Que l’État se contente d’être juste, nous nous chargerons d’être heureux.---- Benjamin Constant
Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement
Vaut mieux en rire!
Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry
30 juin, 2017
La réflexion du jour
Comment se fait-il qu’on a l’impression qu’on en fait moins avec plus ? Plusieurs éléments d’explication viennent naturellement à l’esprit – les gains salariaux, les ressources drainées par le rattrapage, les nouveaux services, comme les garderies, l’explosion de la demande, comme en santé. Mais cela n’explique pas tout. Et la question reste entière : où est allé l’argent ? --- Alain Dubuc
29 juin, 2017
La réflexion du jour
Il y a quelques jours, on apprenait que sur 46 sociétés d’État au Québec, seulement 23 obtiennent la note de passage en matière de gouvernance (compétences des administrateurs, transparence, reddition de compte, etc.) La moitié coule le test!--- David Descôteaux
28 juin, 2017
La réflexion du jour
Prendre les taxes et impôts de tout le monde pour financer les véhicules de luxe parce qu’ils sont électriques? Une grosse farce. Dans n’importe quelle situation semblable où la religion verte ne serait pas en cause, l’opposition et les médias dénonceraient intensément l’absurdité.--- Mario Dumont
L’horreur politique. L’État contre la société, d’Olivier Babeau
Pourquoi et comment le périmètre de l’État s’est-il tant étendu dans des pays comme la France ? À quelles dérives cela a-t-il mené ? En quoi cela mine-t-il notre démocratie ? Comment sortir de ce mécanisme infernal ?
Vous aimez cet article ? Partagez le !
Par Johan Rivalland.
Olivier Babeau nous avait récemment gratifié d’un très intéressant La nouvelle ferme des animaux, présentation métaphorique très instructive et pédagogique inspirée du célèbre roman de Georges Orwell et adaptée aux temps actuels.
Il nous revient avec cet ouvrage didactique, mais non moins passionnant et instructif, portant sur les ressorts de l’ascension de l’État, leur caractère pervers et les incidences que cela a en termes à la fois d’efficacité comme d’interrogations suscitées au sujet du fonctionnement de notre démocratie.
UNE ANALYSE DANS LA LIGNÉE DE L’ÉCOLE DES CHOIX PUBLICS
Après L’horreur économique (dans un tout autre genre, à vrai dire assez opposé) de Viviane Forrester, qui avait connu un énorme succès en son temps, L’horreur étatique d’Alain Le Bihan, présenté sur ce site, de même que L’horreur fiscale, place donc cette fois à L’horreur politique. Non sans points communs avec ces derniers et probablement en forme de clin d’œil.
Un ouvrage très bien écrit, intelligent, pédagogique, et surtout parsemé de références, au premier plan desquelles on appréciera la forte parenté avec les auteurs de l’École du Public Choice, régulièrement cités mais très peu abordés de manière un peu plus approfondie en France hélas, malgré la pertinence des idées représentées.
LA MÉCANIQUE PERVERSE DU SYSTÈME
En ces temps perturbés où l’on peut être tentés de penser que trop nombreux sont les hommes politiques corrompus, voire qui seraient « tous pourris » selon certains, Olivier Babeau nous objecte que ce n’est pas tant le problème que plutôt le symptôme. En effet, c’est plus la mécanique du système qui est en cause que les hommes eux-mêmes (sans retirer, bien sûr, à leur culpabilité personnelle).
La nature humaine est faite de telle façon qu’il serait tout à fait irréaliste de penser qu’un individu, parce qu’il devient fonctionnaire ou député, adopte tout à coup une façon radicalement différente de se comporter, s’oubliant au profit d’un investissement entier dans l’intérêt public. Cette mystique de la fonction publique, qui assimile les serviteurs de l’État au clergé dévoué du culte de l’intérêt général, n’est tout simplement pas réaliste (…) Le cas de corruption mis à part, l’État est plutôt un lieu de marchandage, de négociation, où s’échangent des « biens » qui n’ont littéralement pas de prix, c’est-à-dire pas de marché classique : le prestige, le mandat, le pouvoir, etc. Pour les acquérir, les acteurs publics peuvent mobiliser des ressources qui ne sont pas les leurs et sont virtuellement infinies, via l’impôt ou l’emprunt par exemple. Pas de marché plus imparfait que celui des échanges dans l’État, donc.
