Que l’État se contente d’être juste, nous nous chargerons d’être heureux.---- Benjamin Constant
Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement
Vaut mieux en rire!
31 décembre, 2008
Chiffre du jour : 8
_____________
2009 marque le 10ème anniversaire de l’étude Employeurs de choix au Canada. Cette année, le palmarès compte 25 organisations de l’Ontario, huit de la Colombie-Britannique, huit du Québec, cinq de l’Alberta, trois de la Saskatchewan et une du Manitoba. Dix organisations apparaissent sur le palmarès des Employeurs de choix pour la première fois
1
EllisDon Corporation
London, ON
2
PCL Constructors Inc.
Edmonton, AB
3
Bennett Jones LLP
Calgary, AB
4
Edward Jones
Mississauga, ON
5
CIMA +
Montréal, QC
6
Wellington West Holdings Inc.
Winnipeg, MB
7
G&K Services Canada Inc.
Mississauga, ON
8
Financement agricole Canada
Regina, SK
9
B.C. Biomedical Laboratories Ltd.
Surrey, BC
10
Groupe Aecon Inc.
Toronto, ON
11
Flight Centre North America
Vancouver, BC
12
Co-operators assurance et services financiers
Guelph, ON
13
Starwood Hotels & Resorts Worldwide (Canada)
Toronto, ON
14
GlaxoSmithKline Inc.
Mississauga, ON
15
Earl's Restaurants Ltd.
North Vancouver, BC
16
Ivanhoé Cambridge Inc.
Montréal, QC
17
Amex Canada Inc.
Markham, ON
18
Bentall LP
Toronto, ON
19
AstraZeneca Canada Inc.
Mississauga, ON
20
Groupe Scotiabank
Toronto, ON
21
OMERS
Toronto, ON
22
Hôtels Delta
Toronto, ON
23
L'Union Canadienne
Québec, QC
24
Marriott Hotels and Resorts Canada
Mississauga, ON
25
Restaurants McDonald's du Canada
Toronto, ON
26
Envision Financial
Langley, BC
27
Chubb du Canada, Compagnie d'assurance
Toronto, ON
28
Groupe financier Banque TD
Toronto, ON
29
OpenRoad Auto Group
Richmond, BC
30
CONEXUS
Regina, SK
31
Dessau Inc.
Montréal, QC
32
Federal Express Canada Limited
Mississauga, ON
33
Ceridian Canada
Mississauga, ON
34
Keg Restaurants Ltd.
Toronto, ON
35
Canadian Western Bank
Edmonton, AB
36
Gowling Lafleur Henderson LLP
Toronto, ON
37
Novartis Pharma Canada Inc.
Dorval, QC
38
Deloitte & Touche LLP
Toronto, ON
39
SAP Canada Inc.
Toronto, ON
40
ATB Financial
Edmonton, AB
41
Co-operators Life Insurance Company
Regina, SK
42
Golder Associés
Burnaby, BC
43
British Columbia Automobile Association
Burnaby, BC
44
Ultramar Lteé
Montréal, QC
45
Meyers Norris Penny
Calgary, AB
46
Mouvement Desjardins
Montréal, QC
47
R.C. Purdy Chocolates Ltd.
Vancouver, BC
48
Procter & Gamble
Toronto, ON
49
Pepsi-QTG Canada
Mississauga, ON
50
Banque Nationale du Canada
Montréal, QC
30 décembre, 2008
Coup de gueule
Un autre pas vers l’infantilisation et la déresponsabilisation des individus a été franchi en Nouvelle-Écosse. Le Québec, champion Nord-Américain de la règlementation, le franchira certainement bientôt. Pour empêcher quelques têtes brûlées de se défoncer, on pénalise l’ensemble des consommateurs qui boivent raisonnablement.
Les têtes brûlées vont trouver un autre passe-temps encore plus dommageable pour leur santé ou celles des autres. Les possibilités sont illimitées et les têtes brûlées ne manquent pas d’imagination. Le gouvernemaman devra imposer un autre règlement et ainsi de suite jusqu’à ......
______________
Le Mardi 30 Décembre 2008
Un prix plancher, pour éviter de terminer la soirée à quatre pattes….
Nathalie Collard
La Nouvelle-Écosse vient de fixer un prix plancher dans les établissements où on vend de l’alcool. Fini les shooters à 1 $ et les gros pichets de bière vendus pour presque rien. Désormais, le prix d’une consommation débute à 2, 50 $.
C’est une excellente idée qui est d’ailleurs à l’étude à la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec, nous apprenait lundi ma collègue Violaine Ballivy.
Pourquoi fixer un prix plancher? Entre autres, pour éviter la surconsommation ainsi que le phénomène du binge drinking (que les Français ont traduit par biture express…). Le binge drinking est très populaire chez les jeunes qui, les soirs qu’ils s’y livrent, avalent plusieurs litres d’alcool en très peu de temps. Résultat: des comportements erratiques, bien sûr. Mais surtout, une augmentation des bagarres à la sortie des bars, une augmentation du risque de relations sexuelles non protégées (avec les conséquences que cela implique), davantage d’accidents de la route, etc.
Si l’adoption d’un prix plancher dans les bars du Québec permet d’éviter cela, ne devrait-on pas tarder à l’adopter nous aussi?
Chiffre du jour : 46 %
29 décembre, 2008
Le Québécois et son mirroir
Cela peut permettre de mieux cibler les résolution du Jour de l’An
____________
Images des peuples
Qui n'a jamais exprimé son opinion ou glissé des commentaires sur nos cousins français, nos voisins américains ou nos amis canadiens ?
Pour des raisons historiques, géographiques ou politiques, ces trois peuples sont les plus présents dans nos vies, ceux avec qui nous entretenons les liens les plus fréquents et les plus étroits.
L'IRB, en tant qu'observatoire social indépendant, a voulu connaître les perceptions qu'avaient les Québécois de ces trois peuples, mais d'eux-mêmes également.
Ainsi, pour 12 caractéristiques, nous avons demandé d'identifier pour chacune d'elle le peuple à laquelle elle correspondait le mieux, selon les Québécois toujours.
Voici ces 12 caractéristiques.
Sympathiques
Quétaines
Déterminés
Ignorants
Avant-gardistes
Honnêtes
Racistes
Conservateurs
Chialeux
Travaillants
Paresseux
Disciplinés
Les résultats sommaires
Les Québécois
Le 1er constat qui se dégage de cette enquête est que les Québécois ont une assez bonne, pour ne pas dire une très bonne opinion d'eux-mêmes.
Ils sont les plus sympathiques, les plus honnêtes et les plus travaillants. Les trois seules caractéristiques négatives qu'ils s'attribuent sont qu'ils soient chialeux (mais pas autant que les Français), indisciplinés et peu déterminés.
Les Américains
La perception que les Québécois ont des Américains n’est pas très reluisante et plutôt tranchée laissant bien peu de place aux nuances de gris. Elle correspond passablement aux différents commentaires que l’on entend ici et là.
Pour eux, les Américains sont les plus quétaines, les plus ignorants et les plus racistes, mais également les plus déterminés. Ils ne sont pas particulièrement sympathiques, pas beaucoup plus honnêtes et assez conservateurs.
Les Canadiens
Ils sont tranquilles ces Canadiens selon les Québécois. Sans doute parce qu’ils les considèrent comme les plus disciplinés, les plus conservateurs et les plus résignés (ou moins chialeux).
Selon les Québécois, les Canadiens sont également les moins racistes et les moins paresseux. Une perception qui se veut nettement plus positive que celle qu’ils ont des Américains.
Les Français
Ah, ces Français! Avec les résultats de cette enquête, on comprend un peu mieux l’expression «maudit Français». Selon les Québécois, ils sont, et de loin, les plus chialeux et les moins sympathiques avec les Américains et, par-dessus le marché, les plus paresseux.
Il semble exister une relation amour/haine entre les Québécois et les Français. On peut les aimer autant que les détester.
On leur reconnaît toutefois leur avant-gardisme, sans doute relié à leur «européannité».
Les résultats détaillés
Les plus sympathiques
1) Les Québécois 85%
2) Les Canadiens 7%
3) Les Français 5%
4) Les Américains 3%
Les Québécois ne semblent entretenir aucun doute à ce sujet. Cette perception atteint même 92% pour les personnes affichant les revenus les plus élevés.
Les plus quétaines
1) Les Américains 53%
2) Les Français 19%
3) Les Québécois 14%
4) Les Canadiens 13%
Le côté quétaine de nos voisins du sud se manifeste clairement. Les personnes avec les plus hauts revenus sont même 62% à identifier les Américains de peuple le plus quétaine.
Les plus déterminés
1) Les Américains 51%
2) Les Canadiens 19%
3) Les Français 17%
4) Les Québécois 15%
La détermination des Américains ne laisse pas de doute et les hommes (65%) sont plus nombreux que les femmes (45%) à leur associer cette caractéristique.
Le dernier rang des Québécois illustre en partie le manque d’ambition qu’on leur reproche souvent.
Les plus ignorants
1) Les Américains 57%
2) Les Canadiens 15%
3) Les Français 14%
4) Les Québécois 14%
Le monde ne se limite pas qu’aux États-Unis et cette attitude des Américains n’est pas sans les restreindre au niveau de leur connaissance générale.
Cette caractéristique s’exprime plus fortement chez les hommes (68%) que chez les femmes (52%) et elle croît avec le niveau de scolarité des répondants.
