Nous avons un urgent besoin d'un groupe Antigone québécois.
Que l’État se contente d’être juste, nous nous chargerons d’être heureux.---- Benjamin Constant
Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement
Vaut mieux en rire!
Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry
31 mai, 2017
La réflexion du jour
La responsabilité individuelle, une notion malheureusement sacrifiée sur l’autel de la solidarité, devrait être au cœur de toute campagne invitant à la sécurité. La SAAQ devrait rappeler que la seule personne sur laquelle nous devons compter pour assurer notre sécurité, c’est nous-mêmes! «SVP, faites attention aux voitures. Elles peuvent vous tuer»: voilà le message que la SAAQ devrait marteler!--- Nathalie Elgrably-Lévy
30 mai, 2017
La réflexion du jour
La grève dans l’industrie de la construction a ramené l’enjeu de la flexibilité des travailleurs syndiqués à l’avant-plan. Le Québec possède l’industrie de la construction la plus réglementée au Canada avec 25 métiers obligatoires comparativement à 12 en Ontario. Réglementation trop lourde, nombre trop grand de métiers, loi désuète... beaucoup d’entrepreneurs sont exaspérés par la rigidité de l’industrie.---Francis Halin
29 mai, 2017
La réflexion du jour
Cette nouvelle, sous la plume de ma collègue Ariane Lacoursière, c’était que l’Hôpital général juif, en faisant quelque chose qu’aucun autre hôpital ne faisait, confier à un médecin la responsabilité du triage, a réussi à réduire considérablement le temps d’attente pour voir un médecin aux urgences et à y réduire la durée des séjours.
C’est fantastique, non ? Mais vous oubliez que nous sommes au Québec, ou plutôt en Absurdistan, avec son système de santé unique où une bonne nouvelle se transforme en mauvaise nouvelle.--- Alain Dubuc
28 mai, 2017
27 mai, 2017
La réflexion du jour
Un automobiliste montréalais paie en moyenne 923 $ de taxes sur l’essence par année, soit 200 $ de plus qu’en moyenne au Canada. Sur un litre d’essence, c’est 52 cents que vous payez en taxes. En tout, c’est 2,9 milliards $ qui sont versés aux gouvernements provincial et fédéral avec les six taxes prélevées sur chaque litre d’essence à Montréal.--- David Descôteaux
26 mai, 2017
La réflexion du jour
Au Québec, c’est simple. Tout essor économique doit passer par l’État. Celui-ci guidera les entrepreneurs égarés vers le succès, la prospérité et le bonheur. Laisser ces derniers se débrouiller et alléger leur fardeau fiscal? Oubliez ça! C’est bien connu, le dynamisme économique d’une nation passe par plus de comités, plus de « plans » et plus de tables de concertation…--- David Descôteaux
25 mai, 2017
La réflexion du jour
Enfin, il serait peut-être aussi bon de rappeler aux syndicats que les élèves et la qualité de l’apprentissage doivent être la première préoccupation de l’éducation. Et non pas la protection d’employés qui ne sont peut-être tout simplement pas à leur place dans la profession d’enseignant.--- Jasmin Guénette
24 mai, 2017
Église de Saint-Denis-Sur-Richelieu, Québec
Église de
Saint-Denis-Sur-Richelieu, Québec
Par
Louise V. Labrecque
Lorsque j’ai vu l’église Saint-Denis-sur-Richelieu, je fus tout de suite
désarçonnée, car je n’avais pas terminé mes recherches sur les Patriotes, et je
m’attendais à une histoire structurée. Comme l’église traditionnelle,
parfaitement structurée, moi, la noblesse d’esprit des Patriotes, j’y crois
toujours, et je me fous carrément de toutes les théories filandreuses qui ont
cours depuis quelques années ! Et je tombe dans mes lectures et mes recherches,
dans une correspondance torrentielle, délirante, et par surcroît à sens unique,
et tout ce qui se dit, alors, à cette église, à ce coin de pays, comme à son
peuple, c’est : «sois un de ceux qui agissent vers la beauté «
C’est cette phrase d’Hector de Saint-Denys-Garneau (1912-1943), qui m’est
venue spontanément à l’esprit, laquelle met en lumière un riche héritage
artistique et historique, laissé par un poète de chez nous mal connu, mal aimé
et qui, de ce fait, n’aura pas assez écrit et publié, ce que nous pouvons
regretter avec énormément d’inclinaison à l’imagination, à l’intérieur d’une
œuvre entière, une fresque, même, dans ce bel esprit qu’il avait, éclairé, et
très sensible. De nos jours, devenu célèbre, je n’arrive pas à parler de
cette église – je ne sais pas pourquoi - sans parler de lui ; parti
bien trop tôt, hélas, à l’âge de 31 ans, il nous laisse en même temps comme un
monument d’inspiration. Avec ses poèmes, son journal, une correspondance, et
quelques articles et textes épars, il est reconnu comme l’un de nos principaux
écrivains de la littérature québécoise. Une œuvre qui n’a connu aucune
concession, critiquée de manière autant élogieuse ou méprisante, et ce, avec
une multitude d’interprétations et de facilité, comme un aveu d’impuissance.
Moi, j’aimerais bien savoir « comprendre Saint-Denys Garneau « son
caractère particulier et les circonstances de sa passion d’écrire, ses
tentations vers la poésie. En effet, les critiques furent plusieurs à
s’attacher au personnage mythique que Garneau est rapidement devenu, nous
laissant, toutefois, toujours sur notre faim, comme s’ils s’étaient tous montés
en épingle les uns avec les autres, l’air de dire « ça me ferait plaisir
de le tuer cet homme-là ! « Oui, certaines critiques sont
profondément niaiseuses dans l'expression de cette petite violence ordinaire,
au point que le surhomme dépasse aisément les contours desquels ils aiment à le
réduire ; ainsi, le poète et l’homme en deviennent inchangés, dans le
génie de l’écriture. Pauvres critiques de salon : je n’aurai de cesse de
m’indigner devant cette énormité de l’esprit vulgaire qui ne saurait
reconnaître un chef-d’œuvre, ou un grand cru, s’ils en voyaient un. Laissez-moi
donc tenter de faire humblement contrepoids ici, en me penchant un peu, et très
modestement, sur sa poésie, ses toiles, et ses textes.
[Paysage d’hiver (église)] Hector de Saint-Denys-Garneau
Justement, la poésie, les toiles et les textes, parlons-en :
furent-ils bel et bien un reflet de la bourgeoisie de l’époque, comme ce
plaisaient à pourfendre « les critiqueux » et « les journaleux
« de son temps ? En lisant son œuvre, les personnages sont vus de
l’extérieur, comme l’auteur lui-même. Il faut quand-même un certain génie pour
prétendre faire dans la critique d’une œuvre aussi grandiose que celle de
Saint-Denys-Garneau. Je ne ferai pas d’études comparatives pour les
besoins de cet article, mais j’y reviendrai sûrement plus tard, dans le cadre
d’un projet plus important. Le rôle de critique est déplaisant, je ne songe pas
un seul instant à m’y étendre, mais partager, simplement, avec vous, les fruits
de mes recherches. Comme ces personnages, décrits du point du vue d’un salon
d’Outremont, avec un langage correct, uniforme, ne saurait se réduire à ce
qualificatif « bourgeois » utilisé par les critiques de service, alors
qu’ils ne sont que des militants qui parlent, tel un acte gratuit, souvent,
indigne de respect et, surtout, de confiance. Aussi, l’on peut se demander ce
qu’il aurait eu le temps de nous laisser, à nous, contemporains, s’il avait eu
la santé, au lieu d’apprendre, dès l’âge de 16 ans, ces complications
cardiaques, causées par une fièvre rhumatismale, contractée quelques années
plus tôt. Son drame, tout son drame véritable, il est là, lequel teinta
fortement son œuvre et forgea son caractère. Sans doute est-ce la dimension
personnelle de ce drame qui touche le plus, sachant l’immense talent de
l’auteur, ainsi que sa grande sensibilité. Ainsi, je ne sais pas pourquoi
l’œuvre de Saint Denys Garneau me fait penser à une église, et pourquoi j’y
pense en évoquant celle-là, avec les Patriotes. De plus, Hector de
Saint-Denys-Garneau ne fut pas un Patriote, du moins, pas au sens classique du
terme. Est-ce donc la beauté fatale de ce lieu de culte, qui imprime ce
sentiment remarquable, et qui donne cet air détaché, comme avec du
lointain dans le regard ? Véritable église-musée, en effet, elle inspire
fort, de par les trésors historiques qui s’y trouvent, à l’intérieur.
L’œuvre de Saint-Denys-Garneau également est faite de portrait intérieurs,
de fragments conservés. J’aimerais comprendre les liens ici ; ce sont des
éléments d’un pacte autobiographique, peut-être, ou une certitude puisant sa
source en une indéfectible rencontre (je ne parle pas seulement de
littérature). L’église, en soit, possède les allures d’un théâtre de la
Renaissance, avec ses galeries latérales, ses pans à double étagement de
fenestration ; avec une signature, comme une décoration digne des plus
grands châteaux. Un chef-d’œuvre architectural ! Construite en 1792, il
s’y trouve des tableaux magnifiques, et des objets d’art anciens, en marbre
blanc, ciselés en Italie. La région, même, impressionne : c’est là qu’a eu
lieu la Bataille de Saint-Denis, en somme le début de la Rébellions des
Patriotes, le 23 novembre 1837. Tristement célèbre, Saint-Denis-Sur-Richelieu
fut le lieu du meurtre du lieutenant Georges Weir par les Patriotes, lesquels
s’appelaient eux-mêmes, « Fils de la Liberté « ; c’est à partir de
là que commença officiellement la Rébellion des Patriotes, après avoir gagné
une bataille contre l’armée britannique.
Enfin, quand-même, et pour finir, l’action se passe dans un Québec qui n’a
pas l’excuse facile : nous sommes encore, hélas, un peuple parfois
approximatif, s’exprimant par la litote (« c’est pas mauvais, c’est pas
pire « ). Les raisons de cela sont connues, et je ne vais pas m’étendre
sur la question ici, d’autant plus que je suis à écrire la conclusion de ce
papier. Je préfère terminer cette rédaction sur la nécessité de redresser les
choses ; or, nous érigeons trop souvent la facilité et la médiocrité en
vertus.
Ainsi, vous m’excuserez de ne pas finaliser cet article. Je laisse plutôt
le mot de la fin à Hector de Saint-Denys-Garneau, qui sait écouter sa voix
intérieure beaucoup mieux que moi. Ce n’est pas un simple soliloque, mais un
véritable dialogue avec lui-même, lequel enchantait tant, qu’il en chante
encore.
Le Jeu
Ne me dérangez pas je suis profondément occupé
Un enfant est en train de bâtir un village
C’est une ville, un comté
Et qui sait
Tantôt l’univers.
C’est une ville, un comté
Et qui sait
Tantôt l’univers.
Il joue
Ces cubes de bois sont des maisons qu’il déplace
et des châteaux
Cette planche fait signe d’un toit qui penche
ça n’est pas mal à voir
Ce n’est pas peu de savoir où va tourner la route
de cartes
Ce pourrait changer complètement
le cours de la rivière
À cause du pont qui fait un si beau mirage
dans l’eau du tapis
C’est facile d’avoir un grand arbre
Et de mettre au-dessous une montagne pour
qu’il soit en haut.
et des châteaux
Cette planche fait signe d’un toit qui penche
ça n’est pas mal à voir
Ce n’est pas peu de savoir où va tourner la route
de cartes
Ce pourrait changer complètement
le cours de la rivière
À cause du pont qui fait un si beau mirage
dans l’eau du tapis
C’est facile d’avoir un grand arbre
Et de mettre au-dessous une montagne pour
qu’il soit en haut.
Joie de jouer! paradis des libertés!
Et surtout n’allez pas mettre un pied
dans la chambre
On ne sait jamais ce qui peut être dans ce coin
Et si vous n’allez pas écraser la plus chère
des fleurs invisibles
Et surtout n’allez pas mettre un pied
dans la chambre
On ne sait jamais ce qui peut être dans ce coin
Et si vous n’allez pas écraser la plus chère
des fleurs invisibles
Voilà ma boîte à jouets
Pleine de mots pour faire de merveilleux
enlacements
Les allier séparer marier
Déroulements tantôt de danse
Et tout à l’heure le clair éclat du rire
Qu’on croyait perdu
Pleine de mots pour faire de merveilleux
enlacements
Les allier séparer marier
Déroulements tantôt de danse
Et tout à l’heure le clair éclat du rire
Qu’on croyait perdu
Une tendre chiquenaude
Et l’étoile
Qui se balançait sans prendre garde
Au bout d’un fil trop ténu de lumière
Tombe dans l’eau et fait des ronds.
Et l’étoile
Qui se balançait sans prendre garde
Au bout d’un fil trop ténu de lumière
Tombe dans l’eau et fait des ronds.
De l’amour de la tendresse qui donc oserait en douter
Mais pas deux sous de respect pour l’ordre établi
Et la politesse et cette chère discipline
Une légèreté et des manières à scandaliser les
grandes personnes
Mais pas deux sous de respect pour l’ordre établi
Et la politesse et cette chère discipline
Une légèreté et des manières à scandaliser les
grandes personnes
Il vous arrange les mots comme si c’étaient de
simples chansons
Et dans ses yeux on peut lire son espiègle plaisir
À voir que sous les mots il déplace toutes choses
Et qu’il en agit avec les montagnes
Comme s’il les possédait en propre.
Il met la chambre à l’envers et vraiment l’on
ne s’y reconnaît plus
Comme si c’était un plaisir de berner les gens.
simples chansons
Et dans ses yeux on peut lire son espiègle plaisir
À voir que sous les mots il déplace toutes choses
Et qu’il en agit avec les montagnes
Comme s’il les possédait en propre.
Il met la chambre à l’envers et vraiment l’on
ne s’y reconnaît plus
Comme si c’était un plaisir de berner les gens.
Et pourtant dans son oeil gauche quand le droit rit
Une gravité de l’autre monde s’attache à la feuille
d’un arbre
Comme si cela pouvait avoir une grande importance
Avait autant de poids dans sa balance
Que la guerre d’éthiopie
Dans celle de l’Angleterre.[i]
Une gravité de l’autre monde s’attache à la feuille
d’un arbre
Comme si cela pouvait avoir une grande importance
Avait autant de poids dans sa balance
Que la guerre d’éthiopie
Dans celle de l’Angleterre.[i]
[i] GARNEAU, Hector de Saint-Denys, Poésies. Regards et jeux dans l’espace. Les Solitudes, Montréal, Fides,
1972, p. 33-34.
La réflexion du jour
Les travailleurs ont tout à fait le droit de choisir leur mode de représentation. Il est plus que temps qu’on leur donne des outils modernes pour le faire. Les syndicats réellement démocratiques et respectueux de leurs membres n’ont rien à craindre. Les gros bras, eux, devront changer leurs façons de faire s’ils veulent survivre. Les travailleurs syndiqués seront les premiers à en profiter.--- Jasmin Guénette
23 mai, 2017
La réflexion du jour
La rue Saint-Denis n’est plus qu’une enfilade d’espaces commerciaux vides. Les taxes et les loyers sont trop élevés pour les boutiques indépendantes qui faisaient son charme. Idem boulevard Saint-Laurent.--- Lise Ravary
22 mai, 2017
La réflexion du jour
De plus en plus de Québécois privilégient l’importation de pétrole de l’Ouest canadien. Plus de la moitié d’entre eux préfèrent toujours développer leurs propres ressources pétrolières et le pipeline est toujours choisi comme moyen de transport le plus sécuritaire. --- IÉDM
20 mai, 2017
La réflexion du jour
L'Église carbocentriste (selon le terme forgé par Benoît Rittaud dans son essai Le mythe climatique, 2010) a sa structure, ses institutions et ses grands prêtres. Al Gore fait figure de pape, avec ici, au Canada, David Suzuki et Justin Trudeau et, au Québec, Philippe Couillard. Des organismes scientifiques, tel le groupe Ouranos, reçoivent des millions provenant des deniers publics. --- Jean Laberge
19 mai, 2017
La réflexion du jour
Le Fonds vert est un immense gaspillage de ressources. Il est temps de le faire disparaître et de retourner son encaisse à ceux qui l’ont financé, sous la forme d’impôts plus faibles. --- Germain Belzile
18 mai, 2017
La réflexion du jour
En 2015, des données compilées par Statistique Canada démontrent que le Québec a offert 6,6 milliards $ de subventions principalement sous la forme de crédits d’impôt aux entreprises, soit l’équivalent de 794 $ par habitant.---Pierre Couture
17 mai, 2017
EDF, Areva et Cie… Les ravages de l’État-actionnaire (1)
(NDLR Ce qui est vrai pour la France, l'est tout autant pour le Québec.)
Les chiffres sont clairs : les entreprises dont l’État est actionnaire font toujours moins bien que les autres entreprises cotées… et ce n’est pas nécessairement parce que l’État utilise ces entreprises comme des armes politiques.
Par Étienne Henri.
L’investissement public est une vieille tradition française. Qu’il s’agisse de mener à bien d’importants projets d’infrastructure (construction d’autoroutes, de centrales nucléaires ou de voies ferrées) ou de soutenir des entreprises en difficulté, l’État français a toujours eu l’habitude d’utiliser les deniers publics comme un moyen d’intervention de poids dans la vie économique du pays.
Si toutes les nations industrielles ont recours de manière plus ou moins directe à l’investissement centralisé, la France est championne en la matière.
DÉCLIN DE L’INVESTISSEMENT PUBLIC
Comme dans tous les domaines, l’investissement public est soumis à la loi du déclin de l’utilité marginale. Un peu d’investissement permet de bâtir une société industrielle et d’y installer les infrastructures vitales. Les investissements suivants offrent aux citoyens un confort supplémentaire dont le prix augmente rapidement. In fine, le retour sur investissement pour le pays devient nul, voire négatif…
L’intervention de l’État dans les entreprises est un mode de fonctionnement aujourd’hui considéré comme normal par nos administrations. Cette absence de remise en question fait que la France est le pays développé dans lequel la part des entreprises à participation publique est la plus importante : une personne sur dix est employée par une entreprise dont l’État est au capital !
Le poids de l’État dans notre économie ne se manifeste donc pas uniquement par un taux de prélèvement et de redistribution record. Sa présence au capital des entreprises a des effets mesurables sur la gouvernance de ces dernières.
Si vous investissez dans des sociétés françaises, les effets des participations étatiques sont non négligeables.
Il faut donc en tenir compte lorsque vous décidez d’acquérir des actions ou obligations des entreprises concernées, et elles sont nombreuses.
QUAND L’ÉTAT COLLECTIONNE LES PARTICIPATIONS
L’État français est un boulimique de l’investissement. Je vous disais en guise d’introduction qu’un salarié sur dix travaille pour une entreprise à participation publique. Même en ne considérant que les entreprises dans lesquelles l’État est majoritaire au capital, notre pays se paye le luxe d’employer plus de 800 000 personnes… soit plus que les États-Unis !
Ces chiffres, déjà impressionnants, en cachent un autre : le montant des participations totales de l’État-actionnaire. Le mille-feuille administratif fait que ses participations sont réparties dans une demi-douzaine de structures. Les plus importantes sont l’APE, la Caisse des Dépôts et Consignations
Ces trois structures totalisent plus de 1 700 participations pour un montant total de près de 100 Mds€.
La particularité française réside dans la répartition de ces investissements. Alors que nos voisins concentrent les participations dans l’énergie et les réseaux (transport, électricité, réseaux postaux et télécommunications), la France investit dans tous les secteurs. Industrie manufacturière, automobile, assurances, santé et logement : aucune activité n’échappe à l’intervention de l’État.
L’IMPOSSIBLE CONCILIATION DE L’INVESTISSEMENT ET DE LA POLITIQUE
Le problème est que la position d’investisseur est intrinsèquement conflictuelle pour l’État. Dans notre pays, l’État a pour mission d’organiser de la société et de mener à bien divers chantiers politiques.
Un actionnaire a pour mission de faire fructifier son capital.
Il est facile de trouver des exemples où ces objectifs sont contradictoires. Considérons le cas de la lutte contre le chômage qui est un sujet d’actualité. L’objectif de l’État-stratège est de faire baisser le nombre de demandeurs d’emplois. Son intérêt est donc d’utiliser les sociétés dans lesquelles il possède des participations (qui sont, rappelons-le, nombreuses) et de les inciter à mettre en place une politique de recrutement massive.
RENTABILITÉ DE L’AGENT PUBLIC
L’objectif de l’État-investisseur est d’assurer la rentabilité de l’agent public, ce qui revient à maximiser la rentabilité des entreprises dans lesquelles il a investi. Dans cette optique, la masse salariale doit être sous contrôle et les recrutements limités à leur strict nécessaire.
Ces deux positions sont clairement antagonistes. L’État doit donc arbitrer entre les deux stratégies, sachant que tout déplacement du curseur entre rentabilité et effet politique ne peut être qu’un changement gagnant/perdant. Les circonstances du moment font que l’État privilégie l’une ou l’autre des stratégies.
Cette situation schizophrène se retrouve à l’identique sur les problématiques de soutien à l’innovation ou aux industries stratégiques en perte de compétitivité.
Dans ces secteurs, la politique industrielle est en opposition avec un objectif de saine gestion patrimoniale.
Le casse-tête est complet lorsque l’État se retrouve également client des entreprises, comme c’est le cas dans le secteur de la défense. Tous les principes d’une saine économie de marché sont mis à mal.
UNE EFFICACITÉ CONTESTABLE
L’expérience de l’après-guerre l’a montré : hors des périodes de forte croissance, l’État-actionnaire a tendance à privilégier l’effet politique plutôt que l’effet économique. Les participations sont utilisées comme une arme pour mener à bien la politique du moment aux frais du contribuable.
Les entreprises dans lesquelles l’État est majoritaire au conseil d’administration se retrouvent finalement à suivre des stratégies contraires à leur intérêt !
Les dégâts peuvent être immenses. Pensez à EDF et Areva, pour ne citer qu’elles. Ces entreprises possèdent une excellence technologique que le monde nous a longtemps enviée. Elles ont de brillants techniciens, scientifiques et ingénieurs. Elles opèrent dans l’économie réelle et produisent des services utiles.
Pourtant, des années de gestion étatique en ont fait des entreprises-zombies qui ne parviennent pas à gérer leur capital en bon père de famille et vont de crise en crise. Quel gâchis !
DES CHIFFRES CLAIRS
Si vous avez le moindre doute quant à l’ampleur du problème, regardez plutôt le retour sur fonds propres des participations détenues par l’APE et la CDC, par opposition a celui des entreprises du SBF 120.
Les chiffres sont clairs : les entreprises dont l’État est actionnaire font toujours moins bien que les autres entreprises cotées… et ce n’est pas nécessairement parce que l’État utilise ces entreprises comme des armes politiques.
Parfois, c’est tout simplement l’immobilisme qui prime. Les différentes facettes de l’État-actionnaire étant représentées par différents interlocuteurs au sein de l’entreprise, les conflits d’intérêt deviennent des conflits de personne. Au final, l’État ne tire plus réellement l’entreprise dans telle ou telle direction, mais devient un poids dans la gestion courante des affaires.
Or, vous le savez, l’efficacité est la clé de la rentabilité d’une entreprise ; que l’on parle des activités opérationnelles ou stratégiques.
Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit
La réflexion du jour
Maintenant, le seul péché pour lequel Dieu punit l’homme, est le péché contre Gaïa. Et cette Gaïa est devenue Dieu, la seule et nouvelle déesse à laquelle on doit un culte, un repentir et aussi bien sûr, quelques dollars…--- Reynald DuBerger
16 mai, 2017
La réflexion du jour
Il fut un temps où tous les Québécois étaient fiers de Bombardier. Ce temps est révolu.
Et vous savez quoi? Cette petite bande de goinfres s’en fiche complètement, de ce que vous et moi on pense.
Tant qu’on crache l’argent de nos impôts dans leur direction...--- Joseph Facal
15 mai, 2017
La réflexion du jour
Devant le désespoir des sinistrés des inondations, c’est le temps d’aider, de s’unir et, oui, de préparer... l’APRÈS.
Malheureusement, dans la couverture, une prêtresse verte de RDI a été incapable de se retenir en parlant de «changements climatiques» et de l’urgence de prendre les «transports alternatifs»...
Au lieu d’évangéliser et de répéter bêtement les mantras de la bien-pensance, un minimum de décence s’impose!--- Dominic Maurais
14 mai, 2017
13 mai, 2017
La réflexion du jour
On veut attirer des sièges sociaux? Eh bien, prenons-nous en mains.
Créons un climat propice à l’investissement, encourageons les entrepreneurs, cessons de mettre des bâtons dans les roues à tout ce qui bouge!--- Richard Martineau
12 mai, 2017
La réflexion du jour
On parlait de quoi avant les inondations? Des libéraux, évidemment. On finit toujours par reparler des libéraux. C’est un peu comme les pissenlits. On les croit vaincus mais non, ils redressent sans cesse leur panache...--- Michel Hébert
11 mai, 2017
La réflexion du jour
Au Québec, on retrouve 12 120 groupes et individus inscrits au Registre des lobbyistes, qui tentent d’influencer les décisions de 25 ministres et d’une cinquantaine de hauts fonctionnaires.--- Pierre-Maurice Gagnon, Président de la fédération des producteurs forestiers du Québec
10 mai, 2017
La grande Fiction – L’État, cet imposteur
« La grande Fiction » est la première publication en français d’un livre montrant que l’Etat ne peut remplir le rôle de protecteur des biens et des personnes : c’est contraire à sa nature.
On connaît, ou devrait connaître, ce que dit Frédéric Bastiat dans L’État :
« L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »
Hans-Hermann Hoppe en a tiré le titre de son livre The Great Fiction, paru en 2012. La Grande Fiction est la première publication en français d’un livre de celui que Jörg Guido Hülsmann appelle, dans sa préface, « le doyen incontesté de l’école autrichienne d’économie », se situant dans la lignée de Ludwig von Mises et de Murray Newton Rothbard.
Dans ce livre brillant, courageux, anti-intellectuel, l’universitaire allemand montre que l’État, par essence, ne peut remplir le rôle de protecteur des biens et des personnes : il est tout simplement contraire à sa nature de respecter et de faire respecter les droits de propriété, ne serait-ce que parce qu’il est partie et juge en dernier ressort dans les conflits en la matière.
La propriété privée est pourtant ce qui permet de résoudre le problème de l’ordre social. En effet chacun est propriétaire de son corps physique, ainsi que de tous les lieux et les biens donnés par la nature qu’il occupe et utilise au moyen de ce même corps, pourvu qu’aucun être humain n’ait déjà occupé ou utilisé ces lieux et ces biens avant lui.
C’est cette appropriation originelle qui permet d’accroître le bien-être social en accroissant le bien-être individuel, sans amoindrir celui des autres (et de déterminer qui est l’actuel propriétaire). Car le propriétaire privé prend soin de ce qui lui appartient individuellement, alors que la possession de biens en commun et l’indivision sont toujours sources de conflits…
Les propriétés communes de naguère, telles que les routes, ont été expropriées par l’État et sont devenues propriétés publiques. Avec pour conséquence que l’État, soi-disant propriétaire, peut décider, comme pour les autres biens publics, tels que les écoles, les hôpitaux etc., de l’usage que les contribuables, exclus de tout droit de propriété sur elles, peuvent et doivent en faire.
Hoppe relate ainsi dans « La grande Fiction » comment l’État est passé de l’aristocratie à la monarchie, puis de la monarchie à la démocratie. C’est-à-dire comment c’est allé de mal en pis, du consentement à la taxation et de la soumission au droit de tous (y compris l’État), à la production de maux par l’État, jouissant de l’exclusivité de taxer et du pouvoir de faire et de défaire des lois :
« La sélection des dirigeants de l’État via des élections démocratiques fait qu’il est pratiquement impossible pour une personne honnête ou inoffensive d’atteindre les sommets du pouvoir… »
Les méfaits de l’État sont multiples et la liste suivante n’est de loin pas exhaustive :
- en matière d’immigration : aux micro-migrations, dépendant d’une multitude de propriétaires privés ou associations de propriétaires, se sont substituées des macro-migrations décidées par lui, se traduisant par des exclusions et des intégrations forcées, par une immigration sans frein ou sous contrôle
- en matière de monnaie : la création monétaire ex-nihilo a provoqué, et provoque, des cycles boom-crise, sans que des richesses soient créées, ce qui lui permet de redistribuer celles préexistantes en sa faveur et en celle d’amis et relations, tels les ploutocrates, que d’aucuns appellent capitalistes de connivence
- en matière de guerre : « Plus l’État contrôle de personnes productives, mieux ce sera pour lui. Dans ce désir d’expansion, il se heurte à l’opposition d’autres États. Sur un territoire donné, il ne peut y avoir qu’un seul monopole de la prise de décision ultime. Autrement dit, la concurrence entre différents États ne souffre aucun compromis… »
Pour Hans-Hermann Hoppe la solution à l’imposture de l’État est de substituer « une société de droit privé » à ce monopole qui s’avère incompatible avec la protection des biens et des personnes contre les violences intérieures et les agressions extérieures, et incapable de produire et de maintenir l’ordre social :
« Si, au lieu de contribuer à la prévention des conflits, l’État est une source permanente de conflits ; et si, plutôt que d’assurer sécurité et stabilité juridiques, l’État génère lui-même insécurité et instabilité en permanence, via la législation, en remplaçant les lois immuables par des caprices arbitraires et « élastiques », alors jaillit inéluctablement la question de savoir si la bonne solution à apporter au problème de l’ordre social ne serait pas, évidemment, non étatiste. »
Et Hans-Hermann Hoppe d’expliquer comment…
- Hans-Hermann Hoppe, La Grande Fiction – L’État, cet imposteur, Éditions Le Drapeau Blanc, 204 pages.
La réflexion du jour
Le Fonds vert finance à coups de centaines de millions de dollars des programmes de lutte contre les changements climatiques qui n’ont jusqu’ici entraîné à peu près aucune baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES).--- Martin Croteau
09 mai, 2017
Le salaire minimum relève de l'idéologie progressiste
André Dorais
Le salaire est le prix de la
main-d'œuvre. Si les autorités décrètent qu'il ne peut pas être établi en
deçà d'un seuil minimum, alors on risque d’obtenir un surplus de main-d'œuvre,
toutes choses égales par ailleurs. Cet effet n'est pas automatique, car
il dépend de plusieurs variables. Ce qui est certain, cependant, c’est
que plus le salaire minimum est établi à un niveau élevé, plus grande est la
probabilité qu’il provoque un surplus de main-d’œuvre. Autrement dit, le
travail, comme tous les biens économiques, est sujet à la loi de l’offre et de
la demande.
Sachant cela, toutes les
études empiriques qui cherchent à démontrer qu'une hausse du salaire minimum
n'a pas d'effet sur la quantité de main-d'œuvre constituent, au mieux, une
perte de temps. Au pire, elles démontrent ou bien un biais idéologique,
ou bien une incompréhension de la loi de l'offre et de la demande.
Il va sans dire qu'un salaire
minimum établi par la loi à 2$ l'heure, en un lieu où le salaire moyen est 10
fois plus élevé, risque peu d'engendrer un surplus de main-d'œuvre. De
même, un salaire minimum qui est sensiblement identique au salaire qui serait
offert par un employeur sans cette loi, risque de n'avoir aucun impact sur le
nombre d'individus en emploi, car les conditions de travail ne se résument pas
au seul salaire. Nul besoin d'études empiriques pour obtenir ces
résultats.
Doit-on conclure que ceux et
celles qui effectuent ces études remettent en question la loi de l'offre et de
la demande? Est-ce parce qu'ils la comprennent mal? Qu'ils
considèrent qu'une hausse du salaire minimum en constitue une exception?
Qu'ils cherchent à déterminer l'impact d'une hausse particulière du salaire
minimum sur le chômage?
La nature de la loi de
l'offre et de la demande
Un chercheur qui conclut
qu'une hausse du salaire minimum ne conduit pas à un surplus de main-d'œuvre
peut avoir raison dans la mesure où sa recherche est limitée dans le temps et
l'espace. Malgré cette possibilité, la loi de l'offre et de la demande
n'en demeure pas moins valide, car elle indique une direction ou une
tendance. Pour autant qu'on puisse la faire parler, on dira d'elle
qu'elle ne cherche pas la précision mathématique et conséquemment, un salaire
qui se différencie du salaire minimum à quelques sous près ne l'offusque
pas.
Cette loi n'a rien
d'automatique puisqu'elle ne relève pas de la mécanique. Elle n'a pas non
plus la précision de la physique ou des mathématiques, car elle ne porte pas
sur des objets inanimés, mais sur les actions humaines qui visent un but.