LE SYSTÈME TEL QU’IL EST
Il insiste ainsi sur le fait qu’il n’existe pas de « dérive » actuelle du système, mais que les maux constatés lui sont consubstantiels, qu’ils en sont le cours prévisible et habituel.
Médiatisées par le vote et l’action de représentants, les démocraties indirectes telles que les nôtres connaissent aussi des excès, mais qui s’expriment moins dans la brusquerie de l’instant que par lentes dérives. Ces excès du pouvoir démocratique ne sont pas seulement plus profonds, ils ont aussi une inertie plus grande, du fait des décalages entre les décisionnaires réels et ceux – les électeurs – qui leur confèrent leur pouvoir.
L’ÉTAT OBÈSE : L’IMPLACABLE TENDANCE À L’EXPANSION DU PÉRIMÈTRE DE L’ACTION PUBLIQUE
Dans une première partie, Olivier Babeau s’attache donc à montrer de quelle manière l’État a étendu et continue d’étendre sa sphère d’influence de manière inexorable, sous l’effet imparable de l’action de la bureaucratie, des politiciens et des électeurs, tous trois s’alimentant les uns les autres dans ce qui forme « le socle de l’horreur politique ».
Il s’appuie pour cela à la fois sur des rappels historiques, mais aussi sur un ensemble de « lois » implicites permettant de décrire les mécanismes en jeu.
LA MONTÉE DE LA SPHÈRE BUREAUCRATIQUE
Pour commencer, il montre que cette tendance implacable se vérifie dans tous les pays démocratiques développés, s’inscrit dans leurs gènes et s’y observe partout historiquement.
Un État qui s’immisce de manière croissante dans tous les aspects de notre vie. Mais surtout un État obèse qui poursuit ses objectifs propres et dont la croissance est sans limites. D’autant plus sûrement que le pouvoir est parvenu à créer l’illusion que l’ordre existant est naturel.
La sacralisation de l’État est le pilier protecteur de l’obésité étatique, le bouclier qui empêche toute remise en question. Elle lui permet d’être par définition légitime à se saisir de virtuellement tous les problèmes.
Et il s’appuie pour cela notamment, de manière particulièrement opportune, sur une invention bien commode qui en rend le périmètre quasiment infini : la notion de service public.
LES PROMESSES NON CRÉDIBLES DES POLITIQUES
Mais tout cela ne serait pas possible si la propension des politiques à établir des promesses (la plupart du temps non crédibles) et des électeurs à les suivre (quoi qu’on en dise) n’était si forte.
Non seulement ne pas respecter ses promesses est peu risqué pour l’homme politique, mais encore cela est-il plus souvent profitable que de tenir parole. Pour une raison essentielle : les électeurs ne jugent pas un homme politique sur ce qu’il fait réellement. Cela permet à ce dernier de dissocier sans peine son programme de la réalité, et même ensuite d’être réélu malgré le grand décalage entre les deux.
Non pas, là encore, que les politiques soient des sortes d’êtres malfaisants ou « tous pourris », comme nous y insistions plus haut.
Mais, comme le décrit parfaitement bien Olivier Babeau à travers des pages qui méritent d’être lues et sont très évocatrices, le véritable parcours du combattant, semé d’embûches ou autres chausse-trappes, d’un homme ou d’une femme politique est tel qu’il joue très gros lors d’une élection (il faut vraiment lire ces pages pour en prendre pleinement conscience).
PAS D’AUTRE ISSUE POSSIBLE
Ce qui lui permet difficilement de concevoir autrement les choses qu’il ne le fait. Sans quoi il n’aura, de toute façon, aucune chance de pouvoir espérer mettre en pratique ce qui lui semblerait réellement le mieux indiqué.
En lisant ces pages, on conçoit clairement à quel point le système tel qu’il fonctionne permet difficilement d’entrevoir une autre issue, et ce quoi qu’on en pense.
Or, rien de plus difficile pour des électeurs que d’évaluer les performances d’un politique, tant cette mesure s’avère complexe et quand on sait qu’il n’est pas rare que des décisions ou politiques engagées aient des retombées plusieurs années, voire parfois plusieurs décennies plus tard (développement du nucléaire en France, par exemple).
Sans oublier le rôle joué par la communication, le marketing politique, les émotions, la surévaluation ou, au contraire, la sous-évaluation de la part de l’action d’un politique sur certains résultats, la responsabilité réelle du politique sur ceux-ci, la multiplicité des champs d’action, etc.