Les plus avant-gardistes
1) Les Français 40%
2) Les Américains 28%
3) Les Québécois 24%
4) Les Canadiens 8%
La palme pour cette catégorie revient au Français, mais cette perception ne fait pas l’unanimité comme pour les précédentes. Elle traduit cependant une perception voulant que l’on associe plus naturellement aux pays européens cette notion d’avant-garde.
Les plus honnêtes
1) Les Québécois 56%
2) Les Canadiens 31%
3) Les Français 11%
4) Les Américains 2%
Est-ce dû à leur héritage judéo-chrétien mélangé avec un peu de naïveté, mais toujours est-il que les Québécois sont perçus comme les plus honnêtes.
Ces résultats font ressortir clairement la méfiance généralisée entretenue envers les Américains.
Les plus racistes
1) Les Américains 54%
2) Les Français 26%
3) Les Québécois 12%
4) Les Canadiens 8%
L’histoire américaine est parsemée de périodes où le racisme était au cœur des préoccupations. L’élection probable d’un président noir changera-t-elle la donne ?
Quant aux Québécois et toute la controverse causée par les accommodements raisonnables, elle ne semblerait pas avoir été causée par une attitude raciste des Québécois, toujours selon eux.
Les plus conservateurs
1) Les Canadiens 43%
2) Les Américains 40%
3) Les Français 13%
4) Les Québécois 5%
Le côté plus «straight» habituellement associé aux anglos saxons se manifeste encore une fois à travers cette caractéristique, même qu’il croît avec les revenus des répondants. Préjugé ou réalité ?
Une chose est certaine. Les Québécois sont loin de s’estimer conservateurs, bien au contraire. Une image que les Québécois aiment entretenir et aiment croire.
Les plus chialeux
1) Les Français 60%
2) Les Québécois 33%
3) Les Américains 4%
4) Les Canadiens 4%
Les plus travaillants
1) Les Québécois 39%
2) Les Américains 28%
3) Les Canadiens 24%
4) Les Français 10%
Cette caractéristique ne fait pas l’unanimité, mais ce sont les Québécois qui apparaissent, aux yeux de leurs pairs, les plus travaillants. Un peu surprenant et très contradictoire avec le constat émis par Monsieur Lucien Bouchard.
D’ailleurs, cette perception décroît avec le niveau de scolarité, les personnes affichant un diplôme universitaire de 2ème cycle attribuant cette caractéristique d’abord aux Américains. Les hommes, quant à eux, placent les Québécois et les Américains à égalité.
Les plus paresseux
1) Les Français 40%
2) Les Américains 29%
3) Les Québécois 28%
4) Les Canadiens 4%
Pour cette caractéristique aussi les écarts sont plus minces. Les Français remportent ce titre peu enviable, ce qui confirme leur 4ème et dernier rang attribué pour la caractéristique précédente (les plus travaillants).
Les Canadiens font l’unanimité, mais dans le sens opposé, seulement 4% des répondants leur associant cette caractéristique.
Les plus disciplinés
1) Les Canadiens 43%
2) Les Français 22%
3) Les Américains 18%
4) Les Québécois 17%
Les résultats pour cette caractéristique complètent bien les perceptions que les Québécois entretiennent vis-à-vis de leurs concitoyens canadiens. Conservateurs, disciplinés, vaillants et tranquilles.
Cette enquête a été réalisée entre le 18 juin et le 27 août 2008 auprès de 800 répondants, ce qui confère aux résultats une marge d’erreur de 3,9.
28 décembre, 2008
La crise financière simplifiée
27 décembre, 2008
Moi aussi j’ai besoin d’aide!
Qui peut les en blâmer? Puisque le gouvernement utilise l’argent des contribuables pour venir à la rescousse des banquiers véreux, des industriels incompétents et des bandits, pourquoi refuserait-il d’aider les honnêtes citoyens?
26 décembre, 2008
24 décembre, 2008
Et pourquoi pas le Père Noël?
(Via Antagoniste)
Quel est le meilleur plan de relance?
Dès les premiers jours de ce qu’on pensait être une simple crise financière, on déclarait coupable le capitalisme. Maintenant que cette crise s’avère économique, l’État prend toute la place. Il intervient partout, rapidement et massivement. Pas question de laisser les gens décider eux-mêmes ce qu’il y a de mieux à faire dans les circonstances, seul le plan de l’État compte. Il a la même assurance à dicter ce qu’il faut faire pour sortir de la crise qu’il avait pour conclure à la culpabilité du marché. Doit-on s’en réjouir ou pleurer? Dans la mesure où l’on considère son assurance plutôt comme de l’arrogance, il serait opportun de prendre du recul, réévaluer ses déclarations et pondérer les actions à prendre.
Le capitalisme n’est pas coupable de la crise financière et encore moins de la crise économique
On accuse le secteur financier d’être à l’origine de la crise économique, mais on ne s’empresse pas moins de sauver les banques. Or, si elles sont coupables, pourquoi les sauver? En sauvant les banques, ou plus généralement les institutions financières, les gouvernements ne cherchent pas tant à sauver les épargnants que leur monopole sur la monnaie. Le secteur bancaire, plus que tout autre secteur d’activité, est protégé par les gouvernements.
Les gouvernements tirent avantage de ce monopole non pas tant sous forme pécuniaire que par le pouvoir qu’il leur octroie pour modeler la société à leur image, du moins entreprendre de grands projets, voire de grandes destructions. Tant que les critiques de la crise sont dirigées vers les financiers, les gouvernements peuvent continuer à en profiter en toute tranquillité. Il ne s’agit pas tant de complot que d’incompréhension des conséquences de ce monopole. Que quelques banques centrales soient nées d’un complot, entre financiers et politiciens, est une autre histoire.
Les banques centrales ne créent pas de monnaie en proportion à la richesse produite, mais quand bon leur semble. Depuis les années 1970 elles permettent une création monétaire qui n’a aucune commune mesure avec la production de richesse. Cela est d’autant plus vrai en période de ralentissement économique puisque les gouvernements se servent aussi bien des politiques monétaires que fiscales pour relancer l’économie.
À titre d’exemple, au cours des trois derniers mois la Réserve fédérale a pratiquement doublé sa «base monétaire», soit la monnaie sous forme de pièces, billets et dépôts des banques dans les banques centrales. Les banques possèdent également la capacité d’accroître la masse monétaire, mais cette capacité leur est octroyée par l’État. C’est-à-dire qu’elle ne constitue ni un pouvoir législatif, ni une fraude au sens légal du terme. On la qualifie de politique des réserves fractionnaires, soit le droit de prêter plus d’argent qu’elles détiennent dans leurs coffres et leurs comptes à la banque centrale. Dès lors que ce nouvel argent est prêté, on doit compter généralement au moins deux ans pour en constater les effets sur les prix des biens et des services. La durée de ces effets varie selon plusieurs facteurs. Tant que cet argent demeure dans les coffres et les comptes des banques lesdits effets ne se réalisent pas. Pour l’instant, les banques hésitent à le prêter, car de plus en plus d’agents économiques déclarent faillites.
On ne peut jamais déterminer à l’avance où ira l’expansion monétaire, tout ce qu’on peut affirmer est qu’elle ne contribue en rien à la création de richesse globale. Ceux qui reçoivent en premier cet argent s’enrichissent effectivement, mais sur le dos de ceux qui y ont accès tardivement puisque la perte de pouvoir d’achat, comme conséquence inévitable de ladite expansion (inflation), se concrétise à mesure que le temps s’écoule. Cette redistribution favorise principalement les gouvernements, le secteur bancaire et les emprunteurs, alors qu’elle défavorise surtout les épargnants. Lorsqu’on sait à qui profite le crime, on réalise pourquoi les gouvernements, et une panoplie d’économistes confus, encouragent les gens à consommer plutôt qu’à épargner.
Le véritable coupable
Le coupable de la présente crise économique, comme de celles qui l’ont précédées, n’est pas le capitalisme, mais l’interventionnisme de l’État. Celui-ci est facilité, au premier chef, par son monopole sur la monnaie. Sa réglementation, qui favorise des individus et des secteurs d’activités au détriment des autres, donne une direction à l’inflation, mais elle n’en constitue pas la cause. On peut illustrer ce point en poursuivant avec l’exemple des États-Unis. À cette fin on peut se servir du tableau suivant, tiré d’un article de Mike Shedlock, qui montre graphiquement deux mesures strictes de la monnaie : M’ et TMS.
L’argent créé aux États-Unis à la fin des années 1990 s’est vite dirigé dans le marché immobilier pour les raisons suivantes : 1) Les bourses ont atteint des sommets au début de l’an 2000 pour ensuite s’écrouler, de sorte que les investisseurs étaient disposés à regarder ailleurs pour obtenir de meilleurs rendements. 2) La Réserve fédérale annonçait qu’elle était prête à réduire son taux directeur, déjà relativement bas, autant qu’il le fallait pour relancer l’économie. 3) L’achat de maisons était non seulement encouragé par cette politique relative au taux d’intérêt, mais également par l’entremise de subventions indirectes aux acheteurs de maisons par l’entremise de Fannie Mae, Freddie Mac et la Community Reinvestment Act. Les deux premières constituaient des entreprises quasi gouvernementales avant d’être nationalisées, tandis que la troisième est une législation typiquement sociale-démocrate, c’est-à-dire qui prétend corriger un mal exagéré, voire imaginaire, en en créant un vrai.
