Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

31 juillet, 2009

Travail au noir


Vive la mondialisation

Monsieur Réponse a une réponse à tout. J’aime son humour.

À sa façon, il nous donne, avec beaucoup d’humour, un exemple des effets pervers du protectionnisme.
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Les cannibales existent-ils ?
31 juillet 2009

(Question soumise par Nicole)

Non. Par contre ils ont déjà existé.

Les cannibales ont même jadis formé une riche et puissante nation dont la devise était Mordeo ab vitae (mordre dans la vie).

Malheureusement, le royaume de Cannibalie a périclité suite à de mauvaises décisions politiques. En l’espace de quelques années, la population a décliné de près de 100% après que le roi, obsédé par des visées protectionnistes, eut fermé la frontière aux étrangers.

29 juillet, 2009

Pourquoi investir dans Nortel?


L’hypocrisie des interventionnistes

Carlo Lottieri, professeur de philosophie politique à l’Université de Sienne et directeur de l’Institut Bruno Leoni, dénonce l’hypocrisie des pays occidentaux en matière d’aide internationale :


A l’encontre de ce discours à la mode, il faut répéter que l’aide aux pays pauvres est une duperie. Il s’agit tout simplement d’une fausse générosité financée aux dépens d’autrui (les contribuables des pays occidentaux) qui se transforme immédiatement en un solide soutien à des régimes qui ont déjà fait trop de mal.

Que ce soit au niveau local, national ou international, l’histoire est toujours la même : les politiciens gaspillent l’argent des contribuables pour mousser leur popularité et se donner bonne conscience. Si, par hasard, ce gaspillage est utile à certains, tant mieux, mais cela demeure une considération très secondaire.
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Le lobby écolo-agricole occidental veut-il la mort de l’Afrique ?
Carlo Lottieri – Le 28 juillet 2009.

Une des conclusions du sommet organisé par le G8 début juillet en Italie a été la décision de relancer l’aide internationale aux pays en voie de développement et, entre autres, aux pays de l’Afrique sub-saharienne. Les chefs d’Etat de l’Europe, de l’Amérique du Nord et des autres pays riches on accepté les « conseils » des grandes stars de la musique pop internationale et l’effet sera, tout simplement, que de l’argent des contribuables des pays riches sera prélevé pour le donner à ceux qui, surtout en Afrique, très souvent condamnent à la famine leurs propres concitoyens par des décisions criminelles, une fermeture du marché et un interventionnisme irresponsables.

Pop-stars et politiciens se sont dits satisfaits. Pourtant, alors qu’ils vont maintenant montrer au monde leur « générosité », une partie significative du continent africain semble connaître des problèmes toujours plus importants.

A l’encontre de ce discours à la mode, il faut répéter que l’aide aux pays pauvres est une duperie. Il s’agit tout simplement d’une fausse générosité financée aux dépens d’autrui (les contribuables des pays occidentaux) qui se transforme immédiatement en un solide soutien à des régimes qui ont déjà fait trop de mal.

Le sentimentalisme irrationnel que les chefs d’État de l’Occident ont exploité pour imposer la logique des aides internationales a tout simplement financé des gens comme Jean-Bédel Bokassa ou Idi Amin Dada: les politiciens occidentaux se sont auto-congratulés de ces décisions, mais la conséquence a été de multiplier les souffrances en Afrique. Dans le bavardage quotidien qui domine souvent la presse occidentale, la rhétorique des aides est toujours destinée à être préférée aux choix politiques responsables, qui visent à respecter la dignité des femmes et des hommes de l’Afrique, en leur permettent d’avoir une réelle opportunité de croissance.

Par ailleurs, même si toutes les ressources destinées aux gens pauvres de l’Afrique étaient effectivement affectées aux populations dans la détresse, il y aurait très peu – pour les gouvernements occidentaux – de quoi être satisfaits : au cours de l’histoire on a en effet du mal à repérer un seul exemple d’une région qui se soit développée grâce aux aides venant de l’étranger. Au contraire, l’aide d’Etat crée toujours une dépendance et étouffe tout penchant à créer, travailler, imaginer de nouvelles initiatives et prendre des risques. Encore une fois, l’aide des Etats riches aux Etats pauvres a souvent l’effet de renforcer des régimes oppressifs, en leur offrant l’opportunité d’accroître encore plus le contrôle qu’ils exercent sur la société, la circulation des idées, et la vie économique.

Pour les occidentaux, il n’y a pas de raison de croire qu’on puisse se donner bon conscience en répétant des programmes qui ont déjà échoué par le passé : on enlève un peu d’argent aux pauvres des pays riches pour le donner aux riches des pays pauvres (comme avait coutume de le dire l’économiste anglais et grand spécialiste de ces problèmes, Peter Bauer). Tout cela peut suffire à se sentir bons et généreux, mais cela n’aide pas les gens dans la misère, parce que pour intervenir de manière efficace il faut surtout donner plus d’opportunités aux individus et aux communautés africains. Il est donc important de comprendre les principaux problèmes de cet univers et intervenir avec le plus grand courage.

Contrairement à ce que disent les protectionnistes en Europe, il serait beaucoup plus sérieux – dans le but de promouvoir le développement de l’Afrique – d’abolir toute forme de protectionnisme et ouvrir la porte à une intégration croissante des économies. Mais tout cela ne plait pas à ceux qui tirent d’énormes avantages de la fermeture des marchés les plus riches et même aux militants de l’écologie anti-libérale comme le célèbre José Bové. Dans une interview très récente (http://www.euractiv.fr/environnement/article/jose-bove-on-ne-peut-pas-de...), le député français au Parlement européen a farouchement défendu les subventions destinées aux agriculteurs européens : un système qui pourtant empêche les producteurs d’autres pays de vendre leur produits sur le marché italien, français, anglais etc. Selon M. Bové, « le marché mondial n’est pas une réponse à l’alimentation » parce qu’il met en risque la position, l’état de perfusion, des paysans européens et de toute la bureaucratie qui s’engraisse aux dépens de l’économie du Tiers Monde, des contribuables et des consommateurs occidentaux.

La politique économique agricole de l’Union européenne dévore plus du tiers du bilan de cette institution, mais ce qui est pire est qu’elle empêche les consommateurs des 27 pays qui composent l’Union de s’adresser aux producteurs africains, asiatiques, etc. Les conséquences sont néfastes pour tout le monde - même pour les agriculteurs français ou italiens, qui, au cours des dernières décennies, ont perdu leur qualité d’entrepreneurs et leur capacité d’être efficaces, alimentés par les subsides publiques.