Difficile de s’y retrouver pour un électeur un peu perdu et, qui plus est, n’ayant pas toujours bonne mémoire des promesses ou actions engagées.
Et on comprend mieux, dans ce contexte, comment on en vient à être dans la surenchère sur les promesses d’intervention de l’État, dont il est un fait que la plupart des électeurs en attendent beaucoup et auprès duquel beaucoup sont prêts à se soumettre, l’inverse s’avérant somme toute assez suicidaire politiquement.
LE RÔLE DES ÉLECTEURS
En fin de compte, comme le note Olivier Babeau, les citoyens finissent par agir dans le sens de leur propre asservissement.
Et pour le politique, « faire campagne ou gérer une ville, c’est recevoir un flux continuel de demandes de logements, emplois, aides financières, services ou dérogations particulières de toutes sortes ». Chacun étant conscient des règles qui s’imposent théoriquement, mais trouvant « parfaitement normal de faire une exception pour lui ».
Le meilleur argument contre la démocratie, selon Churchill, est [ainsi] de discuter deux minutes avec un électeur moyen.
Olivier Babeau retrace alors la manière dont Wilhelm Röpke montrait que le consumérisme favorise le développement de revendications collectives, et stimule la demande pour le développement de l’État-Providence, selon un cercle vicieux producteur de mal-être existentiel, à travers la destruction des communautés naturelles et la disparition de la culture humaniste.
LE PASSAGER CLANDESTIN
Une situation d’autant plus paradoxale et inquiétante que l’on sait tous que, les mêmes qui exigent toujours plus de services fournis gratuitement, protestent vigoureusement lorsqu’il s’agit d’en payer la charge à travers l’imposition (sauf, bien sûr, lorsqu’il s’agit des autres). Le simple résultat de la simple ignorance, hélas si répandue, lorsque ce n’est pas le phénomène notoirement connu du passager clandestin.
Le problème est que tout cela coûte très cher et que l’endettement de l’État est tel que, lorsqu’il ne sera plus possible de rembourser (problématique très en vogue durant la campagne électorale de la présidentielle 2017, au cours de laquelle on a assisté à une véritable surenchère en matière de projets de nouvelles dépenses), les dindons de la farce (épargnants, travailleurs consciencieux, bons pères de famille…) seront nombreux.
L’ÉTAT PARTIAL ET LA QUESTION DE L’EFFICACITÉ
Si encore la croissance de l’État pouvait être efficace, ajoute Olivier Babeau. Mais hélas, « clientélisme, favoritisme, influence, privilèges, décisions absurdes et échecs économiques sont le quotidien du fonctionnement réel de l’État », comme il le montre (brillamment) dans la deuxième partie du livre, que je vous invite à lire.
La Révolution française, précisément, s’est faite au nom de la fin des privilèges. Elle n’a fait qu’en créer de nouveaux.
Un bien triste constat.
Où il est question de puissance du lobbying, d’intérêts catégoriels, de prédominance de la haute administration sur le politique, d’opacité, mais aussi de l’incroyable prolifération des taxes, impositions et réglementations en tous genres (à en donner le tournis), de la terrible inertie de l’État face aux évolutions économiques, ou encore des multiples défections, manques de vision ou défaillances dans les interventions de celui-ci et autre cercle vicieux bureaucratique.
DONNER UNE SECONDE CHANCE À LA DÉMOCRATIE
Notre auteur insiste cependant sur le fait que son essai ne cherche pas à établir le procès de l’existence de l’État, mais à montrer que les dérives et excès de recours à ses services le transforment en machine infernale.
Livré par faiblesse et facilité aux égoïsmes maquillés des groupes et lobbies en tout genre, il devient haïssable. Dévastant par ses prédations, sa maladresse et ses prétentions une économie dont il tire pourtant ses ressources, il est tout simplement dangereux.
Et, pour reprendre une idée chère à Jean-François Revel, il souligne que l’État peut parfaitement être liberticide et faible, et inversement circonscrit mais fort.
S’appuyant, entre autres, sur l’exemple de pays qui ont réduit sensiblement le périmètre de leur État ces dernières années, redressant ainsi de manière sensible leur santé économique et sociale, il affirme que les démocraties se sont trop souvent transformées en « oligarchies de connivence », l’étatisme n’étant « pas le médicament, mais la maladie elle-même ». Ce qui aboutit à ce que la démocratie finisse par aller à l’encontre des libertés.
