Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

16 avril, 2020

Autoritarisme et progressisme, main dans la main


par André Dorais

Les États-Unis, le Canada et la plupart des pays d'Europe ont exigé le confinement général de leur population respective afin de réduire l'épidémie du COVID-19.  Il est certain que plus vous confinez longtemps une population en santé, plus le risque de contagion se dissipe.  Cependant, ne pas considérer les coûts sociaux et économiques d'un tel confinement peut engendrer des maux plus grands que le virus qu'on cherche à contenir par cette mesure.  Les dirigeants desdits gouvernements y ont certainement pensé, mais y ont-ils pensé suffisamment?

Se contenter de dire que «la santé passe avant tout» pour justifier pareil confinement relève d'un jugement simpliste.  La santé d'un individu est certes plus importante que sa richesse financière, mais l'empêcher d'y avoir accès, de la maintenir, voire de la réduire sans son consentement sous le prétexte de maintenir un bien soi-disant plus grand, un «bien public», peut avoir des effets plus graves sur sa santé que le mal qu'on tente d'éliminer.  Dieu sait ce qu'un individu peut faire lorsqu'on le confine contre son gré pour une période indéterminée! 

Plus les gens seront confinés longtemps, plus élevés seront les dépressions, les divorces, les tragédies familiales et évidemment, la pauvreté.  L'idée même de confiner des gens sans se préoccuper de savoir s'ils sont porteurs du virus peut conduire à une propagation de celui-ci, alors que le but est de la réduire.  Ce manque de jugement est accompagné d'une prétention à aider tous ceux qui sont affectés par les directives gouvernementales d'une manière ou d'une autre.  Prétention, aveuglement, diktats, mais «solidarité»!  Doit-on s'en consoler ou en pleurer?  

Heureusement, ce ne sont pas tous les dirigeants qui pensent de la même manière.  Le Japon, la Corée du Sud, Hong Kong, Taïwan et la Suède ont, à mon avis, mieux répondu à l'épidémie.  J'arrive à ce constat, d'abord parce qu'on y répertorie moins de victimes dudit virus qu'ailleurs, toute proportion gardée.  Le confinement, s'il est établi, n'est pas généralisé à l'ensemble de la population.  Ensuite, la mainmise gouvernementale, sur ce problème du moins, y est moins importante qu'ailleurs.  C'est-à-dire que pour contrer la pandémie, on substitue les décisions locales et individuelles aux décisions centralisatrices.

D'autres raisons ont conduit ces pays à mieux répondre à la pandémie, mais elles demeurent peu nombreuses et faciles à reproduire.  En Corée du Sud, on note la rapidité à «tester» un grand nombre d'individus à savoir s'ils sont porteurs ou non du virus.  Ce pays a souffert d'un virus similaire en 2015 et puisqu'il semble en avoir tiré des leçons, il était mieux préparé que la plupart des autres pays à y faire face de nouveau.  Au Japon, Hong Kong[i] et à Taïwan, ce ne sont pas tant les tests à profusion qui les ont protégés du virus que le lavage régulier des mains et la pratique de porter le masque dès lors qu'on se juge, ou que l'on juge son entourage, à risque de contagion.  Enfin, je dirais que la Suède a eu un plus grand souci des conséquences économiques d'un confinement à grande échelle et un plus grand souci de la liberté individuelle que la plupart de ses confrères occidentaux. 
 
Évidemment, il s'agit d'un bilan préliminaire et de généralisations, car il existe bien des «exceptions négatives» à l'intérieur de ces pays tout comme il existe des «exceptions positives» à l'intérieur des pays où la centralisation gouvernementale domine.  Je pense notamment à l'équipe du docteur Didier Raoult, à Marseille en France, qui a agi rapidement et avec efficacité dans un pays où l'on attend, à tort, pratiquement tout de l'État.