Celles-ci ne se conduisent pas comme ceux-là, par conséquent on doit en tenir
compte si l'on veut bien les décrire. Parce que trop d'économistes
envient la précision de la physique, ils utilisent les mêmes outils qu'elle
dans le but de décrire leur objet de recherche, qui pourtant s'y prête
mal.
Parce que les moyens
qu'utilisent les économistes sont précis, ils concluent que leurs résultats le
sont autant. Or, il va sans dire que les résultats des analyses
économiques ne pourront jamais être aussi précis que les résultats des analyses
de la physique étant donné que la nature humaine n'est pas aussi prévisible que
la nature inanimée. À trop penser que les analyses économiques sont
précises parce qu'on utilise des mathématiques et des statistiques pour les
effectuer, on finit par altérer la réalité pour la rendre conforme aux moyens
qu'on utilise pour la décrire. Un bon économiste ne modifie pas la
réalité pour l'adapter à la loi, il modifie plutôt la loi pour l'adapter à la
réalité.
Les impacts d'une hausse du
salaire minimum se font sentir uniquement lorsque la différence entre celui-ci
et le salaire envisageable par l'employeur est trop importante à ses
yeux. Dans ce cas, l'employeur cherche d'autres moyens d'améliorer sa
production, ou ses services, au détriment de certains chercheurs d'emploi.
L'imposition d'un salaire
minimum n'a peut être pas de conséquence automatique et immédiate sur la
quantité de main-d'œuvre d'une région donnée, mais elle ne risque pas moins
d'affecter plusieurs individus. En effet, d'une part elle limite les
choix que l'employeur peut faire de ses ressources, d'autre part elle réduit la
possibilité de certains individus d'être employés et salariés. Les
conséquences potentielles sont multiples et non immédiates, par conséquent
difficiles à constater et à mesurer.
Chose certaine, plus le
salaire minimum est établi à un niveau élevé, à la grandeur d'un territoire où
l'économie est diversifiée d'une région à l'autre, plus il réduit les choix et
des employeurs et des chercheurs d'emploi. Autre conséquence tout aussi certaine,
les choix des consommateurs sont réduits d'autant que les choix des uns et des
autres sont limités.
Si des économistes et
d'autres chercheurs tentent de démontrer, via des études empiriques, qu'une
hausse du salaire minimum n'a pas d'impact sur le nombre d'individus en emploi,
c'est entre autres raisons parce que les moyens qu'ils utilisent pour décrire
leur objet de recherche prennent le dessus sur celui-ci. C'est-à-dire
qu'il devient plus important, ou à tout le moins aussi important à leurs yeux, de
préserver leurs outils d'analyse que de bien décrire la réalité. Cela
permet à plusieurs d'entre eux de promouvoir leurs idéaux sous le couvert de la
science.
Par exemple, lorsqu'ils
disent que «de nouvelles dépenses gouvernementales sont favorables à la
création de richesse puisqu'on constate une augmentation du PIB», c'est qu'ils
considèrent que leurs observations et leurs mesures de richesse sont précises
et leur permettent de corroborer que lesdites dépenses conduisent à une
augmentation de richesse. Ils accordent la même confiance à leurs mesures
de chômage lorsqu'ils disent que «la hausse du salaire minimum n'a pas d'impact
sur la main-d'œuvre puisqu'on n'observe pas de hausse du taux de
chômage».
Trop d'économistes mènent
leurs études d'abord d'après un préjugé favorable aux interventions de l'État
dans les échanges économiques. Ensuite, parce qu'ils corroborent leurs
préjugés par des chiffres, donc de manière scientifique à leurs yeux, ils
concluent que leurs préjugés sont plutôt des faits incontestables.
À trop penser que ces mesures
statistiques sont précises d'une part et d'autre part, à trop considérer qu'il
y a injustice dès lors qu'un écart de richesse est trop grand ou qu'un salaire
soit trop bas à ses yeux, on finit par modifier la réalité, la décrire de telle
manière qu'elle soit conforme à ses idéaux plutôt qu'à la réalité même.
L'idéologie qui prend le
dessus sur la science
Une science mal comprise est
sujette à toutes les critiques. Dans ces circonstances, la tentation est
alors grande de l'utiliser à ses propres fins, d'avancer ses propres idéaux en
son nom, soit au nom de la science. Trop de chercheurs considèrent que le
salaire minimum doit relever de l’éthique égalitariste. Elle doit être
imposée à tous, car il en va du bien de la collectivité, disent-ils. Ils
ne peuvent pas s'imaginer qu'on laisse à des commerçants le soin de dicter les
salaires, par conséquent ils recommandent aux législateurs d'établir un seuil
minimum afin d'avoir la conscience tranquille.
Or, ce minimum est
constamment bafoué par les législateurs eux-mêmes. En effet, ceux-ci
offrent à pratiquement tous les employeurs les moyens d'engager des milliers de
travailleurs à un salaire plus bas que le salaire minimum. Pour ce
faire et sauver les apparences, ils subventionnent des
milliers d'emploi dont plusieurs se traduisent, pour les employeurs, à payer un
salaire moindre que le salaire minimum. Précisons que l'employé ne reçoit
pas moins que le salaire minimum puisque son salaire est payé à la fois par son
employeur et le gouvernement qui le subventionne. En d'autres mots, cette
entente permet à l'employeur de débourser moins que le salaire minimum pour
obtenir les services d'un employé qui recevra plus que le salaire minimum grâce
à une subvention gouvernementale. Morale de l'histoire, le gouvernement
impose le salaire minimum sous le prétexte d'éviter les abus des employeurs,
notamment du secteur privé, alors qu'il constitue le principal agent économique
qui ne respecte pas la loi. Sa propre loi!
Qu'un gouvernement soit
obligé de subventionner des salaires à un point tel que plusieurs de ces
salaires constituent, pour les employeurs qui les paient, un salaire moindre
que le salaire minimum, signifie d'abord que ce minimum est trop élevé non
seulement pour plusieurs employeurs, mais aussi pour le gouvernement. À
son tour, cela signifie que le gouvernement se donne le beau rôle, de justicier
ou de moralisateur, tout en étant le plus hypocrite.
Ces subventions tendent à
contrecarrer la loi de l'offre et de la demande en ce sens qu'elles évitent
d'augmenter, à court terme du moins, le surplus de main-d'œuvre (le
chômage). Toutefois, leur effet sur le chômage est éphémère, car ces
subventions ne constituent pas qu'un simple transfert de coût, des employeurs
aux contribuables et aux consommateurs, mais un coût additionnel pour ces
derniers. En effet, puisque l'administration de ces subventions n'est pas
gratuite, le gouvernement devant embaucher une panoplie d'agents pour les
administrer, tôt ou tard ces coûts se répercutent non seulement sur le nombre
total d'individus en emploi, mais sur la richesse globale d'une société.