Pour vaincre cette bataille, il faut une alliance entre les consommateurs et les contribuables de l’Occident et les agriculteurs et les entrepreneurs du Sud. Plutôt que faire l’aumône aux pays en voie de développement, il faut donner de vraies opportunités aux travailleurs de la Côte d’Ivoire ou du Sénégal. Mais il est évident que pour réaliser cet objectif il faut avoir le courage de défier le grand lobby écolo-agricole qui domine en Europe et en Amérique du Nord.

Le pacte d’acier entre les agriculteurs européens et l’idéologie protectionniste des écologistes a déjà fait beaucoup de mal aux africains. Il faut s’opposer à tout cela, au nom du futur et de l’espoir de millions d’européens et d’africains qui ont le droit d’interagir et d’échanger le fruit de leur travail.

Carlo Lottieri est professeur de philosophie politique à l’Université de Sienne en Italie et dirige l’Institut Bruno Leoni.

28 juillet, 2009

Il faudrait informer Québec Solidaire


Le chiffre du jour : 16ième

NGC a étudié les comportements des personnes âgées de 20 à 40 ans en termes de résidence et de déménagement depuis 1998, et a mis au point un système d'indexation unique en son genre qui évalue une ville en fonction des atouts qui sont importants aux yeux des travailleurs de la nouvelle génération. D'après NGC, les sept indices définissant une "Next City" sont : Salaires, Apprentissage, Vitalité, Autour de la Ville, Vie Nocturne, Coût du Style de vie et Capital Relationnel. Les classements annoncés aujourd'hui sont fondés sur le score total d'une ville sur l'ensemble des indices. (NDLR : Montréal arrive 16ième)

27 juillet, 2009

Les Fonctionnaires (17/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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L’immobilisme administratif se conjugue avec le conservatisme politique pour faire en sorte que des programmes qui ont perdu leur raison d’être continuent d’exister. Si les décisions devaient être prises aujourd’hui, on peut se demander, par exemple, si un office de protection de consommateur serait créé, si un système de gestion de l’offre pour le lait, la volaille et les oeufs serait mis sur pied et si l’enseignement serait gratuit dans les cégeps. Même lorsque les fonctionnaires veulent changer des choses qui ont perdu leur raison d’être, ils butent à des impératifs politiques. Tous ceux qui bénéficient des faveurs de l’État tiennent à les conserver envers et contre tous. Ils sont prêts à les défendre bec et ongles, ce qui fait qu’il est très difficile d’enlever des privilèges déjà concédés, même si leur justification est chimérique. (p. 76-77)

Coupable jusqu’à preuve du contraire

La culture qui prévaut au sein de Revenu Québec est que les contribuables sont coupables jusqu’à preuve du contraire. Si, par malheur, vous osez ignorer une fausse accusation, alors vous êtes doublement coupable. On n’ignore pas impunément un bureaucrate tout puissant.

Tout citoyen ou entreprise qui colportent de fausses accusations s’exposent à des poursuites judiciaires et à devoir compenser ses victimes. Pourquoi cette règle ne s’applique-t-elle pas aux employés de Revenu Québec?
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Revenu Québec terrorise un vieillard

Michel Girard, lapresseaffaire.com, 25 juillet 2009

Bon an mal an, Revenu Québec récidive avec des méthodes de tordage de bras, allant jusqu'à saisir inutilement les comptes de banque d'un vieillard de 87 ans. De quoi le faire mourir d'une syncope.

L'attitude cavalière du Centre de perception de Revenu Québec a, selon les dires de sa conjointe, complètement traumatisé et bouleversé Monsieur X. Que s'est-il passé?

Sous prétexte que Monsieur X ne donnait pas signe de vie à leur demande de produire sa déclaration de 2006 et de payer une réclamation de 4800$ d'impôt provincial, le Centre de perception fiscale de Revenu Québec a bloqué ses comptes de banque.

«On voulait tout simplement vous faire réagir.» C'est l'explication que Revenu Québec a donné à la conjointe de Monsieur X pour justifier le blocage des comptes bancaires de ce dernier.

Il y a cependant un gros malentendu dans cette histoire de gel des comptes de Monsieur X.

En effet, Monsieur X ne gagne annuellement que des revenus fixes de pension. Toujours les mêmes ou presque depuis très longtemps.

Chaque année, c'est Revenu Québec qui le rembourse pour impôt trop payé. Pour l'année 2005, par exemple, Québec lui a envoyé un chèque de remboursement de 2212$.

Quoi qu'il en soit, Monsieur X a omis d'envoyer sa déclaration de 2006.

Vers le 15 septembre 2008, selon sa conjointe, le Centre de perception de Revenu Québec appelle Monsieur X chez lui en soirée et on lui mentionne qu'il devait 4800$ d'impôt provincial impayé pour l'année d'imposition 2006. Madame prend l'appel.

«J'ai répondu au préposé, ben voyons! Monsieur n'a rien à payer et vous lui envoyez un crédit provincial tous les ans, dont un retour de 2212$ en 2005. Je lui dis qu'il n'a eu aucun changement dans ses revenus et qu'il y a peu de chances que ça change à 87 ans. J'ai ajouté que les rapports d'impôt seraient faits dans les prochains jours, rapports qu'on m'a demandés d'envoyer par télécopieur à un nom et numéro de téléphone.»

«Le lendemain quand je suis revenue avec les rapports d'impôts, j'ai constaté qu'il manquait une page et j'ai envoyé une télécopie avisant qu'il y aurait du retard. Puis les rapports ont été oubliés, moi pensant que mon conjoint les avait envoyés et lui pensant que je les avais envoyés.»

Mardi matin 14 juillet 2009, Monsieur X se rend à la banque pour payer ses comptes.

Terreur. «Il venait de faire l'objet d'une saisie de la part de Revenu Québec et, ajoute sa conjointe, tous ses comptes étaient bloqués. Un montant de 1400$ de rentes qui avait été déposé automatiquement, avait même été retiré.»

«Il (Monsieur X) revient de la banque avec un numéro de téléphone à appeler. La banque lui avait donné le numéro du Centre de perception fiscale. J'appelle pour lui. La première personne me répond qu'il devrait retourner instantanément à la Banque pour l'autoriser à payer 4800$ au gouvernement et ensuite il devait se rendre au Centre de perception fiscale pour faire débloquer son compte. Le surplus payé au gouvernement, le cas échéant, lui serait ultérieurement retourné.»

«Je parle au comptable et je rappelle le Centre de perception fiscale avec les chiffres de 2006, 2007. Je leur dis qu'il a droit à crédit provincial de 43$ pour 2006 et qu'il n'est absolument pas question de leur payer 4800$.»

Pour un règlement rapide, le préposé de Revenu Québec suggère à Monsieur X de se rendre en personne au Centre de perception. Le dossier a été réglé en moins de 10 minutes. Revenu Québec a communiqué avec la banque pour faire débloquer les comptes de Monsieur.

Pour justifier la saisie des comptes bancaires de Monsieur X, Revenu Québec lui a affirmé qu'un avis de saisie lui avait été envoyé en octobre 2008 et qu'il n'avait pas donné signe de vie.

Le problème: Monsieur X n'a jamais reçu cet avis de saisie. Pourquoi? Parce que, après vérification, le Centre de perception fiscale de Revenu Québec s'est rendu compte qu'il avait envoyé l'avis en question à l'ancienne adresse de Monsieur X.

Pourtant, tous les autres ministères du gouvernement du Québec avaient effectué le changement d'adresse à la suite de la demande de modification transmise par l'entremise du site Internet du gouvernement provincial.

«La préposée du Centre de perception fiscale a constaté que la bonne adresse était entrée dans les autres ministères mais pas à Revenu Québec. Ce n'est pas de notre faute si Revenu Québec ne fait pas de mise à jour», rétorque la conjointe.

Il y a deux semaines, ajoute-t-elle, Monsieur X avait reçu une étrange lettre. La lettre provenait du Centre de perception fiscale: on lui indiquait que Revenu Québec avait demandé à Equifax des renseignements à son sujet.

«J'ai essayé de les appeler, j'ai passé de longues minutes sinon heures en attente et je n'ai pas donné suite. Au Centre fiscal, la préposée m'a dit que pour envoyer cette lettre, ils avaient pris l'adresse chez Equifax, mais sans être certains que c'était la bonne.»

Deux suggestions au nouveau ministre du Revenu du Québec, Robert Dutil. Premièrement: avant de saisir les comptes de banque d'un contribuable, serait-ce possible de vérifier adéquatement son dossier fiscal? Et deuxièmement: le Centre de perception fiscale de Revenu Québec ne devrait pas jouer au PARRAIN en faisant à un contribuable une offre qu'il ne pouvait pas refuser... Ça vole bas!

26 juillet, 2009

Expression oxymore : politique généreuse

Les politiciens sont de toutes les tribunes pour promouvoir la guerre à la pauvreté. Les énoncés d’intention, les lois, les programmes et autres initiatives pleuvent, mais quand arrive le temps d’agir c’est la panne sèche.

Les politiciens comprennent mieux que quiconque l’importance de la pauvreté, car plus il y a de pauvreté plus le gouvernement doit intervenir pour la combattre. Alors, demander aux politiciens de combattre la pauvreté c’est comme demander à l’ouvrier de travailler à la fermeture de son usine.

La situation décrite par Richard Martineau n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
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Combattre la pauvreté avec des pilules
Richard Martineau, Journal de Montréal, 25/07/2009

Jeudi, on apprenait que, si la tendance se maintient, la consommation de Ritalin pourrait fracasser un nouveau record au Québec.

En effet, des données obtenues par le Journal révèlent que le Québec est le «champion canadien» du Ritalin.

On prescrit ça comme si c'était des Smarties...

VICTIMES DE LA PAUVRETÉ

Pour le pédiatre Gilles Julien, qui travaille auprès des enfants défavorisés de Montréal, cette hausse de la consommation de médicaments est inquiétante.

«C'est avant tout un problème de société, a-t-il confié au journaliste Sébastien Ménard. C'est dû au fait qu'on ne soutient pas suffisamment les milieux défavorisés.»

Que certains enfants hyperactifs aient besoin de Ritalin, personne ne le conteste. Mais d'autres sont tout simplement victimes de leur milieu. Ils ne sont pas turbulents parce qu'ils souffrent de troubles neurologiques, ils sont turbulents parce qu'ils sont stressés et qu'ils vivent dans des conditions précaires.

Quand tu es pauvre, tu ne manges pas à ta faim, tu vis des expériences éprouvantes à la maison et tu manques souvent d'encadrement. Pas étonnant que tu aies de la misère à te concentrer à l'école!

Mais au lieu de travailler à la source du problème (c'est-à-dire en apportant de l'aide aux familles en difficulté), on préfère prescrire des pilules aux enfants.

C'est plus rapide et plus efficace.

UN PROJET EN OR

Prenez l'arrondissement Saint-Laurent, par exemple.

Ce quartier de Montréal est l'un des plus pauvres de l'île. Plus de 40% des enfants de moins de cinq ans y vivent sous le seuil de la pauvreté et 43% des enfants présentent des indices de vulnérabilité au moment de leur entrée à la maternelle (à titre de comparaison, la moyenne montréalaise est de 33%).

Bref, les enfants de Saint-Laurent tirent le diable par la queue.

Un groupe de citoyens s'est mobilisé pour leur venir en aide et a accouché d'un projet en or: une Maison de l'enfance, regroupant un CPE, une maison des familles (destinée à aider les parents débordés) et un centre de pédiatrie sociale, comme celui que Gilles Julien dirige à Hochelaga-Maisonneuve.

Le CSSS de la région a cédé un gros terrain pour un dollar, l'arrondissement a promis une aide financière, la Fondation du Dr Julien a apporté un soutien logistique, les députés du secteur (Jacques Dupuis et Christine Saint-Pierre) ont donné leur appui, le ministre de la Famille Tony Tomassi s'est même engagé à plusieurs reprises à appuyer la mise en oeuvre du projet. Bref, tout allait bien.

Mais le mois dernier, après avoir promis aux organisateurs qu'il serait à la première pelletée de terre, Tony Tomassi a soudainement retiré ses billes, faisant annoncer par des fonctionnaires subalternes que son ministère ne soutenait plus le projet.

Résultat: cette Maison de l'enfance risque de ne jamais voir le jour.

UN REFUS INEXPLICABLE

Le 28 mai dernier, les représentants du ministère de la Famille ont signé la Déclaration montréalaise sur le développement de l'enfant, qui affirme haut et fort l'importance «de développer une approche réseautée, concertée et intégrée» dans l'aide aux enfants en difficulté.

Or, c'est EXACTEMENT ce que propose la Maison de l'enfance de Saint-Laurent!

Malgré cela, le ministère de la Famille refuse obstinément de s'impliquer.

Que va-t-il advenir des enfants pauvres de Saint-Laurent (un arrondissement en pleine croissance, où l'on compte 25 naissances par semaine)?

Probablement rien. Ils vont continuer de stresser et d'angoisser.

Et qu'est-ce qu'on va faire pour les aider? On va leur donner des pilules...

23 juillet, 2009

Montréal relégué au rang des ligues mineurs

Tous les Montréalais le savent depuis longtemps. La Ville de Montréal est gérée comme une république de banane. Les résultats de l’étude de l'Atlantic Institute for Market Studies (AIMS) publiés dans le magazine MacClean’s sont là pour le démontrer : elle se situe au 21e rang des 29 villes canadiennes étudiées; au chapitre de la gouvernance elle occupe la 27e position.

Nous sommes tous responsable de ce gâchis. C’est le résultat de plusieurs décennies de négligence. D’abord, nous retrouvons les politiciens provinciaux et municipaux dont la carrière prime sur le bon sens. Ensuite nous retrouvons tous les groupes de pression : syndicats, groupes communautaires et l’industrie des subventionnés, qui n’hésitent pas à sacrifier les intérêts de la Ville pour arriver à leurs fins. Enfin, trop de Montréalais déresponsabilisés par l’État nounou, croit que tout leur est dû gratuitement et sans effort.

Nous avons frappé le mur. Malheureusement, je n'entrevois pas de solution car les seuls politiciens qui aspirent à la mairie de Montréal sont ceux qui nous ont héroïquement guidé jusqu'au mur.
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Vu de Québec
J. Jacques Samson, Journal de Québec, 22/07/2009

Montréal se classe au 21e rang pour sa gestion parmi les 31 plus importantes villes au Canada, selon une enquête du Macleans, et Québec, au 9e rang, derrière Longueuil (5e) et Sherbrooke (6e). Tout le Québec devrait être inquiet du rang de Montréal.

Ce palmarès jette un éclairage sur les odeurs de morosité, quand ce n’est pas de corruption, qui émanent de l’administration municipale de la métropole du Québec.

Montréal a perdu de vue, dans la colonne du classement, Toronto et les principales villes de l’Ouest canadien. Elle n’est plus dans la même ligue. Et elle devance à peine les capitales des provinces maritimes. Elle fait particulièrement piètre figure au niveau de son administration générale et du rendement sur sa taxation.

Quelque 150 000 résidants ont d’ailleurs déserté entre 2002 et 2009, selon Statistique Canada, pour trouver refuge en banlieue ou dans d’autres régions.

Autant un vent de positivisme souffle sur Québec où la population est satisfaite à 90 % des services assurés et s’apprête à couronner le maire Régis Labeaume sans véritable opposition aux élections de novembre prochain, autant Montréal a besoin d’un coup de barre à 90 degrés.

Il est cependant pour le moins étonnant que six jours après la publication de ce classement, il n’ait encore trouvé aucun écho au plus haut niveau du gouvernement Charest et autant du côté de l’opposition que de l’administration Tremblay à Montréal. Un peu comme si cet humiliant 21e rang au Canada n’étonnait ni ne fâchait plus personne, alors qu’il aurait dû donner un électro-choc. L’utilité de tels palmarès, qu’il s’agisse des villes, des écoles, des hôpitaux, est justement de permettre de les comparer, afin de susciter une saine émulation dans la poursuite du plus haut niveau de qualité. Mais au Québec, de plus en plus de gens se satisfont du plus bas dénominateur commun.

Les problèmes de Montréal sont de divers ordres et complexes. Macleans ne s’est penché que sur les administrations des villes. Le magazine a en quelque sorte publié un bulletin des hôtels de ville. C’est donc là qu’il commande un changement, pour insuffler un nouveau leadership, fort, qui mettra en marche une réingenierie, comme le maire Labeaume en a entrepris une à Québec afin d’accroître le rendement de chaque dollar de taxation.

Ses « chantiers » vont de la gouvernance elle-même ( le nombre d’élus, l’administration des sociétés municipales de transport et autres) à la réduction du nombre de fonctionnaires, la révision des conventions collectives, l’allocation des ressources humaines et matérielles dans les arrondissements, l’allègement des services aux citoyens (permis et autres), les pratiques de gestion des immeubles, des équipements motorisés, du déneigement, etc. Tout y passe. Chaque pierre est retournée.

Qui?

Les Jean Doré, Pierre Bourque, Gérald Tremblay n’avaient ni la personnalité ni la volonté politique pour effectuer un pareil ménage.

La réélection du maire Tremblay signifie le statu quo et même pire, en raison du vieillissement d’un régime déjà cancéreux.

La nouvelle chef de Vision Montréal, Louise Harel, socialiste, n’a jamais adhéré à ce discours sur la rationalisation des appareils publics. Elle a au contraire encouragé leur coûteuse boulimie, surtout au niveau municipal avec les fusions de 2001. De plus, elle n’affronterait jamais les puissants syndicats qui y règnent. Elle partage leur philosophie.

Quoiqu’il arrive aux élections de novembre prochain, il semble bien que Montréal demeurera donc parmi les cancres, dans la queue du classement, en compagnie des métropoles des Maritimes.

22 juillet, 2009

Les Fonctionnaires (16/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Certaines organisations privées comme les banques et les compagnies d’assurance possèdent certaines caractéristiques des bureaucraties. La fonction publique est cependant dotée d’une particularité significative qui la distingue fondamentalement de ces autres bureaucraties : celle d’être un monopole. Contrairement aux entreprises privées, elle n’a pas à faire d’effort pour retenir ou accroître sa clientèle. Elle est donc privée du principal atout des entreprises, de la particularité qui assure leur dynamisme, de ce moteur de l’innovation qu’est la concurrence. Par conséquent, accroître la productivité et améliorer continuellement les services ne font pas partie de ses préoccupations. Comme elle a une très faible tolérance au risque, les incitations au statu quo, le maintien des traditions et l’aversion au changement sont des attitudes bien ancrées. (p. 76)

20 juillet, 2009

Le chiffre du jour (2) : 23 700 milliard U.S.

Les États-Unis pourraient avoir engagé jusqu'à 23 700 milliards de dollars, en dépenses et en garanties, pour soutenir leur économie face à la crise, selon le magistrat chargé de superviser l'utilisation des fonds débloqués en faveur des banques du pays. (NDLR : 79 000 $ par habitant. Incroyable, non?)

Les Fonctionnaires (15/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Il est cependant un trait que partage toutes les bureaucraties gouvernementales; elles accordent plus d’importance au processus à suivre qu’aux résultats à obtenir. Les fonctionnaires doivent non seulement respecter la loi et les règlements, mais aussi faire en sorte que tous les citoyens soient traités également. Cette règle est l’antithèse de l’approche adoptée par les entreprises privées pour fidéliser leur clientèle. Appelée « gestion des relations avec les clientèles », cette technique consiste à moduler les services offerts aux clients selon la valeur que ceux-ci représentent pour l’entreprise. Par exemple, les meilleurs clients pourront, en appelant un numéro spécial qui leur est réservé, recevoir une réponse plus rapide au téléphone. Alors que les entreprises se préoccupent avant tout de maximiser le chiffre d’affaire et les profits, la fonction publique se soucie d’abord d’égalité de traitement et d’impartialité, ce qui la conduit le plus souvent à se contenter de la norme du plus petit commun dénominateur. (p. 75)

Pauvre comme un Québécois!


Le chiffre du jour : 9,5 %

Selon une étude publiée récemment par RBC Dexia Services aux Investisseurs, qui tient des données sur le plus important univers de régimes de retraite et de gestionnaires de placements du Canada, les marchés boursiers mondiaux ont poursuivi leur remontée au trimestre de juin, dopant d'un éclatant 9,5 pour cent le rendement de l'actif des caisses de retraite canadiennes au cours de la période.

18 juillet, 2009

Les Fonctionnaires (14/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Avec sa hiérarchie, sa spécialisation des tâches et ses règles, la bureaucratie a une influence profonde sur les personnes qui y travaillent. Les gens ne naissent pas bureaucrates, ils le deviennent! La bureaucratie suscite une situation de dépendance, conditionne les comportements et génère une façon de penser particulière. Elle fait des fonctionnaires de simples rouages d’une machine et tend à les dépouiller de leurs caractéristiques humaines telles que l’autonomie, l’imagination, l’enthousiasme, la fierté et même l’estime de soi. En les obligeant à appliquer les règles machinalement, elle mine leur sens critique, les rends apathiques et indolents. Plus leur comportement est routinier, plus ils deviennent insouciants, nonchalants, résignés et improductifs. (p. 74)

16 juillet, 2009

Éducation : la centralisation à outrance


Économie : la pensée magique

Vivre au-dessus de ses moyens mène inévitablement à la faillite. Depuis le début de la crise, c’est pourtant ce que recommandent les interventionnistes. C’est de la pure pensée magique.

Heureusement, il en reste quelques uns, dont Nathalie Elgrably, qui n’hésitent pas à dénoncer leurs demi-vérités et leurs idioties.
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C’était prévisible!

Nathalie Elgrably-Lévy, Le Journal de Montréal, 15 juillet 2009

Les lecteurs habitués à lire cette chronique savent que j’ai régulièrement dénoncé les plans de relance. Je les trouve inutiles, voire contreproductifs. En janvier dernier j’avais déclaré que «quand nous constaterons l’échec des plans de relance, nos bien-pensants argueront que nous n’avons pas dépensé suffisamment, qu’il faudrait en faire davantage».

C’est exactement ce qui se produit actuellement! Récemment, le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, déclarait que le plan de relance du gouvernement fédéral exercerait un effet modeste sur l’emploi, la production, et les revenus des Canadiens. Chez nos voisins du sud, Washington reconnaît, du bout des lèvres, certes, que le plan de relance de 787 milliards ne semble pas répondre aux attentes. L’économie tarde à renouer avec la croissance, et le taux de chômage atteindra bientôt 10%. Même son de cloche chez les dirigeants du G8 qui déclarent de concert que les multiples mesures de relance n’ont pas encore produit les effets escomptés.

Comme on pouvait s’y attendre, des voix s’élèvent de partout pour réclamer une intensification des efforts de relance.

Que les plans de relance soient stériles n’est pas surprenant. C’est leur efficacité qui aurait été étonnante. Ils s’inscrivent dans la logique keynésienne selon laquelle les dépenses constituent le moteur de l’économie. On part du principe que si Pierre dépense, Paul obtient un revenu. Et lorsque Paul dépensera à son tour, il procurera à Jean une rentrée d’argent qui lui permettra de consommer, etc. Toujours selon la même logique, les récessions se produisent lorsque les individus réduisent leurs achats, d’où la nécessité pour l’État de prendre la relève. Dépenser, voire s’endetter, serait nécessaire pour «faire rouler l’économie» et s’enrichir.

Or, cette prémisse est fausse. Au niveau individuel, personne ne peut faire fortune en vivant au-dessus de ses moyens, en consommant de manière compulsive sans jamais mettre d’argent de côté, et en payant des intérêts sur un actif qui se déprécie. Pour s’enrichir, il faut dépenser en fonction de son revenu, épargner, faire fructifier son argent, et acquérir du capital productif.

C’est le gros bon sens! Et comme une société n’est qu’un regroupement d’individus, ce qui est valable pour une personne ou une famille, l’est nécessairement pour la collectivité.

Les plans de relance keynésiens ne fonctionneront jamais tout simplement parce qu’ils défient le gros bon sens. D’ailleurs, s’ils produisaient réellement un feu d’artifice économique, pourquoi ne doublerait-on pas les sommes en jeu? Pourquoi Washington refuse-t-il d’adopter un second plan de relance comme le réclament certains? Pourquoi se contenter de mesures ponctuelles alors qu’on pourrait les reconduire annuellement et ainsi éviter les ralentissements? Si la consommation est effectivement le moteur de l’économie, pourquoi ne pas envoyer tout simplement un chèque de 50 millions $ à chaque citoyen qui le dépensera pour satisfaire tous ses caprices? Et, surtout, pourquoi les mesures adoptées semblent-elles vaines?

Certains affirment que l’économie se portera mieux dans quelques mois, qu’il faut être patient. Quelle révélation! Statistiquement, les récessions durent entre 6 et 24 mois. Avec et, surtout, sans intervention massive de l’État, l’orage finira par passer. Toutefois, ceux qui ont adopté d’ambitieux plans de relance se trouveront avec une dette colossale à rembourser, ce qui prolongera la récession et ralentira la reprise.

John Maynard Keynes se plaisait à dire: «À long terme, nous serons tous morts.» Il avait raison! En mettant en pratique ses recommandations, nous mourrons tous… ensevelis sous une montagne de dettes!

Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

15 juillet, 2009

Les bureaucrates et les syndicats gèrent les écoles

Le monopole du système d’éducation est géré dans les moindres détails par les bureaucrates du ministère qui décident de tout. Leur première priorité consiste à mousser la popularité de la ministre Courchesne et du PLQ. En second lieu, ils interprètent et appliquent la convention collective en évitant autant que possible de froisser les centrales syndicales. Troisièmement, ils répondent aux demandes des autres groupes d’intérêt : les éditeurs de manuels scolaires, la fédération des commissions scolaires, etc.

Si ces priorités coïncident avec les besoins des enfants tant mieux, sinon tant pis.

Dans son texte, Richard Martineau dénonce cette situation pour le moins absurde.
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Le mille-pattes
Richard Martineau, Le Journal de Montréal, 15/07/2009

"La bureaucratie réalise la mort de toute action." -Albert Einstein

Nous vivons quand même dans un monde extraordinaire.

Prenez la nouvelle sur les commissions scolaires que mon confrère Sébastien Ménard a sortie, hier. Plus surréaliste que ça, tu meurs.

LA CONVENTION COLLECTIVE DÉCIDE

Au cours des trois dernières années, écrivait Sébastien Ménard, les commissions scolaires du Québec ont reçu 90 millions de dollars afin d'embaucher des professionnels pour venir en aide aux élèves en difficulté. Or, selon la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement, cette somme a été mal dépensée.

Au lieu de donner un montant X aux écoles et de leur permettre d'investir cet argent où bon leur semble (une école pourrait avoir besoin d'un orthophoniste alors qu'une autre école aurait besoin d'un orthopédagogue, par exemple), le ministère de l'Éducation dit aux directeurs d'écoles: «Voici ce que vous allez faire avec cet argent: vous allez embaucher tel et tel spécialiste et ouvrir tel et tel poste.»

Ce ne sont pas les gens sur le terrain qui décident comment dépenser cet argent. C'est le Ministère tout en haut.

Et pourquoi? Parce qu'en 2005, le ministère de l'Éducation a signé une convention collective avec les enseignants, et que cette convention prévoit que les commissions scolaires embaucheront TANT d'orthopédagogues, TANT d'enseignants ressources, etc.
Au lieu de répondre aux besoins des élèves et des écoles, on répond aux demandes des syndicats! Pas mal, non?

LA CHUTE DES DOLLARS

C'est ce qu'on appelle la structuroïte aiguë.

Vous débloquez des millions de dollars, mais au lieu d'utiliser ces millions pour régler de vrais problèmes SUR LE TERRAIN, vous les utilisez pour flatter la structure dans le sens du poil.
Vous faites plaisir aux bureaucrates, aux syndicats, aux fonctionnaires, aux pousseux de crayons...

Parfois, j'ai l'impression que le Québec au grand complet souffre de cette étrange maladie. C'est toujours: «La structure d'abord, le citoyen ensuite.»

Le Québec est comme un gros gratte-ciel. Le gouvernement est tout en haut, et le citoyen tout en bas.

Régulièrement, le gouvernement lance des liasses de billets par ses fenêtres. Les citoyens sortent alors de leurs maisons et regardent les billets tomber du ciel.

Les billets flottent tout doucement dans l'air. Ils passent devant l'étage des fonctionnaires, qui se servent. Ils passent devant l'étage des bureaucrates, qui se servent. Ils passent devant l'étage des corporations, qui se servent. Ils passent devant l'étage des syndicats, qui se servent.
Finalement, après que tout le monde se soit servi, il n'y a que deux ou trois malheureux billets qui tombent dans la poche des citoyens tout en bas, dans la rue...

DESSINE-MOI UN CHEVAL

Je ne blâme pas les syndicats de profs: après tout, comme m'a écrit un ami, si on t'offre un lingot d'or, tu seras bien fou de le refuser!

Non, moi, ce qui me sidère, c'est le gouvernement. Voulez- vous me dire pourquoi l'État a accordé un tel cadeau aux syndicats?

C'est l'État qui est censé décider où ira son argent, pas les syndicats!

C'est qui, le moron qui a décidé d'inclure une telle disposition dans la convention collective des profs?

Maudit qu'on l'a pas, au Québec!

Toujours en train de compliquer les choses, d'ajouter des structures inutiles, de multiplier les intervenants et les entremetteurs...

«Un chameau est un cheval dessiné par un comité», aimait à dire Churchill.

Eh bien, si c'était le Québec qui dessinait un cheval, l'animal ressemblerait à un mille-pattes...

Le chiffre du jour : 1 000 000 000

Au Canada, on estime que les baby-boomers devraient hériter d'environ 1 billion (ou mille milliards) de dollars au cours des vingt prochaines années(1). Selon un sondage récent du Centre Info-retraite BMO, les turbulences économiques n'ont pas ébranlé les attentes des Canadiens en matière de transmission de patrimoine au profit de la génération du baby-boom. En dépit de cet optimisme, l'étude montre que la plupart des familles n'ont pas examiné adéquatement tous les défis associés au plus important transfert de richesse de l'histoire.

14 juillet, 2009

Le monopole du système de santé, un danger public

Les monopoles d’État sont des organismes qui n’hésitent pas à sacrifier le bien-être de la population pour protéger les politiciens et les fonctionnaires. La crise des tests de pathologie du cancer du sein, l’épidémie de C-difficile, le fiasco du sang contaminé, sont les exemples les plus récents de ce phénomène.

Ce comportement est inhérent aux monopoles étatiques. Les responsables de la gestion et de la surveillance répondent tous aux politiciens du parti au pouvoir. Les conflits d’intérêt sont omniprésents.

Idéalement, le gouvernement serait responsable d’établir les normes et de s’assurer qu’elles sont appliquées. Les services à la population seraient alors fournis par des entreprises privées soumises aux lois du marché.
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La crise des tests de pathologie du cancer du sein : une crise de gouvernance

Claude Garcia, Le Journal de Montréal, 12/07/09

Selon les media, près de 9500 patientes atteintes du cancer du sein attendent un appel qui leur confirmera que leur traitement a été adéquat. Pour 2730 d'entre elles, les tests de pathologie devront être repris. Une démarche qui pourrait s'étirer au moins jusqu'au mois de décembre. Des femmes qui ignorent pour l'instant si elles ont reçu le bon traitement et qui revivent les affres de l'incertitude.

Après avoir dit, au début du mois de juin, que 2100 tests de pathologie du cancer du sein devront être repris au Québec, le ministre de la Santé, monsieur Yves Bolduc, a annoncé le 9 juillet 2009, que près de 2730 tests faits entre avril 2008 et juin 2009 devront plutôt être revus.

Cette augmentation du nombre de cas est due au fait que trois grands hôpitaux montréalais, soit le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), l'hôpital Maisonneuve-Rosemont et l'hôpital du Sacré-Coeur, ne possédaient pas de contrôle de qualité externe suffisant, contrairement à ce qu'on croyait. Ces établissements devront reprendre leurs tests, ce qui porte donc le nombre de cas à 2730.

Nous sommes en présence d’une crise majeure pour le système de santé québécois, crise qui est susceptible d’ébranler la confiance de la population quant à la précision des diagnostics reçus. Le ministère de la Santé est conscient de la gravité de la crise et a du mal à la gérer.

Pourquoi a-t-il fallu attendre six semaines avant de savoir que trois grands hôpitaux montréalais, dont le CHUM, ne possédaient pas de contrôle de la qualité approprié? C’est à la suite des pressions des media demandant un suivi de la part du ministre que celui-ci a rendu cette information publique. Comment se fait-il que personne, au CHUM, n’ait cru opportun d’alerter la presse pour informer plus rapidement la population?

Mettons en parallèle ce silence prolongé, avec les péripéties qui ont précédé la décision du gouvernement de lancer l’appel de propositions pour la construction d’un nouveau CHUM en partenariat public-privé. Pendant toute cette période, on divulguait rapidement toute hésitation ou décision des responsables du projet. La décision de construire un CHUM en partenariat public-privé ou selon le mode conventionnel ne mettait pas la vie des femmes québécoises en danger. Pourquoi autant d’empressement à informer la population sur ce projet de construction alors qu’on se traîne les pieds pendant six semaines avant d’avouer que le CHUM n’avait pas de contrôle de qualité externe adéquat?

Autre exemple : lors de l’effrondement du viaduc de la Concorde à Laval, le 30 septembre 2006, effondrement qui a fait cinq morts, il n’a fallu que quelques heures pour connaître le nom de l’entreprise privée responsable de la construction de cette structure, 36 ans plus tôt. Pourquoi autant d’empressement dans ce cas et un délai de six semaines pour les tests de pathologie?

Peut-on interpréter le délai de six semaines comme une manifestation du mécanisme de défense du monopole bureaucratique qui régit le systéme de santé québécois? Le gouvernement est responsable de concevoir les politiques et les programmes de santé, responsable de prodiguer et de financer les soins à la population et responsable aussi de l’évaluation de la qualité de ces soins. Quand on cumule ainsi toutes les tâches, faut-il se surprendre que l’on communique avec réticence toute information susceptible de mettre en doute la qualité des soins reçus.

Six semaines après le début de la crise, on ne sait toujours pas pourquoi certains hôpitaux demandaient à des tiers d’évaluer la qualité de leurs tests selon les règles de l’art tandis que d’autres, dont le CHUM, ne le faisaient pas. On ne sait pas non plus depuis combien de temps ceux-ci omettaient d’évaluer la qualité des tests.

En vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, chaque centre hospitalier doit mettre sur pied un conseil des médecins, dentistes et pharmaciens dont le mandat est de contrôler et d'apprécier, au nom du conseil d'administration, la qualité, y compris la pertinence, des actes médicaux, dentaires et pharmaceutiques posés dans le centre. Les conseils des médecins, dentistes et pharmaciens des dits établissements ont-ils dénoncé l’absence de contrôle de la qualité? Les conseils d’administration en ont-ils été saisis?

Si on avait, dans notre systéme de santé, quelques hôpitaux qui étaient gérés par une entreprise privée, on pourrait, dans un dossier comme celui-là, comparer la performance des hôpitaux à caractère privé avec ceux du secteur public et juger ainsi de la performance des uns et des autres. Tout monopole craint le balisage, une technique de gestion qui permet de comparer la performance d’une organisation avec d’autres établissements de même nature. Le balisage éclaire le public et les organismes sur la qualité de la performance au moyen de comparaisons standardisées.

Le temps est venu de réformer le fonctionnement du systéme de santé québécois pour encourager les différentes institutions qui le composent à améliorer leur fonctionnement par le biais du balisage et d’évaluations externes. À défaut d’agir, on devra continuer de consacrer une part plus importante des ressources de notre société à la santé, sans pouvoir cibler les effets de ces ajouts de ressources.

Le chiffre du jour : 53 %

Dans le cadre du dernier sondage national de Franklin Templeton sur les attitudes des Canadiens quant aux placements réalisé par Angus Reid Strategies, 42 % des Québécois se décrivent comme étant des investisseurs timides ou méfiants. Cette proportion s'établissait à 37 % en février. Par ailleurs, peu de Québécois parlent en connaissance de cause de la conjoncture relative aux placements. En effet, 53 % ne savaient pas quel avait été le rendement du principal indice boursier canadien au cours des cinq derniers mois; au cours de cette période, la valeur de l'indice composé S&P/TSX aaugmenté de 31 %.
(NDLR : c'est très inquiétant, non!)

13 juillet, 2009

Santé : sommes-nous bornés ou simplement incompétents?

Dans le domaine de la santé, plusieurs pays d’Europe, champions de l’interventionnisme, ont depuis longtemps encouragé la concurrence entre les institutions. Ils ont dissocié les fonctions de contrôle et d’encadrement de celui de « fournisseur ». Leurs systèmes de santé sont tout aussi universels et gratuits que le nôtre, mais les institutions offrant les services à la population sont en concurrence entre elles.

12 juillet, 2009

Il n’y a pas de quoi être fier!

Le Québec demeure le grand champion du taux d’impôts le plus élevé en Amérique du Nord.