Tant qu’on ne va pas à la source de la crise, soit le monopole d’État sur la monnaie, on risque d’accuser des gens qui n’y sont pour rien. Par exemple, lorsqu’on regarde uniquement les conséquences de l’inflation (monétaire), on tend à culpabiliser certains financiers pour leur utilisation abusive de produits dérivés servant à financer l’achat de maisons. Les financiers ont une responsabilité quant à l’utilisation de ces produits, reconnus pour être complexes et risqués, mais il est tout aussi abusif de conclure qu’ils sont les premiers responsables de la crise. Si les politiques mentionnées, dont principalement l’inflation, n’avaient pas été mises en place, les financiers n’auraient pas eu autant le loisir d’utiliser ces méthodes, relativement nouvelles, de financement. Cette distinction est importante puisqu’elle inverse l’effet et la cause, par conséquent la responsabilité de chacun.
On blâme aussi les financiers pour leur rémunération «exagérée» comme cause de la crise, mais on ne réalise pas que, sans les privilèges qui leur sont octroyés par l’État, cette rémunération serait similaire à celle des autres secteurs d’activités. On ne le réalise pas parce qu’on est incapable d’imaginer un État sans banque centrale et qui n’impose pas son choix de monnaie. On condamne le capitalisme sans en avoir la preuve. Les raisons qu’on invoque pour le condamner relèvent à la fois de l’envie et d’un blocage idéologique. On n’ose pas culpabiliser l’État puisqu’on l’implore comme sauveur, de sorte qu’il reste seul le capitalisme à condamner.
L’immense majorité des politiciens, des économistes et des historiens condamnent le capitalisme et préconisent les mêmes recettes pour sortir de la crise que celles qui y ont conduit, à cette différence près qu’ils veulent les voir appliquer avec plus d’intensité. Dans cet esprit, plutôt que de laisser mourir Fannie et Freddie, on les nationalise; plutôt que d’abolir la Community Reinvestment Act, on concocte d’autres législations; plutôt que d’abolir les Société d’assurance dépôt américaine (Federal Deposit Insurance Corporation) et canadienne, qui n’ont jamais eu les fonds suffisants pour honorer leurs garanties, on préfère les maintenir en vie en imposant en cachette les contribuables. Il faut en faire plus, pas moins, disent les experts, les politiciens et la majorité de la population.
Dans cet esprit, Ben S. Bernanke, président de la Réserve fédérale, est l’homme de la situation. Il est à la tête de la plupart des programmes d’aide qui voient le jour depuis quelques mois : Term Auction Facility, Commercial Paper Funding Facility, programme de prêt et d'achat de dettes, travaux publics, réglementations «sociales», etc. Ces programmes sont calqués sur ceux qui ont vu le jour lors de la Grande Dépression : Reconstruction Finance Corporation, Works Progress Administration, National Recovery Administration, etc.
Ben Bernanke est un disciple de Milton Friedman, lauréat Nobel en 1976, qui considérait que la Grande Dépression était due à un manque de courage de la Réserve fédérale à utiliser l’inflation comme remède. Bernanke a bien appris la leçon du maître : il est plein de courage. À moins que ce ne soit de la témérité? En plus de mettre sur pied sa panoplie de programmes toxiques, il vient d’abaisser le taux directeur à zéro pour encourager les banques à prêter et à multiplier l’argent qu’il y injecte. Comme la plupart des économistes, il ne voit pas de problème à ajouter de l’argent dans l’économie tant que l’indice des prix à la consommation est sous contrôle. Que le Congrès ait critiqué, il y a à peine deux mois, l’ex-président de la Réserve fédérale d’avoir contribué à la crise en ayant laissé le taux directeur trop bas, trop longtemps, ne semble perturber ni Bernanke, ni le Congrès. Or, les deux ne peuvent pas avoir raison en même temps d’une position aussi diamétralement opposée.
Une histoire et une science à revoir
On se réfère de plus en plus aux moyens utilisés lors de la Grande Dépression pour résoudre la présente crise sans réaliser qu’ils n’ont pas contribué à en sortir, mais à la soutenir. C’est-à-dire que ce sont ces interventions mêmes qui ont transformé ce qui devait être une petite récession en une grosse.
On se souvient de cette période historique comme étant celle du New Deal. En mai 1939, le secrétaire au Trésor américain, Henry J. Morgenthau, témoignait devant le Congrès en disant : «Après huit ans de cette administration nous avons autant de chômeurs qu’on en avait lorsqu’on a commencé… en plus d’avoir accumuler une énorme dette.» (voir The Disaster Called the New Deal). Le taux de chômage annuel moyen entre 1929 et 1939 était tout près de 17%. Il aura fallu attendre la Seconde Guerre mondiale pour que ce taux régresse, non pas parce que la guerre contribue à la croissance économique, mais à cause de la conscription de millions d’hommes.
La plupart des gens reconnaissent que le New Deal constituait une gigantesque expansion de l’État, mais peu d’entre eux reconnaissent qu’elle fût rendue possible grâce à la création préalable, à la fin de 1913, de la Réserve fédérale, soit la banque centrale américaine. On fuit cette réalité de peur d’avoir à remettre en question ses croyances en l’État.
La Réserve fédérale a permis une expansion monétaire de l'ordre de 8% annuellement entre 1921 et 1928. Il n’en fallait pas plus pour créer une euphorie chez les spéculateurs et un krach boursier inévitable par suite. Les économistes ne l’ont pas vu venir, pas plus qu’ils n’ont vu venir la crise actuelle, car ils se servaient, et se servent toujours, de l’indice des prix à la consommation pour mesurer l’inflation. Pendant ces années, cet indice était non seulement stable, mais historiquement faible. Faut-il rappeler que l’inflation se retrouve partout et non seulement dans les biens de consommation? Il est vrai que cette version de l’histoire est très peu enseignée à l’université…
En somme, on dénonce le capitalisme, soit le laisser-faire, pour des raisons bien minces : les financiers font trop d’argent, ils vendent des produits qu’on ne comprend pas et ils exagèrent. On dénonce également le capitalisme sous le prétexte qu’il n’a pas de plan, alors que c’est lui qui en a le plus. Il demande au gouvernement de ne rien faire afin que chaque individu puisse exécuter son propre plan. Les plans gouvernementaux s’établissent nécessairement aux dépens de plusieurs individus, voire de tout le monde à divers degrés, par conséquent ils ne permettent pas aux individus d’exécuter les leurs pleinement. Il s’agit d’un choix entre le collectivisme, qui prétend que quelques hommes sont en mesure de déterminer les choix de tous et l’individualisme, qui laisse à chacun la capacité de choisir pour lui-même.
On voit l’État comme un sauveur parce qu’on est incapable d’admettre son erreur de diagnostic, incapable d’admettre que c’est l’interventionnisme de l’État qui est responsable malgré les évidences. On voit l’État comme seul capable de défendre l’intérêt public, alors que l’intérêt public, le vrai, n’est possible que lorsque chaque individu y trouve son compte, ce que ne pourra jamais réaliser l’action gouvernementale. Seul le laisser-faire est d’intérêt public puisque seul il peut répondre aux plans de chacun. Plus de temps on prendra à le réaliser, plus l’État risque d’intervenir et plus longue sera la récession.
23 décembre, 2008
La priorité, contrôler les dépenses
Les récessions sont un phénomène normal et inévitable. Elles sonnent la fin de la récréation. Elles se chargent de faire ce qu’aucun politicien n’a le courage de faire. Elles rappellent aux individus, aux entreprises et aux gouvernements que les excès ont atteint des niveaux inacceptables. En éliminant les entreprises les plus faibles, elles libèrent des ressources qui seront utilisées plus efficacement par celles qui auront survécu.
Au mieux, l’intervention des gouvernements retarde de quelques mois ou quelques années l’inévitable. Malheureusement, le prix à payer est énorme. Les ressources allouées aux canards boiteux, ne sont plus disponibles aux entreprises en bonne santé. Cela a pour effet d’allonger la récession et d’en augmenter l’ampleur. Tout ça pour créer l’impression qu’on fait quelque chose.
Seuls les entreprises privées, les principaux boucs émissaires de l’interventionnisme bien intentionné, osent lever la voix. Un sondage mené auprès des membres du Conseil du patronat du Québec (CPQ) révèle qu’ils souhaitent que les gouvernements, tant provincial que fédéral, fassent du contrôle des dépenses publiques leur plus importante priorité en 2009.
Sondage CPQ
Malheureusement, il est peu probable qu’ils soient entendus. Ils ne font pas le poids devant la multitude de mains tendues. De plus, les « faiseurs d’opinion » préconisent l’intervention de l’État et discréditent ceux qui préconisent la prudence. Dans un tel contexte, les politiciens ont carte blanche pour dépenser sans compter.
Paroles de politicien
22 décembre, 2008
Chiffre du jour : 1%
La gestion de l’offre, une arnaque
En septembre 2008, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec justifiait sa décision par l’augmentation rapide du prix de l’essence. Cette fois, puisque le prix de l’essence a diminué de plus de 50%, la régie justifie sa décision par le besoin d’assurer la rentabilité de tous les intervenants : producteurs, transformateurs et détaillants. Dans ces conditions, pourquoi feraient-ils un effort pour améliorer leur productivité. Il leur suffit de parader devant la Régie pour obtenir une augmentation.