C’est pourquoi Olivier Babeau présente trois grands axes de transformation simples, susceptibles selon lui de remédier aux maux décrits précédemment.
QUELS AXES D’ACTION ?
Ces trois axes d’action portent respectivement :
- 1- Sur une réforme de l’accès à la haute administration et de ses modes de fonctionnement,
- 2- Une remise en cause de l’oligarchie politique, liée à la professionnalisation de la vie politique, ainsi qu’une application du principe de subsidiarité,
- 3- Une modernisation ou transformation de notre système démocratique.
Des propositions ouvertes, mais que je vous laisse découvrir en lisant l’ouvrage…
Juste sur le dernier point, sans doute le plus intéressant, précisons que si l’auteur ne remet absolument pas en cause la démocratie, il s’inquiète en revanche du recul de l’adhésion qui y est constatée, notamment chez nous, au profit de systèmes parfois moins respectueux des libertés fondamentales.
L’ÉPUISEMENT DÉMOCRATIQUE
L’épuisement démocratique tel qu’il fonctionne, la focalisation permanente sur l’élection et le rôle qu’y jouent les médias, ne plaident pas en faveur d’un système qui conduit à ce que l’élection d’un responsable politique soit assimilable à la vente de n’importe quel produit commercial :
On élit une personne exactement comme on choisit une boîte de petits pois dans un rayon : la décision dépendra d’un geste et d’un seul – l’urne ou le caddie servant de réceptacle – que mille facteurs plus ou moins rationnels pourront influencer, y compris et surtout jusqu’au dernier moment. 22% des électeurs, selon un sondage réalisé en 2012, disaient ne se décider qu’au tout dernier moment. Le choix final dépendra très peu, on le sait, du programme réel ou du sérieux du candidat, mais en grande partie de la somme confuse des impressions reçues le concernant. La couleur d’une cravate, le charisme d’une personne, la trace d’une petite phrase qui aura plu ou non, seront souvent les déterminants des choix. Le citoyen sera ainsi bombardé de tentatives d’influence de son vote exactement comme il l’est de sollicitations commerciales.
- Olivier Babeau, L’horreur politique – L’État contre la société, Manitoba / Les Belles lettres, mars 2017, 287 pages.
27 juin, 2017
La réflexion du jour
Rappelons que Québec offre une subvention de 8000 $ à l’achat d’un véhicule neuf électrique ou hybride rechargeable, et que l’Ontario offre pour sa part une subvention allant jusqu’à 14 000 $. Or, ces subventions coûtent aux contribuables 523 $ par tonne de GES non émise en Ontario et 288 $ par tonne au Québec.--- Germain Belzile
26 juin, 2017
La réflexion du jour
Hier, dans l’indifférence quasi générale, le gouvernement Trudeau a aboli deux lois que Stephen Harper avait adoptées pour rendre le mouvement syndical plus transparent.--- Richard Martineau
23 juin, 2017
La réflexion du jour
Le gouvernement fédéral a enregistré un déficit de 21,8 milliards $ pour l’année financière 2016-2017.
Et en 2017-2018, le déficit sera de 28,5 milliards, selon le budget dévoilé en mars dernier à Ottawa.
On dit qu’entre son élection en 2015 et la fin de la prochaine année financière, le gouvernement Trudeau aura creusé un déficit total de 52 milliards de dollars.--- Richard Martineau
22 juin, 2017
La réflexion du jour
L’énergie a révolutionné l’humanité. À moins d’accepter de vivre comme au Moyen Âge, nous ne pouvons donc tout simplement pas «rompre notre dépendance aux énergies fossiles".---Nathalie Elgrably-Lévy
21 juin, 2017
La réflexion du jour
Le gouvernement du Québec a commis une erreur il y a 20 ans, lorsqu'il a décidé de subventionner le système de garderies plutôt que les parents directement. Ces derniers en payent toujours le prix avec des coûts de système en hausse, des listes d’attente et des grèves.--- Pascale Déry
4 mythes sur les privatisations
Les privatisations, lorsqu’elles sont bien exécutées, bénéficient grandement à la société. Voilà pourquoi.
Vous aimez cet article ? Partagez le !
Par le Minarchiste.
Lorsqu’on entend parler de privatisations d’entreprises d’État, c’est souvent pour évoquer celles qui tournent mal et n’apportent pas les bienfaits escomptés. Cependant, ces cas sont-ils généralisables ?