L'idée que l'État doit s'arroger tous les pouvoirs en temps de crise pour mieux la contrôler constitue une erreur monumentale.  Elle se fonde notamment sur les deux facteurs suivants: une prétention démesurée des politiciens à pouvoir la maîtriser et à une méconnaissance généralisée des mécanismes de marché.

Lorsque l'État prend le contrôle de l'économie, la peur s'empare des gens, les étagères des magasins qui restent ouverts se vident et les prix des produits augmentent.  Les politiciens se font alors rassurants et promettent leur solidarité à la population, mais concrètement, cela se traduit par l'utilisation de leur outil de prédilection dans les circonstances, soit le monopole sur la monnaie.  Jadis inventé en temps de guerre, ce monopole, comme toute centralisation de pouvoir, leur permet, disent-ils, de pallier l'inconfort causé par leurs décisions...
 
Certes, ils ne sont pas seuls à blâmer pour la crise.  Nombreux sont les individus qui les implorent en tout temps, par conséquent plusieurs politiciens finissent par croire qu'ils sont indispensables.  Qu'ils s'entourent d'experts pour justifier leurs décisions n'y change rien.  L'expertise, qu'elle soit médicale, économique ou autre est importante pour faire avancer les connaissances, mais on doit s'en méfier lorsqu'elle brime les libertés individuelles.  Confiner la majorité de la population constitue une telle violation et faire rouler la planche à billets comme à l'heure actuelle en constitue une autre. 

Je me contente de rappeler que les injections massives d'argent neuf dans l'économie par les diverses banques centrales ne remplaceront jamais la richesse perdue lors de cette grande fermeture.  Il s'agit plutôt d'un détournement de fonds.  En effet, ce nouvel argent ne constitue pas une nouvelle richesse, mais uniquement le moyen de se la procurer.  Et puisqu'il ne se retrouve pas également dans les mains de tous lors de sa distribution, seuls les premiers à y mettre la main en profitent, et cela, au détriment de ceux qui n'en voient jamais la couleur.  Ce monopole d'État n'est donc pas créateur, mais destructeur de richesse.  Il sert à jeter de la poudre aux yeux, à réduire l'endettement du gouvernement sur le dos des investisseurs qui lui prêtent de l'argent, bref à cacher la pauvreté qu'il engendre. 
  
S'il y a moins de production de biens et services, alors il y a moins de richesse à se procurer, peu importe la quantité d'argent injectée dans l'économie.  Et si vous obtenez une plus grande quantité d'argent grâce à la fausse générosité de la banque centrale, vous n'en profiterez probablement pas, car les prix des biens et services augmenteront d'autant, voire plus.  Ainsi, dès lors que vous cessez de travailler et de produire de la richesse, le gouvernement ne peut pas la remplacer.  Il peut certes vous promettre une compensation, mais uniquement en vous taxant et/ou en utilisant la planche à billets.  En d'autres mots il vous appauvrira, mais dira qu'il n'avait pas vraiment le choix, ce qui est évidemment faux. 

Que vous soyez politiciens, médecins en santé publique, économistes des banques centrales ou autres experts, vous n'êtes ni omniscients, ni omnipotents.  En agissant comme si vous pouviez tout contrôler, vous risquez d'appauvrir tout le monde de manière inversement proportionnelle à vos bons sentiments.  Autrement dit, vos remèdes risquent de causer plus de torts que de biens et vous réaliserez alors que votre progressisme aura été la cause d'une véritable régression économique et sociale.

Plutôt que d'utiliser des monopoles d'État dépassés, démodés et injustes pour faire face à l'actuelle épidémie, je me contenterais de regarder à l'Est, il semble y avoir de bons exemples à suivre.  Vous pouvez toujours partager vos connaissances, elles seront les bienvenues, mais de grâce ayez confiance au peuple!  Plusieurs individus à l'esprit innovateur trouveront des remèdes audit virus et des solutions aux pénuries dès lors que vous les laissez libres.  


Aucun commentaire: