Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

30 avril, 2013

La réflexion du jour

«Je peux vous assurer, regardez-moi bien, entendez-moi bien, c'est un plafond, il ne sera pas dépassé», a cependant averti la première ministre. --- La Presse Canadienne

(NDLR De 2010 à 2013 le coût de l'hôpital de Baie St-Paul est passé de 120 M$ à 376 M$. Je ne trouve pas les mots pour exprimer ma frustration devant autant d'ineptie.)

Le chiffre du jour : 2 870 000 $ par lit

Québec donne le feu vert à la construction du nouvel hôpital de Baie-Saint-Paul, dans la région de Charlevoix, au coût de 376 millions $.
........
Le nouvel hôpital possédera notamment une urgence, un bloc opératoire, 28 lits de soins de courte durée et 103 lits en hébergement de longue durée. --- La Presse Canadienne

(NDLR 2 870 000 $ par lit. Non, non, ce n'est pas une erreur. Seul un gouvernement est capable de dépenser autant pour si peu.)

29 avril, 2013

Agriculture : la gestion de l’offre

La gestion de l’offre est certainement la réglementation la plus ruineuse qui soit. Ce système a été extrêmement payant pour les agriculteurs qui en ont bénéficié initialement. Depuis, il est devenu un boulet qui nuit aux agriculteurs et qui coûte une fortune aux consommateurs, pénalisant particulièrement les plus pauvres. Au lieu de nous inonder de belles paroles sur la guerre à la pauvreté, pourquoi ne pas commencer par abolir la gestion de l’offre. Les pauvres en profiteront bien davantage que tous les programmes bidon prétendant combattre la pauvreté.

Dans une étude préparée par C. D. Howe, Putting the Market Back in Dairy Marketing, les auteurs Colin Busby et Daniel Schwanen recommandent que les intérêts des consommateurs soient mieux défendus, qu’un prix maximum soit imposé pour le lait et que des démarches soient entreprises pour mesurer l’efficacité des fermes et pour ouvrir de nouveaux marchés.

La gestion de l’offre des produits laitiers nuit aux consommateurs et aux industries agroalimentaire et de la restauration, en maintenant les prix des produits laitiers artificiellement élevés. Les seuls bénéficiaires de ce régime sont les heureux propriétaires des quotas. Par contre, les entrepreneurs qui désirent exploiter une ferme laitière sont incapables de financer l’acquisition des quotas requis qui oscillent autour de 25 000 $ par vache.

Les auteurs de l’étude maintiennent que le régime de la gestion de l’offre n’est plus nécessaire pour assurer des revenus raisonnables aux agriculteurs. L’emphase devrait plutôt favoriser l’amélioration de la productivité et le développement de nouveaux produits et marchés comme cela s’est produit en Nouvelle-Zélande et en Australie lorsque ces pays ont éliminé leur régime respectif de la gestion de l’offre.


La réflexion du jour

Les régimes de retraite des employés des secteurs public et parapublic représentent pour le gouvernement du Québec une bombe à retardement........

Et le poids de ces régimes de retraite n’en est pas rendu à la limite de sa démesure. Imaginez-vous que les régimes en question doivent supporter de plus en plus de participants actifs (employés en fonction) et de prestataires. ----Michel Girard

Le chiffre du jour : 77 G$

La valeur actualisée des prestations de retraite que le gouvernement doit lui-même défrayer frise présentement les 77 milliards $. Pour en démontrer l’ampleur, sachez que cette faramineuse facture dépasse de plusieurs milliards le total des dépenses budgétaires de l’actuel budget du gouvernement Marois!--- Michel Girard

27 avril, 2013

La réflexion du jour

Dans l’ADN du Parti Québécois, il y a le gène de l’étatisme, ce qui se manifeste par la croyance que tout problème peut se résoudre par une intervention de l’État. C’est un gène qu’il partage avec toutes les composantes de la gauche : le NPD, Québec Solidaire, les grandes corporations syndicales, les groupes écolos et les organismes communautaires. --- Jacques Brassard

Le chiffre du jour : 1 G$

Passons donc aux solutions. La première consiste à «créer une banque de développement économique du Québec». Donc, le gène de l’étatisme qui s’active.

Et l’on apprend que la nouvelle banque d’État va intégrer les 17 bureaux régionaux d’Investissement Québec (500 emplois) et les 120 Comités Locaux de Développement (les CLD et leurs 1600 emplois) qui ont reçu en 10 ans près d’un milliard pour leur fonctionnement et les subventions.--- Jacques Brassard

26 avril, 2013

La rémunération des fonctionnaires

L’adage dit : si vous torturez les statistiques suffisamment, elles finiront par vous dire ce que vous voulez entendre. C’est ainsi que l’Institut de la statistique du Québec arrive à la conclusion que la rémunération des fonctionnaires est moindre que celle des employés de l’entreprise privée.

Heureusement, il existe des groupes de recherche indépendants, certainement plus indépendants que des fonctionnaires qui évaluent la rémunération des fonctionnaires, qui se chargent de corriger le tir.

Mario Dumont en discute avec Michel Girard


La réflexion du jour

À travers le Canada, c’est au Québec que les parents croient le moins à l’utilité pour leurs enfants de recevoir des notions d’économie à l’école. C’est profondément désolant.--- René Vézina

(NDLR Il ne faut surtout pas enseigner des notions d'économie et de finance à nos enfants. Ils pourraient se rendre compte que le socialisme nous appauvrit.)

Le chiffre du jour : 41 % c. 73 %

Quand on leur demande s’ils croient que davantage devrait être fait, à l’école, pour familiariser les adolescents avec les notions de base en finances personnelles, 63 % des parents canadiens disent oui. La proportion atteint 73 % en Alberta. Au Québec ? 41 %.--- René Vézina

25 avril, 2013

La réflexion du jour

Les employés du secteur public sont et resteront les bienheureux des temps modernes: horaire flexible, vacances et congés à gogo, sécurité d’emploi, salaire et retraite garantis par la taxation. Ils n’aiment pas qu’on le dise, mais le rapport D’Amours le confirme...

Les autres, galériens du privé ou du travail autonome, légionnaires de la boîte à lunch, conscrits du taxi, des PME ou de la restauration, ceux qui constituent l’épine dorsale de l’économie du Québec, ces millions de petites gens sur lesquels s’épanchent inlassablement nos élites socialisantes, tous ceux-là ne devront compter que sur eux-mêmes. --- Michel Hébert

Le chiffre du jour : 43 562 $ c. 29 540 $

«Les données compilées par Revenu Québec pour l’année 2005 montrent que les femmes retraitées des secteurs public et parapublic avaient un revenu moyen de 35 203 $ par rapport à 18 285 $ pour celles du secteur privé. Pour leur part, les hommes retraités des secteurs public et parapublic touchaient un revenu moyen de 43 562 $, en comparaison de 29 540 $ pour les hommes du secteur privé», y lit-on.--- Michel Hébert

24 avril, 2013

Le système de santé : une planque pour fonctionnaires

Aussi incroyable que cela puisse paraître, dans notre système de santé hypertrophié, il y a plus de bureaucrates que de personnel soignant (médecins, infirmières, préposés).

Ce n’est ni surprenant ni difficile à expliquer. Une bureaucratie centralisée opère toujours de la même façon. Au début, tout fonctionne merveilleusement bien, car on s’attaque en premier aux inefficacités les plus évidentes et les plus rentables. C’est ensuite que ça se gâte. Très rapidement on atteint le stage ou un dollar dépensé pour contrôler le système produit peu d’économie, voire génère des coûts additionnels. Les raisons pouvant expliquer cette situation sont multiples, mais cela résulte principalement de la centralisation décisionnelle extrême des monopoles étatiques.

Prenons par exemple le processus budgétaire du système de santé. Le Conseil du trésor embauche un bureaucrate chargé de raffiner le processus budgétaire. Alors, le ministère embauche un ou plusieurs bureaucrates pour colliger et analyser les informations demandées par le Conseil du trésor et pour veiller aux intérêts du ministère. Ensuite, les Agences régionales embauchent d’autres bureaucrates pour répondre aux demandes des bureaucrates du ministère et pour défendre les intérêts de l’Agence. Enfin, les institutions (CLSC, hôpitaux, CMF, etc.) embauchent encore plus de bureaucrates pour répondre aux bureaucrates des Agences et pour promouvoir les intérêts de l’institution.

Le résultat : chaque bureaucrate embauché au Conseil du trésor génère l’embauche d’au moins 3 bureaucrates additionnels dans le système de santé. Bien sûr, les proportions peuvent varier, mais vous comprenez le principe. Ce cycle infernal se répète jusqu’à ce qu’on y mette fin en décentralisant les responsabilités et en éliminant les paliers intermédiaires.

Mario Dumont en discute avec François Bonnardel.

La réflexion du jour

Même si cela ne saute pas aux yeux, notre système de retraite, lui aussi, craque de partout.

On le sait, mais on préfère détourner le regard et reporter les solutions à plus tard... sur le dos des jeunes.

Plus on attend, pire ce sera. --- Stéphanie Grammond

Le chiffre du jour : 41 G$

Le déficit des régimes de retraite sous la surveillance de la Régie des rentes du Québec (RRQ) a atteint 41 milliards à la fin de 2012, nous apprenait, hier soir, Alban D'Amours, lors d'une conférence organisée par Question Retraite.
......
Quarante et un milliards dans le rouge! C'est l'argent qui manque pour respecter toutes les promesses de retraite. Et on parle seulement des municipalités, des universités et des régimes de retraite privés.

Et les régimes des employés du gouvernement provincial n'entrent même pas dans les calculs! --- Stéphanie Grammond

23 avril, 2013

La réflexion du jour

On ne compte plus les interventions de l’État dans nos vies. Les détaillants d’essence sont assurés d’un prix plancher, le prix du lait est réglementé par le gouvernement.

Dans tous les cas d’espèce, le résultat est que le consommateur se fait flouer par des gouvernements pressés par clientélisme de répondre aux intérêts de lobbys plutôt qu’à ceux des simples citoyens.--- Jean-Jacques Samson

Le chiffre du jour : 95 %

Dans une troublante analyse, la Dr Larissa Takser conclut que le gouvernement a perdu le contrôle de son programme, unique en Amérique du Nord, qui a connu une augmentation vertigineuse du nombre de réclamations, passant de 1000 en 1981 à 32 882 en 2011, avec un taux d'acceptation moyen légèrement supérieur à 95% pour la période 2008-2011.--- Mélanie Dugré

22 avril, 2013

Rapport D'Amours sur les régimes de retraite

Le rapport D’Amour sur les régimes de retraite est le produit typique d’un Québec qui refuse de voir la réalité en face.

La situation désastreuse des régimes de retraite est le résultat prévisible d’un État interventionniste manipulé par les politiciens au profit des groupes d’intérêt. Ce fiasco trouve ses racines au début des années 70, alors que les politiciens construisaient les fondations de ce qu’il est convenu d’appeler le modèle québécois ou si vous préférez, l’État providence à la sauce québécoise.

Le RRQ a été promu auprès de la population sous de fausses représentations. Aujourd’hui l’on prétend que l’on ne pouvait pas prévoir l’évolution des hypothèses de calcul. Foutaise, en 1970 on savait très bien que la pyramide démographique s’inverserait, que la longévité des gens augmenterait et que les placements peu risqués produiraient des rendements moindres.

Mais l’on savait aussi que si les hypothèses utilisées pour calculer les contributions requises au régime avaient été réalistes, la population aurait refusé le projet. Pour les politiciens du moment, la priorité consistait à créer un bas de laine qui leur permettrait d’intervenir dans l’économie, pour le reste, on aurait bien le temps de voir venir.

Cette situation a créé une iniquité intergénérationnelle devenue intenable. Les jeunes paient pour un régime auquel ils n’auront pas droit.

De plus, la croissance démesurée de la fonction publique et sa syndicalisation a créé un monstre que les politiciens devaient satisfaire à tout prix pour demeurer au pouvoir. Ce qui d’ailleurs est toujours vrai aujourd’hui. Ainsi, au fil des ans les fonctionnaires obtinrent des bénéfices de retraite en or. Encore une fois, aujourd’hui les politiciens prétendent qu’ils ne pouvaient pas prévoir. Bien sûr qu’ils savaient, mais ils savaient aussi que ce problème ne serait visible que dans quelques décennies, alors pourquoi s’en préoccuper.

Les politiciens d’hier ont acheté la paix, mais à quel prix? Cette situation a créé deux catégories de citoyens : ceux qui prendront une retraite dorée et ceux qui travailleront, parfois jusqu’à leur mort, pour payer la retraite des premiers. Cela crée un climat social explosif qui risque de dégénérer en une crise sociale majeure.

Le rapport D’Amours recommande de régler le problème en poussant plus loin l’iniquité intergénérationnelle et en assurant la pérennité des retraites dorées des fonctionnaires. Donc, selon ce rapport il suffirait d’exacerber les causes du problème pour le régler. C’est ce que l’on fait depuis vingt ans en santé et en éducation avec les résultats que l’on connaît.

Richard Martineau en discute avec Robert Bernier, Jérôme Landry et Joanne Marcotte.


La réflexion du jour

Le gouvernement d’Ottawa peut-il créer une nouvelle taxe sous prétexte de juguler une crise, y compris une saisie des dépôts bancaires? Absolument! D’ailleurs, même si le gouvernement nie que ce soit son intention, le dernier budget Flaherty entend créer un mécanisme permettant la «recapitalisation» d’une banque en difficulté «grâce à la conversion très rapide de certains de ses passifs en fonds propres». Or les dépôts bancaires constituent la majorité du passif. À vous de juger si votre épargne est en sécurité!--- Nathalie Elgrably-Lévy

Le chiffre du jour : - 19,5 %

Par exemple, depuis 2003, les taux d’intérêts versés par les banques sur les dépôts d’épargne sont d’environ 0,05% par an. Ainsi, 1000 $ déposés il y a 10 ans seraient devenus 1005 $ aujourd’hui, pour un rendement total de 0,5%. Or, au cours de la même période, les prix ont augmenté de 20% . En une décennie, l’épargnant s’est donc appauvri de 19,5%! Même s’il avait acheté un certificat de placement garanti pour un terme d’un an qu’il aurait renouvelé annuellement, il aurait vu son pouvoir d’achat s’éroder.--- Nathalie Elgrably-Lévy

21 avril, 2013

Caricatures québécoises : la semaine du 14 au 20 avril 2013

Trame sonore :Reality Check, RedFlagUnit


La réflexion du jour

Mais, ici, au Québec, où le gouvernement accapare et dépense près de la moitié de toute la richesse qui se produit dans la province? Aurions-nous besoin d’une Margaret Thatcher? D’une brute politique qui viendrait mettre de l’ordre dans la cabane, casser la gueule aux syndicats, «privatiser» le quart des jobs de la fonction publique, en éliminer un autre quart, et imposer un esprit de réalisme et de recherche de la performance dans le reste?

La réponse est, très évidemment: oui, et ça presse.--- Benoît Aubin

Le chiffre du jour : 12,7 G$

Les déficits que nous accumulons depuis la crise financière de 2008 ont atteint un joyeux total de 12,7 milliards au 31 mars. Mais cela n’a jamais causé de soucis aux dévoués administrateurs des services publics.

Devant lesquels on remplace parfois un pot de fleurs par un poisson dans un bocal. Ne riez pas: vos taxes et impôts servent aussi à payer ce genre de connerie.--- Michel Hébert

20 avril, 2013

La réflexion du jour

Ce que l’épisode Thatcher en Angleterre nous enseigne, c’est qu’une société qui va trop loin vers la gauche provoquera une réaction qui ira trop loin vers la droite.

Et que, dans les deux cas, les perdants sont les mêmes : les «petites gens», comme on dit...--- Benoît Aubin

Le chiffre du jour : 35 %

L’autobiographie à saveur de manifeste indépendantiste de Jean Garon est vendue 21,89 $ chez Cotsco et 29,95 $ en librairie. Gaétan Frigon né Dragon, 19,99 $ chez Costco contre 29,95 $ en librairie. La biographie d’Yvon Deschamps par Claude Paquette y est réduite au prix de 19,99 $ contre 28,95 $ en librairie et le populaire roman de El James, Cinquante nuances de Grey, est offert à 17,99 $ contre 24,95 $. Encore mieux, on peut se procurer Le guide de l’auto 2013 à 22,99 $ alors qu’on exige 34,95 $ en librairie, un écart de près de 35 %.--- Jean-Jacques Samson

(NDLR La politique du prix unique du livre est l'exemple typique des groupes d'intérêt (les boutiquaires) qui se servent du gouvernement pour flouer les consommateurs. Ceux qui croient encore que le gouvernement est là pour les protéger sont naïfs.)

19 avril, 2013

Dépasser la démocratie

Revue de livre par Damien Theillier via Le QL
La démocratie contre la liberté


« Il y a une différence entre démocratie et liberté. La liberté ne se confond pas avec la possibilité de voter. Elle doit être jugée en considérant la quantité de sujets sur lesquels nous ne votons pas. » John T. Wenders

L'
affaire Cahuzac pourrait nous faire penser que si les choses vont mal dans nos démocraties, c'est parce que des hommes mauvais sont au pouvoir. Changeons donc les hommes et tout ira mieux. Le problème serait de nature uniquement morale. Cette thèse a le mérite de la simplicité mais elle est fausse.

Posons-nous la question suivante: Et si les difficultés de nos sociétés (chômage, inflation, dette) n'étaient pas dues à la méchanceté de certains hommes, ni à la faillite de l'économie de marché (gouvernée par la « cupidité » de certains hommes) mais à la défaillance structurelle de nos institutions politiques? Telle est l'hypothèse iconoclaste de
Dépasser la démocratie, un livre de deux Hollandais, Frank Karsten et Karel Beckman, qui vient d'être traduit en français par Benoît Malbranque sous l'égide de l'Institut Coppet. Selon eux, c'est la démocratie elle-même qui produit le déclin de la civilisation, au sens d'un affaiblissement généralisé des idées de liberté et de responsabilité.

La démocratie est née à une époque où l'État était relativement faible. Un siècle et demi de démocratie a néanmoins conduit à une expansion considérable de l'État dans tous les pays démocratiques. Elle a également conduit à la situation dans laquelle nous ne devons pas seulement craindre l'État, mais aussi nos concitoyens, qui sont en mesure de nous asservir par les urnes. Bien entendu, si la démocratie consistait à garantir les libertés individuelles, elle serait une chose souhaitable. Mais malheureusement, ce n'est pas le cas. Il semble bien que la démocratie ne produise pas le maximum de liberté compatible avec l'ordre social mais tout au contraire le maximum de servitude compatible avec l'ordre social.

Les auteurs montrent en effet qu'un système de choix collectifs fondé sur des votes à la majorité des voix ne permettra jamais de dégager des solutions à long terme aux problèmes soulevés par la vie en société. Au contraire, il produira de plus en plus de dépenses publiques et de contrôles sur les individus. En effet, la démocratie est un système politique dans lequel les candidats achètent des voix au moyen de promesses de biens publics et de subventions. Ils cherchent à maximiser le nombre de leurs électeurs en adaptant l'offre de biens publics à la demande des groupes de pression. « Ce qui règne en démocratie n'est pas "la volonté du peuple" mais la volonté des hommes politiques, elle-même guidée par les groupes de lobbyistes professionnels, les groupes d'intérêts et les activistes. »


Dans notre société, la croyance aveugle en la démocratie n'est pas si évidente. Il s'agit en fait d'un phénomène assez récent. Cela pourra apparaître comme une surprise pour beaucoup de lecteurs, mais les pères fondateurs des États-Unis ‒ des hommes comme Benjamin Franklin, Thomas Jefferson et John Adams ‒ étaient sans exception opposés à la démocratie. De même, le système politique que Benjamin Constant, Jean-Baptiste Say et Frédéric Bastiat appelaient de leurs voeux était une république constitutionnelle limitée, restreinte à la protection des droits individuels. Dans un tel système, la règle de la majorité s'applique uniquement à la sélection des représentants. Mais la majorité n'a rien à dire sur les principes fondamentaux régissant la société comme le gouvernement. Elle n'a pas le pouvoir de demander ou d'obtenir la violation des droits individuels.

À l'origine bien sûr, le rôle des institutions démocratiques était de limiter et de contrôler l'État. Malheureusement, la démocratie est devenue un instrument de contrôle de la sphère privée. Les totalitarismes du XXe siècle étaient le résultat de l'emprise du pouvoir politique sur les individus et de la sphère publique sur la sphère privée. Or la démocratie du XXIe siècle s'inscrit dans la continuité de ce modèle. Pas de manière sanglante, ni de façon abrupte. Mais graduellement, petit à petit. C'est un totalitarisme « soft », d'autant plus insidieux qu'il est supportable et procure l'illusion de la sécurité.


Ce livre est construit en trois parties

Dans la première partie, il étudie notre foi en ce dieu de la démocratie parlementaire. Comme toute religion, la démocratie a son ensemble de croyances ‒ des dogmes qui semblent être des faits indiscutables pour tout le monde. Ceci est présenté sous la forme d'une liste de 13 mythes populaires sur la démocratie:

Mythe 01. Chaque vote compte.
Mythe 02. Dans une démocratie, le peuple gouverne.
Mythe 03. La majorité a raison.
Mythe 04. La démocratie est politiquement neutre.
Mythe 05. La démocratie mène à la prospérité.
Mythe 06. La démocratie est nécessaire pour assurer une juste distribution des richesses et pour venir en aide aux pauvres.
Mythe 07. La démocratie est nécessaire pour vivre tous en harmonie.
Mythe 08. La démocratie est nécessaire pour créer un sentiment de communauté.
Mythe 09. La démocratie signifie la liberté et la tolérance.
Mythe 10. La démocratie favorise la paix et aide à lutter contre la corruption.
Mythe 11. Dans une démocratie, les gens obtiennent ce qu'ils désirent.
Mythe 12. Nous sommes tous favorables à la démocratie.
Mythe 13. Il n'y a pas de (meilleure) alternative.


Dans la seconde partie, les auteurs décrivent les conséquences pratiques du système démocratique. Ils montrent pourquoi la démocratie mène inévitablement à la stagnation économique et quels sont les éléments qui la rendent inefficace et injuste. « Il est temps pour les gens d'ouvrir les yeux sur le fait que la démocratie ne conduit pas à la liberté ni à l'autonomie. Elle ne résout pas les conflits et elle ne libère pas les forces productives et créatives. Bien au contraire. La démocratie crée des antagonismes et des restrictions. Les aspects centralistes et compulsifs de la démocratie provoquent un chaos organisé, alors que la liberté individuelle et la dynamique du marché désorganisé provoquent un ordre spontané et la prospérité. »

Dans la troisième partie, Karsten et Beckman posent les bases d'une alternative à la démocratie, un système politique basé sur l'autodétermination de chaque individu, caractérisé par la décentralisation, la gestion locale et la diversité. Dans une société libre, la règle principale serait de ne commettre ni fraude, ni violence, ni vol. Tant que les gens s'en tiennent à cette règle, ils pourraient offrir tous les services, y compris ceux qui sont aujourd'hui considérés comme des « services publics ». Ils pourraient également créer comme ils l'entendent leurs propres communautés ‒ monarchiste, communiste, conservatrice, religieuse ou même autoritaire, pour peu que leurs « clients » adhérent volontairement et pour peu qu'ils laissent les autres communautés tranquilles. En fait, une société idéale et libre serait semblable au modèle sur lequel est basé Internet. Avec Internet, seules quelques règles s'appliquent. Elles sont simples à respecter. Pour le reste, chacun peut participer à sa guise.

Dans une société libre, le vote est un mécanisme approprié pour la sélection de ses représentants politiques mais non, comme le veut la démocratie, de ses principes éthiques et politiques. Il faut donc limiter le pouvoir du gouvernement à une seule fonction: la protection des droits individuels. C'est le vrai sens de la liberté, tel qu'il a été si bien compris et exposé par Frédéric Bastiat au XIXe siècle.

L'approche libertarienne de la démocratie

Dépasser la démocratie a été écrit dans une perspective libertarienne. Le libertarianisme est une philosophie politique fondée sur la propriété de soi, c'est-à-dire sur le droit que chaque individu a sur son propre corps et sur sa vie, et donc sur les fruits de son travail. L'alternative à l'autogouvernement est que les gens décident de la vie et du travail des autres (ou ‒ mais cela est tout à fait irréaliste ‒ que tout le monde décide pour tout le monde). Selon le libertarianisme, une telle situation est injuste. Il est basé sur le principe que les individus n'ont aucune obligation de se sacrifier pour le collectif, comme c'est le cas dans les systèmes socialistes, fascistes ou démocratiques.

Pour les libertariens, la liberté individuelle (propriété de soi) ne signifie pas le « droit » au travail, à l'éducation, aux soins de santé, au logement ou à quelque autre bien, étant donné que ces « droits » impliquent pour les autres le devoir de fournir ces prestations. Si une personne est obligée de se sacrifier pour les autres, ce n'est pas la liberté, mais l'esclavage. La liberté signifie que chacun a le droit de faire ce qu'il souhaite avec sa vie et ses biens, tant qu'il n'interfère pas avec la vie et la propriété d'autrui. En bref, les libertariens sont contre l'initiation de la force physique.

En définitive, ce que montre ce livre, c'est que la ligne de clivage qui séparait jadis les partisans de la monarchie et ceux de la démocratie s'est déplacée. Où passe-t-elle désormais? De nos jours, le véritable clivage est celui qui oppose les défenseurs de l'association volontaire aux défenseurs du collectivisme forcé, ceux qui ont confiance en la capacité des individus à s'organiser librement par eux-mêmes et ceux qui pensent que le collectivisme social-démocrate est la fin de l'Histoire. Toute la troisième partie de Dépasser la démocratie est justement consacrée à l'élaboration des grandes lignes de cette alternative à la démocratie: « Nous croyons que l'État-nation et la démocratie qui va avec sont des institutions du XXe siècle, pas du XXIe siècle. Le chemin vers l'autonomie et l'autogouvernement continuera, mais il ne passera pas par les larges démocraties. Il passera par la décentralisation et par l'organisation des personnes en plus petites unités administratives, conçues par les gens eux-mêmes.»

Visiter le site
DepasserLaDemocratie.fr | Lire l'introduction du livre | Mythes 1 et 2
 

La réflexion du jour

On y explique que le programme, à l’origine, se basait sur la notion de danger au travail. Il a lentement glissé vers le principe de précaution, qui rend «souvent illusoires les possibilités d’affectation» des femmes enceintes. Il ajoute que, «de l’avis d’un grand nombre de travailleuse et d’employeurs, ce programme est considéré comme un congé de maternité».--- Dre Larissa Takser, du département d'obstétrique et de gynécologie de l’Université de Sherbooke

Le chiffre du jour : 220 M$

Le programme québécois de retrait préventif des femmes enceintes, qui a coûté près de 220 millions en 2011, est un «échec» et n’est basé sur «aucune preuve scientifique», soutient une analyse publiée dans une revue internationale de ­médecine.---Dre Larissa Takser, du département d'obstétrique et de gynécologie de l’Université de Sherbooke

18 avril, 2013

La réflexion du jour

Cette histoire locale de la Commission scolaire de Montréal (ndlr décréter le 25 juin jour d'école) nous raconte l’histoire beaucoup plus large des guerres de pouvoir dans le secteur public. La convention collective, les règles bureaucratiques, les intérêts des groupes organisés, tout semble avoir plus de poids dans les décisions que les besoins de la clientèle.--- Mario Dumont

Le chiffre du jour : 5 G$

Alors que le gouvernement Marois accentue les compressions, plus de 5 milliards $ sont mal dépensés dans le système de santé, soutient l’Association médicale du Québec (AMQ).

17 avril, 2013

Dette : à trop jouer avec le feu, on finit par se brûler

Depuis la débâcle financière de 2007, les politiciens conseillent à la population de réduire leur endettement en prévision d’une augmentation éventuelle des taux d’intérêt. Mais ces mêmes politiciens endettent le gouvernement, donc la population, à des rythmes qui frisent l’indécence. Au Québec, malgré toutes les belles promesses des politiciens, la dette, déjà stratosphérique (127 500 $ et 71 500 $ par famille de quatre au provincial et au fédéral respectivement), augmente au rythme de 23 M$ par jour.

Les gens voient bien que ce n’est qu’une question de temps avant que tout s’écroule comme ce fut le cas en Grèce et à Chypre. Ils se disent qu’il vaut mieux en profiter pendant que ça dure. Donc, ils empruntent pour voyager, se payer la dernière télévision, pour acheter la voiture de leur rêve, sans trop se soucier de ce qui arrivera demain. Le résultat : l’endettement des ménages par rapport aux revenus disponibles atteint le sommet intenable de 165 %.

Mais peut-on vraiment les blâmer? C’est quand même mieux d’emprunter pour satisfaire ses propres besoins que de se faire imposer une dette pour satisfaire les besoins des syndicats, des entreprises, des écolos, des fonctionnaires, etc. On joue avec le feu depuis trop longtemps, on finira par se brûler. Ce n’est qu’une question de temps avant que les taux d’intérêt augmentent et que les agences de notation mettent le gouvernement au ban des mauvais créanciers.

Ceux qui se seront endettés au-delà de leur capacité financière se tourneront alors vers le gouvernement pour amoindrir le choc. Mais il sera trop tard. Le gouvernement ne pouvant plus emprunter, les politiciens n’hésiteront pas à dépouiller ceux qui auront eu la sagesse ou la naïveté de faire des économies pour sauver les groupes d’intérêt solidement accrochés aux mamelles de l’État. Mais il n’y aura rien pour les individus, car dans un paradis socialiste ou capitaliste de copinage, les individus sont toujours sacrifiés au profit de la « collectivité », ou si vous préférez, des groupes d’intérêt.

La réflexion du jour

À gauche, on ne fait jamais grand cas de l’endettement systématique du Québec. On aime croire que la richesse existe, tel un fruit mûr sur la branche, et qu’il suffit de le cueillir pour le partager, surtout avec les employés de l’État. On ne s’embarrasse pas de la capacité de payer de la majorité; à gauche, on se contente d’être à gauche.--- Michel Hébert

Le chiffre du jour : 1,3 G$

Un mauvais jour donc pour le gentil ministre Marceau : des revenus inférieurs de 250 millions à ceux prévus il y a seulement quatre mois et chute plus abrupte de 565 millions pour l’année financière qui débutera lundi 

L’année prochaine, même culbute : 575 millions de revenus en moins. L’impasse totalise 1,3 milliard. --- Michel Hébert

16 avril, 2013

La réflexion du jour

Notre choix est clair : pour le bien des générations futures, nous privilégions l'économie d'énergie et le développement d'énergies propres.

Cette décision nous appartient. Elle ne doit pas être laissée aux seules compagnies pétrolières et gazières, ni aux gouvernements qui les subventionnent massivement.--- Manifeste écologiste

(NDLR Manifeste signé par 123 écologistes et artistes. Je suis bien d'accord qu'il faut mettre fin aux subventions aux entreprises, mais il est tout aussi urgent de mettre fin aux subventions de tous ces clowns qui immobilisent et appauvrissent le Québec depuis trop longtemps.)

Le chiffre du jour : 30 à 70 %

La ville de Montréal investit des sommes colossales pour la réfection des infrastructures d'aqueduc et d'égout. Comme la tuyauterie représente jusqu'à 60 % des investissements en capital dans de tels projets, il est possible de réaliser des économies substantielles grâce à une gestion optimale de l'approvisionnement en tuyaux. Pour des raisons inexpliquées, la plupart des appels d'offres visant les conduites maîtresses à Montréal sont restreints aux seuls fournisseurs de tuyaux d'acier recouverts de béton ou de tuyaux de fonte ductile.

La ville dispose pourtant d'autres options, dont le tuyau de PVC, un des matériaux les plus sécuritaires et qui coûte en moyenne de 30 à 70 pour cent moins cher que les produits concurrents. ---Bruce Hollands, directeur exécutif, Association PVC Pipe

(NDLR Si au lieu de toujours rechercher les moyens de piger plus profondément dans les poches des contribuables, les politiciens cherchaient à réduire les coûts et à améliorer les services, le Québec se porterait beaucoup mieux.)

15 avril, 2013

Éducation : l’histoire d’un détournement


Au fil des ans, le système d’éducation est devenu une immense bureaucratie dont la mission principale est d’assurer sa pérennité. C’est le résultat naturel d’un monopole étatique. Les solutions sont connues : décentralisation et concurrence. Mais une telle révolution demeure impossible dans un Québec où les politiciens sont à la merci des syndicats.

Joseph Facal en discute avec Simon-Pierre Savard-Tremblay de Génération Nationale. Monsieur Facal a été ministre au sein des gouvernements de Lucien Bouchard et de Bernard Landry et est aujourd'hui professeur aux HÉC et chroniqueur politique.

(Durée 45 min.)

La réflexion du jour

Au Québec comme en Europe, les populations se sont laissé séduire par les promesses de l’État-providence. Au fil du temps, elles ont amplifié leurs demandes et les dirigeants, plus intéressés par leur carrière politique que par la santé économique de leur pays, leur ont fait croire l’impossible. Mais tout mensonge finit par être découvert, tout mirage finit par s’évanouir. Aujourd’hui, et plus que jamais, les États, y compris le Québec, ont une soif d’argent intarissable.

Je cherche une raison qui empêcherait Québec d’imiter le gouvernement chypriote et je n’en trouve aucune. L’un des derniers remparts de la propriété privée a été lézardé : l’épargne n’est plus en sécurité!--- Nathalie Elgrably-Lévy

Le chiifre du jour : 79 %

Le gouvernement du Québec est responsable de 79% de la croissance des dépenses publiques dans la province depuis 1981, le fédéral 11%, les municipalités 21%. Les dépenses du gouvernement du Québec représentent aujourd’hui 53% de toutes les dépenses publiques faites dans la province, contre 42% au début des années 1980.--- André Pratte

14 avril, 2013

Caricatures québécoises

Trame sonore : En-Dust, Shaunna Hall

La réflexion du jour

Monoparentale dans la cinquantaine, mon médecin ne roule pas sur l’or. Quand on lui demande si elle a quitté la RAMQ pour devenir riche, elle rigole. «Je voulais pratiquer la médecine à temps plein, sans avoir à consacrer des heures à satisfaire les exigences de paperasse du ministère. Je n’en pouvais plus. On fait tout pour écœurer les médecins.»--- Lise Ravary

Le chiffre du jour 47 %

Les gouvernements dépensent déjà 16 150 $ par habitant au Québec. Cela représente 47 p. cent de toute la richesse produite ici. Et c’est déjà 1450 $ de plus par habitant que la moyenne nationale...Benoît Aubin

13 avril, 2013

La réflexion du jour

À l'inverse, rien, en matière d'énergie, n'aura autant contribué à l'appauvrissement des Québécois que l'implantation d'éoliennes sur le territoire; des infrastructures privées produisant une énergie non fiable (intermittente), non rentable et inutile puisque des surplus historiques sont prévus pour les 15 à 20 prochaines années.--- Claude Charron, président du Regroupement pour le développement durable des Appalaches.

Le chiffre du jour : 300 M$

Hydro-Québec peine à écouler ces énormes surplus à 4 cents / kWh (prix moyen obtenu en 2012) alors que l'énergie éolienne lui coûte 11 cents / kWh (13,3 cents / kWh pour le dernier appel d'offres). Pour la seule année 2013, des pertes de 300 millions $ sont prévues pour l'achat à perte de cette énergie. --- Claude Charron, président du Regroupement pour le développement durable des Appalaches.

12 avril, 2013

Du Grand Rattrapage au Déclin Tranquille


Revue de livre par Joanne Marcotte

Quelle merveilleuse contribution à l’histoire économique du Québec que celle de Vincent Geloso. Après 4 ans de fouilles statistiques et de données économiques, Geloso réhabilite l’époque d’avant 1960, celle que les historiens ont qualifié de “Grande noirceur”.

Notre mythologie historique entourant la “Grande Noirceur” et le moment fondateur, croit-on, de la “Révolution tranquille” ne tiennent pas tout à fait la route lorsque mis à l’épreuve par la démonstration rigoureuse et passionnée de Geloso. Vérification faite, si on voulait parler de période de Grand Rattrapage, il faudrait plutôt se référer à l’époque de l’après-guerre de 1939-45 s’étalant jusqu’au début des années 1960, selon l’auteur.

Suivant cela, la “Révolution tranquille” des années 1960 et 1970 a-t-elle vraiment été l’expression d’une accélération du Grand Rattrapage pré-1960 démontré par Geloso? Même pas, prétend-il. “Relativement aux autres, on n’a pas fait aussi bien que la narrative de la Révolution tranquille prétend.”

À titre d’exemple et de façon absolument fascinante, nous serions même en plus mauvaise posture sur le plan des diplômés universitaires qu’au début des années 1960! La période chérie des révolutionnaires tranquilles? Plutôt le début d’un Déclin Tranquille, selon l’auteur.

Dans son essai, Geloso crève également le mythe selon lequel la période pré-Révolution tranquille était celle de l’emprise totale de l’Église catholique. En fait, selon lui, “Pendant le Grand Rattrapage de 1945-1960, l’Église était probablement à son point le plus éloigné de l’appareil étatique Québécois depuis la rébellion des patriotes.” Surprenant, non?

Dans son essai, Geloso nous introduit également à la “Nouvelle économie institutionnelle”, celle qui tient compte de la culture et des incitatifs.