Je suis récemment tombé sur une étude intéressante publiée par la Banque Mondiale en 2004 et rédigée par Sunita Kikeri et John Nellis. Ce rapport, intitulé « An Assessment of Privatization », constitue en fait une sorte de méta-analyse d’une panoplie d’études (74) ayant étudié les impacts des privatisations d’entreprises d’État à travers le monde.
DES MYTHES ASSOCIÉS À LA PRIVATISATION
Les auteurs traitent de plusieurs mythes associés aux privatisations :
– Les bienfaits économiques proviennent simplement d’une exposition à la concurrence plutôt que du changement de propriétaire.
– Elles entraînent des mises à pied ayant un effet négatif sur le marché du travail.
– La majorité des bienfaits économiques finissent dans les poches d’une poignée de d’individus (actionnaires, gestionnaires, investisseurs étrangers, oligarques connectés à l’élite politique).
– Elles n’aboutissent pas à une amélioration de la richesse au plan sociétal (welfare), l’amélioration de la performance ne provenant que des licenciements et des hausses de tarifs.
– Elles entraînent des mises à pied ayant un effet négatif sur le marché du travail.
– La majorité des bienfaits économiques finissent dans les poches d’une poignée de d’individus (actionnaires, gestionnaires, investisseurs étrangers, oligarques connectés à l’élite politique).
– Elles n’aboutissent pas à une amélioration de la richesse au plan sociétal (welfare), l’amélioration de la performance ne provenant que des licenciements et des hausses de tarifs.
LE PIC DES PRIVATISATIONS DES ANNÉES 90
Le pic de privatisations est survenu vers la fin des années 1990, soit entre 1996 et 1999. La chute du communisme, la crise asiatique de 1997 et en Amérique Latine furent des catalyseurs, tout comme la libéralisation graduelle de la Chine.
De nombreuses études portant sur un large éventail de pays concluent sans équivoque que la privatisation améliore significativement la performance économique des entreprises, que ce soit en termes de volumes produits, de productivité, de rentabilité et de niveau d’investissement. Les données empiriques confirment qu’entre les mains d’entrepreneurs privés, ces entreprises font mieux.
Mais est-ce que cela ne fait qu’enrichir les actionnaires aux dépens de la société, qui subit des licenciements et doit ensuite payer des tarifs plus élevés ?
RÉDUIRE LE GASPILLAGE POLITIQUE
Parmi les bienfaits sociétaux des privatisations, il y a d’abord une réduction du gaspillage engendrée par des politiques de prix plus rationnelles. On constate aussi parfois des réductions de tarifs résultant d’une amélioration de la productivité de l’entreprise.
L’amélioration de la productivité autorise aussi souvent des salaires plus élevés, tout comme les investissements en technologies nécessitant de la formation de main d’oeuvre. Les études constatent d’ailleurs que les privatisations ne sont pas une cause de chômage significative dans les pays concernés.
Mais l’un des principaux impacts positifs est une hausse des investissements (financés par les gains de rentabilité), lesquels créent des emplois et améliorent l’accès aux services (en quantité et qualité), ce qui bénéficie particulièrement aux plus pauvres qui étaient mal servis par l’entreprise d’État. À quoi bon avoir un aqueduc à faibles tarifs si l’eau ne dessert pas votre village ?
RÉDUIRE LA DETTE ET AUGMENTER LES RECETTES FISCALES
Finalement, il ne faut pas oublier que les fruits de ces ventes d’entreprises d’État permettent aux gouvernements de réduire leur dette et d’augmenter leurs recettes fiscales futures (grâce à la meilleure rentabilité encore une fois). Il y a cependant un risque que cette marge de manœuvre soit dilapidée en dépenses futiles ou encore subtilisée par la corruption des dirigeants politiques et fonctionnaires.
Donc, pour que ces gains se matérialisent, il faut un contexte institutionnel adéquat, ce qui nécessite souvent des réformes. C’est la qualité des institutions qui permet d’éviter des ventes qui ne font qu’offrir ces entreprises en cadeaux à une poignée d’oligarques grâce à l’aide de politiciens corrompus.
AMÉLIORER LES PERFORMANCES ÉCONOMIQUES
Par ailleurs, les études tendent à démontrer que le transfert de propriété du public au privé est une condition importante, voire indispensable, à la réalisation des gains de performance économique. De simples réformes ne peuvent pas, à elles seules, y parvenir, il faut véritablement une privatisation de l’entreprise.
Concernant l’industrie bancaire, les auteurs indiquent que la privatisation est primordiale. Les banques d’État ont engendré des ratios de pertes très élevés tout en exigeant des taux d’intérêt plus élevés, et en concentrant le risque de crédit au sein d’entreprises d’État inefficientes. L’existence de banques détenues par l’État n’est définitivement pas souhaitable selon les expériences passées de divers pays.
Pas moins de 74 études ont été concernées par cette méta-analyse, autorisant donc à considérer qu’elle représente bien l’état des connaissances sur le sujet, du moins en 2004, soit tout de suite après une vague imposante de privatisations survenues un peu partout dans le monde.
BIENFAITS DIFFUS, COÛTS CONCENTRÉS
L’une des raisons rendant les privatisations si impopulaires est que leurs bienfaits sont diffus alors que leurs coûts sont concentrés ; même si les bienfaits excèdent largement les coûts, les plus bruyants sont ceux qui sont perdants au change.
Ce pourquoi il est important de rappeler que les privatisations, bien exécutées, bénéficient grandement à la société.
Les auteurs terminent par quelques recommandations à l’égard des privatisations :
– Protéger un contexte de concurrence
– Créer un système de régulation avant la privatisation
– Assurer la transparence du processus de vente
– Développer un certain filet social pour ceux qui perdront leur emploi ou subiront des tarifs augmentés.
– Protéger un contexte de concurrence
– Créer un système de régulation avant la privatisation
– Assurer la transparence du processus de vente
– Développer un certain filet social pour ceux qui perdront leur emploi ou subiront des tarifs augmentés.
Ces mesures permettraient selon eux de capturer les bienfaits des privatisations tout en favorisant leur acceptation sociale.
Comme vous le savez, je suis très suspicieux lorsqu’il est question de la Banque Mondiale et du FMI. Cependant, dans le cas de cette méta-analyse, une seule des 74 études a été publiée par la Banque Mondiale, les autres proviennent de chercheurs universitaires dispersés à travers le monde. Je ne crois donc pas que cette analyse devrait être rejetée simplement parce qu’elle provient de la Banque Mondiale.
—
20 juin, 2017
La réflexion du jour
Les choses évoluent de façon positive, sauf pour les secteurs contrôlés par les gouvernements. Ceux-ci sont inefficaces, coûteux et ont souvent tendance à empirer d’année en année.--- Jasmin Guénette
19 juin, 2017
La réflexion du jour
Nous devons collectivement avoir le courage de passer outre aux objections d’une minorité bruyante et surreprésentée, et qui souffre du syndrome « BANANA » : Build Absolutely Nothing Anytime Near Anybody (ne construisons absolument rien près de qui que ce soit). Plutôt, bâtissons les infrastructures nécessaires, sécuritaires et propres, pour transporter des produits essentiels et demandés. Et faisons profiter le monde entier de l’énergie et de l’expertise canadiennes.--- Germain Belzile
18 juin, 2017
17 juin, 2017
La réflexion du jour
On sait pourtant depuis longtemps que l’incohérence est intrinsèque à l’administration publique. Elle est projetée, planifiée, mise en oeuvre. Le fameux «travail en silo» vise la cacophonie.
Les incongruités qui en découlent permettent de maintenir une foule d’emplois inutiles. Cela est su depuis des lunes et résulte de solides complicités politiques... Alors quoi de neuf ici? Rien!--- Michel Hébert
16 juin, 2017
La réflexion du jour
Une fois les invités partis, les délibérations s'animent et la chirurgienne conclut: «Finalement, le con, c'est le salarié. Qui s'occupe de la facture? Peu importe, n'est-ce pas un dîner aux fins d'affaires déductible à 50% du revenu d'entreprise?»--- Pierre-Yves McSween
15 juin, 2017
La réflexion du jour
Il y a une raison pourquoi il se vend encore relativement peu de véhicules électriques : ils ne sont pas encore aussi fiables que les automobiles à essence en toutes saisons, et les prix demeurent élevés. Mieux vaut laisser l’innovation et la technologie améliorer les performances de ces véhicules et diminuer leurs coûts — et c’est ce qui se produit un peu plus chaque année —, que d’implanter des politiques nuisibles aux fabricants et aux concessionnaires, dignes des plans quinquennaux soviétiques.--- David Descôteaux
14 juin, 2017
Recette de l'enrichissement des sociétés
La recette de l'enrichissement des sociétés est aux antipodes du modèle québécois.
Narrated by Abir Doumit, this mini-documentary from the Center for Freedom and Prosperity Foundation outlines the public policy framework that is necessary for a poor nation to become a rich nation and includes several real-world examples. It also highlights how international bureaucracies hinder development by advocating onerous destructive fiscal policies, which is especially disturbing since today's rich nations all made their big jumps to prosperity when government was very small and taxes were very low.
Narrated by Abir Doumit, this mini-documentary from the Center for Freedom and Prosperity Foundation outlines the public policy framework that is necessary for a poor nation to become a rich nation and includes several real-world examples. It also highlights how international bureaucracies hinder development by advocating onerous destructive fiscal policies, which is especially disturbing since today's rich nations all made their big jumps to prosperity when government was very small and taxes were very low.
La réflexion du jour
Le programme offrant des rabais aux acheteurs de voitures électriques coûte cher pour l’impact qu’il pourrait avoir sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030, avance la Commission de l’écofiscalité du Canada dans un nouveau rapport.--- Le Devoir
13 juin, 2017
La réflexion du jour
Et quelle est la réaction de l’État ? Le ministre de la Santé Gaétan Barrette l’a exprimée avec son tact légendaire : « Moi, je suis dans mon territoire, qui est le système de santé géré par l’État. Si eux s’immiscent dans le système de santé avec des produits payants, c’est à leurs risques. »
Le message est là. Si vous voulez innover en dehors du système, vous serez punis. Et comme le système n’innove pas, surtout quand il s’agit du bien-être du patient, on continuera à tourner en rond.--- Alain Dubuc
12 juin, 2017
La réflexion du jour
Faut-il rappeler encore une fois que le Québec, 50% moins populeux que l’Ontario, dépense au moins quinze milliards de plus chaque année en programmes sociaux? 15 000 millions de plus! Chaque année.--- Michel Hébert
11 juin, 2017
10 juin, 2017
La réflexion du jour
En ce qui a trait spécifiquement au contrôle des loyers, le fait d’imposer des limites à leur augmentation aide évidemment un certain nombre de locataires, mais il rend les logements à louer moins rentables pour les propriétaires. Par conséquent, il s’en construit moins, ce qui fait augmenter les loyers pour beaucoup d’autres locataires.--- Michel Kelly-Gagnon
09 juin, 2017
Fin de l'esclavage
Aujourd'hui les Canadiens ont fini de travailler pour le gouvernement. Malheureusement, les Québécois continueront de travailler pour leurs gouv ernements encore plusieurs jours.
La réflexion du jour
Nos gouvernements dépensent beaucoup d’énergie et de créativité pour nous presser davantage le citron. On aimerait qu’ils en mettent autant pour découvrir des façons de mieux gérer notre argent et moins dépenser...--- David Descôteaux
08 juin, 2017
La réflexion du jour
Et pourtant, on semble croire aujourd'hui que si le gouvernement n'intervient pas davantage, les habitants de Montréal, Toronto ou Saskatoon n'auront pas ce qu'il faut pour bien se nourrir.--- Michel Kelly-Gagnon
07 juin, 2017
Why people prefer unequal societies
Nature Human Behaviour
Abstract
There is immense concern about economic inequality, both among the scholarly community and in the general public, and many insist that equality is an important social goal. However, when people are asked about the ideal distribution of wealth in their country, they actually prefer unequal societies. We suggest that these two phenomena can be reconciled by noticing that, despite appearances to the contrary, there is no evidence that people are bothered by economic inequality itself. Rather, they are bothered by something that is often confounded with inequality: economic unfairness. Drawing upon laboratory studies, cross-cultural research, and experiments with babies and young children, we argue that humans naturally favour fair distributions, not equal ones, and that when fairness and equality clash, people prefer fair inequality over unfair equality. Both psychological research and decisions by policymakers would benefit from more clearly distinguishing inequality from unfairness.
We live in an age of inequality—or at least in an age of worrying about inequality. Pope Francis remarked that “inequality is the root of social evil”, while President Obama called economic inequality “the defining challenge of our time”. A recent Pew report found that Europeans and Americans judged inequality as posing the greatest threat to the world, beating religious and ethnic hatred, pollution, nuclear weapons, and diseases like AIDS. A majority of respondents in each of the 44 countries polled said the gap between rich and poor is a big or very big problem facing their country1. And a new report by Oxfam2 revealed that the wealth owned by the eight richest people in the world is equivalent to the wealth owned by the poorest 50% of the world, sparking widespread outrage.