Il est évident que la mission de la Régie est de favoriser l’industrie laitière au détriment des consommateurs. Elle n’autorise que des augmentations de prix. Les diminutions de prix elle ne connait pas! D’ailleurs, c’est la mission même de la Régie d’éviter les réductions de prix. Sinon, il aurait été beaucoup plus simple de laisser le libre marché déterminer le juste prix.
Comment se fait-il que l’Office de protection du consommateur demeure muette devant de tels abus? L’OPC dénonce à grands cris les moindres gestes du privé même quand ils sont légitimes, mais c’est « motus et bouche cousu » devant les abus des Régies gouvernementales.
Remarquez, c’est un peu normal, l’OPC et les Régies ont le même maître, le gouvernement.
_______________
Annie Morin
Le Soleil, 19 décembre 2008
Le prix du lait grimpera le 1er février
Le prix du lait de consommation grimpera de 4 ¢ le litre le 1er février 2009, après avoir déjà subi une hausse exceptionnelle en cours d'année.
Le 1er septembre, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, qui fixe annuellement le prix minimum et maximum du lait au détail, décrétait une augmentation surprise de 3 ¢ le litre pour tenir compte de la poussée du prix du carburant. Cette fois, c'est le prix de la matière première à la ferme et les coûts de main-d'oeuvre en usine, tous deux en croissance, qui justifient la majoration.
En bout de ligne, les consommateurs auront vu le prix du populaire quatre litres de lait à 2 % de matières grasses augmenter de 28 ¢ en l'espace d'un an. La Régie a toutefois rejeté la demande de l'Association des détaillants en alimentation, qui voulait que le prix du format familial équivaille à quatre fois celui d'un litre, ce qui aurait signifié une augmentation de 30 ¢. «Ce serait le consommateur, et principalement de type familial, qui en payerait les frais. De plus, il n'y a aucune garantie que les laiteries et grands distributeurs n'ajouteront pas cette hausse à leurs prix de gros», peut-on lire dans la décision publiée hier.
La Régie a également refusé de relever le prix minimum du lait de 4 ¢ supplémentaires pour accommoder les petits détaillants qui se plaignent d'acheter le lait plus cher qu'ils ne le vendent. À partir du 1er juin 2009, les transformateurs devront toutefois respecter un prix maximum de vente établi par l'organisme réglementaire de façon à assurer la rentabilité de tous les maillons de la chaîne.
21 décembre, 2008
Paroles de politicien
21 décembre 2008 - 09h10
La Presse
Violaine Ballivy
Aux grands maux les grands remèdes: les gouvernements fédéral et ontarien injecteront 4 milliards de dollars pour venir en aide à l'industrie automobile et limiter les pertes d'emplois appréhendées dans ce secteur, durement touché par le ralentissement économique.
........suite
Crise financière 101
Version graphique (3 min.)
Version humoristique (6 min.)
20 décembre, 2008
La concurrence comme outil de règlementation
Bien entendu, des financiers peu scrupuleux ont flairé la bonne affaire. Ils ont profité de la volonté des politiciens de favoriser le crédit facile et de l’incompétence des organismes de règlementation pour échafauder des produits toxiques et s’enrichir au dépend des actionnaires et des consommateurs. Comme si cela n’était pas suffisant, maintenant les politiciens se bousculent à la rescousse de ces mêmes financiers en multipliant les plans de sauvetage au détriment des contribuables.
Ils nous promettent en échange de resserrer la règlementation pour s’assurer que cela ne se reproduira plus. Depuis cent ans, l’histoire démontre que la règlementation résout la dernière crise sans pour autant empêcher la prochaine. Il est naïf de croire que ce sera différent cette fois-ci.
Il est clair que la règlementation, tel que nous la pratiquons depuis des lunes, n’est pas la solution.
Alors, y a-t-il une solution?
Dans toute société, il y aura toujours des individus prêts à risquer la prison pour s’enrichir rapidement. L’important est de les détecter et de les neutraliser rapidement pour minimiser les dommages qu’ils peuvent causer. C’est exactement ce qui ne s’est pas produit dans la crise financière actuelle comme dans les cas des fraudes perpétrées par Madoff et Norbourg.
Le libre marché demeure le meilleur moyen d’éliminer rapidement les intervenants malhonnêtes et de contrôler les bulles spéculatives. Aussi, le rôle le plus utile que le gouvernement peut jouer consiste à créer un environnement qui maximise la concurrence entre les intervenants. Donc, lorsque nécessaire, la règlementation doit viser à favoriser le plus grand nombre de concurrents possibles et à s’assurer que les règles du jeu sont les mêmes pour tous. Dans un tel environnement, les malfrats seront rapidement identifiés et neutralisés tout en laissant les coudées franches aux entreprises honnêtes.
Le cas maintenant célèbre de Bernard Madoff permet de démontrer la supériorité du libre marché en matière de protection du public. Certains investisseurs, insatisfaits du travail de la SEC, ont mandaté Aksia LLC pour évaluer l’entreprise de Madoff. Pendant son enquête, Aksia a découvert plusieurs éléments qui ont soulevé le scepticisme de ses experts. Ils ont même découvert une lettre informant la SEC que Madoff dirigeait une manœuvre frauduleuse à la « Ponzi ». Donc, ils ont recommandé à leur client de ne pas investir ce qui lui évita bien des lendemains douloureux.
Bien sûr, la SEC connaissait ou aurait pu découvrir les informations déterrées par les experts d’Aksia. Pourtant elle ne l’a pas fait.
Pourquoi?
Parce qu’un organisme officiel comme la SEC est assujetti à de nombreuses contraintes et pressions externes qui l’empêchent trop souvent de jouer son rôle efficacement. De plus, ses gestionnaires ne sont pas à l’abri de l’incompétence et de la fraude.
Dans n’importe quelle industrie les intervenants savent mieux que quiconque, ce qui s’y passe. Si l’un d’entre eux met en péril l’avenir de l’industrie il sera vite identifié, dénoncé et mis hors d’état de nuire. Encore faut-il que la concurrence soit réelle et que les coûts d’un dérapage soient à la charge des intervenants et non à celle des contribuables comme c’est le cas présentement.
19 décembre, 2008
Hors de l’État point de salut
__________
Published on www.unmondelibre.org (http://www.unmondelibre.org)
Concours Bastiat : essais des gagnants
Le 19 décembre 2008 - Nous diffusons aujourd’hui l’essai de Jean-François Grenier : « Les Etats utiles » qui a obtenu la quatrième place du concours Bastiat organisé par unmondelibre.org.
Les Etats utiles
Nous avons réussi
Bastiat a eu un franc succès. Nous avons compris son message. Certains croyaient y voir un sarcasme dénonçant l’état et ses effets néfastes. Quelle erreur, mes amis ! Nous avons créé la solution ultime en appliquant les enseignements de nos éminents intellectuels humanistes et désintéressés. L’État, cet outil prodigieux nous permet l’impossible. Nos usines à chandelles fonctionnent à pleine capacité !
La réalité n’est rien devant notre volonté
Ces vieux libéraux nous en croyaient incapables, ils ont eu tort! Nous avons réglé le problème des ressources limitées et des besoins illimités. La prise en main par l’État des secteurs importants de nos sociétés a permis de mettre fin aux problèmes de rareté. Plus jamais le riche n’aura davantage de services ou de biens, il sera fier de partager avec le plus pauvre le fruit de son dur labeur. Les hommes ont compris, par eux-mêmes, ils ne sont rien.
Pour se réaliser, il doit s’abreuver à l’esprit collectif. Plus jamais nous n’aurons de ressources limitées, car désormais le manque est gage de l’unité de la communauté. La nécessité est un badge d’honneur, un écusson à porter fièrement. Nous souffrons pour nos frères. Celui qui tentera d’échanger son avoir contre plaisir ou nécessité devra être stoppé, car il est insouciant. Il ne comprend pas la portée de son geste, l’inégalité qu’il crée en profitant de son travail. Mais nous, si.
La richesse, ça se partage
Notre tout nouveau « protectionnisme global » fait des merveilles. Le libre marché était une erreur, nous l’avons démontré. Trop de nations – même des nations pauvres ! - s’enrichissent sans égard pour l’écart entre les plus nantis et les plus démunis. On ne peut laisser les gens libres d’actions et espérer que ceux-ci s’orientent vers le bien commun. Ils sont trop égoïstes, trop cupides. Nos chefs savent organiser les échanges commerciaux de façon plus équitable et solidaire. La mondialisation oui, mais seulement si celle-ci permet d’exporter le bon escient de nos gouvernements, et non la tyrannie du profit.
Une économie locale, un gouvernement planétaire. Notre monnaie d’échange sera la limite. Seule elle est capable de faire du commerce une brute au service de l’homme. Nous devons enseigner aux gens que nos frontières fictives restreignent leurs échanges pour les rendre plus prospères. Pour créer une grande unité égalitaire chez les hommes, il faut savoir diviser pour le bien de tous. Non, notre discours n’est pas paradoxal. Le seul paradoxe existant, c’est ce mythe dépassé que la seule façon de ne plus être pauvre soit de devenir riche. Avec nos connaissances, nous sommes aujourd’hui capables de faire mieux.