Si l’environnement dans lequel les gens évoluent est plus permissif (libéral) et qu’il favorise la liberté économique (et il s’agit là d’une condition cruciale), il suffit qu’une poignée d’individus décident de défier l’attitude culturelle dominante qui étouffe la croissance pour que celle-ci commence à se métamorphoser.

C’est, semble-t-il, ce qui se passait dans les années de l’après-guerre et j’ajouterais personnellement que c’est sûrement ce dont nous avons présentement un urgent besoin!

Le véritable héritage de la Révolution tranquille selon Geloso, outre les avancées qu’il ne faudrait pas nier:
la dette qui explose
le niveau de vie du Québec dopé par les transferts fédéraux
un fardeau fiscal plus élevé qu’ailleurs
des groupes d’intérêts imbriqués dans le fonctionnement de l’État qui dégrade le capital social

L’oeuvre de Geloso devrait s’ajouter à la boîte à outils des professeurs en sciences humaines toutes catégories de nos institutions collégiales. Elle est également une oeuvre que tout Québécois devrait compter dans sa bibliothèque. Jugeons l’histoire non pas sur la base des gestes ou du nombre d’interventions de l’État mais sur les résultats, suggère-t-il. Sur cette base, la conclusion est claire.

“Ce n’est pas l’État-providence de la Révolution tranquille qui a fait naître le rattrapage du Québec et il ne l’a pas accéléré non plus et à plusieurs égards, il l’a même ralenti.”

La réflexion du jour

Le Québec mène un plus grand train de vie que le reste du Canada, dépensant ce qui équivaut à presque la moitié de l'économie dans des services de plus en plus généreux.---Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal

Le chiffre du jour 47 % c. 39 %

En 2009, les dépenses publiques au Québec atteignaient 47 % du produit intérieur brut (PIB), contre 39 % dans l'ensemble du Canada.

Pour la période de 30 ans couverte, les dépenses par habitant ont gonflé de 40 % à 16 150 $ au Québec, soit 1450 $ de plus que la moyenne nationale.---Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal

11 avril, 2013

La réflexion du jour

«Il faut toujours cotiser davantage. On ne sait plus où donner de la tête. Le gouvernement demande toujours plus d’argent pour faire des choses. Mais, il faudrait s’asseoir et regarder le système en bon gestionnaire.» 

Or, les ressources du système de santé sont si mal coordonnées qu’il faudrait en revoir la coordination d’un bout à l’autre. 

Et il n’y a pas 36 façons de le faire, selon lui. «Il faut décentraliser les soins», assure M. Prud’homme.---Danis Prud’homme, directeur général de la Fédération de l’Âge d’Or du Québec (FADOQ)

Le chiffre du jour : 2327 cadres


(NDLR S'il y en avait 20 000 le dysfonctionnement du système de santé serait d'autant plus prononcé. Tous ces cadres, pour se rendre utiles, font des enquêtes, des rapports, des évaluations, etc. et empêchent les employés de première ligne de travailler.)

10 avril, 2013

La goutte de trop


Les restaurateurs en ont assez de se faire couillonner par le gouvernement. Ils ont lancé une campagne d’information pour dénoncer les abus dont ils sont l’objet.

Après les caisses enregistreuses espionne, les frasques de l’OQLF, la taxe rétroactive sur la cave à vin est la goutte qui a fait déborder le verre. Il est temps que les entreprises qui tiennent l’économie du Québec à bout de bras, malgré l’ineptie des politiciens et des bureaucrates, se révoltent. Malheureusement, je ne crois pas qu’ils auront gain de cause à moins de descendre dans la rue et de tout casser comme l’ont fait les étudiants au printemps 2012.

Le modèle québécois est tellement usé et anachronique qu’il craque de partout. Seulement les cas extrêmes qui risquent de perturber la paix publique obtiennent l’attention des politiciens. Ils sont comme des pompiers qui s’affairent à éteindre les feux qui s’allument inopinément d’un bout à l’autre de la province. Il faut toutefois reconnaître que ce sont les politiciens eux-mêmes qui allument la plupart des feux.

Mario Dumont en discute avec François Meunier, vice-président de l’Association des restaurateurs du Québec.

La réflexion du jour

Aura-t-on (ndlr la commission nationale sur l’emploi et la main-d’œuvre) le courage de s’attaquer à tous les enjeux : les assistés sociaux de longue date, la formation des immigrants, les orienteurs qui bourrent les facultés de sciences sociales d’étudiants qui finiront vendeurs dans un magasin à rayons, la dévalorisation des métiers professionnels. Il y a des tabous là-dedans. Le Québec peut-il s’autocritiquer pour s’améliorer ou on se contente de dire: nous, on est parfaits; le fédéral, il est méchant!--- Mario Dumont

Le chiffre du jour : 1,3 M de personnes

Au Canada, plus de 1,3 million de personnes se disent activement à la recherche d’un emploi, pendant que des chambres de commerce dans tous les coins du pays s’inquiètent fortement des ennuis de leurs entreprises pour combler les postes offerts............

Et que dire du gouvernement? L’économiste en chef de la CIBC évalue que si les emplois offerts étaient comblés au Canada, cela ferait une différence de 5 milliards $ sur le budget.--- Mario Dumont

09 avril, 2013

La réflexion du jour

Les discussions sur la péréquation ne s’annoncent pas faciles pour le Québec. Hors de l’armée et des prisons, le fédéral est près de ses sous. Puissante à Ottawa, l’Alberta est révoltée contre la péréquation, tandis que l’Ontario se pose en rival pour les fonds. Mais pour trouver des solutions, mieux vaut voir venir que de jouer à l’autruche.--- Pierre Fortin

(NDLR Ce n'est qu'une question de temps. Éventuellement, le B.S. payé au Québec sera coupé et les Québécois devront retourner au travail ou sacrifier certaines vaches sacrées.)

Le chiffre du jour : 9 %

Le coût de la vie est en outre plus bas de 9 % en moyenne au Québec que dans les autres provinces bénéficiaires de la péréquation. Lorsque le Québec et l’Ontario reçoivent 1 000 dollars, par exemple, le premier touche, en vrai pouvoir d’achat, 90 dollars de plus que son voisin. Des pressions politiques s’exercent pour qu’on lui retire cet avantage. Si les paiements de péréquation sont revus en conséquence, le Québec écopera.--- Pierre Fortin

08 avril, 2013

Santé : un système malade


La science médicale évolue à la vitesse grand V. Chaque semaine de nouveaux médicaments et de nouvelles technologies sont mis à la disposition des médecins et des hôpitaux. Par contre, la bureaucratie qui encadre le système de santé évolue à la vitesse d’un glacier. Il ne faut donc pas se surprendre qu’il soit dysfonctionnel. À moins de changer fondamentalement notre approche en s’inspirant des systèmes les plus efficaces, par exemple celui de l’industrie alimentaire, le système de santé accaparera 100 % de l’économie dans moins de deux décennies.

C’est le constat qu’a fait le Dr David Gratzer, médecin et écrivain. Il a publié son premier livre en 1999 : Code Blue : Reviving Canada’s Health Care System. Son livre a remporté le prix Donner pour le meilleur livre de politique publique canadien. Robert Guy Sculy en discute avec le Dr Gratzer.


La réflexion du jour

Ne serait-il pas plutôt préférable de donner l'heure juste aux Québécois? De dresser un portrait plus équitable des finances de l'État? Et ce faisant, d'obliger les élus et les électeurs à prendre des décisions difficiles plutôt que de couper toujours un peu plus de façon horizontale, c'est-à-dire sans faire de réels choix sur les programmes à conserver et ceux à oublier?--- Francis Vailles

Le chiffre du jour : 1,2 G$

Une devinette maintenant: qu'arrivera-t-il durant l'année qui suivra l'atteinte du déficit zéro, en 2014-2015, lorsque tout l'argent d'Ottawa aura été dépensé? Eurêka, vous avez trouvé: le Québec aura un gros trou à combler.

De fait, dans ses documents budgétaires, le gouvernement a inscrit des coupes additionnelles de quelque 1,2 milliard pour 2014-2015, en plus d'un trou à résorber de 430 millions, ce qui nous ramène à la case départ.--- Francis Vailles

07 avril, 2013

Caricatures : la semaine du 31 mars au 6 avril 2013

Bande sonore : Poundin the pavement, DJ Morphiziz

La réflexion du jour

Encore une fois, une bande de fonctionnaires qui, pour la plupart, n’ont jamais roulé en moto de leur vie, établissent des règles mal adaptées et punitives, en fonction de leurs préjugés et de notre tolérance à l’imposition des plaisirs coupables, même utiles, pour satisfaire notre vieux fond catho.--- Lise Ravary

Le chiffre du jour : 1116,90 $

Ici, on punit les motocyclistes. Immatriculer une moto coûte 557,53 $ pour un modèle ordinaire et jusqu’à 1116,90 $ pour une moto sport. Un scooter? 243,79 $.

Une auto, Yaris ou Ferrari, c’est le même prix : 273,25 $ pour 12 mois. Trente dollars de plus qu’un cyclomoteur. La moitié moins qu’une moto.

Comment justifie-t-on cette escroquerie?---Lise Ravary

06 avril, 2013

La réflexion du jour

Intitulé «La pauvreté au seuil de votre porte», le rapport trace un portrait détaillé de la pauvreté dans cinq grandes villes canadiennes. Ainsi, il indique que la stagnation des revenus et l'augmentation du coût de la vie plombent considérablement le budget des familles montréalaises.---Carolyn Hébert, directrice Québec de Vision Mondiale Canada

(NDLR Pour combattre la pauvreté il faut créer des emplois. Pour créer des emplois il faut créer un environnement économique propice aux entrepreneurs et investisseurs. Dans une économie développée, l'interventionnisme étatique crée toujours plus de pauvreté.)