La loi de l’offre et de la
demande demeure valide malgré les subventions salariales et on ne voit pas
l’idée d’effectuer des recherches empiriques pour essayer de démontrer que le
salaire minimum en constituerait une exception, car cette loi n’en souffre
pas. On conclut donc que ces recherches sont effectuées ou bien pour
promouvoir ses idéaux, ou bien par ignorance.
La réflexion du jour
Les Québécois payent aujourd’hui pour leur manque d’éducation financière. Si on ne veut pas passer notre temps à ramasser les pots cassés, et chaque fois lancer des projets de loi pour limiter les dégâts, il faut s’attaquer au problème à la source. Bravo au ministre Proulx de persister dans sa volonté d’implanter un cours d’éducation financière au secondaire, et ce, dès l’automne !--- David Descôteaux
08 mai, 2017
La réflexion du jour
C’est quoi, notre rêve?
Une équipe de hockey, un stade de baseball?
Un autre pont pour qu’on puisse traverser le fleuve trois minutes plus vite?
Du bon vin dans les dépanneurs, du pot à la SAQ et plus de clowns dans les CHSLD?--- Richard Martineau
07 mai, 2017
06 mai, 2017
La réflexion du jour
Au début des années 1970, nous bâtissions des barrages parmi les grands du monde.
Aujourd’hui, un pan de modernisation de nos haltes routières nous éreinte.--- Mario Dumont
04 mai, 2017
La réflexion du jour
La psychologie gnangnan qui domine l’école voit dans l’échec une affreuse agression contre l’estime de soi de l’élève.
Ajoutons que nous aimons croire comme société que notre école est une réussite. Nous n’avons pas le culte de l’excellence. Au contraire, on nivelle par le bas.
Alors on se raconte les histoires nécessaires pour confirmer notre croyance.--- Mathieu Bock-Côté
03 mai, 2017
Échec de l’État, de Jean-Philippe Delsol et Nicolas Lecaussin
Le modèle social français, que tout le monde envie mais que personne ne copie, est désastreux : il est compliqué, fort coûteux, largement déficitaire. Nicolas Lecaussin et Jean-Philippe Delsol proposent plusieurs pistes pour le réformer.
Échec de l’État n’est pas un livre-programme. C’est un livre de propositions pour remédier à l’échec de l’État français. Cet échec résulte du fait que l’État s’est approprié des libertés qu’il aurait dû au contraire garantir aux citoyens et qu’il doit maintenant leur restituer. C’est à la fois une question de principe et d’efficacité.
Une question de principe :
« Sans responsabilité, il n’y a pas d’humanité parce que c’est la responsabilité qui est un caractère fondamental du genre humain, qui le distingue des animaux et des créatures inertes en l’insérant dans une histoire dont il n’est pas qu’un jouet, en lui donnant à penser son avenir et à raisonner sur celui de toute communauté dans laquelle il vit. Cette responsabilité ne peut s’exercer que si l’homme qui la supporte dispose bien entendu de la liberté de faire ses choix. »
Une question d’efficacité :
« La liberté retrouvée alors démultipliera ses fruits. Elle permettra plus de choses que ce que nous pouvons imaginer, comme elle l’a fait depuis la machine à vapeur et le métier à tisser dans le grand progrès des sciences et des arts qui nous permettent de vivre mieux et plus longtemps. »
Les pistes que donnent les auteurs avec ces propositions s’articulent autour de quatre thèmes :
- L’assurance, plutôt que l’assistance
- La libération de la fiscalité
- La libération de l’éducation
- L’État garant de la stabilité et subsidiaire.
L’assurance vaut mieux que l’assistance
Le modèle social français, que tout le monde envie mais que personne ne copie, est désastreux : il est compliqué, fort coûteux, largement déficitaire. La protection sociale d’aujourd’hui en France, financée par la dette, se fait aux dépens des générations futures.
Or il existe une solution pour réduire les charges sociales : c’est d’ouvrir ce système défaillant à la concurrence, en laissant toutefois à la charge de la collectivité certaines dépenses telles que les handicaps congénitaux ou liés à des catastrophes, les aides aux familles ou aux plus démunis, sous la forme d’une allocation unique, mais pas universelle, variable suivant la situation, et qui remplacerait avantageusement les nombreuses allocations sociales actuelles.
Ouvrir à la concurrence, c’est permettre « à ceux qui le souhaitent de souscrire librement leurs assurances sociales auprès d’une compagnie ou mutuelle de leur choix comme ils le font en matière d’assurance automobile », pour les risques maladie, maternité, vieillesse, en interdisant aux assureurs la sélection des risques. Cela suppose de verser aux salariés leur salaire complet, c’est-à-dire leur salaire net augmenté des charges sociales actuelles pour qu’ils aient les moyens de souscrire aux assurances de leur choix.
Le système de retraite par répartition est condamné en raison du vieillissement de la population. C’est bien pourquoi les pays de l’OCDE ont évolué vers la capitalisation, qui, contrairement aux idées reçues, comme le montrent les auteurs, est moins risquée que la répartition et présente l’avantage de participer au financement de l’économie. Curieusement, en France, des fonds de pension existent surtout pour les élus locaux, les fonctionnaires et les sénateurs, dont les cotisations sont déductibles de leur revenu imposable…
Les auteurs proposent de sauver l’assurance-chômage en l’ouvrant également à la concurrence (resteraient adhérents à l’assurance publique ceux qui le souhaiteraient). Les prestations comprendraient une allocation forfaitaire minimum et des assurances complémentaires, « dans des conditions librement débattues en termes de durée d’indemnisation, de franchise, de montant de l’allocation et de cotisation ».
Rien de tel que de privatiser le logement social pour en augmenter l’offre et d’en baisser le prix, surtout si c’est accompagné d’une baisse de la fiscalité (il existe « trente prélèvements directs ou indirects sur les biens immobiliers perçus par l’État ») et d’un allègement des réglementations, ce qui favoriserait en outre l’acquisition de leur logement par ceux qui les occupent…
Une fiscalité libérée
Libérer la fiscalité, c’est démêler le maquis fiscal : il existe près de 500 régimes fiscaux dérogatoires et 75 niches fiscales (il y a aussi 132 niches sociales chiffrées et 57 non chiffrées…) et rendre la fiscalité la plus neutre possible. C’est pourquoi les auteurs proposent :
- de supprimer les niches et l’impôt progressif sur le revenu et d’adopter un impôt sur le revenu proportionnel, ou flat tax, à deux taux (2 et 15%) : ce serait plus simple et plus égalitaire (il faut être bien informé pour profiter des niches…) ;
- d’adopter un taux unique de TVA (il y en a 9 actuellement…) ;
- d’aménager le taux de l’impôt société (dont la légitimité est contestable…) de manière la plus rationnelle et juste possible : « l’idéal serait […] que l’impôt sur le revenu soit fixé à un taux unique (cf. ci-dessus) et que l’impôt société soit fixé au même taux ».