De plus, nous avons exporté la guerre à tous les coins de la planète. Répartissant ainsi une richesse sans égale chez tous les peuples. Plus que jamais, les nations défavorisées se délectent des avantages d’être une zone militarisée. Il suffisait d’y penser ! Il était injuste que les guerres mondiales n’aient avantagé que ses participants primaires. Toute cette production, ces destructions et reconstructions sont maintenant accessibles au monde entier.
Nous n’avons pas fini
Le futur est prometteur, plus que jamais les gens comprennent que la liberté n’est rien comparée à la sécurité et au confort de l’état. Mais encore aujourd’hui, certains sont motivés par leur petite personne. Ils songent à améliorer leur propre situation, sans même se demander si cela aidera son voisin!
Comment, à la lumière de tous nos succès, peut-on encore sérieusement considérer le principe de liberté individuelle ? Heureusement, les partisans de cet anachronisme sont minoritaires et gardés sous silence. C’est pour le bien de tous, la démocratie a tout de même ses limites. Il est tout à fait normal de considérer diverses façons de réglementer et de compartimenter la vie des gens. Mais de là à proposer sérieusement de laisser les gens en arriver à leurs propres arrangements entre eux, de les croire capables de concevoir leurs propres solutions à leurs propres réalités, utopie!
Malheureusement…
Il est bien difficile de séparer le sarcasme de la réalité. Bastiat, lui-même maniant ce style à merveille, aurait l’embarras du choix du sujet s’il était encore parmi nous. Malgré les siècles, encore aujourd’hui on entend parler de l’équivalent de couvrir le soleil pour stimuler l’économie. Les méthodes se sont affinées, on a maintenant des façons « scientifiques » de faire de la planification centrale et de la gestion macroéconomique, mais c’est toujours la même vieille histoire. Le concept de gouvernement divin capable de tout créer et de tout réglementer est présent plus que jamais.
Il suffit de regarder l’Occident, ce « Free World » qui s’enlise de plus en plus dans d’innombrables interventions. De la socialisation des pertes financières à la régulation des unions conjugales, rien n’échappe à nos politiciens. Ces montagnes de paperasse réduisent la richesse, ralentissent le progrès technologique et condamnent des millions d’individus à des vies injustement défavorisées pour le gain d’une minorité.
Il semble paradoxal de voir aujourd’hui d’anciennes républiques soviétiques être davantage portées vers le libéralisme que l’Amérique ou l’Europe. Finalement, peut être pas. Ces économies sont récentes et libres des biais, contraintes et jeux de puissance typiques des états qui penchent vers interventionnisme. Elles sont aussi souvent plus pauvres et faibles, avec une population désireuse de connaitre un niveau de vie digne de ce que qu’ils méritent. Et à ce jour, le meilleur remède à la pauvreté que nous avons inventé, c’est la richesse. Et malgré les beaux discours, elle ne tombe pas du ciel, ni des programmes électoraux.
À vendre : Surplus d’inventaires de pavé, contactez Satan
La grande leçon de Bastiat, c’est d’oser aller voir plus loin que l’intention. De comprendre les conséquences complètes de nos gestes. Trop souvent la politique s’en limite à la façade et analyse les plans en fonction du désir – tout à fait honorable la plupart du temps – du régulateur. Cette rigueur fait encore aujourd’hui cruellement défaut. Les programmes politiques qui promettent la richesse, la paix, la repousse de cheveux et des dents blanches contre trois paiements faciles de 9.99 $ sont la norme, et personne ne semble s’en soucier outre mesure.
Peu importe le but, peu importe le moyen, les états ont rarement le pouvoir de construire, occasionnellement le pouvoir de maintenir, et souvent le pouvoir de détruire. Comment peut-on alors vivre dans des sociétés qui accordent autant d’importance à l’intervention étatique ?
Malgré sa raison, l’homme aime par-dessus tout croire. Peut-on lui reprocher de se laisser séduire par les belles promesses d’un monde meilleur? Je ne pense pas. Il faut avoir foi en l’avenir si l’on veut l’améliorer. Rêver n’est pas un problème et n’en sera jamais un.
Mais peut-on lui reprocher de mettre de côté sa rationalité et d’être prêt à écraser la liberté d’autrui sous prétexte qu’après, tout va être merveilleux, que son rêve est meilleur que celui du voisin? Certainement. L’idée que la fin justifie les moyens est d’une moralité toxique. D’autant plus qu’en observant notre histoire, la fin n’est jamais rose quand on parle de donner du pouvoir sur les hommes à des hommes. À ce jour, un des seuls domaines où la planification centrale a donné l’intégralité des résultats escomptés, c’est la mort à grande échelle.
La méthode Bastiat, toujours utile?
Bastiat était un grand éducateur, trouvant des façons inusitées et percutantes pour passer ses messages. La puissance des moyens de communication d’aujourd’hui permet une diffusion sans pareil des idées. Je ne saurais probablement pas qui était Bastiat sans Internet, et je crois que nous sommes plusieurs dans cette situation.
Les innovations ne sont pas instantanées et on leur oppose toujours résistance. Mais une bonne idée, qui se traduit en résultats concrets, finit toujours un jour ou l’autre par percer. Malgré ces jours sombres pour le libre marché, le commerce mondial est à un niveau sans précédent et la globalisation a dépassé l’économie. Nous devenons de plus en plus une planète globale. L’être humain à l’autre bout du monde n’est plus qu’un simple contact d’affaire, c’est une connaissance, peut-être même un ami.
Cette mondialisation met en compétition les états pour attirer les citoyens et les entreprises. Leur capacité à influencer les sociétés et les échanges s’amenuise. Ça ne sera pas facile et ça n’arrivera pas dans l’espace d’une journée. Il est crucial, et ce même lorsque personne n’écoute, de ne jamais abandonner ce rêve de monde libre. La liberté est de plus en plus réelle sur cette terre. C’est tout ce qui importe.
www.unmondelibre.orgTous droits réservés © 2007
18 décembre, 2008
Chiffre du jour : 39%
17 décembre, 2008
Coup de gueule
Malgré que notre économie traîne dans le peloton de queue en Amérique du Nord, la générosité des politiciens n’a pas de limite. Après tout, pourquoi se gêner, ce n’est pas leur argent qu’ils gaspillent.
_____________
Québec vient en renfort aux entreprises
QUÉBEC, le 17 déc. /CNW Telbec/ - Le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, M. Raymond Bachand, a précisé aujourd'hui les modalités du programme de fonds de roulement et d'investissement visant la stabilisation et la relance d'entreprises, Renfort, annoncé dans le cadre de la mise à jour économique de l'automne.
Le programme Renfort permet d'injecter un milliard de dollars dans le financement des entreprises. Ainsi, Investissement Québec accordera jusqu'à 250 M$ en financement direct sous forme de prêts. Les interventions financières sous forme de garantie de prêt porteront sur un maximum de 750 M$ de prêts consentis par les institutions financières. Il s'adresse principalement aux entreprises performantes, particulièrement aux PME, celles dont les problèmes de liquidités sont temporaires et essentiellement liés au resserrement des conditions de crédit au Québec dans le contexte économique et financier actuel. Renfort permettra le maintien d'emplois, la stabilisation et la relance d'entreprises dans toutes les régions du Québec.
«Renfort est la réponse rapide, souple et efficace à une situation exceptionnelle qui, nous l'espérons, sera la plus courte possible. Ce programme de soutien agira au cours des deux prochaines années, en complément des programmes déjà en vigueur, afin de permettre aux entreprises de continuer à créer de la richesse et de l'emploi partout au Québec», a dit le ministre Bachand.
Les interventions financières varieront de 250 000 $ à 15 M$. En collaboration avec le secteur financier et sous certaines conditions, le programme Renfort aidera les entreprises à combler leur besoin de fonds de roulement, à acquérir de l'équipement et à refinancer leur dette. Au-delà du montant de 15 M$, les dossiers seront approuvés par le gouvernement.
Les entreprises doivent faire face à la baisse de la demande en provenance des Etats-Unis et de l'Europe, à la volatilité de la valeur du dollar canadien et du prix des matières premières et, même si notre secteur financier est moins touché, à un accès au crédit plus difficile.
«Parce que nous avons fait de l'emploi et de l'investissement nos priorités, nous allons continuer d'investir massivement dans les infrastructures et mettre en place des outils pour favoriser l'investissement des entreprises dans toutes les régions du Québec. Nous avons déjà mis en oeuvre le Plan d'action en faveur du secteur manufacturier et dès maintenant nous offrons aux entreprises ce coup de pouce additionnel», a conclu le ministre Bachand.
Notons que l'industrie forestière profite déjà du programme Soutien à l'industrie forestière (PSIF), administré par Investissement Québec. Ce programme vise à soutenir la consolidation, l'investissement et la modernisation des entreprises du secteur forestier, soit les entreprises
d'aménagement forestier (récolte et travaux sylvicoles), les entreprises de pâtes et papiers et les entreprises de transformation du bois. Le refinancement de la dette et du fonds de roulement des entreprises du secteur forestier est déjà couvert par le PSIF.
Chiffre du jour (2) : 1 sur 2
Chiffre du jour : 13 774 $ par habitant
16 décembre, 2008
Subventions : Échanger cinq trente sous pour un dollar
Au Canada, le Québec détient le championnat des programmes de subvention. En 2006, le gouvernement a versé 5,442 milliards de dollars en subvention aux entreprises oeuvrant sur le territoire québécois. C’est plus de 700 $ par habitant. C’est 3,5 fois plus qu’en Ontario.