Le chiffre du jour : 1 Montréalais sur 10

Montréal figure parmi les villes affichant un des taux de pauvreté les plus élevés au Canada, selon un rapport publié par Vision Mondiale et Citoyens pour une politique juste. Environ un Montréalais sur 10 vivrait de l'aide sociale, dont 46 500 enfants.--- Carolyn Hébert, directrice Québec de Vision Mondiale Canada

05 avril, 2013

La vache et le passant



par Olivier Golinvaux via le Québécois Libre


 Il était une fois une vache. Précisons: il était une fois une petite vache bien de chez nous, avec ses petites cornes, son petit museau humide et son permis de vivre dûment estampillé par les ronds-de-cuir du sous-secrétariat d'État à la condition bovine. Régulation – car tel était son nom – aimait faire la conversation. Pour tout dire, Régulation était une incorrigible bavarde. Elle ne tarissait pas sur les sujets les plus brûlants et les plus en vogue de l'actualité politique française. Faut-il augmenter « les » salaires? Comment les start-upvont elles se conformer aux 35h légales et républicaines? Parviendrons-nous à faire face à la mondialisation « qui nous menace »?

Bovineries hexagonales

Régulation était donc une vache bavarde. Elle était surtout une vache vernie. Française, elle avait non seulement la chance de résider dans un pays aux pâturages magnifiques; elle avait de plus celle de pouvoir profiter d'un environnement humain culturellement compatible. Ô divine providence! Régulation te remerciait tous les matins d'être née au pays de l'ENA. Cet environnement culturel si accueillant pour une politicarde de prairie, elle l'aurait volontiers qualifié de « bovin » si l'adjectif n'avait eu une indéniable connotation péjorative. Et puis un jour...

Un passant passa, alors que Régulation paissait. Toujours prête pour un brun de causette polémique et politique, Régulation l'interpella:

Régulation: Belle journée n'est-il point?

Le passant: Boaf! En tout cas, elle a bien mal commencé en ce qui me concerne. Je suis entré tout joyeux dans la boucherie du village, salivant sur un fantasme de belle viande rouge et saignante taillée dans une somptueuse fesse bovine...

Régulation: Et????

Le passant: J'en suis sorti tout déconfit, saoulé par la discussion sans fin dans laquelle le boucher et deux de ses clientes s'étaient laissés absorber. Les vaches y étaient folles, les encéphales spongieuses, les farines animales, le principe de précaution sacro-saint et la course au profit honnie. Ah morbleu! Nul besoin de cette satanée maladie pour ramollir un cerveau! L'étatisme y suffit amplement.

Régulation: Pardon?! J'ai peur de mal vous comprendre... Diriez-vous du mal de ces braves gens? À vous entendre, j'ai l'impression que vous parlez en fait de bons citoyens, responsables et ayant compris qu'il y a là une affaire de santé publique! L'heure est grave mon bon monsieur: il en va de l'intérêt général.

Le passant: Alors là, c'en est trop! L'encéphalite énarchique oiseuse gagne les hôtes des verts pâturages! Peste soit de votre intérêt général! Et puis d'abord, qui est général dans l'intérêt soi-disant général? Le suis-je, moi le consommateur friand de viande de boeuf hormoné et gavé de farines protéinées? Le suis-je, moi le contribuable que l'on va délester pour financer le « soutien » de l'État au marché de la viande? Tiens! Puisqu'il en est ainsi, je m'en vais acheter quelques filets de sole tropicale en lieu et place de cette maudite bidoche. Vengeance et prudence feront ainsi bon ménage... 

Régulation: La belle contradiction que voilà! Monsieur joue les pourfendeurs du principe de précaution, s'offusque que l'on fasse grand cas de cette satanée maladie et invite la terre entière à festoyer de barbaque non réglementaire je suppose! Ceci étant, à la paroisse de l'imprudence, vous me sembler être tout à la fois le plus virulent des prêcheurs et le plus sceptique des fidèles. Hypocrisie quand tu nous tiens... 

Le passant: Mais absolument pas. Vous mélangez deux plans bien différents, ou du moins qui devraient le rester. Vous faites de la prudence – autrement dit, d'une question d'éthique, de morale – une question politique. Mon comportement de consommateur qui souhaite ou ne souhaite pas acheter ceci ou cela est une chose. Mon jugement sur le fait que les hommes de l'État devraient en rester là – c'est-à-dire se préoccuper du contenu de leur assiette, non de la mienne – en est une autre. 

Régulation: Vous devriez avoir honte, mécréant! Ne pensez vous point à tous ces braves gens qui pourraient inconsciemment ingurgiter la barbaque de mes congénères avariées si l'État s'en désintéressait? Mais mon bon monsieur! Les consommateurs se doivent d'être guidés, éclairés dans leur choix par une technocratie compétente! Comment pourrait-il en être autrement? Laissé à lui-même, le peuple resterait plongé dans les ténèbres de l'ignorance crasse. À qui d'autre qu'à des experts dûment commissionnés pouvons-nous nous fier, je vous le demande? Lorsque la science elle-même est hésitante, alors on se tait et on obéit sans coup férir. 
Voilà la sagesse! 

Le passant: Sagesse? Permettez-moi d'en douter! Il n'y a point de sagesse véritable là où le choix est tout bonnement absent. Bien sûr que les consommateurs ne sont pas omniscients! Bien sûr qu'ils ont un immense besoin d'information; sur ce genre de sujet tout particulièrement, je n'en disconviens pas. Ceci dit, l'information circule me semble-t-il! Les journaux télévisés ne manquent jamais de diffuser des images de bovins tremblotants à la moindre occasion, la presse se gargarise des moindres nouvelles émanant de la communauté scientifique et conjecture sur ces dernières comme d'autres montent une crème fouettée. Que demander de plus? Comprenez-moi bien: je suis fort aise de toute cette agitation. Et si l'on n'y trouvait point ce goût ridicule de l'apocalypse qui transpire à toute occasion chez nous, j'irais bien jusqu'à dire qu'elle nous est éminemment utile. Vive le débat, vive le déballage, vive la mise à nu! À poil la vache foldingote! Mais restons-en là, par pitié. Laissons les gens choisir eux-mêmes, en leur âme et conscience. À quoi bon informer d'un côté, si l'on prive du pouvoir de décider de l'autre?

Régulation: Le pouvoir de décider ne doit-il pas revenir aux Politiques lorsque la santé publique est en jeu? Voyons!

Le passant: Santé publique, ridicule oxymore en vérité! Rien n'est plus privé que la santé. Chacun devrait pouvoir librement décider de l'attention qu'il compte consacrer à sa propre santé, des revenus qu'il entend y investir comme des risques qu'il accepte de lui faire courir. Oui! j'ai bien dit « risques ». Que font vos chers politiciens en qui vous placez une confiance aveugle et déresponsabilisante? Tout en affirmant pour la forme que « le risque zéro n'existepas », ils prétendent obliger tout le monde à en faire tout de même la mire du raisonnable, l'étalon du bien-penser. Et lorsqu'on se laisse flotter dans un tel marécage de contradictions, on aborde vite les rivages du ridicule. L'intelligentsia politico-médiatique considère dans sa vaste majorité(1) que l'incertitude commande l'abstention, l'interdiction – autrement dit l'inaction, tout cela au nom du sacro-saint principe de précaution. Ne voyez-vous pas que tout ceci n'est que foutaises, ma bonne quadrupède? Au nom des lumières du savoir, vous acceptez de confier le monopole de la décision à des gens qui prétendent se l'arroger précisément au nom des ténèbres dans lesquels ils se trouvent, de leur propre aveu.

Régulation: Mais alors...

Le passant: Mais encore! Car il en reste, permettez-moi de terminer! Le plus terrible dans l'histoire est ailleurs, à mon avis. Il réside dans l'incitation permanente à la désinformation qui caractérise un tel système...

Régulation: Allons donc! Il n'y pas cinq minutes, vous vous félicitiez de l'agitation qui...

Le passant: Je me félicitais du principe qui consiste à agiter les méninges de mes contemporains en diffusant de l'information, certainement pas du contenu actuel de cette dernière! Et je vais vous dire pourquoi. Lorsque le pouvoir de décider en dernier ressort est confisqué aux individus au profit d'une petite caste politicienne flanquée de ses experts de cour, le but de la diffusion d'information change radicalement. Dans le cadre d'une organisation politique, on n'informe pas pour éclairer des personnes dans leur décisions mais pour s'assurer qu'elles obéiront correctement à celles qu'on prend pour eux. Aujourd'hui, la bonne table et le bien-être des gens sont devenus secondaires par rapport à l'angoisse des monopolistes de subir le courroux de « l'opinion » – tout le monde se souvient de l'affaire du sang contaminé. Voila le revers de la médaille pour nos chers dirigistes; car qui prétend décider à la place des autres ne doit pas s'étonner de subir leur mécontentement...

Régulation: Là, j'avoue...

Le passant: Hé oui! Et le mécontentement devient d'autant plus probable que les gens ainsi déresponsabilisés deviennent plus exigeants.

Régulation: Plus exigeants?

Le passant: Croyez-vous que l'on accepte de subir la décision du Prince sans attendre quelque avantage de cette délégation contrainte et forcée? Le Prince veut décider à ma place? Soit! Qu'il décide! Mais qu'il décide bien, sacrebleu! Le Prince veut me confisquer le pouvoir d'agir à ma guise, au nom des lumières du savoir qui le nimbent? Soit! Mais que je ne le prenne pas en défaut, faute de quoi mon ressentiment à son égard sera terrible! L'omniscience est un piédestal duquel il est facile de tomber pour un pauvre mortel, fut-il énarque.

