La crise financière et économique aura pour avantage de mettre fin à l’État nounou telle que nous la connaissons depuis quarante ans. C’est la thèse que Mathieu Laine défend dans son ouvrage intitulé Post-politique, publié aux éditions JC Lattès.
Emmanuel Martin a résumé pour nous la thèse de Mathieu Laine.
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Post-politique de Mathieu Laine
Le 14 mai 2009 - La crise va-t-elle précipiter le monde dans une hyper-régulation et un hyper-paternalisme sans doute inquiétant ? Pour Mathieu Laine, avocat, maître de conférences à Sciences-Po et directeur du think-tank Altermind, contrairement à l’opinion majoritaire actuellement, le politique a touché à ses limites. C’est la thèse de son ouvrage intitulé Post-politique, publié aux éditions JC Lattès. L’auteur de La Grande Nurserie commence son nouvel ouvrage en rappelant l’impuissance du politique dans un monde de plus en plus complexe en perpétuelle mutation. La déroute des finances publiques, que les petits « sauvetages » récents vont amplifier, n’est qu’un symptôme de cette impuissance.
En réalité, le monde d’aujourd’hui donne l’opportunité de remettre sur le devant de la scène l’individu, sa puissance créatrice et civilisatrice. Mais pour cela il faut rendre à chacun son propre destin, et le politique doit le permettre. Malheureusement, en ayant sombré dans un pragmatisme excessif, tel une girouette tournant au gré du vent, le politique a perdu toute vision. A cet égard, le président de la République français fait l’objet d’une critique juste de la part de l’auteur. En effet, la rupture que M. Sarkozy proposait ne s’est en réalité traduite que par des réformettes décoratives. Pire, avec la crise il change de cap idéologique en fonction des évènements. Prônant le retour de l’Etat protecteur dès septembre 2008, l’once de discours de liberté qui lui restait disparaît.
La crise actuelle est-elle une victoire implicite du politique sur l’économique ? Ne niant pas les responsabilités privées, Laine rappelle les responsabilités politiques dans cette crise, trop souvent éludées par ceux qui, se présentant comme les grands sauveurs du système, ont souvent été des pompiers pyromanes. Aux Etats-Unis, mauvaise réglementation, encouragement politique à l’endettement des pauvres pour accéder à la propriété (lois anti-discrimination du Community Reinvestment Act, prêts sans apports personnels, activités de Fannie Mae et Freddie Mac qui suivaient les objectifs politiques du Départment du Logement urbain), politique monétaire « pragmatique » sont pointés du doigt. L’interventionnisme finit par devenir « une maladie qui se prend pour son remède ». Malheureusement la crise lui donne l’occasion de s’hypertrophier.
Revenant aux mythes fondateurs du politique, du socialisme au conservatisme, l’auteur rappelle leurs incohérences, voire, parfois, leur inhumanité. Le libéralisme est remis à sa juste place, qui est celle d’un humanisme, contrairement à la caricature qui en est souvent donné. Pourquoi ? Parce que c’est bien l’homme qui se trouve véritablement au centre de ce système, l’homme digne et responsable. La pierre angulaire de la régulation libérale, « par le bas », est donc la responsabilité de l’homme. Elle a été mal menée par l’héritage interventionniste socialiste comme conservateur qui a donné l’État-Providence actuel. La société post-politique doit donc se réformer, non pas graduellement, mais avec volontarisme et fermeté, pour remettre la responsabilité aux commandes.
Est-ce donc la fin du politique ? Paradoxalement non, puisque c’est le volontarisme politique qui permettra ce changement. Mais ce sera certainement la fin du politique tel qu’il est actuellement, s’il ne se réforme pas. Le politique doit se réinventer pour s’adapter à la nouvelle configuration du monde. Cette dernière nécessite en effet une transformation du politique vers une plus grande flexibilité, une plus grande plasticité pour mieux répondre aux nouveaux besoins de cette société hyper-créative. Les vieilles recettes ne peuvent plus fonctionner, et les « sauvetages » lors de la crise ne doivent pas faire illusion. Beaucoup de pays en ont d’ailleurs pris conscience voilà trois décennies. La France, « exception culturelle », reste à la traîne.
C’est sans doute dans les réflexions profondes, économiques et institutionnelles, de penseurs de l’école autrichienne, tels Hayek ou Mises, qui ont fort bien décrit l’ordre complexe et décentralisé du monde moderne, qu’il faut trouver l’inspiration pour penser la nouvelle régulation, pour « réinventer l’interventionnisme » pour qu’il ne soit plus un paternalisme impératif nous imposant nos choix, mais qu’il deviennent plus « indicatif », nous permettant d’exercer notre liberté, et de connaître les succès et les échecs qui vont avec, tout en nous guidant par des incitations appropriées, vers le choix le plus raisonnable.
Au milieu du discours ambiant prônant un retour de l’État non seulement protecteur mais aussi autoritaire, le livre de Mathieu Laine est d’une lecture bien rafraîchissante.
Mathieu Laine : Post-politique, JC Lattès, 2009. Une revue de livre par Emmanuel Martin
Que l’État se contente d’être juste, nous nous chargerons d’être heureux.---- Benjamin Constant
Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement
Vaut mieux en rire!
Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry
31 mai, 2009
29 mai, 2009
La propriété privée de plus en plus menacée
Le concept de propriété privée est celui qui a le plus contribué au développement de la race humaine. Dans son livre, Le Libéralisme, Ludwig von Mises a écrit :
......il n'a jamais ni nulle part existé de peuples qui, sans la propriété privée, se soient élevés au-dessus de la nécessité la plus pressante et de la sauvagerie semi-bestiale. (Chapitre 2, 2e paragraphe)
Le corollaire de cette proposition est aussi vrai : si un peuple fragilise/élimine la propriété privée, il régressera au point de ne plus pouvoir satisfaire les nécessités les plus élémentaires. L’implosion des pays du bloc communiste démontre clairement la justesse de cette proposition.
Au Québec, le droit de propriété privée est de plus en plus fragilisé. Dans sa chronique, Nathalie Elgrably-Lévy, dénonce l’utilisation abusive du droit d’expropriation. Cette anecdote est symptomatique du peu de respect des institutions québécoises envers un principe aussi fondamental.
On retrouve ce même manque de respect envers la propriété privée dans plusieurs ministères, mais en particulier aux MDDEP. Sous prétexte de protéger le « bien commun » le ministère abuse systématiquement de ses pouvoirs. Il antagonise les propriétaires et impose des conditions qui s’apparentent parfois à des expropriations indirectes.
Les lois et règlements régissant l’eau, les terrains humides, la forêt privée, souffrent tous des mêmes lacunes. Ils donnent aux bureaucrates du ministère tous les pouvoirs et imposent aux propriétaires toutes les responsabilités.
Il suffit qu’un écolo exalté prétende qu’une grenouille ou un castor est en danger pour que le ministre s’empresse d’imposer un moratoire. Aux yeux des bureaucrates du MDDEP, les grenouilles et les castors sont les véritables propriétaires des lieux. Par contre, les taxes doivent toujours être payées par le propriétaire légal.
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Interventionnisme sauvage
Le Journal de Montréal, p. 33 / Nathalie Elgrably-Lévy, 21 mai 2009
Le projet du Quartier des spectacles proposé par la Société de développement Angus (SDA) fait couler beaucoup d'encre, surtout en ce qui concerne le 2-22 Sainte-Catherine. On nous parle de revitalisation, et de mobilisation citoyenne et communautaire. On discute du partenariat avec la Ville de Montréal, de l'esthétique, du nombre d'étages, du volume de la tour, de l'intégration de l'édifice dans le quartier, etc.
Or, se laisser distraire par des expressions ronflantes et des détails racoleurs est aussi absurde que de philosopher sur la couleur des rideaux pendant que la maison brûle. En effet, pour construire l'édifice 2-22, les promoteurs ont proposé d'acheter les terrains convoités. Mais comme les propriétaires de ces terrains exploitent des commerces rentables, ils sont réticents à vendre. On se serait attendu à voir la SDA bonifier son offre. C'est du moins ce qui se serait produit si nous étions dans une économie réellement capitaliste.
Mais quand la Ville s'en mêle, négocier respectueusement pour arriver à une entente avantageuse pour toutes les parties devient inutile, voire superflu. Les propriétaires refusent de quitter? Qu'à cela ne tienne, exproprions-les!
L'expropriation est présentée comme une banalité, mais ce geste est grave. C'est une saisie de propriété qui relève de la tyrannie. C'est un vol inqualifiable! C'est de l'interventionnisme sauvage à saveur soviétique!
L'article 17 de la Déclaration universelle des droits de l'homme stipule que «nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété». En principe, c'est à l'État qu'incombe la responsabilité d'assurer le respect des droits de propriété, et de nous protéger des agresseurs. Mais la Ville estime être au-dessus de ces principes et bafoue sans vergogne des droits de propriété clairement établis. Elle veut des terrains et elle les aura, dût-elle recourir à la force. On trouverait inacceptable que notre voisin use de violence pour nous évincer de notre maison et s'y installer. Alors pourquoi sommes-nous anesthésiés quand c'est le cartel SDA/Ville qui agit ainsi?
Un pouvoir public qui arrache la propriété à un commerçant pour l'octroyer un autre, ce n'est ni «citoyen» ni «communautaire», c'est immoral!
Le projet du Quartier des spectacles est certainement pertinent et les promoteurs sont bien intentionnés. Là n'est pas la question. Mais voulons-nous réellement vivre dans une société soviétisée où nous devons obéir à un pouvoir arbitraire et brutal qui peut impunément s'emparer de notre bien? Et comment peut-on s'épanouir quand un despote défend des intérêts catégoriels particuliers et emploie la force pour imposer sa propre vision?
Bien que le cartel SDA/Ville viole des droits de propriété et fasse régner la loi de la jungle, nombreux sont ceux qui y voient une marque «leadership». Soit! Mais par souci de cohérence, ils devront également applaudir si un jour, une autre administration à la vision différente, décidait d'user du même pouvoir arbitraire pour, par exemple, exproprier des résidents du plateau Mont-Royal afin de permettre la construction d'un magasin Wal-Mart. Doter Montréal d'un quartier des spectacles est une idée séduisante, mais n'oublions pas que si on sacrifie un droit, il est perdu à jamais.
Certes, il est noble de vouloir revamper notre ville. Mais plutôt que d'engloutir l'argent des contribuables dans un projet grandiose dont la rentabilité est incertaine, l'administration municipale n'aurait-elle pas plutôt intérêt à essayer de comprendre pourquoi des quartiers entiers de Montréal sont délabrés? Et si c'était elle qui siphonnait le dynamisme des individus avec des entraves bureaucratiques et judiciaires inutiles, et avec une fiscalité étouffante? Mais cela, on s'en doute, elle ne l'admettra jamais!
Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.
......il n'a jamais ni nulle part existé de peuples qui, sans la propriété privée, se soient élevés au-dessus de la nécessité la plus pressante et de la sauvagerie semi-bestiale. (Chapitre 2, 2e paragraphe)
Le corollaire de cette proposition est aussi vrai : si un peuple fragilise/élimine la propriété privée, il régressera au point de ne plus pouvoir satisfaire les nécessités les plus élémentaires. L’implosion des pays du bloc communiste démontre clairement la justesse de cette proposition.
Au Québec, le droit de propriété privée est de plus en plus fragilisé. Dans sa chronique, Nathalie Elgrably-Lévy, dénonce l’utilisation abusive du droit d’expropriation. Cette anecdote est symptomatique du peu de respect des institutions québécoises envers un principe aussi fondamental.
On retrouve ce même manque de respect envers la propriété privée dans plusieurs ministères, mais en particulier aux MDDEP. Sous prétexte de protéger le « bien commun » le ministère abuse systématiquement de ses pouvoirs. Il antagonise les propriétaires et impose des conditions qui s’apparentent parfois à des expropriations indirectes.
Les lois et règlements régissant l’eau, les terrains humides, la forêt privée, souffrent tous des mêmes lacunes. Ils donnent aux bureaucrates du ministère tous les pouvoirs et imposent aux propriétaires toutes les responsabilités.
Il suffit qu’un écolo exalté prétende qu’une grenouille ou un castor est en danger pour que le ministre s’empresse d’imposer un moratoire. Aux yeux des bureaucrates du MDDEP, les grenouilles et les castors sont les véritables propriétaires des lieux. Par contre, les taxes doivent toujours être payées par le propriétaire légal.
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Interventionnisme sauvage
Le Journal de Montréal, p. 33 / Nathalie Elgrably-Lévy, 21 mai 2009
Le projet du Quartier des spectacles proposé par la Société de développement Angus (SDA) fait couler beaucoup d'encre, surtout en ce qui concerne le 2-22 Sainte-Catherine. On nous parle de revitalisation, et de mobilisation citoyenne et communautaire. On discute du partenariat avec la Ville de Montréal, de l'esthétique, du nombre d'étages, du volume de la tour, de l'intégration de l'édifice dans le quartier, etc.
Or, se laisser distraire par des expressions ronflantes et des détails racoleurs est aussi absurde que de philosopher sur la couleur des rideaux pendant que la maison brûle. En effet, pour construire l'édifice 2-22, les promoteurs ont proposé d'acheter les terrains convoités. Mais comme les propriétaires de ces terrains exploitent des commerces rentables, ils sont réticents à vendre. On se serait attendu à voir la SDA bonifier son offre. C'est du moins ce qui se serait produit si nous étions dans une économie réellement capitaliste.
Mais quand la Ville s'en mêle, négocier respectueusement pour arriver à une entente avantageuse pour toutes les parties devient inutile, voire superflu. Les propriétaires refusent de quitter? Qu'à cela ne tienne, exproprions-les!
L'expropriation est présentée comme une banalité, mais ce geste est grave. C'est une saisie de propriété qui relève de la tyrannie. C'est un vol inqualifiable! C'est de l'interventionnisme sauvage à saveur soviétique!
L'article 17 de la Déclaration universelle des droits de l'homme stipule que «nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété». En principe, c'est à l'État qu'incombe la responsabilité d'assurer le respect des droits de propriété, et de nous protéger des agresseurs. Mais la Ville estime être au-dessus de ces principes et bafoue sans vergogne des droits de propriété clairement établis. Elle veut des terrains et elle les aura, dût-elle recourir à la force. On trouverait inacceptable que notre voisin use de violence pour nous évincer de notre maison et s'y installer. Alors pourquoi sommes-nous anesthésiés quand c'est le cartel SDA/Ville qui agit ainsi?
Un pouvoir public qui arrache la propriété à un commerçant pour l'octroyer un autre, ce n'est ni «citoyen» ni «communautaire», c'est immoral!
Le projet du Quartier des spectacles est certainement pertinent et les promoteurs sont bien intentionnés. Là n'est pas la question. Mais voulons-nous réellement vivre dans une société soviétisée où nous devons obéir à un pouvoir arbitraire et brutal qui peut impunément s'emparer de notre bien? Et comment peut-on s'épanouir quand un despote défend des intérêts catégoriels particuliers et emploie la force pour imposer sa propre vision?
Bien que le cartel SDA/Ville viole des droits de propriété et fasse régner la loi de la jungle, nombreux sont ceux qui y voient une marque «leadership». Soit! Mais par souci de cohérence, ils devront également applaudir si un jour, une autre administration à la vision différente, décidait d'user du même pouvoir arbitraire pour, par exemple, exproprier des résidents du plateau Mont-Royal afin de permettre la construction d'un magasin Wal-Mart. Doter Montréal d'un quartier des spectacles est une idée séduisante, mais n'oublions pas que si on sacrifie un droit, il est perdu à jamais.
Certes, il est noble de vouloir revamper notre ville. Mais plutôt que d'engloutir l'argent des contribuables dans un projet grandiose dont la rentabilité est incertaine, l'administration municipale n'aurait-elle pas plutôt intérêt à essayer de comprendre pourquoi des quartiers entiers de Montréal sont délabrés? Et si c'était elle qui siphonnait le dynamisme des individus avec des entraves bureaucratiques et judiciaires inutiles, et avec une fiscalité étouffante? Mais cela, on s'en doute, elle ne l'admettra jamais!
Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.
28 mai, 2009
Le chiffre du jour : 358 373 $
L'étude des données de la RAMQ pour 2007, dernière année dont les statistiques sont disponibles, produit des résultats sans équivoque. Lorsqu'on comptabilise la rémunération brute des médecins réellement actifs, en excluant de l'équation les 20 % de médecins facturant le moins, tant chez les omnipraticiens que chez les spécialistes, on arrive à un écart de 52,5 %puisqu'on parle de rémunération annuelle moyenne respective de 193 413 $ et de 294 957 $. De plus, une projection pour l'année en cours, 2009, révèle quel'écart continue de s'accentuer, puisque la rémunération brute des omnipraticiens actifs s'élèvera en moyenne à 230 161 $ et celle desspécialistes actifs à 358 373 $, ce qui constitue une différence de 55,7 %. A titre de comparaison, la différence en 1975 était plutôt de 20,5 %, la rémunération moyenne des omnipraticiens se situant alors à 42 905 $ et celle des spécialistes à 51 698 $.
27 mai, 2009
Bannir les monopoles publics
Depuis sa création le magazine nagg dénonce le fait que les services fournis par un monopole d’état sont dispendieux et de mauvaises qualités. Ceci est dû au fait que dans un monopole d’état ce sont les besoins du « système » qui priment. Les bureaucrates et les syndicats veillent à ce que le « système » ne manque de rien. Ils n’hésitent pas à sacrifier le bien-être des usagers pour y arriver.
Dans un environnement compétitif c’est tout le contraire. Pour survivre l’entreprise doit satisfaire en priorité les besoins des usagers.
Une nouvelle étude sur le système d’écoles privées en Ontario confirme le bien fondé de ce point de vue.
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Les écoles privées de l'Ontario: des communautés bienveillantes qui favorisent l'épanouissement des enfants
Les décideurs devraient s'inspirer des succès des écoles privées pour
---------------------------------------------------------------------
améliorer le réseau public
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OTTAWA, le 26 mai /CNW Telbec/ - Les parents qui assument les coûts élevés d'une école privée sont généralement convaincus que leurs enfants seront mieux instruits que s'ils fréquentaient une école du réseau public.
Une nouvelle étude en Ontario vient identifier les éléments d'une éducation privée les mieux appréciés des parents.
Et selon les responsables de l'étude, les décideurs devraient s'inspirer de leurs recherches pour améliorer le système public.
L'étude a été réalisée à partir d'un sondage de parents dont les enfants fréquentent une école privée en Ontario.
Deani Neven Van Pelt, professeure adjointe à la Faculté d'éducation de Redeemer University College (Ancaster, Ontario); Derek Allison, professeur adjoint à la Faculté d'éducation au University of Western Ontario; et Patricia Allison, chargée de cours à Western, ont ensuite analysé les résultats de ce sondage.
Leur étude a été présentée au Congrès.
Selon la Dre Neven Van Pelt, environ six pour cent des élèves aux niveaux primaire et secondaire en Ontario fréquentent une école privée. Ces écoles sont créées soit pour des raisons religieuses, soit pour des raisons académiques.
Parce qu'elles ne reçoivent aucun financement de la part du gouvernement provincial, ces écoles coûtent cher aux parents qui décident d'y envoyer leurs enfants. Ceci est particulièrement vrai, affirme-t-elle, pour les parents qui choisissent une école privée pour des raisons de religion.
Les chercheurs ont voulu savoir ce qui motivait une famille à assumer de tels coûts.
La Dre Neven Van Pelt dit que le programme d'enseignement, la qualité de l'instruction et des professeurs dévoués ont tous leur importance. Mais selon elle, le plus surprenant a été l'importance accordée à la communauté scolaire elle-même.
Les parents ont souvent raconté comment ils se sont sentis bien entourés par la communauté scolaire, qui leur a offert un soutien à toute épreuve - et ce dans plusieurs aspects de leurs vies. Ils rapportent avoir trouvé dans cette communauté en sentiment de compassion pour les enfants et pour la famille.
Selon les parents, cette communauté bienveillante a permis à leurs enfants de s'épanouir.
"Ca m'a donné tout un choc que de lire des histoires semblables les unes après les autres." affirme la Dre Neven Van Pelt. "Pourquoi ne trouve-t-on pas ça dans le système public?"
"Voilà 30 ans que nous savons ce qu'il faut pour créer une écoleefficace," poursuit-elle, en expliquant qu'une école efficace doit être unecommunauté où tout le monde travaille en fonction du bien-être de l'élève.
Elle dit que les écoles privées, parce qu'elles sont indépendantes, sont plus flexibles et donc plus en mesure de faire en sorte que l'administration et les enseignants travaillent ensemble vers un but commun.
Cette façon de faire ne s'impose pas de l'extérieur, continue-t-elle : Pour être efficace, une école doit puiser dans ses propres ressources et créer sa propre communauté. Et voilà ce qui explique le succès des écoles privées.
Elle dit que les décideurs devraient s'inspirer de ces principes pour améliorer le réseau public.
Dans un environnement compétitif c’est tout le contraire. Pour survivre l’entreprise doit satisfaire en priorité les besoins des usagers.
Une nouvelle étude sur le système d’écoles privées en Ontario confirme le bien fondé de ce point de vue.
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Les écoles privées de l'Ontario: des communautés bienveillantes qui favorisent l'épanouissement des enfants
Les décideurs devraient s'inspirer des succès des écoles privées pour
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améliorer le réseau public
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OTTAWA, le 26 mai /CNW Telbec/ - Les parents qui assument les coûts élevés d'une école privée sont généralement convaincus que leurs enfants seront mieux instruits que s'ils fréquentaient une école du réseau public.
Une nouvelle étude en Ontario vient identifier les éléments d'une éducation privée les mieux appréciés des parents.
Et selon les responsables de l'étude, les décideurs devraient s'inspirer de leurs recherches pour améliorer le système public.
L'étude a été réalisée à partir d'un sondage de parents dont les enfants fréquentent une école privée en Ontario.
Deani Neven Van Pelt, professeure adjointe à la Faculté d'éducation de Redeemer University College (Ancaster, Ontario); Derek Allison, professeur adjoint à la Faculté d'éducation au University of Western Ontario; et Patricia Allison, chargée de cours à Western, ont ensuite analysé les résultats de ce sondage.
Leur étude a été présentée au Congrès.
Selon la Dre Neven Van Pelt, environ six pour cent des élèves aux niveaux primaire et secondaire en Ontario fréquentent une école privée. Ces écoles sont créées soit pour des raisons religieuses, soit pour des raisons académiques.
Parce qu'elles ne reçoivent aucun financement de la part du gouvernement provincial, ces écoles coûtent cher aux parents qui décident d'y envoyer leurs enfants. Ceci est particulièrement vrai, affirme-t-elle, pour les parents qui choisissent une école privée pour des raisons de religion.
Les chercheurs ont voulu savoir ce qui motivait une famille à assumer de tels coûts.
La Dre Neven Van Pelt dit que le programme d'enseignement, la qualité de l'instruction et des professeurs dévoués ont tous leur importance. Mais selon elle, le plus surprenant a été l'importance accordée à la communauté scolaire elle-même.
Les parents ont souvent raconté comment ils se sont sentis bien entourés par la communauté scolaire, qui leur a offert un soutien à toute épreuve - et ce dans plusieurs aspects de leurs vies. Ils rapportent avoir trouvé dans cette communauté en sentiment de compassion pour les enfants et pour la famille.
Selon les parents, cette communauté bienveillante a permis à leurs enfants de s'épanouir.
"Ca m'a donné tout un choc que de lire des histoires semblables les unes après les autres." affirme la Dre Neven Van Pelt. "Pourquoi ne trouve-t-on pas ça dans le système public?"
"Voilà 30 ans que nous savons ce qu'il faut pour créer une écoleefficace," poursuit-elle, en expliquant qu'une école efficace doit être unecommunauté où tout le monde travaille en fonction du bien-être de l'élève.
Elle dit que les écoles privées, parce qu'elles sont indépendantes, sont plus flexibles et donc plus en mesure de faire en sorte que l'administration et les enseignants travaillent ensemble vers un but commun.
Cette façon de faire ne s'impose pas de l'extérieur, continue-t-elle : Pour être efficace, une école doit puiser dans ses propres ressources et créer sa propre communauté. Et voilà ce qui explique le succès des écoles privées.
Elle dit que les décideurs devraient s'inspirer de ces principes pour améliorer le réseau public.
26 mai, 2009
Le chiffre du jour : 86 %
Selon un rapport publié aujourd'hui par les Services immobiliers Royal LePage, les Canadiens qui pensent actuellement à acheter leur première habitation sont motivés par le prix plus bas des propriétés et par les faibles taux d'intérêt, mais ont besoin de pouvoir faire confiance à l'économie et aux prévisions d'emploi avant d'entrer sur le marché. Quatre-vingt-six pour cent des acheteurs potentiels d'une première habitation affirment que les faibles taux d'intérêt les rendent plus susceptibles d'acheter une habitation; 81 % citent le prix plus bas des habitations comme facteur de motivation; 76 % parlent de sécurité d'emploi et 64 % disent que la stabilité de l'économie est un facteur important dans leur décision d'achat.
25 mai, 2009
Le chiffre du jour :
Selon le sondage, 56 % des Canadiens ont cessé d'acheter des biens non essentiels et 44 % d'entre eux vont moins souvent au restaurant ou apportent leur repas au travail afin d'économiser davantage. Un jeune Canadien sur six (âgé de 18 à 34 ans) a pris un emploi à temps partiel pour augmenter ses revenus.
24 mai, 2009
21 mai, 2009
Le chiffre du jour : 39 %
Un récent sondage du Groupe Investors mené auprès de Canadiens mariés ou en union de fait révèle qu'au cours des 12 derniers mois, quatre personnes sur dix (39 %) ont fait l'effort de s'asseoir avec leur conjoint pour prendre ensemble des décisions financières et une personne sur quatre (25 %) aborde plus souvent les questions d'argent. Même si 35 % des couples admettent avoir des différends sur des questions financières, pour 80 % d'entre eux, il ne s'agit que de légères mésententes.
20 mai, 2009
18 mai, 2009
17 mai, 2009
The monkey cage
Ça se passe dans un village qui vit du tourisme, sauf qu'à cause de la crise il n'y a plus de touristes. Tout le monde emprunte à tout le monde pour survivre. Plusieurs mois passent, misérables. Arrive enfin un touriste qui prend une chambre. Il la paie avec un billet de 100$. Le touriste n'est pas plutôt monté à sa chambre que l'hôtelier court porter le billet chez le boucher, à qui il doit justement cent dollars. Le boucher va aussitôt porter le même billet au paysan qui l'approvisionne en viande. Le paysan, à son tour, se dépêche d'aller payer sa dette à la pute à laquelle il doit quelques passes. La pute boucle la boucle en se rendant à l'hôtel pour rembourser l'hôtelier qu'elle ne payait plus quand elle prenait une chambre à l'heure. Comme elle dépose le billet de 100$ sur le comptoir, le touriste, qui venait dire à l'hôtelier qu'il n'aimait pas sa chambre et n'en voulait plus, ramasse son billet et disparaît.
Rien n'a été dépensé, ni gagné, ni perdu. N'empêche que plus personne dans le village n'a de dettes. N'est-ce pas ainsi qu'on est en train de résoudre - no sweat - la crise mondiale?
(Traduit par Pierre Foglia)
Rien n'a été dépensé, ni gagné, ni perdu. N'empêche que plus personne dans le village n'a de dettes. N'est-ce pas ainsi qu'on est en train de résoudre - no sweat - la crise mondiale?
(Traduit par Pierre Foglia)
14 mai, 2009
Le chiffre du jour : 1,0 %
La croissance du PIB réel québécois a ralenti de 2,6 % en 2007 à 1,0 % en 2008. Ce rythme de croissance a malgré tout été deux fois plus élevé que celui observé au Canada.
13 mai, 2009
11 mai, 2009
Dépression de 1920-1, 1929-45, 2008-?
André Dorais
Avant la Seconde Guerre mondiale on avait l’habitude de parler de dépression plutôt que de récession. Aujourd’hui, on tend à réserver ce terme aux «grosses» récessions en souvenir de la dépression des années 1930, qui a durée pas moins de 15 ans si l’on inclut les années de guerre. Cette Grande Dépression, comme il est d’usage de la qualifier, est non seulement remarquable par sa durée, mais aussi parce qu’elle marque une transition idéologique en faveur d’un plus grand contrôle de l’État sur l’économie. Il suffit de comparer quelques aspects de la dépression de 1920-1 à celle de 1929-45 pour s’en convaincre. Suivant cette comparaison, on illustrera la position canadienne face à la crise actuelle.
Au début des années 1930, à une époque où les prix ont tendance à baisser, le gouvernement américain impose aux entreprises un gel des salaires dans le but de pallier à la crise. Le temps que ce gel soit effectif, on observe, en 1931, une baisse des salaires de l’ordre de 3%, mais considérant la baisse de 8,8% des prix des biens et des services pour la même période, il s’ensuit que les salaires réels des gens ont augmenté de 5,8%. Parce que le salaire de ceux qui ont réussi à maintenir leur emploi a augmenté, plus de gens se sont retrouvés au chômage. Celui-ci dépasse alors les 15%.
À force d’intervenir dans l’économie sous le prétexte de la relancer, 28,3% des travailleurs se retrouvent au chômage en 1933. Incapable de reconnaître que ce sont ses politiques qui en sont la cause, le gouvernement poursuit son «aide», en 1935, en imposant deux régimes d’assurance, soit l’un pour la retraite et l’autre contre la perte d’emploi. En 1938 et 1939, le taux de chômage s’établit à 19%. Il ne baissera que lorsque les hommes iront en guerre.
Lors de la récession précédente, soit celle de 1920-1, on observe une baisse des salaires de l’ordre de 20%. Bien qu’elle aussi fût atténuée par la baisse des prix des biens économiques, elle n’en fut pas moins importante. Pour plusieurs individus il s’agissait d’une baisse réelle du pouvoir d’achat et non d’une augmentation comme on l’observait 10 ans plus tard. Or, c’est justement cette réduction des salaires, et plus généralement la non-intervention de l’État dans l’économie, qui a permis au pays de sortir de la récession en peu de temps. Le taux de chômage a atteint un sommet de 11,7% en 1921 pour baisser à 6,7% l’année suivante et à 2,4% en 1923.
Ces statistiques, tirées de The Politically Incorrect Guide to the Great Depression and the New Deal, de Robert Murphy, ne font que renforcer la thèse à savoir que moins un gouvernement intervient dans l’économie, plus les récessions sont de courte durée. À l’inverse, plus un gouvernement intervient dans l’économie, plus les récessions se prolongent. Si certaines interventions gouvernementales sont plus nocives que d’autres, aucune d’elles n’a d’effet positif sur l’économie dans son ensemble. Sous le prétexte d’aider l’économie, les interventions gouvernementales nuisent à sa relance. Elles aident certains individus, mais au détriment des autres et plus elles sont importantes, plus elles risquent d’appauvrir tout le monde.
La position canadienne face à la crise
Au Canada, les partis d’opposition menacent de faire tomber le gouvernement minoritaire s’il n’augmente pas l’aide aux chômeurs. Or, celle-ci est déjà passablement augmentée depuis quelques semaines. En effet, le gouvernement a ajouté cinq semaines de prestations, il a augmenté l’aide financière de ceux qui participent aux mesures dites d’intégration et il en a étendu l’éligibilité. Avant ces changements, les gens qui avaient reçus des prestations lors des trois dernières années étaient éligibles à recevoir 220$ par semaine s’ils participaient auxdites mesures. Ce montant est haussé à 240$ et l’éligibilité est étendue aux quatre dernières années. La fameuse période de carence dont le Bloc Québécois cherche tant à faire tomber, question d’ajouter deux semaines de prestations, n’est déjà plus effective pour ces mesures. Ce n’est pas tout.
Ceux et celles qui reçoivent des prestations lors de leur demande de formation sont assurés d’un minimum de 240$ par semaine pour la durée de leur «parcours», en plus des frais de transport et de garderie. Ceux et celles qui reçoivent plus de 240$ par semaine se voient accorder les mêmes montants à la fin de leurs prestations tant et aussi longtemps que leur «parcours» n’est pas terminé. Le montant maximal des prestations est de 447$ par semaine, ce qui exclut les frais de transport et de garderie pour ceux qui participent auxdites mesures.
Un exemple de parcours : un individu se présente à Emploi-Québec pour demander de l’aide. Il ne réussit pas à se trouver de l’emploi et il en attribue la cause à la méconnaissance de la langue française et à des connaissances professionnelles mal adaptées au marché local. Il ne lui reste que quelques semaines de prestations, il reçoit le maximum et il a un enfant qu’il devra placer en garderie. L’agent d’emploi, tout heureux d’aider un pauvre type qui ne parle pas le français au Québec, accède à sa demande. D’ailleurs s'il la refusait, sous le prétexte que le client semble bien se débrouiller sans la maîtrise du français, le client n’aurait qu’à se plaindre pour obtenir ce qu’il veut, car il s’agit d’une politique qui est encouragée par le gouvernement. En démocratie, celui qui crie le plus fort obtient généralement ce qu’il veut, mais c’est le capitalisme qu’on accuse toujours de sauvage…
Le client sera en francisation douze mois, plus longtemps s’il insiste un peu, à raison de 447$ par semaine plus 16$ par semaine pour le transport et jusqu’à 125$ par semaine de plus pour la garderie. C’est que les garderies subventionnées à 7$ par jour étant toutes prises grâce à la «générosité» gouvernementale, les clients n’ont d’autre choix que de choisir celles qui ne sont pas subventionnées. Il s’ensuit que cet individu aura reçu 447$ par semaine pendant près d’un an pour chercher un emploi, qu’il recevra ensuite 588$ (447$+16$+125$) par semaine pour étudier le français, 588$ par semaine pour terminer les cours préalables à la formation professionnelle qu’il a choisie et 588$ par semaine pour suivre celle-ci. Dans la mesure où il en a pour 6 mois de cours préalables et que la durée de la formation professionnelle est de 18 mois, ce client fictif aura reçu quelque 100 000$ en 4 ans pour étudier et chercher de l’emploi. Cela est sans compter les coûts de ces formations, qui sont aussi à la charge des contribuables. Enfin, on lui offrira une subvention salariale à la fin de ses cours pour s’assurer qu’il trouve un emploi.
Encore une fois, les partis d’opposition au niveau fédéral considèrent que, en temps de crise économique, cela ne suffit pas. Ils se disent prêts à renverser le gouvernement sur cet enjeu. Les partis politiques du Québec, sans appuyer nécessairement cet enjeu, pensent la même chose, soit que les gouvernements doivent en faire davantage. À cet égard, ils ont l’appui des syndicats, des artistes, des journalistes, des universitaires, des environnementalistes, bref de tous ceux qui se considèrent progressistes. Plusieurs d’entre eux ne manquent pas l’occasion de dénigrer ceux qui ne partagent pas leur opinion. Eux seuls prétendent savoir ce qu’est la générosité. Parmi leur demande on retrouve celle d’obtenir des prestations d’emploi après neuf semaines de travail. On est progressiste ou on ne l’est pas! Sûrement qu’une réponse favorable à cette demande va relancer l’économie…
Évidemment, le régime public d’assurance emploi n’est qu’une façon parmi d’autres pour le gouvernement d’intervenir dans l’économie, mais ses interventions dans ce régime sont symptomatiques de sa vision d’ensemble lors d’une crise économique, soit de jouer un rôle accrû pour la résoudre. Les autres partis politiques canadiens, que ce soit au niveau fédéral ou provincial, pensent la même chose si ce n’est que de façon plus prononcée. On peut même généraliser cette croyance à tous les gouvernements du monde. Dire qu’ils continuent d’accuser le capitalisme pour la sévérité de la crise démontre leur incapacité à la comprendre et à le diriger.
Cette croyance se base en bonne partie sur une incompréhension de la Grande Dépression. En effet, le gouvernement américain ne l’a pas vaincue grâce à ses interventions, pas plus qu’il ne l’a vaincue grâce à la Deuxième Guerre mondiale. Ce n’est qu’au moment d’abandonner plusieurs de ses programmes et autres interventions, en 1946-7, qu’il a retrouvé la voie de la prospérité. Malheureusement, il semble vouloir répéter les mêmes erreurs. On doit souhaiter que les autres gouvernements ne le suivront pas dans cette voie et qu’ils sauront retrouver le bon sens, car personne ne s’enrichit à s’endetter davantage.
Avant la Seconde Guerre mondiale on avait l’habitude de parler de dépression plutôt que de récession. Aujourd’hui, on tend à réserver ce terme aux «grosses» récessions en souvenir de la dépression des années 1930, qui a durée pas moins de 15 ans si l’on inclut les années de guerre. Cette Grande Dépression, comme il est d’usage de la qualifier, est non seulement remarquable par sa durée, mais aussi parce qu’elle marque une transition idéologique en faveur d’un plus grand contrôle de l’État sur l’économie. Il suffit de comparer quelques aspects de la dépression de 1920-1 à celle de 1929-45 pour s’en convaincre. Suivant cette comparaison, on illustrera la position canadienne face à la crise actuelle.
Au début des années 1930, à une époque où les prix ont tendance à baisser, le gouvernement américain impose aux entreprises un gel des salaires dans le but de pallier à la crise. Le temps que ce gel soit effectif, on observe, en 1931, une baisse des salaires de l’ordre de 3%, mais considérant la baisse de 8,8% des prix des biens et des services pour la même période, il s’ensuit que les salaires réels des gens ont augmenté de 5,8%. Parce que le salaire de ceux qui ont réussi à maintenir leur emploi a augmenté, plus de gens se sont retrouvés au chômage. Celui-ci dépasse alors les 15%.
À force d’intervenir dans l’économie sous le prétexte de la relancer, 28,3% des travailleurs se retrouvent au chômage en 1933. Incapable de reconnaître que ce sont ses politiques qui en sont la cause, le gouvernement poursuit son «aide», en 1935, en imposant deux régimes d’assurance, soit l’un pour la retraite et l’autre contre la perte d’emploi. En 1938 et 1939, le taux de chômage s’établit à 19%. Il ne baissera que lorsque les hommes iront en guerre.
Lors de la récession précédente, soit celle de 1920-1, on observe une baisse des salaires de l’ordre de 20%. Bien qu’elle aussi fût atténuée par la baisse des prix des biens économiques, elle n’en fut pas moins importante. Pour plusieurs individus il s’agissait d’une baisse réelle du pouvoir d’achat et non d’une augmentation comme on l’observait 10 ans plus tard. Or, c’est justement cette réduction des salaires, et plus généralement la non-intervention de l’État dans l’économie, qui a permis au pays de sortir de la récession en peu de temps. Le taux de chômage a atteint un sommet de 11,7% en 1921 pour baisser à 6,7% l’année suivante et à 2,4% en 1923.
Ces statistiques, tirées de The Politically Incorrect Guide to the Great Depression and the New Deal, de Robert Murphy, ne font que renforcer la thèse à savoir que moins un gouvernement intervient dans l’économie, plus les récessions sont de courte durée. À l’inverse, plus un gouvernement intervient dans l’économie, plus les récessions se prolongent. Si certaines interventions gouvernementales sont plus nocives que d’autres, aucune d’elles n’a d’effet positif sur l’économie dans son ensemble. Sous le prétexte d’aider l’économie, les interventions gouvernementales nuisent à sa relance. Elles aident certains individus, mais au détriment des autres et plus elles sont importantes, plus elles risquent d’appauvrir tout le monde.
La position canadienne face à la crise
Au Canada, les partis d’opposition menacent de faire tomber le gouvernement minoritaire s’il n’augmente pas l’aide aux chômeurs. Or, celle-ci est déjà passablement augmentée depuis quelques semaines. En effet, le gouvernement a ajouté cinq semaines de prestations, il a augmenté l’aide financière de ceux qui participent aux mesures dites d’intégration et il en a étendu l’éligibilité. Avant ces changements, les gens qui avaient reçus des prestations lors des trois dernières années étaient éligibles à recevoir 220$ par semaine s’ils participaient auxdites mesures. Ce montant est haussé à 240$ et l’éligibilité est étendue aux quatre dernières années. La fameuse période de carence dont le Bloc Québécois cherche tant à faire tomber, question d’ajouter deux semaines de prestations, n’est déjà plus effective pour ces mesures. Ce n’est pas tout.
Ceux et celles qui reçoivent des prestations lors de leur demande de formation sont assurés d’un minimum de 240$ par semaine pour la durée de leur «parcours», en plus des frais de transport et de garderie. Ceux et celles qui reçoivent plus de 240$ par semaine se voient accorder les mêmes montants à la fin de leurs prestations tant et aussi longtemps que leur «parcours» n’est pas terminé. Le montant maximal des prestations est de 447$ par semaine, ce qui exclut les frais de transport et de garderie pour ceux qui participent auxdites mesures.
Un exemple de parcours : un individu se présente à Emploi-Québec pour demander de l’aide. Il ne réussit pas à se trouver de l’emploi et il en attribue la cause à la méconnaissance de la langue française et à des connaissances professionnelles mal adaptées au marché local. Il ne lui reste que quelques semaines de prestations, il reçoit le maximum et il a un enfant qu’il devra placer en garderie. L’agent d’emploi, tout heureux d’aider un pauvre type qui ne parle pas le français au Québec, accède à sa demande. D’ailleurs s'il la refusait, sous le prétexte que le client semble bien se débrouiller sans la maîtrise du français, le client n’aurait qu’à se plaindre pour obtenir ce qu’il veut, car il s’agit d’une politique qui est encouragée par le gouvernement. En démocratie, celui qui crie le plus fort obtient généralement ce qu’il veut, mais c’est le capitalisme qu’on accuse toujours de sauvage…
Le client sera en francisation douze mois, plus longtemps s’il insiste un peu, à raison de 447$ par semaine plus 16$ par semaine pour le transport et jusqu’à 125$ par semaine de plus pour la garderie. C’est que les garderies subventionnées à 7$ par jour étant toutes prises grâce à la «générosité» gouvernementale, les clients n’ont d’autre choix que de choisir celles qui ne sont pas subventionnées. Il s’ensuit que cet individu aura reçu 447$ par semaine pendant près d’un an pour chercher un emploi, qu’il recevra ensuite 588$ (447$+16$+125$) par semaine pour étudier le français, 588$ par semaine pour terminer les cours préalables à la formation professionnelle qu’il a choisie et 588$ par semaine pour suivre celle-ci. Dans la mesure où il en a pour 6 mois de cours préalables et que la durée de la formation professionnelle est de 18 mois, ce client fictif aura reçu quelque 100 000$ en 4 ans pour étudier et chercher de l’emploi. Cela est sans compter les coûts de ces formations, qui sont aussi à la charge des contribuables. Enfin, on lui offrira une subvention salariale à la fin de ses cours pour s’assurer qu’il trouve un emploi.
Encore une fois, les partis d’opposition au niveau fédéral considèrent que, en temps de crise économique, cela ne suffit pas. Ils se disent prêts à renverser le gouvernement sur cet enjeu. Les partis politiques du Québec, sans appuyer nécessairement cet enjeu, pensent la même chose, soit que les gouvernements doivent en faire davantage. À cet égard, ils ont l’appui des syndicats, des artistes, des journalistes, des universitaires, des environnementalistes, bref de tous ceux qui se considèrent progressistes. Plusieurs d’entre eux ne manquent pas l’occasion de dénigrer ceux qui ne partagent pas leur opinion. Eux seuls prétendent savoir ce qu’est la générosité. Parmi leur demande on retrouve celle d’obtenir des prestations d’emploi après neuf semaines de travail. On est progressiste ou on ne l’est pas! Sûrement qu’une réponse favorable à cette demande va relancer l’économie…
Évidemment, le régime public d’assurance emploi n’est qu’une façon parmi d’autres pour le gouvernement d’intervenir dans l’économie, mais ses interventions dans ce régime sont symptomatiques de sa vision d’ensemble lors d’une crise économique, soit de jouer un rôle accrû pour la résoudre. Les autres partis politiques canadiens, que ce soit au niveau fédéral ou provincial, pensent la même chose si ce n’est que de façon plus prononcée. On peut même généraliser cette croyance à tous les gouvernements du monde. Dire qu’ils continuent d’accuser le capitalisme pour la sévérité de la crise démontre leur incapacité à la comprendre et à le diriger.
Cette croyance se base en bonne partie sur une incompréhension de la Grande Dépression. En effet, le gouvernement américain ne l’a pas vaincue grâce à ses interventions, pas plus qu’il ne l’a vaincue grâce à la Deuxième Guerre mondiale. Ce n’est qu’au moment d’abandonner plusieurs de ses programmes et autres interventions, en 1946-7, qu’il a retrouvé la voie de la prospérité. Malheureusement, il semble vouloir répéter les mêmes erreurs. On doit souhaiter que les autres gouvernements ne le suivront pas dans cette voie et qu’ils sauront retrouver le bon sens, car personne ne s’enrichit à s’endetter davantage.
10 mai, 2009
Pourquoi payez moins quand on peut payer plus!
Les Québécois s’indignent qu’une entreprise privée fasse 10 % de profit. Par contre, ils acceptent de bonne grâce qu’un monopole d’État inefficace coûte 25 % de plus qu’il ne devrait.
Tout ça parce qu’ils croient que les revenus d’un monopole d’État profitent à l’ensemble de la population. Pourtant, il n’y a rien de plus faux.
Les coûts élevés des services fournis par un monopole d’État servent surtout les groupes d’intérêts associés (politiciens et syndicats) et leurs fournisseurs. Au mieux, les contribuables et les consommateurs, paient les services qu’ils obtiennent trop chers. Au pire, ils obtiennent en prime des services médiocres.
_____________
Rivière Romaine : gaspillage appréhendé de 3 à 4G$
Claude Garcia, Journal de Montréal, 6 avril 2009
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement a donné le feu vert récemment à l’aménagement d’un complexe hydroélectrique d’envergure sur la rivière Romaine qui est située au nord de Havre Saint-Pierre.
Avec une puissance installée de 1 550 MW, ce complexe aurait une capacité annuelle de production de 8 milliards de kWh.
Hydro-Québec compte faire quatre aménagements hydroélectriques entre les kilomètres 53 et 192 de la rivière. Le promoteur souhaite commencer les travaux au milieu de 2009 pour échelonner la mise en service des centrales entre 2014 et 2020.
Il ne manque que le feu vert du gouvernement du Québec pour que les travaux d’aménagement puissent commencer.
Hydro-Québec évalue le coût de réalisation du projet à 6,5 milliards $. Ce montant n’inclut pas les coûts des lignes de transport, du suivi environnemental après la construction et des ententes avec le milieu.
Or, Hydro-Québec a la fâcheuse habitude de ne pas respecter les budgets initiaux de ses projets d’investissement.
Dans une étude que j’ai publiée récemment pour le compte de l’Institut économique de Montréal, j’ai démontré que les cinq dernières centrales construites par Hydro-Québec ont toutes, sans exception, coûté plus cher que prévu et que le dépassement moyen se situe à 26% du budget original.Si on ajoute 26% au budget annoncé de 6,5 milliards $, on parle plutôt d’un investissement total de 8,2 milliards $.
On est donc justifié d’estimer à 5,3 millions $ par MW le coût probable d’aménagement de la Romaine.
C’est plus de deux fois le coût de 2,4 millions $ par MW encouru par Brookfield pour l’aménagement en cours ou l’achat de petites centrales au fil de l’eau.
Hydro-Québec reconnaît elle-même la justesse des coûts encourus par Brookfield puisqu’elle a accepté de verser 3,1 millions $ par MW pour l’intérêt d’AbitibiBowater dans la centrale McCormick située sur la rivière Manicouagan.
Hydro-Québec avait raison de payer un peu plus par MW dans ce cas puisque cette centrale a un facteur d’utilisation plus élevé que la moyenne.
Il est certain que le type d’aménagement proposé par Hydro-Québec sur la Romaine a une plus grande valeur qu’une centrale au fil de l’eau puisque ce type d’aménagement permet un meilleur appariement entre la production d’électricité et la demande des consommateurs. Mais l’écart entre le coût probable d’aménagement de la Romaine et les coûts encourus par Brookfield est considérable et difficilement justifiable.
Je propose donc que le gouvernement fasse comme il l’a fait pour les éoliennes et qu’il demande des propositions à des entreprises du secteur privé pour l’aménagement de la Romaine. On peut envisager des économies qui pourraient atteindre 3 à 4 milliards $.
Faut-il se surprendre d’un tel écart entre les investissements requis par Hydro-Québec pour cet aménagement et le coût probable du même aménagement par une entreprise qui aura dû préparer sa proposition en concurrence avec d’autres.
Hydro-Québec a tendance à surinvestir. Par exemple, elle propose de relier le complexe hydroélectrique à la route 138 par un chemin d’accès permanent asphalté, long d’environ 150 kilomètres.
On peut conclure que ce chemin d’accès sera de meilleure qualité que plusieurs routes secondaires au Québec. Est-ce vraiment la mission d’Hydro-Québec?
Tout ça parce qu’ils croient que les revenus d’un monopole d’État profitent à l’ensemble de la population. Pourtant, il n’y a rien de plus faux.
Les coûts élevés des services fournis par un monopole d’État servent surtout les groupes d’intérêts associés (politiciens et syndicats) et leurs fournisseurs. Au mieux, les contribuables et les consommateurs, paient les services qu’ils obtiennent trop chers. Au pire, ils obtiennent en prime des services médiocres.
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Rivière Romaine : gaspillage appréhendé de 3 à 4G$
Claude Garcia, Journal de Montréal, 6 avril 2009
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement a donné le feu vert récemment à l’aménagement d’un complexe hydroélectrique d’envergure sur la rivière Romaine qui est située au nord de Havre Saint-Pierre.
Avec une puissance installée de 1 550 MW, ce complexe aurait une capacité annuelle de production de 8 milliards de kWh.
Hydro-Québec compte faire quatre aménagements hydroélectriques entre les kilomètres 53 et 192 de la rivière. Le promoteur souhaite commencer les travaux au milieu de 2009 pour échelonner la mise en service des centrales entre 2014 et 2020.
Il ne manque que le feu vert du gouvernement du Québec pour que les travaux d’aménagement puissent commencer.
Hydro-Québec évalue le coût de réalisation du projet à 6,5 milliards $. Ce montant n’inclut pas les coûts des lignes de transport, du suivi environnemental après la construction et des ententes avec le milieu.
Or, Hydro-Québec a la fâcheuse habitude de ne pas respecter les budgets initiaux de ses projets d’investissement.
Dans une étude que j’ai publiée récemment pour le compte de l’Institut économique de Montréal, j’ai démontré que les cinq dernières centrales construites par Hydro-Québec ont toutes, sans exception, coûté plus cher que prévu et que le dépassement moyen se situe à 26% du budget original.Si on ajoute 26% au budget annoncé de 6,5 milliards $, on parle plutôt d’un investissement total de 8,2 milliards $.
On est donc justifié d’estimer à 5,3 millions $ par MW le coût probable d’aménagement de la Romaine.
C’est plus de deux fois le coût de 2,4 millions $ par MW encouru par Brookfield pour l’aménagement en cours ou l’achat de petites centrales au fil de l’eau.
Hydro-Québec reconnaît elle-même la justesse des coûts encourus par Brookfield puisqu’elle a accepté de verser 3,1 millions $ par MW pour l’intérêt d’AbitibiBowater dans la centrale McCormick située sur la rivière Manicouagan.
Hydro-Québec avait raison de payer un peu plus par MW dans ce cas puisque cette centrale a un facteur d’utilisation plus élevé que la moyenne.
Il est certain que le type d’aménagement proposé par Hydro-Québec sur la Romaine a une plus grande valeur qu’une centrale au fil de l’eau puisque ce type d’aménagement permet un meilleur appariement entre la production d’électricité et la demande des consommateurs. Mais l’écart entre le coût probable d’aménagement de la Romaine et les coûts encourus par Brookfield est considérable et difficilement justifiable.
Je propose donc que le gouvernement fasse comme il l’a fait pour les éoliennes et qu’il demande des propositions à des entreprises du secteur privé pour l’aménagement de la Romaine. On peut envisager des économies qui pourraient atteindre 3 à 4 milliards $.
Faut-il se surprendre d’un tel écart entre les investissements requis par Hydro-Québec pour cet aménagement et le coût probable du même aménagement par une entreprise qui aura dû préparer sa proposition en concurrence avec d’autres.
Hydro-Québec a tendance à surinvestir. Par exemple, elle propose de relier le complexe hydroélectrique à la route 138 par un chemin d’accès permanent asphalté, long d’environ 150 kilomètres.
On peut conclure que ce chemin d’accès sera de meilleure qualité que plusieurs routes secondaires au Québec. Est-ce vraiment la mission d’Hydro-Québec?
08 mai, 2009
Une fois c’est bien, mais deux c’est mieux!
Richard Martineau dénonce, avec raison, le fait qu’au Québec il faut payer deux fois pour le même service. On paie le gouvernement qui nous promet mer et monde. Ensuite, on achète les services promis par le gouvernement auprès d’une entreprise privée.
C’est ça le modèle québécois auquel tiennent mordicus les politiciens et les syndicats?
___________
Une époque formidable
Richard Martineau, Journal de Montréal, 08/04/2009
On vit à une époque formidable, vous ne trouvez pas?
Vous payez des impôts pour financer le système d'éducation, mais vous devez payer une école privée à vos enfants, car le système d'éducation est tout croche.
Vous payez des impôts pour financer le système de santé, mais vous devez aller vous faire traiter dans une clinique privée, car le système de santé est tout croche.
AJOUTER L'INSULTE À L'INJURE
Vous payez des impôts pour former de nouveaux médecins, mais quand ces médecins obtiennent leur diplôme grâce à votre générosité, ils lèvent les feutres et déménagent dans un autre pays.
Vous payez des taxes scolaires pour financer les écoles de votre région, mais les gens qui sont censés prendre votre argent et le redonner aux institutions partent avec votre fric, jouent à la Bourse et perdent 35 millions de dollars.
Vous travaillez fort toute votre vie, vous confiez votre régime de retraite à la Caisse de dépôt et placement du Québec, le patron de la Caisse dilapide votre fric dans des placements à haut risque, mais avant que le bateau ne coule, il empoche 379 000 $ en boni, saute dans un canot de sauvetage et se trouve un emploi à Power Corporation, qui lui attribue une prime de 800 000 actions.
Et comme si ce n'était pas suffisant, le nouveau patron de la Caisse de dépôt rencontre les principaux directeurs de Québec Inc... dans les bureaux du nouvel employeur de son prédécesseur, qui a crissé la Caisse à terre!
Un chausson, avec ça?
LA MAIN DANS NOS POCHES
Le gouvernement va dépenser deux milliards de dollars pour financer un méga-hôpital, mais vous devrez y aller en métro, car il n'y aura pas de places de stationnement.
Un syndicat qui ne vous viendra jamais en aide si vous perdez votre job vous demande de quitter votre job pour lui venir en aide. Si vous dites que ce n'est pas très logique, il vous harcèlera et criera à qui veut l'entendre que vous manquez de solidarité.
L'État prend votre argent pour rénover un casino qui prendra votre argent pour le redonner à l'État qui augmentera la TVQ afin de prendre votre argent pour acheter une loge au Centre Bell, histoire d'améliorer les relations d'affaires de la SAQ et d'Hydro-Québec et ainsi leur permettre de prendre encore plus d'argent dans vos poches.
Les municipalités prennent de l'argent dans vos poches pour placer des policiers dans des pièges à contraventions afin qu'ils puissent prendre plus d'argent dans vos poches.
BIENVENUE AU QUÉBEC
L'État prend de l'argent dans vos poches pour financer des programmes contre le surendettement, puis s'endette.
L'État prend de l'argent dans vos poches pour financer des campagnes de bonne alimentation, puis finance une agriculture qui vous rend malade.
Un conseil : vous avez des amis étrangers qui n'ont jamais vu le Québec? Invitez-les cette semaine.
Ils verront le Québec dans toute sa splendeur, dans toute sa magnificence.
Des contribuables pressés comme des citrons, un État qui gaspille des milliards de dollars dans des projets insensés, un système syndical qui se croit encore dans les années 70 et des gestionnaires qui jouent à la roulette avec l'argent des autres.
Quinze ans après sa publication, le titre du pamphlet d'Hélène Jutras est toujours pertinent : Le Québec me tue.
C’est ça le modèle québécois auquel tiennent mordicus les politiciens et les syndicats?
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Une époque formidable
Richard Martineau, Journal de Montréal, 08/04/2009
On vit à une époque formidable, vous ne trouvez pas?
Vous payez des impôts pour financer le système d'éducation, mais vous devez payer une école privée à vos enfants, car le système d'éducation est tout croche.
Vous payez des impôts pour financer le système de santé, mais vous devez aller vous faire traiter dans une clinique privée, car le système de santé est tout croche.
AJOUTER L'INSULTE À L'INJURE
Vous payez des impôts pour former de nouveaux médecins, mais quand ces médecins obtiennent leur diplôme grâce à votre générosité, ils lèvent les feutres et déménagent dans un autre pays.
Vous payez des taxes scolaires pour financer les écoles de votre région, mais les gens qui sont censés prendre votre argent et le redonner aux institutions partent avec votre fric, jouent à la Bourse et perdent 35 millions de dollars.
Vous travaillez fort toute votre vie, vous confiez votre régime de retraite à la Caisse de dépôt et placement du Québec, le patron de la Caisse dilapide votre fric dans des placements à haut risque, mais avant que le bateau ne coule, il empoche 379 000 $ en boni, saute dans un canot de sauvetage et se trouve un emploi à Power Corporation, qui lui attribue une prime de 800 000 actions.
Et comme si ce n'était pas suffisant, le nouveau patron de la Caisse de dépôt rencontre les principaux directeurs de Québec Inc... dans les bureaux du nouvel employeur de son prédécesseur, qui a crissé la Caisse à terre!
Un chausson, avec ça?
LA MAIN DANS NOS POCHES
Le gouvernement va dépenser deux milliards de dollars pour financer un méga-hôpital, mais vous devrez y aller en métro, car il n'y aura pas de places de stationnement.
Un syndicat qui ne vous viendra jamais en aide si vous perdez votre job vous demande de quitter votre job pour lui venir en aide. Si vous dites que ce n'est pas très logique, il vous harcèlera et criera à qui veut l'entendre que vous manquez de solidarité.
L'État prend votre argent pour rénover un casino qui prendra votre argent pour le redonner à l'État qui augmentera la TVQ afin de prendre votre argent pour acheter une loge au Centre Bell, histoire d'améliorer les relations d'affaires de la SAQ et d'Hydro-Québec et ainsi leur permettre de prendre encore plus d'argent dans vos poches.
Les municipalités prennent de l'argent dans vos poches pour placer des policiers dans des pièges à contraventions afin qu'ils puissent prendre plus d'argent dans vos poches.
BIENVENUE AU QUÉBEC
L'État prend de l'argent dans vos poches pour financer des programmes contre le surendettement, puis s'endette.
L'État prend de l'argent dans vos poches pour financer des campagnes de bonne alimentation, puis finance une agriculture qui vous rend malade.
Un conseil : vous avez des amis étrangers qui n'ont jamais vu le Québec? Invitez-les cette semaine.
Ils verront le Québec dans toute sa splendeur, dans toute sa magnificence.
Des contribuables pressés comme des citrons, un État qui gaspille des milliards de dollars dans des projets insensés, un système syndical qui se croit encore dans les années 70 et des gestionnaires qui jouent à la roulette avec l'argent des autres.
Quinze ans après sa publication, le titre du pamphlet d'Hélène Jutras est toujours pertinent : Le Québec me tue.
07 mai, 2009
Le chiffre du jour : 62 %
Selon une nouvelle étude sur la retraite effectuée par RBC, le pourcentage de baby-boomers canadiens affirmant que la réduction de leurs dettes constitue une priorité a doublé au cours des six derniers mois, passant de 31 % à 62 %.
06 mai, 2009
Le chiffre du jour : 25 %
Près du quart des adultes canadiens, soit environ cinq millions de personnes, souffrent d'hypertension. (ii) Cette affection représente un important facteur de risque d'accident vasculaire cérébral, de maladie coronarienne, d'angiopathie et d'insuffisance cardiaque congestive, et elle augmente de deux à trois fois le risque cardiovasculaire. (iii) Malgré les preuves qu'un diagnostic précoce et que le traitement de l'hypertension sont associés à un risque moindre de souffrir de maladies cardiovasculaires, seulement 13 % des patients hypertendus au Canada réussissent à maîtriser leur tension artérielle.
05 mai, 2009
Santé : il faut changer le système
Dans une bureaucratie, en particulier une bureaucratie étatique, ce n’est pas le résultat qui compte. La priorité consiste à satisfaire les exigences du « système ». Puisque le système gère l’offre sans égard à la demande, le Québec est devenu une immense salle d’attente. On attend un médecin de famille, on attend à l’urgence, on attend un permis, on attend une place au CPE, etc.
Dans son texte, Richard Martineau décrit la journée d’enfer de son ami qui s’est cassé une main. Cette anecdote décrit bien le fonctionnement des bureaucraties gouvernementales. Le système : ministère, régie, commissions, etc., prétend tout contrôler au détriment de la raison d’être de l’organisation.
Il est inutile de s’en prendre au personnel qui ne fait qu’exécuter les tâches qui lui ont été assignées. C’est le système qu’il faut changer.
Ceux qui prétendent qu’il est possible de gérer efficacement une bureaucratie étatique devraient lire l’excellent livre de Jean Laliberté, « Les fonctionnaires ». Ce livre explique en des termes faciles à comprendre pourquoi les monopoles étatiques sont inefficaces :
Une journée à l'hôpital
Richard Martineau, Le Journal de Montréal, 04/05/2009
Vendredi, j'étais censé souper chez un ami, mais dans la matinée, il m'a téléphoné pour annuler la soirée.
«Je me suis cassé la main en faisant de la rénovation, m'a-t-il dit. Je ne pourrai pas cuisiner...»
Des excuses pour annuler des soupers, j'en ai entendu plusieurs dans ma vie. Ma grand-mère est morte, mon fils a la gastro, j'ai une réunion d'urgence.
Mais «Je me suis cassé la main en faisant de la rénovation», c'est la première fois qu'on me la sortait.
Ça devait donc être vrai.
ON VA À L'URGENCE OU PAS?
Quelques minutes après son appel, mon ami m'envoie ce courriel:
«Veux-tu entendre une histoire ridicule?
On ne cesse de nous répéter d'aller en clinique pour ne pas engorger les urgences. On se rend donc dans une clinique.
«On attend une heure. On voit un médecin. On prend des radiographies. On retourne voir le médecin de la clinique. Il nous donne une référence pour voir un orthopédiste afin qu'il me pose un plâtre. Puis on va à l'hôpital avec la référence du spécialiste et le CD de la radiographie.
«On se dit qu'on a agi en bon citoyen, qu'on a utilisé le système de façon responsable et qu'à l'hôpital, ça va aller rondement...
«Mais une fois rendu à l'hôpital, on apprend qu'il faut... PASSER PAR L'URGENCE! Qu'il faut attendre des heures et déranger des infirmières de l'urgence. Si ce n'est pas de l'incompétence crasse, je me demande c'est quoi!»
UN SYSTÈME TOUT CROCHE
Deux heures plus tard, un nouveau courriel :
«Ça fait deux heures qu'on est à l'hôpital et je n'ai même pas passé au triage! Et c'est plein de gens avec des masques, je me sens comme dans un film apocalyptique...»
«Je viens de jaser avec un gars dont le fils s'est cassé la jambe. Même histoire. Il a attendu trois heures à la clinique, il a vu un médecin, il a attendu une heure pour passer une radiographie, il vient d'arriver à l'hôpital et paf, il apprend qu'il devra attendre deux heures minimum pour voir une... INFIRMIÈRE au triage de l'urgence!
«C'est quoi, ce système de merde?»
EN ATTENDANT L'ORTHO
Trente minutes plus tard, nouveau courriel :
«Je suis enfin passé au triage. Je dois maintenant attendre pour présenter ma carte-soleil à l'admission. Et je devrai encore attendre pour voir l'ortho...»
Vingt minutes plus tard:
«L'infirmier au triage n'a pas regardé ma main, n'a pas regardé la radio. Il n'a RIEN fait. Il a pris mon papier de référence et a fait tchik-a-tchik avec ma carte-soleil.»
«L'infirmière à l'admission n'a pas regardé ma main, n'a pas regardé la radio. Elle n'a RIEN fait. Elle a fait tchik-a-tchik avec ma carte-soleil. Tout ça a pris deux heures et demie!»
«Après ça, ils se demandent pourquoi on sort des hôpitaux en sacrant et en cherchant une clinique privée...»
Quarante minutes plus tard. Dernier courriel :
«Je viens de voir l'ortho. Verdict : je devrai passer cinq semaines dans le plâtre. Il m'a dit d'aller luncher, qu'ils vont faire le plâtre seulement dans une heure ou deux...»
MAISON DE FOUS
Vous avez vu Les 12 Travaux d'Astérix? Vous vous souvenez de la Maison Qui Rend Fou?
Eh bien, c'est EXACTEMENT notre système de santé. Et ce n'est pas parce qu'on va investir des milliards de dollars dans la construction de deux mégas-hôpitaux que ça va changer...
Dans son texte, Richard Martineau décrit la journée d’enfer de son ami qui s’est cassé une main. Cette anecdote décrit bien le fonctionnement des bureaucraties gouvernementales. Le système : ministère, régie, commissions, etc., prétend tout contrôler au détriment de la raison d’être de l’organisation.
Il est inutile de s’en prendre au personnel qui ne fait qu’exécuter les tâches qui lui ont été assignées. C’est le système qu’il faut changer.
Ceux qui prétendent qu’il est possible de gérer efficacement une bureaucratie étatique devraient lire l’excellent livre de Jean Laliberté, « Les fonctionnaires ». Ce livre explique en des termes faciles à comprendre pourquoi les monopoles étatiques sont inefficaces :
La grille de décisions utilisée par les élus est essentiellement politique. Les___________
considérations de rigueur administrative, d’efficacité, d’efficience et de
rentabilité économique sont secondaires.
Une journée à l'hôpital
Richard Martineau, Le Journal de Montréal, 04/05/2009
Vendredi, j'étais censé souper chez un ami, mais dans la matinée, il m'a téléphoné pour annuler la soirée.
«Je me suis cassé la main en faisant de la rénovation, m'a-t-il dit. Je ne pourrai pas cuisiner...»
Des excuses pour annuler des soupers, j'en ai entendu plusieurs dans ma vie. Ma grand-mère est morte, mon fils a la gastro, j'ai une réunion d'urgence.
Mais «Je me suis cassé la main en faisant de la rénovation», c'est la première fois qu'on me la sortait.
Ça devait donc être vrai.
ON VA À L'URGENCE OU PAS?
Quelques minutes après son appel, mon ami m'envoie ce courriel:
«Veux-tu entendre une histoire ridicule?
On ne cesse de nous répéter d'aller en clinique pour ne pas engorger les urgences. On se rend donc dans une clinique.
«On attend une heure. On voit un médecin. On prend des radiographies. On retourne voir le médecin de la clinique. Il nous donne une référence pour voir un orthopédiste afin qu'il me pose un plâtre. Puis on va à l'hôpital avec la référence du spécialiste et le CD de la radiographie.
«On se dit qu'on a agi en bon citoyen, qu'on a utilisé le système de façon responsable et qu'à l'hôpital, ça va aller rondement...
«Mais une fois rendu à l'hôpital, on apprend qu'il faut... PASSER PAR L'URGENCE! Qu'il faut attendre des heures et déranger des infirmières de l'urgence. Si ce n'est pas de l'incompétence crasse, je me demande c'est quoi!»
UN SYSTÈME TOUT CROCHE
Deux heures plus tard, un nouveau courriel :
«Ça fait deux heures qu'on est à l'hôpital et je n'ai même pas passé au triage! Et c'est plein de gens avec des masques, je me sens comme dans un film apocalyptique...»
«Je viens de jaser avec un gars dont le fils s'est cassé la jambe. Même histoire. Il a attendu trois heures à la clinique, il a vu un médecin, il a attendu une heure pour passer une radiographie, il vient d'arriver à l'hôpital et paf, il apprend qu'il devra attendre deux heures minimum pour voir une... INFIRMIÈRE au triage de l'urgence!
«C'est quoi, ce système de merde?»
EN ATTENDANT L'ORTHO
Trente minutes plus tard, nouveau courriel :
«Je suis enfin passé au triage. Je dois maintenant attendre pour présenter ma carte-soleil à l'admission. Et je devrai encore attendre pour voir l'ortho...»
Vingt minutes plus tard:
«L'infirmier au triage n'a pas regardé ma main, n'a pas regardé la radio. Il n'a RIEN fait. Il a pris mon papier de référence et a fait tchik-a-tchik avec ma carte-soleil.»
«L'infirmière à l'admission n'a pas regardé ma main, n'a pas regardé la radio. Elle n'a RIEN fait. Elle a fait tchik-a-tchik avec ma carte-soleil. Tout ça a pris deux heures et demie!»
«Après ça, ils se demandent pourquoi on sort des hôpitaux en sacrant et en cherchant une clinique privée...»
Quarante minutes plus tard. Dernier courriel :
«Je viens de voir l'ortho. Verdict : je devrai passer cinq semaines dans le plâtre. Il m'a dit d'aller luncher, qu'ils vont faire le plâtre seulement dans une heure ou deux...»
MAISON DE FOUS
Vous avez vu Les 12 Travaux d'Astérix? Vous vous souvenez de la Maison Qui Rend Fou?
Eh bien, c'est EXACTEMENT notre système de santé. Et ce n'est pas parce qu'on va investir des milliards de dollars dans la construction de deux mégas-hôpitaux que ça va changer...
04 mai, 2009
Pourquoi le gouvernement encourage-t-il les naissances?
André Dorais
Le «Régime québécois d’assurance parentale» permet le versement de prestations aux travailleurs qui prennent un congé à l’occasion de la naissance ou de l’adoption d’un enfant. Il prétend promouvoir les responsabilités familiales et professionnelles des travailleurs, mais la réalité est qu’il favorise les nouvelles familles de travailleurs au détriment des autres. En effet, celles qui ont déjà des enfants et n’en veulent pas davantage doivent le payer malgré tout. Il en va de même pour les couples et les célibataires qui ne veulent pas d’enfant.
Le gouvernement joue sur les mots, ledit Régime n’est pas une assurance, mais une politique favorisant l’augmentation des naissances. Lorsqu’un gouvernement abaisse les coûts réels d’un produit ou d’un service, dans ce cas-ci, d’un congé, il y a augmentation de la demande. Puisque le Régime est financé à même les revenus des travailleurs, ceux-ci devront payer davantage. Qu’à cela ne tienne, le gouvernement sait ce qui est bon pour la collectivité. Selon lui, dépenser davantage, particulièrement en temps de crise économique, est une bonne chose…
À chaque fois qu’on corrige les prétentions collectivistes de l’État, celui-ci invoque la solidarité. Or, la solidarité a deux caractéristiques : aider les gens de manière volontaire. Si ce n’est pas volontaire, ce n’est pas de la solidarité. Il s’ensuit qu’un gouvernement qui prétend effectuer de la solidarité est un non-sens
Des idées préconçues
Au-delà de la solidarité dont le gouvernement se réclame pour justifier le Régime, il croit que l’augmentation de la population contribue à la richesse du «pays». Or, si la richesse augmentait à mesure qu’une population s’accroît, alors la Chine, l’Inde, l’Indonésie et plusieurs pays d’Afrique seraient immensément riches, ce qui n’est pas le cas. Le nombre d’une population n’a rien à voir avec sa richesse économique.