Academics—from philosophers, economists, and political scientists to psychologists, archaeologists, and even physicists—are also fascinated by the causes, consequences, and extent of economic inequality. This interest is reflected in the extent of attention to Thomas Piketty's book, Capital in the Twenty-First Century3,4, and is grounded in a growing public and scholarly appreciation of the startling extent of economic inequality. Globally, the top 1% of the population owns 50% of the wealth, and the bottom 70% owns only 3% of the wealth5.
Many are particularly concerned about the level of inequality in the United States, which has been growing rapidly since the 1970s6 (see Fig. 1). The Gini coefficient (a measure of inequality whereby 0 is perfect equality and 100 is perfect inequality, or one person owning all the wealth) in the United States is now 85—the highest of all western nations, and sixth highest worldwide among countries with populations over 1 million (refs 6,7). A typical American CEO currently makes about 354 times as much as a typical worker, while just 50 years ago the ratio was 20/18. Although the United States has been getting richer overall, the vast majority of this increase in wealth (over 95%) has gone to the top 1% of wealthiest Americans6.
The concern that people express about inequality is also found in controlled laboratory studies, which find that a desire for equal distributions of goods emerges early in human development and is apparent in many different cultures9. As such, Frans de Waal nicely summarizes a broad consensus across many fields when he writes: “Robin Hood had it right. Humanity's deepest wish is to spread the wealth.”10
A puzzle arises, however, when we consider a largely separate body of research in political psychology and behavioural economics: it turns out that when people are asked about the ideal distribution of wealth in their country, they actually prefer unequal societies11. This preference for inequality materializes in a wide range of countries12,13, across people on opposite sides of the political spectrum11, and even in adolescents14. So, when people are asked to distribute resources among a small number of people in a lab study, they insist on an exactly equal distribution. But when people are asked to distribute resources among a large group of people in the actual world, they reject an equal distribution, and prefer a certain extent of inequality. How can the strong preference for equality found in public policy discussion and laboratory studies coincide with the preference for societal inequality found in political and behavioural economic research?
We argue here that these two sets of findings can be reconciled through a surprising empirical claim: when the data are examined closely, it turns out that there is no evidence that people are actually concerned with economic inequality at all. Rather, they are bothered by something that is often confounded with inequality: economic unfairness.
We should stress that our argument is not that scholars and researchers fail to notice the distinction between inequality and unfairness. On the contrary, the scientists we cite below are often careful to distinguish equality and fairness in their studies. However, researchers, public figures, and the media often claim that people are specifically concerned about inequality of outcome. Much political discourse frames the problem in terms of growing economic inequality, with no reference to fairness concerns. And, as we discuss immediately below, many experimental studies claim to have discovered ‘inequality aversion’ or ‘egalitarian motives’. We leave open the question of whether these researchers intend to claim that there is evidence for a specific aversion to inequality, above and beyond an aversion to fairness, or whether this is just ‘loose talk’. However, to our knowledge, none of these researchers have made the specific claim we wish to make here: that there is no empirical evidence so far that people have any aversion to inequality itself.
We suggest that the perception that there is a preference for equality arises through an undue focus on special circumstances, often studied in the laboratory, where inequality and unfairness coincide. In most situations, however, including those involving real-world distributions of wealth, people's concerns about fairness lead them to favour unequal distributions.
La réflexion du jour
L’usine (ndlr Ciment McInnis), une fois en marche, ce qui ne saurait tarder, créera 200 emplois, 100 directs, 100 indirects. Pour un investissement de 1,5 milliard, ça fait 7,5 millions l’emploi.
Pour le demi-milliard de fonds publics, ça revient à 2,5 millions par emploi.
On imagine tout ce qu’on pourrait faire avec cet argent si l’on faisait preuve d’un peu de créativité.--- Alain Dubuc
06 juin, 2017
La réflexion du jour
Mais le rêve des systèmes collectivistes a toujours rapidement tourné au cauchemar. La planification devait augmenter la production agricole et réduire le prix des aliments. Elle a plutôt provoqué des famines qui ont décimé des millions de personnes. Ce fut le cas, entre autres, en URSS, au Kazakhstan, en Ukraine, en Chine, et au Cambodge. Et c’est toujours le cas en Corée du Nord. Aujourd’hui, c’est au tour du Venezuela de goûter aux délices du socialisme.--- Nathalie Elgrably-Lévy
S'abonner à :
Messages (Atom)