Source : Institut Fraser
Malheureusement, il y a peu de chance pour que la situation s’améliore. Sous prétexte d’amenuiser l’impact de la crise économique, les politiciens travaillent assidument à concocter une panoplie de nouveaux programmes de subventions. Il est probable que 2009 sera une année record.
Cette générosité apparente comporte un coût énorme. Les taux de fiscalité individuel et corporatif québécois sont les plus élevés en Amérique du Nord.
Une étude de la chaire de recherche en fiscalité de l’université de Sherbrooke révèle qu’en 2004 les entreprises québécoises ont contribué plus de 18 milliards aux revenus de l’État québécois, dont plus de cinq milliards en impôts et taxes sur le capital.
Finalement, les entreprises québécoises paient en impôts et taxes sur le capital un montant équivalent à celui qu’elles reçoivent en subventions. Donc, ne serait-il pas plus efficace de terminer les programmes de subvention et réduire d’autant les impôts et les taxes?
Cette approche offre plusieurs avantages :
- Le processus d’allocation optimale des ressources serait grandement amélioré. La plupart des économistes sont d’accord pour dire que le libre marché utilise les ressources disponibles plus efficacement que le gouvernement. En effet, trop souvent, l’interventionnisme a pour effet d’enlever des ressources aux entreprises performantes pour les remettre aux canards boiteux;
- Les milliers de fonctionnaires assignés à la gestion des programmes pourraient être assignés à des tâches plus utiles ou simplement mis à la retraite;
- Il serait beaucoup plus facile d’attirer des investissements privés sur le territoire québécois. Les entrepreneurs et investisseurs préfèrent un environnement comportant un faible taux d’impôt à celui offrant de nombreuses subventions.
Malheureusement, cette proposition a peu de chance de voir le jour. Elle comporte un défaut impardonnable qui est celui de réduire le pouvoir des politiciens.
Pourquoi les politiciens adopteraient-ils des mesures visant à réduire leur pouvoir? Posez la question c’est y répondre!
15 décembre, 2008
Chiffre du jour (3) : 22 400
Chiffre du jopur (2) : 552,1 milliards
Chiffre du jour : 850 M à 1 MM $
14 décembre, 2008
Coup de gueule
Pourquoi?
Parce qu’on gère les contrats d’approvisionnement publics pour obtenir le maximum de retombés politiques. Comment peut-on expliquer autrement le fait que la STM n’ait pas exigé des soumissions indépendantes de chacun des soumissionnaires? C’est une absurdité proportionnelle à l’incompétence des fonctionnaires en charge du projet.
______________
Le prix des nouvelles voitures du métro explose
13 décembre 2008 - 11h30
La Presse
Marie Tison
Le prix demandé par Alstom et Bombardier pour remplacer les voitures du métro de Montréal est beaucoup plus élevé que ce que prévoyait la Société de transport de Montréal (STM).
La STM, qui a analysé ce qui s'est fait ailleurs dans le monde, s'attendait à ce que le prix pour l'ensemble du projet tourne autour de 1,2 milliard, soit environ 800 millions pour l'acquisition des voitures elles-mêmes et environ 400 millions pour les frais d'intérêts, les modifications aux bâtiments, la formation des employés et les frais afférents.
Le consortium formé par Alstom et Bombardier a demandé 1,2 milliard, mais cette somme ne couvre que le coût d'acquisition des 342 voitures prévues. Cela correspond à une augmentation de 50%.
«C'est pas mal plus élevé que ce à quoi on s'attendait», a déclaré la porte-parole de la STM, Odile Paradis.
Le contrat sera assorti d'options pour 126 voitures supplémentaires pour faire face à des projets d'expansion, comme le prolongement du métro vers l'est. Il y aura également des options pour des pièces de rechange et de l'outillage. Avec ces différentes options, la proposition d'Alstom et de Bombardier monte à 1,7 milliard.
La proposition d'Alstom et de Bombardier est la seule soumission reçue par la STM.
Avant même le lancement de son appel d'offres, le premier août dernier, la STM avait pressenti plusieurs constructeurs de métro pour son projet de remplacement des voitures MR-63 du métro de Montréal. Elle avait ainsi communiqué avec Alstom et Bombardier, bien sûr, mais aussi avec la japonaise Kawasaki et l'espagnole CAF. Toutefois, seules Alstom et Bombardier ont manifesté leur intérêt et se sont procuré le volumineux document d'appel d'offres. Au cours de l'automne, ces deux entreprises se sont rapprochées et ont décidé de présenter une proposition commune. Une porte-parole de Bombardier Transport avait alors expliqué que les critères de la STM étaient particulièrement exigeants et que les échéances étaient très serrées.
La STM entendait accorder le contrat en mars 2009 et mettre les premières voitures en service en juillet 2012.
La Société de transport se retrouve donc avec un seul soumissionnaire, elle qui avait été vertement critiquée parce que, la demande du gouvernement québécois, elle avait d'abord choisi d'accorder le contrat à Bombardier de gré à gré, sans appel d'offres.
Alstom avait vigoureusement contesté l'attribution de ce contrat et avait porté le litige devant les tribunaux. La Cour supérieure du Québec avait donné raison à la multinationale française et avait enjoint à la STM de mettre en place un processus d'appel d'offres en bonne et due forme.
Mme Paradis a indiqué hier que des juristes de la STM étudieront la soumission d'Alstom et de Bombardier afin de vérifier sa conformité aux exigences. Il ne s'agit pas d'une mince tâche: la soumission occupe trois boîtes de carton faisant chacune 60 centimètres de hauteur.
Les constructeurs n'ont pas voulu faire connaître les détails de leur soumission hier. On ne sait donc pas encore qui fabriquera quoi dans le cadre du projet. Ces détails devraient être annoncés lors de l'attribution du contrat.
13 décembre, 2008
Des électeurs à la recherche d’un parti
Les politiciens et les chroniqueurs/éditorialistes ont rapidement balayé sous le tapis les abstentionnistes sous prétexte qu’en démocratie l’abstention n’est pas un choix. C’est un argument facile pour se donner bonne conscience et justifier la légitimité d’un gouvernement qui représente moins de 24 % des électeurs.
Pourquoi voter quand aucun des partis ne représente mes valeurs? Je ne ferais que perpétuer l’illusion que le gouvernement peut légitimement parler en mon nom, ce qui n’est pas le cas. Certains diront qu'il fallait annuler mon vote. C’est un argument débile. Est-ce que celui qui annule son vote sera mieux représenté au parlement?
J’irai voter lorsqu’un des partis en liste défendra quelques-unes des valeurs auxquelles je crois :
- Je veux un chef de parti qui croit en son programme et qui se donne la peine de l’expliquer. Je n’en peux plus des chefs de parti qui disent cela et son contraire dans la même phrase;
- Je ne veux pas d’un chef de parti qui rivalise avec les artistes. TLMEP ce n’est pas une émission d’information, c’est un spectacle;
- Le Québec a besoin d’un parti qui s’engage à mettre fin aux monopoles publics et à favoriser un régime compétitif dans toutes les sphères d’activité du gouvernement : santé, éducation, SAQ, etc.;
- Le Québec est une société hyper règlementée. Il est essentiel d’actualiser, réduire et simplifier la règlementation dans tous les domaines : fiscalité, marché du travail, commerce, environnement, etc.;
- Les programmes de subventions aux entreprises coûtent des milliards annuellement et sont pour la plupart inefficaces. Il faut les éliminer graduellement au profit d’une fiscalité réduite et simplifiée;
- Les effets pervers de la gratuité apparente des services gouvernementaux menace leur pérennité. Le taux de fiscalité des individus doit être largement réduit au profit de la tarification des services à leur juste prix;
- Les fonctionnaires doivent être au service de la population et non l’inverse. Ils devront abandonner le rôle « d’empêcheur » et devenir des « facilitateurs » qui guident les citoyens et les entreprises à travers les complexités des lois et règlements.
Plus de deux millions d’électeurs attendent un parti et un chef capable de couper le cordon ombilical qui les maintient dépendant de l’État nounou. C’est une condition incontournable pour que les Québécois réalisent leur plein potentiel.
12 décembre, 2008
Chiffre du jour : 125 000 $
11 décembre, 2008
La crise financière vu par Bastiat
Published on www.unmondelibre.org (http://www.unmondelibre.org)
Concours Bastiat : essais des gagnants
Le 11 décembre 2008 - Nous commençons à publier aujourd'hui les essais du Concours Bastiat. Le sujet à traiter était : "La pensée de Frédéric Bastiat : quelles leçons pour le monde d’aujourd’hui ?". Bien sûr l'actualité de la crise donnait l'opportunité de multiples cas d'analyse. Beaucoup de participants ont fait l'effort d'écrire dans une langue qui n'est pas leur langue natale et nous avons fait des corrections de français à la marge. Nous proposons aujourd'hui l'essai arrivé en cinquième position, de Fredrick Segerfeldt de Suède :
700 milliards de dollars de sauvetage au secteur financier américain, nationalisation des banques en Europe et des demandes pour encore plus de subventions de l’industrie automobile de Detroit. Bref, une crise extistentielle du capitalisme, suivie par des appels au retour de l’étatisme d’anciennes époques.
Ce sont des évènements qui ont laissé leurs empreintes sur cette année. Qu’en dirait Frédéric Bastiat, s’il vivait toujours ?