Ces prétextes en cachent un autre, soit de favoriser l’usage de la langue française au Québec. Que l’on partage ou non cet objectif, la façon de s’y prendre est risquée, coûteuse et illégitime. Risquée, car l’augmentation des naissances n’implique pas nécessairement l’augmentation de l’usage du français, particulièrement à Montréal. En effet, plusieurs des nouvelles familles issues de l'immigration qui habitent la métropole ne parlent pas le français, du moins elles ne parlent pas d’abord le français, et bien qu'elles n'aient pas le choix d'envoyer leurs enfants à une école de langue française, cela ne garantie pas le succès de l’entreprise.
Plusieurs nouveaux arrivants s’établissant à Montréal prennent des années à réaliser que le Québec est officiellement unilingue français, car leur quotidien se déroule soit en anglais, soit dans leur langue d’origine. À l’inverse, plusieurs de ceux qui ne parlent pas l’anglais considèrent cela comme un obstacle à l’emploi. Autrement dit, l’anglais demeure un pôle d’attraction malgré la Charte de la langue française (loi 101).
On n’apprend pas une langue uniquement parce qu’on y est obligé, mais aussi et surtout parce qu’on y a un intérêt. Considérant que le Québec est de plus en plus pauvre au sein du Canada, on doit conclure que l’intérêt économique d’apprendre le français s’effrite. Les nationalistes, qui se retrouvent dans tous les partis politiques, blâment constamment le fédéral pour cet état de chose, alors que leur interventionnisme en est la cause principale. Plutôt que d’attirer les gens à la langue française par la liberté économique, ils l’imposent par la politique.
Comme le nationalisme est d’abord un interventionnisme, le gouvernement québécois paie pratiquement quiconque demande à suivre des cours de français. Et si la francisation ne suffit pas aux gens, notamment aux nouveaux arrivants, pour s’intégrer, alors le gouvernement leur offre gratuitement des services d’orientation, des formations professionnelles, des cours préalables à celles-ci et des subventions salariales. Non seulement ces études sont payées par les contribuables, mais les étudiants sont payés pour étudier. À cela s’ajoute les frais de fonctionnement de ces services, notamment les salaires des fonctionnaires et des employés des organismes à but non lucratif qui vivent des fonds gouvernementaux et conséquemment des contribuables. Bref, les coûts liés à la francisation et à l’intégration des gens au Québec sont élevés.
L’argent affecté à la promotion des naissances, à la francisation et aux autres mesures d’intégration constitue de l’argent en moins pour la production de richesse. À trop vouloir augmenter l’usage de la langue française par des moyens politiques, le Québec risque de ne plus attirer personne à moyen terme. L’immigrant, comme tout autre individu, cherche à améliorer son sort au moindre coût, mais puisque l’apprentissage d’une langue constitue un coût élevé, si ce n’est qu’en terme de temps à y consacrer, il a de moins en moins intérêt à apprendre le français et à s’établir au Québec, car celui-ci s’appauvrit. Le Québec s’appauvrit, relativement à ses voisins immédiats, à cause de son interventionnisme relativement plus grand.
Payer les gens pour apprendre une langue et les payer pour faire des enfants démontre à la fois un sentiment d’insécurité quant à l’avenir du Québec et une arrogance quant aux solutions à apporter. Certains politiciens pensent conduire une société comme ils conduisent une voiture. Une meilleure solution à la promotion du français au Québec serait d’utiliser les moyens économiques plutôt que politiques. Dans cette optique, il n’y aurait pas de subvention aux naissances, voire pas de subvention pour personne.
Personne ne devrait être obligé de payer pour les choix d’autrui, non seulement parce que cela est économique, mais aussi et surtout éthique. Celle-ci débute en respectant la propriété et conséquemment les choix de chacun. Malheureusement, l’éthique gouvernementale n’est pas universelle, elle favorise plutôt des groupes au détriment des autres. La solidarité dont fait appel le gouvernement pour justifier son Régime d’assurance parentale n’est que poudre aux yeux. Il s’agit d’un choix imposé d’en haut qui, s’il atteint son objectif d’accroître l’usage du français, s’établira au prix d’une plus grande pauvreté économique. Si le gouvernement est sérieux à propos de l’éthique, il respectera les choix de chacun plutôt que d’imposer les siens. Le français s’étendra dans la mesure où le Québec s’enrichira et il s'enrichira dans la mesure où le gouvernement réduit ses interventions.
Le «Régime québécois d’assurance parentale» permet le versement de prestations aux travailleurs qui prennent un congé à l’occasion de la naissance ou de l’adoption d’un enfant. Il prétend promouvoir les responsabilités familiales et professionnelles des travailleurs, mais la réalité est qu’il favorise les nouvelles familles de travailleurs au détriment des autres. En effet, celles qui ont déjà des enfants et n’en veulent pas davantage doivent le payer malgré tout. Il en va de même pour les couples et les célibataires qui ne veulent pas d’enfant.
Le gouvernement joue sur les mots, ledit Régime n’est pas une assurance, mais une politique favorisant l’augmentation des naissances. Lorsqu’un gouvernement abaisse les coûts réels d’un produit ou d’un service, dans ce cas-ci, d’un congé, il y a augmentation de la demande. Puisque le Régime est financé à même les revenus des travailleurs, ceux-ci devront payer davantage. Qu’à cela ne tienne, le gouvernement sait ce qui est bon pour la collectivité. Selon lui, dépenser davantage, particulièrement en temps de crise économique, est une bonne chose…
À chaque fois qu’on corrige les prétentions collectivistes de l’État, celui-ci invoque la solidarité. Or, la solidarité a deux caractéristiques : aider les gens de manière volontaire. Si ce n’est pas volontaire, ce n’est pas de la solidarité. Il s’ensuit qu’un gouvernement qui prétend effectuer de la solidarité est un non-sens
Des idées préconçues
Au-delà de la solidarité dont le gouvernement se réclame pour justifier le Régime, il croit que l’augmentation de la population contribue à la richesse du «pays». Or, si la richesse augmentait à mesure qu’une population s’accroît, alors la Chine, l’Inde, l’Indonésie et plusieurs pays d’Afrique seraient immensément riches, ce qui n’est pas le cas. Le nombre d’une population n’a rien à voir avec sa richesse économique.
Ces prétextes en cachent un autre, soit de favoriser l’usage de la langue française au Québec. Que l’on partage ou non cet objectif, la façon de s’y prendre est risquée, coûteuse et illégitime. Risquée, car l’augmentation des naissances n’implique pas nécessairement l’augmentation de l’usage du français, particulièrement à Montréal. En effet, plusieurs des nouvelles familles issues de l'immigration qui habitent la métropole ne parlent pas le français, du moins elles ne parlent pas d’abord le français, et bien qu'elles n'aient pas le choix d'envoyer leurs enfants à une école de langue française, cela ne garantie pas le succès de l’entreprise.
Plusieurs nouveaux arrivants s’établissant à Montréal prennent des années à réaliser que le Québec est officiellement unilingue français, car leur quotidien se déroule soit en anglais, soit dans leur langue d’origine. À l’inverse, plusieurs de ceux qui ne parlent pas l’anglais considèrent cela comme un obstacle à l’emploi. Autrement dit, l’anglais demeure un pôle d’attraction malgré la Charte de la langue française (loi 101).
On n’apprend pas une langue uniquement parce qu’on y est obligé, mais aussi et surtout parce qu’on y a un intérêt. Considérant que le Québec est de plus en plus pauvre au sein du Canada, on doit conclure que l’intérêt économique d’apprendre le français s’effrite. Les nationalistes, qui se retrouvent dans tous les partis politiques, blâment constamment le fédéral pour cet état de chose, alors que leur interventionnisme en est la cause principale. Plutôt que d’attirer les gens à la langue française par la liberté économique, ils l’imposent par la politique.
Comme le nationalisme est d’abord un interventionnisme, le gouvernement québécois paie pratiquement quiconque demande à suivre des cours de français. Et si la francisation ne suffit pas aux gens, notamment aux nouveaux arrivants, pour s’intégrer, alors le gouvernement leur offre gratuitement des services d’orientation, des formations professionnelles, des cours préalables à celles-ci et des subventions salariales. Non seulement ces études sont payées par les contribuables, mais les étudiants sont payés pour étudier. À cela s’ajoute les frais de fonctionnement de ces services, notamment les salaires des fonctionnaires et des employés des organismes à but non lucratif qui vivent des fonds gouvernementaux et conséquemment des contribuables. Bref, les coûts liés à la francisation et à l’intégration des gens au Québec sont élevés.
L’argent affecté à la promotion des naissances, à la francisation et aux autres mesures d’intégration constitue de l’argent en moins pour la production de richesse. À trop vouloir augmenter l’usage de la langue française par des moyens politiques, le Québec risque de ne plus attirer personne à moyen terme. L’immigrant, comme tout autre individu, cherche à améliorer son sort au moindre coût, mais puisque l’apprentissage d’une langue constitue un coût élevé, si ce n’est qu’en terme de temps à y consacrer, il a de moins en moins intérêt à apprendre le français et à s’établir au Québec, car celui-ci s’appauvrit. Le Québec s’appauvrit, relativement à ses voisins immédiats, à cause de son interventionnisme relativement plus grand.
Payer les gens pour apprendre une langue et les payer pour faire des enfants démontre à la fois un sentiment d’insécurité quant à l’avenir du Québec et une arrogance quant aux solutions à apporter. Certains politiciens pensent conduire une société comme ils conduisent une voiture. Une meilleure solution à la promotion du français au Québec serait d’utiliser les moyens économiques plutôt que politiques. Dans cette optique, il n’y aurait pas de subvention aux naissances, voire pas de subvention pour personne.
Personne ne devrait être obligé de payer pour les choix d’autrui, non seulement parce que cela est économique, mais aussi et surtout éthique. Celle-ci débute en respectant la propriété et conséquemment les choix de chacun. Malheureusement, l’éthique gouvernementale n’est pas universelle, elle favorise plutôt des groupes au détriment des autres. La solidarité dont fait appel le gouvernement pour justifier son Régime d’assurance parentale n’est que poudre aux yeux. Il s’agit d’un choix imposé d’en haut qui, s’il atteint son objectif d’accroître l’usage du français, s’établira au prix d’une plus grande pauvreté économique. Si le gouvernement est sérieux à propos de l’éthique, il respectera les choix de chacun plutôt que d’imposer les siens. Le français s’étendra dans la mesure où le Québec s’enrichira et il s'enrichira dans la mesure où le gouvernement réduit ses interventions.
Le chiffre du jour : 83 %
Les trois aspects les plus stressants de leur vie sont liés à leur emploi: argent, charge de travail et sécurité d'emploi. La grande majorité (83 %) convient qu'elle accorde maintenant plus d'attention à ses finances personnelles et à ses habitudes de dépenses qu'avant la récession.
03 mai, 2009
02 mai, 2009
Est-ce la fin du capitalisme?
Contrairement aux prétentions des interventionnistes et des politiciens, la crise économique ne découle pas de la faillite du capitalisme. C’est une crise due à la déresponsabilisation des individus pour qui l’éthique et le moral n’a plus sa place.
La responsabilité a été retirée du « système capitaliste » par le politique. Les escrocs en ont profité pour s’enrichir au détriment de la population. Le capitalisme, la propriété privée des moyens de production, est le seul système apte à garantir notre liberté. Toutefois, la liberté sans la responsabilité est une illusion.
On ne crée pas de richesse en dépensant et en s’endettant. Il faut se méfier des politiciens magiciens qui multiplient les plans de relance pour sauver l’économie. Ces politiques économiques traitent les symptômes au détriment des causes profondes. Elles nous imposent des niveaux de dette insoutenable et menacent de détruire les bases mêmes de notre civilisation : la responsabilité.
_________
L'économie à la poubelle ?
Emmanuel Martin, le 10 avril 2009 - Il se dit depuis le début de la crise que les économistes n’avaient rien vu venir. Il est vrai que le consensus en macroéconomie était essentiellement que pour éviter les récessions, il suffisait d’une politique monétaire ciblant l’inflation : Alan Greenspan était devenu le magicien de la politique monétaire, le père d'un nouvel âge d’or sans crise en somme. Curieusement, des fantasmes similaires sortaient des manuels dans les années 60 en matière de politique conjoncturelle. Mais le « consensus » n’est pas « toute la science économique ». Comme dans les années 60, certains avertissaient des excès du système - à gauche comme à droite. Le consensus bien souvent procède d’une certaine vision de l’économie - qui n’est pas forcément la plus pertinente.
