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Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

25 avril, 2008

Montrer ses crocs contre le «capitalisme sauvage»

par André Dorais

Crocs Inc. a fermé son usine du quartier Saint-Malo à Québec pour transférer sa production là où la main-d’oeuvre est moins dispendieuse. Il n’en fallait pas plus pour que le ministre du Développement économique du Québec, Raymond Bachand, montre ses propres crocs. Non pas les sandales, mais les dents! Du «capitalisme sauvage» a-t-il lancé la semaine dernière en conférence de presse. Pouvait-on s’attendre à une autre réaction du ministre, docteur en administration, plutôt moralisateur, et ex-dirigeant du Fonds de solidarité FTQ? Disons que ce n’est guère surprenant.

Si les travailleurs licenciés sont présentement en difficulté, on doit faire attention à la façon de leur venir en aide. En effet, les gouvernements ont cette fâcheuse habitude de promettre mer et monde aux victimes avec l’argent des contribuables. On ne qualifie pas cette façon d’agir de sauvage, on préfère réserver cette épithète au capitalisme. Pourtant, entre ces deux façons de faire, seule la démocratie, et l’imposition qui la sous-tend, utilise la force pour arriver à ses fins.

Les politiciens se prennent un peu pour des prêcheurs et des vedettes. Ils prétendent savoir différencier entre le bien du mal et ne manquent pas une occasion de rappeler à leurs ouailles les préceptes socialistes: le capitalisme est sauvage, tandis que le gouvernement est humain, ou civilisé; aidez les uns en détroussant les autres; la force du nombre représente la légitimité; etc. La morale démocratique est douteuse, inefficace, mais ô combien! envahissante.

Crocs compte poursuivre sa production de sandales, mais ailleurs qu’au Québec. Les consommateurs auront donc encore le choix de les acheter ou non en maintenant leur pouvoir d’achat. L’entreprise aurait pu s’y prendre autrement, seul le temps permettra de juger si la décision était bonne. Pour l’heure, à l’instar du ministre, les boursicoteurs n’ont pas apprécié le geste, le titre ayant perdu 40% de sa valeur suivant l’annonce. Qui a dit que le marché répondait toujours favorablement aux licenciements?

Le capitalisme concentre le «mal» sur quelques travailleurs qui ont choisi de travailler pour une entreprise plutôt que pour l’autre. De son côté, la social-démocratie prétend être plus civilisée en sauvant les travailleurs d’un licenciement, voire en leur donnant de généreuses subventions. Ces pratiques ne font que redistribuer le «mal» à l’ensemble des contribuables. Tout le monde s’en trouve plus pauvre, mais soi-disant plus solidaire. Faut-il rappeler que la solidarité, la vraie, ne peut être que volontaire? C’est le propre du politique de faire passer une chose pour son contraire, de dire que le blanc est noir, le haut est le bas, le vrai est le faux, le bien est le mal, etc. Or, ce n’est pas parce qu’on traite les autres de sauvages qu’on est soi-même civilisé. Au contraire, c’est assouvir ses bas instincts, justifier sans les légitimer ses croyances et ses pratiques.

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