Il faut libérer l’éducation
La France ne manque pas de moyens en matière d’éducation, mais de résultats : « selon les résultats de l’étude PISA de 2012, la France se situe dans la moyenne, ou même au-dessous de la moyenne pour chaque catégorie (mathématiques, sciences et écrit), ce qui n’est pas terrible ! » Or, depuis, le système s’est dégradé : davantage d’élèves en difficulté, moins de chances de réussir pour les élèves issus de milieux défavorisés.
Ces mauvais résultats proviennent de son manque d’autonomie et du défaut de concurrence, autrement dit de l’étatisation de l’éducation : « le mammouth est inefficace ». Certes il existe des écoles libres, mais leurs effectifs sont bridés par l’État. La solution serait de permettre à ces écoles d’accueillir les élèves que les parents veulent y inscrire, de permettre l’ouverture d’écoles entièrement privées et de permettre aux élèves plus aptes à la pratique qu’à la théorie de bifurquer vers l’apprentissage.
Le moyen d’assurer le libre choix de l’établissement par les parents est de les faire bénéficier du bon scolaire, ce qui ne coûterait pas plus cher à la collectivité,mais permettrait au contraire de réduire les charges administratives et de se consacrer pleinement aux missions d’éducation. Le bon scolaire ? Il représenterait « le montant équivalent au coût moyen d’une classe concernée, que les parents pourraient remettre à l’école privée de leur choix ».
Les auteurs proposent que l’université soit payante, comme aux États-Unis, où les universités privées sont les meilleures du monde dans tous les classements, ce qui n’est pas le cas des universités françaises : « Le système d’université payante responsabilise les étudiants. Ils ne s’inscrivent pas en première année de quoi que ce soit parce qu’ils ne savent pas quoi faire, ou juste en attendant de trouver un job qu’ils ne cherchent guère, ou pour être assurés sociaux à prix modéré… »
Un cadre institutionnel stable et subsidiaire
Sous prétexte d’harmoniser, l’Union européenne cherche plus que jamais à uniformiser, le contraire de la concurrence. Étymologiquement l’harmonisation n’est pas l’uniformisation, mais l’accord des différences : c’est justement ce qui caractérise la concurrence, « du moins lorsqu’elle est respectueuse de certaines règles déontologiques ».
Ce faisant l’Union européenne a abandonné son projet initial : « créer une vaste zone de liberté pour permettre que l’échange permanent et libre des hommes, des biens et des services contribue à l’enrichissement de tous, que chacun puisse voter avec ses pieds en allant voir ailleurs si l’herbe y est plus verte, s’il n’est pas satisfait du ratio biens publics/fiscalité ».
L’Union européenne « a joué à l’épicier en voulant peser les échanges, standardiser les produits, imposer des normes à l’infini dans la mauvaise idée que le marché exige l’uniformité quand il suppose la diversité. Elle a voulu régenter la concurrence des entreprises quand celles-ci par définition ont besoin de liberté. Et dans le même temps elle travaille sans fin à empêcher la compétition fiscale entre les États qui est pourtant protectrice des contribuables comme la concurrence des entreprises l’est des consommateurs. »
Les auteurs souhaitent donc qu’elle revienne à « une Europe subsidiaire des nations, une Europe limitée et respectueuse des pays qui la composent, une Europe puissante à l’extérieur sans s’ingérer dans la vie des uns et des autres, une Europe fière de sa grandeur et de son histoire, forte de ses principes, de sa liberté, de sa capacité d’innover et capable de permettre à ceux qui y vivent de mieux grandir en êtres responsables d’eux-mêmes, peut-être alors qu’elle redeviendra le creuset de la paix et de la puissance, de la confiance et de la prospérité. »
Ce qu’ils disent de l’Europe subsidiaire devrait s’appliquer au niveau de l’État : « Au-delà de la représentation extérieure, de la sécurité et de la Justice, l’État a vocation aujourd’hui plus qu’hier à faire en sorte que chaque enfant reçoive l’enseignement le mieux adapté à ses capacités, que chacun vive décemment. Mais c’est aussi l’État subsidiaire ; il ne doit pas obligatoirement tout faire, mais plutôt laisser faire ceux qui peuvent avant que d’intervenir s’il y a carence : en bas tout le possible, en haut tout le nécessaire. »
Aujourd’hui c’est l’État qui tue la France et non pas, comme d’aucuns disent, le libéralisme ou la mondialisation : « Pour lutter contre l’immigration, il faut en finir avec l’État-providence et l’assistanat ; pour combattre le chômage, il faut plus de libertés économiques et moins de pression fiscale. »
Les auteurs proposent en conséquence de défonctionnariser la classe politique, car, en France, « la politique est devenue un emploi à vie pour ceux qui y accèdent. La carrière politique ressemble à la fonction publique ». Comment faire ? « L’ouvrir au privé et à la société civile. »
Conclusion
Le rôle de l’État doit être limité :
« L’État a moins vocation à faire le bien en lieu et place des hommes que de les empêcher à faire le mal. Mais il se conçoit en seule vue du bien des hommes. Il promeut la liberté, mais il ne peut et ne doit la défendre corps et biens, que pour ce qu’elle permet. Si à cet égard elle est la fin des États, elle n’est jamais pour les individus qu’un moyen, suprême certes, mais un moyen seulement au service de leurs fins. »
Toutes ces propositions de réformes – elles n’ont rien de révolutionnaire – ont faire leurs preuves dans d’autres pays, et les auteurs en donnent de nombreux exemples, probants. Aucun des candidats à l’élection présidentielle ne les reprend pourtant à son compte, sans doute parce qu’elles heurteraient les préjugés de la majorité des électeurs, formatés pour la servitude volontaire par le monopole de l’éducation et par des médias uniformément corrects.
Ces propositions ont donc peu de chances de se réaliser un jour prochain. Mais, peut-être, quand la France aura atteint le fond, s’il n’est pas trop tard, seront-elles mises alors à l’ordre du jour et, mises en application, exauceront-elles le vœu de Jean-Philippe Delsol et de Nicolas Lecaussin :
« Que l’État fasse son devoir de garantir la liberté et la liberté fera le reste dans une société de libre choix. »
- Jean-Philippe Delsol et Nicolas Lecaussin, Échec de l’État – Pour une société de libre choix, 272 pages Éditions du Rocher.
S'abonner à :
Messages (Atom)