Deux visions
Osons une comparaison à titre pédagogique. L’économie c’est un peu comme la médecine. Lorsqu’un patient a mal au cou, le docteur habituel va lui prescrire un médicament traitant le symptôme (en surface). Par contre l’ostéopathe, qui voit le corps comme un enchevêtrement complexe de causes et d’effets, va sans doute lui manipuler les pieds. Surprenant ? Pas tant que ça : il y a une chaîne de muscles, nerfs et os entre les deux. Et la cause (en profondeur) du symptôme, ici en réalité un déséquilibre dans le pied, se répercute indirectement à travers cette chaîne « causale ».
Pour comprendre un événement à tel endroit de l’économie, il faudrait, pour bien faire, remonter aussi à sa cause profonde, comme en ostéopathie. On parle alors doctement d’analyse génético-causale. Nous arrêtons-nous à certains symptômes ou tentons de remonter aux causes profondes ? L’ « économie du consensus » a peut-être tendance à se focaliser sur la surface des phénomènes économiques. (La quantification dans les modèles en économie joue d’ailleurs ici un rôle pour expliquer ce penchant du consensus vers ce qui est en surface ; tout ce qui n’est pas quantifiable passe à la trappe, et dont forcément de nombreux éléments « en profondeur » inquantifiables).
Le risque de la vision en surface
La vision « en surface » a tendance à croire que manipuler quelques manettes suffisent pour « dompter » l’économie en agissant sur tel ou tel agrégat. Malheureusement en économie le traitement des symptomes peut se faire au détriment des causes profondes. Prenons l’exemple de la courbe de Phillips, consensus des années 60 : elle mettait en évidence la relation inverse entre chômage et inflation. Sur cette base la politique conjoncturelle pouvait arbitrer entre les deux. Dès qu’il y avait trop de chômage les autorités publiques « faisaient » un peu d’inflation, dès qu’il y avait trop d’inflation, elles « faisaient » un peu de chômage (autant dire au passage que ces interventions suivaient de près le calendrier électoral !). Magique !
Sauf qu’arrive très rapidement la stagflation, situation dans laquelle ces deux symptômes que l’on croyait exclusifs l’un de l’autre coexistent. Le consensus ne l’avait pas vu venir… La raison de la stagflation ? Le fait de jouer « en surface » sur quelques mannettes avait détruit, « en profondeur », les règles du jeu économique. Les à-coups de la politique économique généraient une instabilité juridique et monétaire nocives pour les calculs des entrepreneurs. Le bricolage des taux d'intérêt aujourd'hui est-il une politique si différente ?
La « profondeur » en économie
Pour qu’un système de marché fonctionne, les acteurs doivent être responsables. C’est une condition non négociable pour le succès de ce système d’adaptation permanente à la réalité des besoins, et la discipline perte/profit des acteurs est ici centrale à cette responsabilité. Elle est la cause profonde du fonctionnement correct du système. Toute politique « en surface » qui aura pour effet – généralement involontaire - d’empêcher cette responsabilité ne pourra que conduire à la catastrophe.
L’économie dite « autrichienne » met l’accent sur l’importance de cette responsabilité. Elle a même une théorie des cycles qui explique que la manipulation « en surface » des taux d’intérêt crée l’illusion, « dope » le boom économique (exactement comme les politiques de Greenspan entre 2001 et 2004 ou de Bernanke aujourd’hui), mais au prix d’une remise en phase avec le réel – la récession - quand les agents, « en profondeur », se rendent compte que la manipulation monétaire n’était que du virtuel.
Crise de la responsabilité
A l’heure ou 53% « seulement » des américains (et bien plus ailleurs) considèrent que le système capitaliste est le moins mauvais des systèmes économiques, il est important de rappeler que la crise actuelle n’est pas une crise du capitalisme mais une crise de l’intervention dans le capitalisme : prix de la monnaie faussé par la politique monétaire laxiste et générant des bulles, système de réserves fractionnaires généreux pour les banques, crédit trop facile encouragé (c’était le but de la politique sociale du logement américaine via Fannie Mae et Freddie Mac). Les politiques ont fait la promotion d'une économie fondée sur le crédit sans contrepartie en termes d'épargne.
C’est une crise due au fait que la pierre angulaire qu’est la responsabilité a été retirée du « système capitaliste » par le politique. Mais bien sûr, cela est incontestable, des escrocs dans le système capitaliste lui-même en ont profité – et tout fait pour diluer toujours plus la responsabilité !
Le bon sens des économistes qui voient les choses « en profondeur » reste on ne peut plus intact et salutaire : la liberté sans la responsabilité est un leurre ; on ne s’est jamais enrichi en ne faisant que dépenser et en s’endettant ; on ne peut pas prêter vingt fois ce que l’on a en poche.
Il faut en revanche se méfier des magiciens de la politique économique « en surface » qui recommencent les mêmes erreurs, et au surplus veulent nous enrégimenter. Ces politiques économiques de fuite en avant ne sont pas simplement pro-cycliques car traitant les symptomes au détriment des causes profondes, elles ne nous rendent pas seulement esclaves de dettes insoutenables, elles continuent, avant tout, de détruire cette pierre angulaire de notre civilisation qu’est la responsabilité.
C’est ce type d’économie qu’il faut mettre à la poubelle.
Emmanuel Martin est analyste sur www.unmondelibre.org
La responsabilité a été retirée du « système capitaliste » par le politique. Les escrocs en ont profité pour s’enrichir au détriment de la population. Le capitalisme, la propriété privée des moyens de production, est le seul système apte à garantir notre liberté. Toutefois, la liberté sans la responsabilité est une illusion.
On ne crée pas de richesse en dépensant et en s’endettant. Il faut se méfier des politiciens magiciens qui multiplient les plans de relance pour sauver l’économie. Ces politiques économiques traitent les symptômes au détriment des causes profondes. Elles nous imposent des niveaux de dette insoutenable et menacent de détruire les bases mêmes de notre civilisation : la responsabilité.
_________
L'économie à la poubelle ?
Emmanuel Martin, le 10 avril 2009 - Il se dit depuis le début de la crise que les économistes n’avaient rien vu venir. Il est vrai que le consensus en macroéconomie était essentiellement que pour éviter les récessions, il suffisait d’une politique monétaire ciblant l’inflation : Alan Greenspan était devenu le magicien de la politique monétaire, le père d'un nouvel âge d’or sans crise en somme. Curieusement, des fantasmes similaires sortaient des manuels dans les années 60 en matière de politique conjoncturelle. Mais le « consensus » n’est pas « toute la science économique ». Comme dans les années 60, certains avertissaient des excès du système - à gauche comme à droite. Le consensus bien souvent procède d’une certaine vision de l’économie - qui n’est pas forcément la plus pertinente.
Deux visions
Osons une comparaison à titre pédagogique. L’économie c’est un peu comme la médecine. Lorsqu’un patient a mal au cou, le docteur habituel va lui prescrire un médicament traitant le symptôme (en surface). Par contre l’ostéopathe, qui voit le corps comme un enchevêtrement complexe de causes et d’effets, va sans doute lui manipuler les pieds. Surprenant ? Pas tant que ça : il y a une chaîne de muscles, nerfs et os entre les deux. Et la cause (en profondeur) du symptôme, ici en réalité un déséquilibre dans le pied, se répercute indirectement à travers cette chaîne « causale ».
Pour comprendre un événement à tel endroit de l’économie, il faudrait, pour bien faire, remonter aussi à sa cause profonde, comme en ostéopathie. On parle alors doctement d’analyse génético-causale. Nous arrêtons-nous à certains symptômes ou tentons de remonter aux causes profondes ? L’ « économie du consensus » a peut-être tendance à se focaliser sur la surface des phénomènes économiques. (La quantification dans les modèles en économie joue d’ailleurs ici un rôle pour expliquer ce penchant du consensus vers ce qui est en surface ; tout ce qui n’est pas quantifiable passe à la trappe, et dont forcément de nombreux éléments « en profondeur » inquantifiables).
Le risque de la vision en surface
La vision « en surface » a tendance à croire que manipuler quelques manettes suffisent pour « dompter » l’économie en agissant sur tel ou tel agrégat. Malheureusement en économie le traitement des symptomes peut se faire au détriment des causes profondes. Prenons l’exemple de la courbe de Phillips, consensus des années 60 : elle mettait en évidence la relation inverse entre chômage et inflation. Sur cette base la politique conjoncturelle pouvait arbitrer entre les deux. Dès qu’il y avait trop de chômage les autorités publiques « faisaient » un peu d’inflation, dès qu’il y avait trop d’inflation, elles « faisaient » un peu de chômage (autant dire au passage que ces interventions suivaient de près le calendrier électoral !). Magique !
Sauf qu’arrive très rapidement la stagflation, situation dans laquelle ces deux symptômes que l’on croyait exclusifs l’un de l’autre coexistent. Le consensus ne l’avait pas vu venir… La raison de la stagflation ? Le fait de jouer « en surface » sur quelques mannettes avait détruit, « en profondeur », les règles du jeu économique. Les à-coups de la politique économique généraient une instabilité juridique et monétaire nocives pour les calculs des entrepreneurs. Le bricolage des taux d'intérêt aujourd'hui est-il une politique si différente ?
La « profondeur » en économie
Pour qu’un système de marché fonctionne, les acteurs doivent être responsables. C’est une condition non négociable pour le succès de ce système d’adaptation permanente à la réalité des besoins, et la discipline perte/profit des acteurs est ici centrale à cette responsabilité. Elle est la cause profonde du fonctionnement correct du système. Toute politique « en surface » qui aura pour effet – généralement involontaire - d’empêcher cette responsabilité ne pourra que conduire à la catastrophe.
L’économie dite « autrichienne » met l’accent sur l’importance de cette responsabilité. Elle a même une théorie des cycles qui explique que la manipulation « en surface » des taux d’intérêt crée l’illusion, « dope » le boom économique (exactement comme les politiques de Greenspan entre 2001 et 2004 ou de Bernanke aujourd’hui), mais au prix d’une remise en phase avec le réel – la récession - quand les agents, « en profondeur », se rendent compte que la manipulation monétaire n’était que du virtuel.
Crise de la responsabilité
A l’heure ou 53% « seulement » des américains (et bien plus ailleurs) considèrent que le système capitaliste est le moins mauvais des systèmes économiques, il est important de rappeler que la crise actuelle n’est pas une crise du capitalisme mais une crise de l’intervention dans le capitalisme : prix de la monnaie faussé par la politique monétaire laxiste et générant des bulles, système de réserves fractionnaires généreux pour les banques, crédit trop facile encouragé (c’était le but de la politique sociale du logement américaine via Fannie Mae et Freddie Mac). Les politiques ont fait la promotion d'une économie fondée sur le crédit sans contrepartie en termes d'épargne.
C’est une crise due au fait que la pierre angulaire qu’est la responsabilité a été retirée du « système capitaliste » par le politique. Mais bien sûr, cela est incontestable, des escrocs dans le système capitaliste lui-même en ont profité – et tout fait pour diluer toujours plus la responsabilité !
Le bon sens des économistes qui voient les choses « en profondeur » reste on ne peut plus intact et salutaire : la liberté sans la responsabilité est un leurre ; on ne s’est jamais enrichi en ne faisant que dépenser et en s’endettant ; on ne peut pas prêter vingt fois ce que l’on a en poche.
Il faut en revanche se méfier des magiciens de la politique économique « en surface » qui recommencent les mêmes erreurs, et au surplus veulent nous enrégimenter. Ces politiques économiques de fuite en avant ne sont pas simplement pro-cycliques car traitant les symptomes au détriment des causes profondes, elles ne nous rendent pas seulement esclaves de dettes insoutenables, elles continuent, avant tout, de détruire cette pierre angulaire de notre civilisation qu’est la responsabilité.
C’est ce type d’économie qu’il faut mettre à la poubelle.
Emmanuel Martin est analyste sur www.unmondelibre.org
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