***
Un jour lors d'un entretien d’emploi, l'employeur potentiel m’a posé la question suivante : quel est l’écrivain libéral qui vous a le plus influencé ? Je n’étais pas préparé à la question, et je me suis mis en trente secondes au projet de feuilleter l’histoire libérale des derniers siècles pour trouver la réponse. John Locke n’a jamais pu motiver l’existence des droits de l’homme sans Dieu ; John Stuart Mill était plutôt social-démocrate ; Adam Smith : je ne l’avais jamais lu ; Ayn Rand était une romancière fascinante mais le niveau de sa philosophie ne dépasse pas celui d’un lycéen ; Robert Nozick avait le même problème que Locke ; après la chute du mur de Berlin, Friedrich von Hayek ne me semblait plus aussi pertinent qu’auparavant. En plus, il n’est pas très agréable à lire.
Je me suis alors décidé à lire Milton Friedman, un choix classique et pas du tout controversé dans les cercles libéraux. Il a combiné l’excellence d’un Prix Nobel avec un talent pédagogique extraordinaire.
Mais, à ma surprise, ou plutôt malgré moi, le nom qui est sorti de ma bouche, après cette réflexion brève mais honnête, a été Frédéric Bastiat. Je n’étais pas seulement étonné, j’avais aussi un peu honte, parce que l’impression que j’avais de Bastiat, ou plutôt que je croyais qu’il fallait avoir, c’était qu’il était pamphlétaire et polémiste, plutôt qu’un véritable intellectuel comme les libéraux mentionés ci-dessus, qui sont parmi ceux que la plupart des libéraux présentéraient comme leurs influences préférées avec de fierté.
Après l’entretien (je doute que mon choix d’intellectuel préféré n’ait pas été la raison principale pour laquelle on ne m'a pas offert le poste en question), j’ai fait une réflexion plus longue sur Bastiat. Et j’ai été obligé de constater que j’avais dit la vérité. C’est un don très rare de pouvoir combiner l’humour et la satire agréables et des connaissances profondes du sujet que l’on traite. Bastiat en était le maître, comme un témoin du fait qu’il n’est pas nécessaire d’être ennuyeux pour être sérieux. Il n’y pas d’intellectuels contemporains qui tiennent la comparaison avec Bastiat. (P.J. O’Rourke est le seul nom qui me vient en tête. Certes, il est amusant, mais il n’arrive pas au niveau intellectuel de Bastiat.)
En plus, pendant la contemplation sur Bastiat, je me suis rendu compte que le livre libéral auquel je pense le plus souvent, et qui m’a aussi donné le plus de plaisir, c’est en fait Ce que on voit, et ce que on ne voit pas.
Jamais, ni avant ni après, n’ai-je tant apprecié des reflexions sur des thèmes compliqués, présentés d’une manière aussi drôle qu’élégante et illuminante. Ce problème si difficile à surmonter pour des libéraux, l’ignorance économique de l’opinion publique, Bastiat le traite mieux que personne. Il démontre comment beaucoup d’idées sur le fonctionnement économique sont fausses et qu’en réalité beaucoup de perceptions populaires du thème sont erronées.
L’histoire la plus connue du livre, c’est le sophisme de la vitre brisée. Bastiat démontre qu’économiquement, contrairement à la vision populaire, ce n’est pas une bonne idée de briser une vitre pour créer du travail pour l’industrie vitrière. Car chaque action économique a un coût d’opportunité. Le temps et les ressources utilisés pour remplacer la vitre pourraient être consacrés à autre chose, laquelle, à cause du brisement de la vitre, ne sera pas faite.
En outre, dans son classique, La Pétition des fabricants de chandelles, Bastiat montre à quel niveau les intérêts spéciaux sont ridicules dans ses demandes de protection contre la concurrence internationale. Le menace étrangère contre laquelle l’industrie de l'éclairage demande de l’aide de l’Etat, c’est en fait le soleil.
***
Si seulement Bastiat vivait aujourd’hui. Il pourrait dire que la faillite des banques, des salaires de millions de dollars de ses directeurs et des gens qui ne peuvent plus payer ses hypothèques, c’est ce qu’on voit.
Et il pourrait dire que ce qu’on ne voit pas, c’est le contrôle politique des ces instituts financiers paraétatiques, Freddie Mac et Fanny Mae. On ne voit pas les milliards de dollars des contribuables que ces instituts ont reçus en subventions pour pouvoir donner des prêts aux gens qui ne pouvaient pas en avoir sur le marché financier régulier (et, comme nous avons tous vu, pour de bonnes raisons). On ne voit pas que d’autres banques ont été obligées par l’administration Clinton d’augmenter leurs prêts aux ménages à faible revenu, malgré que chaque personne intelligente qui y avait jeté un coup d’oeil aurait pu constater que ces gens-là n’allaient pas pouvoir payer ses dettes sans une augmentation ininterrompue des prix des biens immobiliers. On ne voit ni les 126 349 de dollars que Barrack Obama a reçus de Freddie Mac et Fannie Mae, ni que le « chef de cabinet « désigné d’Obama, M. Rahm Emmanuel, a fait parti du conseil d’administration de Freddie Mac.
Bastiat appellerait peut-être ce dévéloppement un jeu des pyramides, créé par l’Etat. Il expliquerait aussi que la banque centrale américaine, pour des raisons politiques, a défini un taux d’intérêt trop bas, contribuant au gonflement de la bulle financière. Plus sûrement, il raconterait que les 700 milliards de dollar du plan de sauvetage du ministre des finances américain, Henry Paulson, auraît pu être utilisés pour autre chose, par exemple pour une baisse des impôts.
***
Des libéraux, d’une attitude critique envers le pouvoir publique, appellent souvent la démocratie, sans les bons mécanismes de contrôle et la division du pouvoir, la tyrannie de la majorité. Mais la démocratie peut également être la tyrannie des intérêts spéciaux.Bastiat était un maître dans l’art de ridiculiser ces intérêts spéciaux, qui cherchent toujours des avantages au dépens des contribuables ou des consommateurs. Il a appellé cela cette grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde.
L’industrie automobile américaine, avec son centre à Detroit dans le nord du moyen-ouest du pays, se trouve dans une situation très précaire. Les « trois grands », Ford, General Motors et Chrysler, pour beaucoup d’américains le coeur de la fierté industrielle des Etats-Unis, voire des symboles nationaux, perdent des milliards de dollars chaque année. Les coûts des pensions et des assurances de soins médicaux de son effectif (actuel et passé) pèsent lourdement sur le dos d’une industrie qui souffre déjà d’une surcapacité mondiale et d’une concurrence internationale féroce. Et les américains ne produisent ni les meilleures voitures, ni les meilleurs marchés. Tous les trois grands sont en fait menacés par la faillite.
Partiellement pour cela, « Detroit » a déjà reçu 25 milliards de dollars en subventions pour des investissements dans la recherche et la production de voitures qui consomment moins de carburant par kilomètre. Mais l’industrie en veut davantage et elle demande maintenant encore d’aide des contribuables. Avec un Président de la république de gauche du nord du moyen-ouest avec des liens étroits avec les syndicats, et une majorité démocratique stable au congrès, il ne semble pas du tout incroyable que davantage de milliards seront versés envers ces industries anachroniques.
Si Bastiat vivait encore, il expliquerait que chaque dollar en route vers Detroit est payé par les 99 pourcent des Américains qui ne travaillent pas dans l’industrie automobile. Il raconterait mieux que personne que les 250 millions de dollar, dépenses par « les trois grands » en lobbying ces dix dernières années, ne devraient pas être transformés en milliards de subventions. Il pourrait dire que ce n’est pas une loi de la nature qu’il y ait une industrie automobile aux Etats-Unis, sans laquelle le pays probablement se porterait mieux.
Bastiat a joué un rôle important non seulement pendant son époque ; il a aussi influencé la pensée des personnalités plus ou moins contemporaines comme Margaret Thatcher, Ronald Reagan et Friedrich von Hayek. Il était un communicateur d’un talent extraordinaire. Imaginez ce qu’il pourrait faire avec la technologie de communication moderne. Nous, les libéraux, auriont notre propre Michael Moore, mais un Michael Moore honnête. Il est clair qu'il nous manque. En particulier en ces temps-ci, pour expliquer que la situation actuelle est une crise de l’étatisme plutôt que du capitalisme.
Fredrick Segerfeldt, Suède
Chiffre du jour (2) : 4,2 %
Chiffre du jour : 23 %
10 décembre, 2008
Heures d’ouverture, une règlementation inutile
"La Loi sur les heures et les jours d'admission dans les établissements commerciaux et son Règlement sur les périodes d'admission dans les établissements commerciaux ont pour but premier de maintenir de saines conditions de concurrence entre les établissements commerciaux afin de préserver la diversité et la vigueur de la structure commerciale du Québec. Cette loi doit s'adapter aux nouvelles tendances, autant pour les consommateurs que pour les travailleurs."
"Maintenir de saines conditions de concurrence" implique que les concurrents ont la liberté d’agir comme bon leur semble.
Il a fallu attendre 30 ans pour éliminer la règlementation imposant la couleur de la margarine. Il faudra certainement attendre 100 ans avant que l’État-nounou autorise les magasins à gérer eux-mêmes les heures d’ouverture.
