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Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

07 février, 2006

Les fonctionnaires montréalais s’enrichissent au détriment de la population.

Selon le budget 2006 révisé de la Ville de Montréal les dépenses passeront de 3,714 milliard $ en 2005 à 3,855 milliards $ en 2006, une augmentation de 141 millions $ ou de 3,8%. Entre 2002 et 2005, depuis la fusion des villes de l’Île de Montréal, les dépenses sont passées de 3,154 milliards $ à 3,855 milliards $, une augmentation de 4.5% par année en moyenne. L’amélioration des services, l’inflation et l’augmentation de la population sont les seuls facteurs pouvant justifier une telle augmentation des dépenses. Pourtant, la population est passée de 1 867 000 en 2002 à 1 883 000 en 2005, une augmentation de 0,2% par année; l’inflation des quatre dernières années a été en moyenne 2,1% par année; et en ce qui concerne la qualité des services, il est plus facile de trouver des exemples de détérioration que d’amélioration. De plus, la Ville devrait être tenue d’améliorer la productivité de ses fonctionnaires dans le but de réduire, sinon d’éliminer, les effets de l’inflation. D’ailleurs, on nous a vendu le projet de fusion des villes en nous faisant miroiter des réductions de dépense.

Alors, comment peut-on expliquer une augmentation des dépenses deux fois plus élevée que la somme de la croissance de la population et de l’inflation ? C’est le plus bel exemple de la loi de Gammon à l’œuvre : Dans une bureaucratie, une augmentation des dépenses sera accompagnée d’une diminution de production.

Malgré cette contre-performance de la part des élus et des employés de la Ville, les élus ont jugé raisonnable d’accorder de plantureuses augmentations à tout le monde :


Rémunération globale (salaires, avantages sociaux, charges sociales) moyenne par individu dans chacune des catégories.

Budget 2002Budget 2006Aug. Annuelle
(000)(000)
Élus81,3120,812,2%
Cadres & Contremaîtres93,4115,86,0%
Profes. & Cols blancs57,269,55,4%
Cols bleus60,368,73,5%
Policiers73,484,93,9%
Pompiers83,1102,45,8%
Total66,579,95,0%
Total (RPEVM) (1)52,761,03,9%
Total (RPDM) (2)28,431,2e (3)2,5%
Inflation2,1%


(1) RPEVM = Revenu personnel des employés de la Ville de Montréal. Le revenu personnel, contrairement à la rémunération globale, exclu les avantages sociaux et les charges sociales.
(2) RPDM = Revenu personnel des Montréalais.
(3) J’ai fait l’hypothèse que l’augmentation du revenu personnel des Montréalais serait de 2% en 2005 et en 2006.



Le tableau ci-haut nous permet de conclure que les élus et les employés de la Ville de Montréal s’enrichissent au détriment des Montréalais. De 2002 à 2006 le revenu personnel des employés de la Ville a augmenté au rythme de 3,9% par année alors que celui des Montréalais n’augmentait que de 2,5%. Comment peut-on justifier que le revenu personnel des élus et employés de la Ville de Montréal soit près du double de celui des Montréalais ?

Il est urgent de mettre un terme à la croissance galopante des dépenses de la Ville de Montréal. Il faut s'attaquer en priorité au manque de productivité des fonctionnaires municipaux. C'est en comparant Montréal à Toronto qu'on réalise toute l'ampleur de l'inefficacité de la fonction publique montréalaise. Le nombre d'élus et d'employés par 1 000 de population sont respectivement 39% et 29% plus élevés à Montréal. Je suggère que toutes augmentations futures de la rémunération globale des élus et fonctionnaires soient conditionnelles à des augmentations équivalentes de productivité.

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