Régulation: Je pense que les énarques ne le savent que trop, à bien y réfléchir. Ne serait-ce pas pour cela qu' ils trébuchent toujours sur la vieille lubie du « risque zéro » et... 

Le passant: Mais précisément! Précisément! Le risque zéro est le terrain béni où peuvent s'harmoniser au mieux le risque politique du décideur monopoleur et le risque du consommateur suiveur et déresponsabilisé. Interdire devient la solution miracle, car la seule action sans risque reste bel et bien l'inaction. Dans un tel contexte, l'information la plus utile aux gouvernants, c'est avant tout l'information-catastrophe. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le Prince encourage la diffusion des informations les plus alarmistes. Appel d'air pour les mesures d'interdiction, ce sont en effet celles qui se marient au mieux avec sa propre sécurité politique. La vache déjantée n'est qu'un avatar de plus dans la longue litanie du catastrophisme justificateur.

Régulation: Soit! Je suis prête à vous concéder ce point là: le processus politique n'encourage en rien l'information honnête du consommateur. Mais alors, devrait-on se contenter de réglementer les marchés pour s'assurer que l'information est bien disponible, tout en laissant les gens choisir à leur guise? Ah! Je mesure l'horreur de mes paroles, dignes d'une vache britannique thatchérienne! Mais vous m'avez convaincue sur...

Le passant: Pas sur tout en tous les cas! Pourquoi réglementer je vous le demande?...

Régulation: Alors là tout de même! Et la traçabilité...

Le passant: Et les vices du monopole, dois-je vous les resservir à nouveau? Dans un système d'étiquetage légalement obligatoire, qui décide de ce qui est important à mentionner et de ce qui ne l'est pas? Dès lors, qui oriente imperceptiblement les gens à penser que telle information est essentielle alors que telle autre, parce qu'elle ne fait pas l'objet d'un obligation légale, ne l'est pas? Je vous le demande! Allons, vous m'avez accordé de mettre le monopole de la décision à la porte, de grâce ne l'invitez pas à se glisser subrepticement par la fenêtre! Laissez faire, laissez étiqueter, que diable! Et croyez bien que face à une population de consommateurs frileux – c'est le cas actuellement pour la viande de vos congénères, très chère – l'intérêt bien compris des producteurs est de jouer la transparence la plus rassurante. Lorsque la demande d'information est là, il y aura toujours un avantage concurrentiel à informer. Points d'interrogation et gros chiffre d'affaire ne font pas bon ménage au pays des consommateurs inquiets. Nous voilà arrivés au coeur du sujet...

Régulation: Au coeur du sujet? Je crains de ne pas comprendre...

Le passant: C'est que la sécurité, ma brave bête, est un bien. À ce titre et comme les autres biens, la sécurité se produit, elle ne se décrète pas. Croyez-vous qu'il suffit d'inscrire « dix tonnes de barbaque » sur un papier officiel visé, revisé, signé et contresigné pour voir pousser comme par enchantement dix de vos consoeurs au milieu de ce champ?

Régulation: Bien sûr que non mais...

Le passant: Mais il en va de même pour la sécurité n'aurait pas manqué de marteler Gustave de Molinari! Je vous le dis, le processus de marché et la structure juridique qu'il sous-tend – celle basée sur le droit de propriété – constitue le cadre le plus propice à la production d'une authentique sécurité alimentaire. Vous en avez convenu avec moi, le processus dirigiste et planificateur tend à sécuriser par le vide, ce qui en fait revient à éluder les problèmes, non à les résoudre. La vie n'est pas un état sûr? Alors mourrez! Voilà ce que nous disent en substance les empêcheurs de décider en rond ! La sécurité alimentaire doit se produire, disais-je. Et pour assurer une production optimale de sécurité alimentaire de manière à répondre au désirs des consommateurs, rien ne peut remplacer le laisser-faire. Comment? Eh! En mettant les producteurs en face de leur compte d'exploitation et de leur bilan, pardi! Aujourd'hui, les producteurs peuvent produire sans avoir les besoins du consommateur en ligne de mire. Le dirigisme agricole et le droit consummériste sont autant de paravents derrière lesquels ils peuvent s'abriter. Ma barbaque est moisie? Mais mon bon monsieur, peu m'importe! Croyez-le bien, je m'en tamponne! Elle répond aux normes réglementaires en vigueur, et cela me suffit! Quoi? Vous n'en voulez plus? Qu'à cela ne tienne: mon ministre de tutelle va prestement vous délester de votre argent arrogant avec lequel vous prétendez m'imposer vos goûts! Ah! Pas étonnant qu'il faille tant réguler et subventionner, avec des rebelles de votre espèce!...

Régulation: Vous exagérez!

Le passant: Dans le verbe seulement. Comme la manipulation des taux d'intérêt et de la monnaie engendre le malinvestissement – voyez la crise de 29 –, la manipulation réglementaire des marchés engendre ce que j'appellerais de la malproduction. En l'occurrence, le dirigisme agricole et son soutien aux cours a invité à négliger grandement le qualitatif au profit du seul quantitatif. Le qualitatif – dans lequel vous me permettrez d'inclure la question sanitaire – s'est alors confondu avec le respect pur et simple de la réglementation.

Régulation: Vous me mettez mal à l'aise. J'en vomis mon nom de baptême, que je trouve désormais bien difficile à porter. Ah! Ils sont bien beaux, ces politiques! Ils poussent au n'importe quoi d'un côté, puis lorsque les problèmes arrivent, ils fustigent le marché et se posent en redresseurs de torts! Ah les...

Le passant: Eh oui! On ne perturbe pas impunément la coordination naturelle des activités humaines. Mais l'inculture économique des peuples – le principal péril qui pèse sur la civilisation disait Ludwig Von Mises – permet tout de même aux politiques de prospérer sur les conséquences de leurs propres errements. Les mesures dirigistes qui se profilent à l'horizon ne sont qu'une version bovine et contemporaine du New Deal de grand-papa.

1. Note: un petit coup de chapeau à Claude Imbert pour s'en être courageusement démarqué. Voir son éditorial « Le boeuf émissaire » dans Le Point du vendredi 17-11-00.  >>

La réflexion du jour

«Je trouve ça plate, nous avons mis beaucoup d'efforts (ndlr mise en veilleuse du projet Matoush dû au moratoire sur l'exploration de l'uranium). Je suis surtout déçu d'être Québécois. [Avec ce genre de décision], ça ne te tente plus de travailler ici. Il n'y a plus de règles qui tiennent au Québec.»---Guy Hébert, PDG de Strateco

Le chiffre du jour : 300 000 $ par mois

Strateco estime ne pas avoir les reins assez solides pour survivre le temps que le BAPE exécute ses travaux - le gouvernement anticipe des délais d'un an, Strateco s'attend à deux ou trois ans «minimum». «Mes liquidités s'épuisent à un rythme de 300 000 $ par mois», soutient Guy Hébert. Il a déjà mis à pied 12 employés et il en reste 26.

(NDLR D'un côté le gouvernement distribue des milliards en subvention pour créer des emplois, de l'autre le ministre des verdoyants (MDDEP) les détruit. Cherchez l'erreur.)

04 avril, 2013

Un silence rempli d’éloquence


Par Louise V Labrecque

Le silence des musulmans dit modérés a de quoi laisser pantois. Il vient un temps où il faut cesser de s’accouder à la fenêtre, pour enfin prouver au monde notre « extraordinaire vision ». En effet, aucun vœu pieu ne fera l’affaire : ce qu’exige maintenant tous les états éclairés de la communauté internationale, ce sont des preuves, des données tangibles, empiriques, irréfutables, exprimant hors de tout doute que l’Islam est bel et bien une religion de paix. Et si nous sommes un tantinet pressés, voire clairement agacés, c’est que la farce a assez durée : nous sommes las de ce scandale fondamental laissant croire en une paix puisant hypocritement son eau à la source des pires barbaries, du terrorisme, de la haine perverse et mortifère. Bref, face à ce génocide de la conscience humaine, la responsabilité des musulmans dit modérés, interpelle actuellement le monde entier, notamment le monde occidental. En effet, seule cette voix éclairée pourra apporter une réelle aide opérationnelle afin d’ouvrir la possibilité de débats sur la question du désengagement terrorisme au cœur de l’Islam, grand responsable du fiasco actuel. Le régime de terreur imposée ici dépasse l’imagination la plus abjecte et le thème de l’agression (agressions sous toutes ses formes), doit être abandonné : les massacres de masse ne font pas avancer la cause de la paix dans le monde. Il y aurait beaucoup à en dire, trop pour les besoins de cet article, mais je vous laisse aux innombrables documents et archives disponibles partout, notamment sur le web, pour mesurer un indice de l’ampleur de violence et d’asservissement dont on parle ici. Pour l’heure, regardons de près le déconcertant message caché sous l’affirmation de cette simple phrase : « L’Islam est une religion de paix » Cette antinomie est plus qu’une contradiction complexe. En effet, opposer le concept de civilisation à la paix individuelle et collective (mondiale), et élargir ensuite l’enseignement de cette idéologie à une recherche historique amène une telle contradiction que l’on finit par ne plus se comprendre; les ravages découlant de ce fouillis ambigu ne porte aucune allusion éclairée puisque sous le couvert bouillonne les feux (et contre-feux) des pires thèses ravageuses, barbares, dénuées bien évidemment de toute décence, sous sa prude pensée d’apparat. L’islam a toujours été pluriel et les citoyens d’origine musulmane sont très divers : j’en appelle donc à ces contemporains, avec insistance sur la civilisation de mémoire, afin de sortir des discours ethnocentriques, identitaires, pour entrer réellement au cœur des enjeux de la crise actuelle, celle de la république laïque avec l’islam essentialisé, comme toutes les autres religions (en particulier le catholicisme), ramenant du même coup l’importance cruciale de la séparation de l’Église et de l’État.