______________
Règlement sur les heures et les jours d'admission dans les établissements commerciaux - Les travailleurs des magasins d'alimentation en congé pour Noel tel que promis
QUÉBEC, le 10 déc. /CNW Telbec/ - Le 9 octobre dernier, suite à un consensus des établissements d'alimentation de grandes surfaces et de petites surfaces, des dépanneurs, des associations de détaillants en alimentation et des syndicats du secteur de l'alimentation, un projet de règlement sur les heures et les jours d'admission dans les établissements commerciaux était soumis à la consultation publique pour une période de 45 jours. Rappelons que
ce projet de règlement a été applaudi par ces acteurs.
Ce projet de règlement prévoit la fermeture des établissements d'alimentation de grande surface (plus de 375 mètres carrés de surface de vente) le 1er janvier, le dimanche de Pâques, le 24 juin, le premier lundi de septembre, le 25 décembre et avant 13h00 le 26 décembre. Les établissements d'alimentation de petite surface (375 mètres carrés et moins de surface de vente) pourront assurer leur fonctionnement normal sans restriction quant au nombre d'employés durant ces journées pour répondre aux besoins des consommateurs.
Comme les établissements d'alimentation de petite surface resteront ouverts et n'auront plus de restrictions sur le nombre d'employés, les consommateurs auront accès à un service de qualité durant les jours fériés même si les établissements d'alimentation de grande surface sont fermés. Afin de maintenir une situation de concurrence équitable entre les établissements
d'alimentation et les pharmacies, le règlement autorise les pharmacies à ouvrir sans restriction le 2 janvier et le 1er juillet.
«En plus de maintenir les conditions de concurrence entre les établissements d'alimentation de grande surface et d'offrir aux établissements d'alimentation de petite surface de nouvelles possibilités d'affaires lors de certains jours fériés, ce projet de règlement favorise la conciliation
travail-famille en permettant à plusieurs employés de bénéficier de congés additionnels. Les travailleurs des grands magasins d'alimentation pourront donc être avec leur famille à Noel», a déclaré le ministre Bachand.
Du nouveau pour le commerce de détail
-------------------------------------
Lors des 45 jours de consultation, plusieurs acteurs du secteur du commerce de détail ont déposé différentes propositions. Afin de répondre notamment aux préoccupations exprimées par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) et certains grands détaillants, le gouvernement a choisi de permettre à tous les commerçants d'ouvrir désormais sans restriction le 2 janvier, durant les heures légales d'ouverture, si ceux-ci le souhaitent. Ce qui signifie que les employés de ce secteur pourront bénéficier d'une journée additionnelle de travail alors qu'aujourd'hui, il s'agit d'une journée chômée mais non payée. Rappelons que dans les autres provinces du Canada, les commerces sont autorisés à ouvrir sans aucune restriction le 2 janvier.
«Ce règlement s'adapte autant aux besoins des consommateurs qu'à ceux des commerçants» a expliqué le ministre Bachand.
La Loi sur les heures et les jours d'admission dans les établissements commerciaux et son Règlement sur les périodes d'admission dans les établissements commerciaux ont pour but premier de maintenir de saines conditions de concurrence entre les établissements commerciaux afin de préserver la diversité et la vigueur de la structure commerciale du Québec. Cette loi doit s'adapter aux nouvelles tendances, autant pour les consommateurs que pour les travailleurs.
Plus ça change, plus c'est pareil
La raison de ce fouillis ? Un excès de démocratie.
À Montréal, la rue Saint-Denis traverse du nord au sud sept arrondissements... Or, le déneigement est l'affaire de ces fichus arrondissements. Montréal en compte 19 ! Et les plans ne sont pas coordonnés. Des portions de rue essentielle comme Saint-Denis sont déblayés, d'autres pas. Un peu comme du temps de l'ancienne petite politique, au Québec, quand le repavage d'une route se terminait précisément à la limite d'un comté qui n'avait pas « voté du bon bord ».
Au Québec, le déneigement n'est pas facultatif. C'est un service essentiel. Or, à Montréal en tous cas, on le fait tout croche. Les arrondissements prennent leurs propres décisions. C'est insensé. Et ça nous coûte une fortune.
On imaginerait plutôt une sorte de quartier-général, avec une grande carte de la ville, avec les abords des écoles, des hôpitaux, des sorties de métro, les axes importants, pour planifier systématiquement le travail. Mais non. C'est du ressort des arrondissements. Et tout monde glisse, gronde, puis écoute l'explication du jour pour justifier les retards. La dernière, c'est qu'il y a plus de voitures sur les routes. Mais je n'ai jamais vu le métro aussi bondé. Et la population de Montréal -travailleurs compris- n'augmente pas si vite que ça. On passe à un autre appel ?
Au moins, il y a matière à se réjouir : l'hiver commence officiellement aujourd'hui. Les choses sérieuses vont commencer. Et vivent les arrondissements et leurs lutins !
P. S. Ce texte de René Vézina date du 21 décembre 2007.
Chiffre du jour (2) : 54 %
Chiffre du jour : -0,051%
Le rendement des bons du Trésor américains à trois mois est passé en territoire négatif au cours de la séance de mardi.
Ce rendement est descendu jusqu’à -0,051% pendant la journée.
C’est effectivement absurde.
Placer son argent dans un compte d’épargne à la banque rapporte un faible rendement, mais au moins il y a un rendement.
09 décembre, 2008
Relance économique ou immobilisme bureaucratique?
Comme le souligne les investigateurs financiers, dans le texte ci-après, on peut justifier d’emprunter pour investir dans des projets qui génèrent des revenus : hydro-électricité, autoroutes à péage, etc. Toutefois, le retour aux déficits pour financer les dépenses courantes est simplement irresponsable.
La relance risque de produire de nouvelles règles et de créer de nouveaux programmes de subventions complexes et qui deviendront permanents. Pourtant, les exemples ne manquent pas pour démontrer que l’économie a besoin de règles simples et surtout adaptées au contexte actuel.
L’embauche de quelques milliers de fonctionnaires alourdira la fonction publique, alors qu’il faut plutôt l’alléger. La lourdeur de la fonction publique québécoise impose un fardeau fiscal exagéré. Les rigidités règlementaires qui en découlent immobilisent l’économie au lieu de la stimuler.Le meilleur moyen de faire face à la présente crise c’est de simplifier la vie des entrepreneurs et leur donner envie de créer et d’embaucher face à des consommateurs hésitants. Il faut donc, simplifier et actualiser la règlementation et alléger les structures coûteuses et inefficaces de la fonction publique qui étouffent les entreprises. Bref, tous ce dont les politiciens n’abordent pas vraiment dans les plans de relance qu’ils proposent.
___________
Le Québec : en déficit depuis 2001
Les investigateurs financiers, LesAffaires.com, 5 décembre 2008
Un article intéressant publié dans le journal ''Finance et Investissement'' traite du déficit du Québec tel qu'estimé par l'agence de crédit DBRS (Dominion Bond Rating Service), disant que nous sommes en déficit depuis 2001. Selon cette agence, les déficits ont été de 6.4G, 2.8G, 1.6G, 2.6G et de 3.4G pour les 5 dernières années respectivement. Comment en arrive-t-elle à cette conclusion?
Les dépenses en immobilisations (principalement les infrastructures) sont considérées dans leurs calculs, alors que le gouvernement québécois les exclue. Ces dépenses font augmenter la dette totale. En théorie, on pourrait emprunter 100G et le dépenser dans les infrastructures, et ainsi respecter la règle du déficit zéro. Est-il juste de ne pas inclure ces dépenses dans nos résultats?
Et bien, nous croyons qu'il est correct de ''capitaliser'' une dépense lorsque celle-ci sert à procurer un revenu. Par exemple, si on achète une voiture pour la louer, on peut amortir cet achat sur plusieurs années, puisque la voiture servira à générer un revenu. Cette façon de faire est logique. On associe les dépenses aux revenus, afin de calculer le profit chaque année.
Mais qu'en est-il d'une dépense ne servant pas à générer un revenu? Prenons l'exemple d'un individu propriétaire d'une maison. Si les aqueducs sous son terrain doivent être changés, et qu'il doit débourser 25 000$, peut-on dire qu'il a investi 25 000$? Ou est-ce réellement une dépense qui diminuera sa valeur nette? Un pays peut bien investir dans ses infrastructures, mais comme celles-ci ne génèrent point de revenus, on doit les considérer comme des dépenses. La situation serait fort différente s'il s'agissait d'une autoroute comme la 407 en Ontario, détenue en partie par SNC-Lavalin. Comme la société charge un droit de passage sur l'autoroute, on peut amortir le coût de la construction de celle-ci afin d'étaler les dépenses par rapport aux revenus. On peut ainsi facilement calculer quel sera le profit.
Par le passé, certaines dépenses étaient justifiées par la croissance de la population. C'est le piège dans lequel bien des gouvernements sont tombés. Dépensons maintenant, afin de récolter une multitude d'impôts plus tard. Cependant, même avec une forte immigration, nous peinons à assurer la croissance de la population. Nous devons aujourd'hui remplacer nos vieilles infrastructures, mais hélas! Nous n'avions pas prévu le coup : aucun épargne n'a été mis de côté dans le passé pour prévoir leur remplacement! Avec un gouvernement qui change tous les quatre ans, on ne peut pas compter sur lui pour adopter une vision à long terme. Nous devons nous prendre en main!