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25 novembre, 2015

Climat investigation, de Philippe Verdier

En publiant ce livre, Philippe Verdier a, semble-t-il, commis un crime de lèse-majesté.


Le réchauffement climatique vient de faire une nouvelle victime, Philippe Verdier. Chef du Service Météo de France 2 depuis septembre 2012, il vient d’être licencié par la chaîne de télévision qui l’avait suspendu d’antenne auparavant. Il en a fait l’annonce vidéo, symboliquement, le jour de la fête de la Toussaint…

Le motif officiel de son licenciement ? D’après la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, il y aurait eu de sa part confusion entre ses avis personnels et sa qualité d’employé de France 2. En quelque sorte il aurait enfreint un devoir de réserve qui n’existe pourtant pas, du moins pas pour tout le monde.

Car, comme le rappelle opportunément Gilles-William Goldnadel dans Le Figaro du 2 novembre 2015, France 2 n’a rien eu à redire quand Charles Enderlin ou Sophie Davant ont fait la promotion de leurs livres, respectivement Au nom du temple et Journal d’une quinqua, en se réclamant ouvertement de leur appartenance à la chaîne.

Le motif réel du licenciement est tout autre. Avec Climat investigation, Philippe Verdier a écrit un livre qui remet en cause ce que disent sur le climat les médias mainstream. Et cela, c’est intolérable. Où va-t-on si l’on admet des opinions contraires ? On est en démocratie, que diable ! D’ailleurs les théories scientifiques ont toujours été adoptées à la majorité…

Philippe Verdier n’est pourtant pas un excité. Il ne met même pas en doute le réchauffement. Il précise seulement qu’il marque une pause indéterminée depuis 18 ans. Ce que personne ne nie, mais qu’il ne faut évidemment pas trop crier sur les toits. Ce qui nuirait gravement à l’apocalypse. Les gens pourraient dire : « même pas peur ! »

Selon certains scientifiques, la température moyenne du globe aurait en effet augmenté de 0,06 °C pendant ce laps de temps, alors que d’autres corrigent cette estimation et parlent doctement de 0,12°C. Mais ce sont, de toute façon, des augmentations minimes, largement inférieures aux estimations initiales…

Philippe Verdier dédramatise les phénomènes météorologiques violents, imputés systématiquement au réchauffement climatique. Si les alertes météo sont plus nombreuses, ces phénomènes, en réalité, ne le sont pas… Et ces alertes sont de plus en plus performantes, leçons étant tirées des catastrophes meurtrières et coûteuses.

Alors que les médias mainstream insistent lourdement sur les conséquences négatives du réchauffement climatique pour la France, Philippe Verdier en souligne, au contraire, les conséquences positives et prend pour laboratoire l’année 2014, une des années chaudes du XXIème siècle français, avec 2003 et 2011.

En 2014, la mortalité a baissé. Le tourisme national ne s’est jamais aussi bien porté. Les chantiers BTP n’ont pas été freinés par les intempéries. La facture électrique a diminué. Les réserves d’eau se sont stabilisées. Les productions viticole et agricole ont augmenté sans nuire à leur qualité. Les incendies de forêt ont été moindres, etc.

Et dans le reste du monde ? En 2014, il y a eu moins de cyclones, moins de tornades, des canicules moins dévastatrices, nulle part de record de chaleur absolu. Mais il y a eu de terribles intempéries hivernales, au contraire de ce qui s’est passé en France, qui ont coûté trois fois plus à la collectivité mondiale qu’en début de siècle…

Philippe Verdier pense qu’il faut s’inquiéter davantage de la pollution de l’air que des catastrophes climatiques. Pour la France, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2014, « comparativement, les catastrophes climatiques ont fait une centaine de victimes et la pollution de l’air, environ quarante-deux mille ».

Philippe Verdier est convaincu que les Nations Unies ne sont pas à même de résoudre la question du climat et que ses conférences sur le climat sont inutiles, COP21 comprise. Il place ses espoirs dans la gouvernance locale et dans… la finance :

« Dès lors que les dégâts causés par le climat entraîneront des pertes ou des risques insupportables pour les actionnaires, la gouvernance des grandes entreprises s’orientera immédiatement vers de nouvelles stratégies. »

Toutes ces considérations font que Philippe Verdier n’est pas tendre avec le GIEC, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, cette créature onusienne, dont il dit que les publications sont orientées et illisibles, que les prévisions se sont révélées fausses, surtout pour ce qui concerne la France.

Il constate d’ailleurs que tout scientifique qui s’oppose au GIEC a du souci à se faire :

« Le GIEC semble se concentrer uniquement sur la recherche de preuves sur sa théorie, sans avoir la rigueur de rechercher et vérifier les études qui pourraient le contrarier. Les scientifiques qui s’aventurent hors des sentiers battus de l’organisation sont automatiquement considérés comme des sceptiques, ils risquent ainsi leur avenir professionnel. »

Philippe Verdier n’a plus de souci à se faire, c’est fait. Alors, peut-être que :

Il n’aurait pas dû évoquer dans son livre la connivence qui existe entre des personnalités du GIEC, telles que Jean Jouzel ou Jean-Pascal Van Ypersele, et de grandes entreprises du CAC 40…
Il n’aurait pas dû déconstruire les propos simplistes qu’en début d’année 2015 François Hollande a tenus sur la météo et le climat, allègrement confondus, lors d’une matinale de France Inter…

Il n’aurait pas dû écrire, même si c’est vrai : « Les scientifiques à la solde des gouvernements publient et s’expriment pour mériter leurs crédits de fonctionnement, les politiques reprennent une partie de leurs travaux pour s’attirer la faveur des électeurs. »

Philippe Verdier se défend d’être climato-sceptique. Ce qui n’empêchera pas NKM, alias Nathalie Kosciusko-Morizet, de le traiter de connard, même si elle ne lit pas son livre, surtout si elle ne le lit pas, puisqu’elle n’en pense que du mal sans l’avoir lu, comme elle l’a reconnu spontanément lorsqu’elle a été invitée au Grand Journal de Canal+ le 5 octobre dernier.

En publiant ce livre, Philippe Verdier a, en tout cas, commis un crime de lèse-majesté à l’égard de François Hollande dont le dada, cette année, n’est plus la mythique inversion de la courbe du chômage. Voyant dans la question climatique une aubaine, il a enfourché un autre canasson, COP21, dont le nom est connoté police de la pensée unique.

François II compte en effet sur la 21e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques pour redorer son blason. Disons-lui tout de suite : ce n’est pas gagné. Car il faillira sans doute, comme dans tous les domaines où il est intervenu personnellement. À part être parvenu à se faire élire Président de la République en trompant ses électeurs, qu’a-t-il réussi depuis ?

Philippe Verdier, Climat investigation, Ring, 288 pages.



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