Incontestablement, la voix publique de tous les musulmans dit modérés, doit, sans paradoxe, s’afficher au grand jour. L’heure est venue de la métamorphose : la doctrine islamique doit changer, les rapports humains entre hommes et femmes doivent sortir de la violence, de la terreur, de la barbarie. Il est facile de jeter la pierre : des millions de jeunes femmes et de jeunes hommes, notamment en France et en Algérie, ont été aveugles sur la nature du pouvoir qui s’opérait devant leurs yeux : son obsessif autoritarisme aurait pourtant dû, davantage, mettre bravement toute la population en sentinelle. Or, sans entrer dans la psychologie sociale, les mutations mentales peuvent, sous la pression, adopter des solutions extrêmes (relégation de masse, épurations ethniques, génocides.) Ce sont des changements parfois insidieux, par exemple l’idée que la paix passe par une violence nécessaire, dans un travail d’approche transversale, centrée sur les comportements des individus, pour ensuite amener l’idée de « bonne société », pragmatique et non-utopique; en somme, telles sont les deux faces d’un même enjeu prenant racine au cœur du principe de responsabilité.

En effet, un enjeu doit préserver l’humanité, tant en ce qui concerne les conditions physiques d’existence, qu’en ce qui concerne l’idée d’humanité et les idéaux moraux qui y sont rattachés; Hans Jonas a écrit sur cette forme d’éthique à l’orée de notre civilisation technologique, et cela avait soulevé quelques soubresauts, notamment dans les milieux académiques et universitaires. Mais en quoi parle-t’on ici d’humanisme ? En effet, en matière de débats haineux nous sommes servis allégrement, et la sous-culture qui en découle forcément, est souvent tout sauf édifiante. Qui plus est, certains éléments fourre-tout présentent de maladroites tentatives de synthèse : bref que faire lorsque les débats semblent tellement teintés de haine et de tentative d’émancipation réservée à une petite « élite », qu’il faille invoquer les Lumières (qui ne parlent plus guère ou qui laisse parfois sceptique) ? L’idéal libéral (« le plus grand bonheur possible ») a rompu avec le néolibéralisme, telle une contradiction durable : nous sommes en réalité à la croisée des chemins (et les Lumières ont aussi leurs intégristes). Comment reconnaître les intégristes ? Facile : aucune question ne les taraude. Ils croient vivre, ou vivent bel et bien, sur une planète de la raison totalement éclairée; or, nous le savons : dans le réel (comme dans la philosophie), la raison n’a jamais cessée de manifester son double, sa face d’ombre, sa déraison. Néanmoins cette indifférence, cette lassitude, voire cette haine face aux Lumières cache toujours un danger porteur de violence. En effet, critiquer les Lumières est légitime et il n’est pas question ici de refaire le procès de ce qui constitue la figure la plus importante, sensée, humaine et éclairée de notre civilisation. Qui plus est, la critique oblige à admettre que l’invasion de la raison n’est pas pour demain tant l’humanité est corrompue, en proie à ses pulsions les plus asservissantes, navrée de bêtises. Il nous faudra bientôt réellement transposer cette raison éclairée en actes, afin de relever une véritable éthique de confiance, une réalité vivante de la laïcité, afin de construire un nouveau destin pour l’Occident. Les critiques contemporaines des Lumières ouvrent donc la voie sur de nouveaux courants qui se réclament d’un pluralisme où tous les individus peuvent s’exprimer; actuellement, avec la montée des intégrismes, l’heure est grave. En effet, la montée de l’émotionnel cherche à lier la raison à la foi, et on peut voir ce que cela produit : le fanatisme et la barbarie. Ainsi, des conflits violents risquent d’éliminer bien vite nos réflexions actuelles, et de ce qu’on appelle « l’effet rebond », nous allons mesurer l’impact d’une inversion des Lumières. Les fanatiques y travaillent en cherchant à créer un triangle insoluble. Toutefois, nous sommes plus fort qu’eux car nous avons compris : « un peu de raison éloigne Dieu » (dixit Pascal) et de cette simple citation il poursuit : « et beaucoup de raison l’y ramène », tel un point d’ancrage solide. En réalité, nous ne parlons pas de dieux, mais de la loi naturelle (la raison), et c’est précisément en allant au bout de celle-ci que l’on peut toucher à son essence (certains diront « essence divine »). En somme, si de rares déraillements sont bel et bien nés des Lumières, il ne faut surtout pas oublier qu’elles étaient liées au Christianisme : ainsi de nombreuses catastrophes, par exemple la Shoa, n’aurait jamais eu lieu. Le cardinal Lustiger a lui-même avoué : « c’était des idées chrétiennes devenues folles », et sans remettre en question les principales valeurs de la Révolution (Liberté, Égalité, Fraternité), nous devons insister sur toutes les formes de barbaries qui se sont servies des Lumières afin de commettre leurs perversions folles. Aujourd’hui l’heure est venue d’en appeler de tous les esprits éclairés, afin de se mettre dans une expérience de la pensée « comme si Dieu existait » (or combien notre puissance n’est pas infinie. Il nous faudra bien un jour sortir de ce transhumanisme, puisque la perfection n’existe pas), simplement soyons de dignes héritiers des Lumières, et relevons les défis du sens et de la portées de son action en cette époque où la lutte de celles-ci risquent de faire le lit des obscurantismes les plus haineux, et signer ni plus ni moins le retour à des pratiques et conceptions irrationnelles. En effet, nous sommes à la fin d’une époque, à un changement de civilisation. La paix mondiale marche sur un fil. De plus, une grave crise économique est à nos portes. Or, nous le savons : outre les structures administratives, ce sont les structures juridiques qui fondent et nourrissent le phénomène de la violence dans la vie quotidienne. Un exemple : la montée des intégrismes passe beaucoup par le web, ainsi une véritable culture d’intimidation publique fait des petits, depuis plus de vingt ans, et se conjugue au climat de peur produit par le 11 septembre. Or que fait Barak Obama, lui qui a su profiter de celle-ci afin de lancer brillamment sa candidature, en marge des grands appareils politiques. En effet, rappelons-nous : les méfaits de l’organisation Bush furent dénoncés, notamment par plusieurs maisons d’éditions et une vague de livres, qui a été ensuite appuyée par un réseau de sites internet, des bloggers, et des mouvements activistes (MoveOn.com, qui compte plus de quatre millions de membres), lesquels ont réussis à créer une véritable sphère publique médiatique alternative. Toutefois, une crise ou une menace n’étant pas toujours une chance, dans le cas des dérives des fanatiques islamistes, il nous faudra des leaders forts pour réagir, remettre ces intégristes à leurs places, de la même manière que certains hauts dirigeants ont remis le capitalisme sur ses rails afin de nous éviter le pire, il n’y pas si longtemps. Aussi, je pense à Peter Thiel, jeune financier qui a créé PayPal (avant de financer Facebook), et qui explique sa démarche, et l’importance d’éviter l’éclatement d’autres bulles spéculatives, lesquelles amènent trop souvent des actes de violence. Les fanatiques islamistes sautent sur toutes les occasions, afin d’amener l’idée que le capitalisme serait mortel, dangereux, diabolique, et que la catastrophe – du moins sa perspective apocalyptique- est imminente, tant et si bien qu’ils sont certains que l’anti-mondialisation l’emportera, or, nous le savons : la mondialisation se nourrit à ce qui s’oppose à elle (dixit Tocqueville), en ce sens elle est universelle, unique, puissante et durable.

En ce moment, la menace la plus terrible (outre le conflit nucléaire généralisé), serait un autre attentat du même type que le 11 septembre. Un autre acte terroriste de cette ampleur, voire l’explosion Humanae vitae ne doit pourtant pas se nourrir de la peur. La peur motive le lien politique: vient ensuite la rupture contemporaine laissant la voie libre à toutes formes d’idéologies mortifères. Lorsque la peur devient le socle d’une cohésion sociale, celle-ci devient source de défiance et de division. Le dogme de l’inquiétude sécuritaire, prudent, désenchanté, calculateur, s’assure ainsi de son indépassable état en puisant dans le politique : celui-ci exhibe ce qu’il garantit et il va entretenir la peur jusqu’à légitimer son action, voire sa violence, son terrorisme et ses pires barbaries. Ce constat d’une communauté fondée sur la terreur est un non-sens, et sans rêver, il nous faut admettre la nécessité d’une transformation, passant par un réel renouveau politique. Le courage de s’extraire, à la manière du Nautilus du Capitaine Nemo (dixit Roland Barthe) oblige à dire non à l’état de vigilance exacerbée, à cette tentative de crainte universelle, de menaces permanentes. Non nous ne serons pas des automates ! Cette stratégie d’intimidation afin de créer un état atrophié, soumis à la peur, n’aura pas de vis-à-vis : la gestion des risques où l’État traque frénétiquement l’aune du jeu rationnel n’aura aucune détermination propre car l’individu possède un agir où se fabrique une police du possible, de tous les possibles, et sans atteinte aux droits fondamentaux. Bref, nous avons le droit de vivre en paix