementaux qui requièrent notre attention et notre créativité. Heureusement, les outils du marché, comme les droits de propriété, les signaux de prix et les mesures incitatives, permettent de conserver notre monde naturel grâce à des accords de coopération souples. Ce type d’approche du marché permet de combler le fossé entre les différentes parties prenantes et offre des solutions durables. Ainsi, malgré ce que vous pourriez entendre, en ce Jour de la Terre, grâce aux marchés, nous avons de quoi être optimistes.

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