Les Fonctionnaires (13/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Les règles ne peuvent cependant pas prévoir toutes les circonstances et leur application rigide peut parfois entraîner des iniquités ou aller carrément à l’encontre du bon sens. La tendance naturelle des bureaucrates est cependant d’appliquer les règles en toutes circonstances, d’abord parce que ces règles sont considérées comme légitime du fait même de leur existence, ensuite parce qu’ils risquent des sanctions s’ils y dérogent. De plus, aucun reproche n’est adressé aux fonctionnaires lorsque la norme du bon sens est transgressée, car l’application de la règle est une justification en soi et n,exige pas que les conséquences soient prises en ligne de compte.

L’administration des règles n’est aucunement reliée aux impératifs d’efficacité et d’efficience. Les objectifs poursuivis sont la légalité, l’uniformité, la rigueur, la régularité et la constance. Le fait que les règles empêchent de faire face aux situations nouvelles et aux circonstances imprévisibles et qu’elles font obstacle à l’innovation ne sont pas des considérations importantes. Il importe d’abord pour les bureaucrates de se mettre à l’abri des réprimandes et des sanctions. Si l’application des règles entraîne des retards et des coûts, personne ne s’en soucie, car ce sont les contribuables qui paient et ceux-ci n’ont pas droit de parole. De plus, toutes les bêtises sont possibles, car l’organisation peut difficilement faire faillite.
(p.73-74)

03 juillet, 2009

La transparence permet de réduire le cynisme


Les politiciens se plaignent du cynisme généralisé de la population. Pourtant, il n’en tient qu’à eux de changer la situation. La transparence, en particulier dans les finances publiques, est un excellent moyen pour combattre le cynisme.

Le site internet usaspending est un bon exemple de ce qui peut être fait à peu de frais pour améliorer la transparence.

02 juillet, 2009

Norbourg : un exemple de l’incompétence des agences gouvernementales


Les Fonctionnaires (12/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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La spécialisation des tâches se poursuit au sein de chaque ministère et organisme. Dans l’administration publique, on parle de « silos » : les diverses activités sont attribuées à des unités administratives distinctes qui agissent isolément les unes des autres. Chaque groupe crée son propre silo à l’intérieur d’un plus gros silo. Cette attitude est conforme à la pratique des bureaucrates qui est de se limiter strictement aux responsabilités qui leur sont officiellement attribuées et d’éviter de mettre leur nez dans les affaires des autres. Le meilleur moyen, en effet, de prévenir les empiétements est de rester soi-même dans sa cour.

Personne n’est valorisé ou récompensé pour développer une vue d’ensemble ou pour éviter que des choses ne tombent entre deux chaises. Chaque unité administrative défend âprement ses platebandes. Cette attitude est tellement bien ancrée qu’elle est considérée comme normale. La coopération, la coordination, le maillage et la synergie ne viennent pas naturellement, même si on en émaille son discours pour satisfaire à la rectitude politique. Dans les faits, tous sont conscients qu’il s’agit d’un jeu de pouvoir et que les règles de la partie s’imposent à tous. Chacun défend ses positions, car personne n’aime être le perdant.
(p. 70)

01 juillet, 2009

Métro : l’incompétence crasse de la STM


Le protectionnisme est plus répandu qu’on ne le pense

André Dorais

En ces temps de crise économique les politiciens se félicitent de ne pas avoir trop utilisé, à ce jour, le protectionnisme. Si l’on s’en tenait à sa définition populaire, soit de protéger l’«économie nationale» contre la «concurrence étrangère», on conclurait, en étant généreux, que le but est effectivement atteint. Bien que cette définition soit acceptée par la majorité des économistes, elle est imprécise et de courte vue. Elle laisse le champ libre aux politiciens de pratiquer un autre protectionnisme, non identifié comme tel, mais tout aussi nuisible à la création de richesse, si ce n’est davantage.

L’objectif réel du protectionnisme n’est pas de protéger l’«économie nationale» contre la «concurrence étrangère», mais de protéger quelques producteurs que les politiciens tentent de faire passer, aux yeux de la population, comme étant l’«économie nationale», ou à tout le moins, des membres importants de celle-ci. Les économistes dénoncent avec raison cette doctrine, car elle s’établit au détriment des consommateurs, soit de tout le monde.

Le protectionnisme attise la division. L‘étranger pour l’État ne l’est pas nécessairement pour les consommateurs. Pour eux, choisir entre un producteur local et un producteur étranger ne constitue qu’un facteur marginal dans leur prise de décision, car ils cherchent d’abord et avant tout à satisfaire leurs besoins. Il s’agit de choix égoïstes, certes, mais ces choix ne vont à l’encontre de personne, si ce n’est des producteurs avec qui ils n’ont pas choisi de transiger. Les choix de l’État ne sont pas moins égoïstes, mais ils s’établissent au détriment de tout le monde, à l’exception des producteurs qu’il favorise. C’est un monde de différence.

Considérant qu’une aide accordée à des producteurs pour se prémunir contre la concurrence d’autres producteurs locaux est aussi nuisible aux consommateurs qu’une aide accordée à des producteurs pour se prémunir contre la concurrence de producteurs étrangers, ne devrait-on pas qualifier ces deux politiques d'aussi protectionnistes l’une que l’autre? Les deux protègent des producteurs au détriment du reste de la population. L’essence de la critique du protectionnisme est-elle de dénoncer uniquement une réduction de la concurrence avec l’étranger ou de dénoncer une réduction de la concurrence en général? En dénonçant uniquement la réduction de la concurrence avec l’étranger, on laisse pratiquement le champ libre à l’État d’aider qui il veut, quand et comment il le veut.

On remarquera qu’on substitue facilement les verbes «aider» et «protéger», car lorsqu’on les définit de manière extensive, ils ont sensiblement la même signification. Lorsqu’un gouvernement aide des producteurs, entreprises ou individus, il les protège de la concurrence. À la manière d’un assureur, la protection (l’aide) offerte par l'État est payée par un nombre élevé de cotisants. À la différence d’un assureur, cependant, les cotisants n’ont pas le choix d’y souscrire. L’État parle plus volontiers de «protection» lorsqu’il veut attiser la division ou lorsqu’il est en mesure de se présenter comme un assureur indispensable : assurance parentale, médicaments, santé, emploi, etc. Il parle plus volontiers d’«aide» lorsqu’il se veut «solidaire». On ne doit pas se laisser berner, car l’aide de l’État s’établit toujours contre un individu, ou contre son gré.

Considérant que la majorité des économistes ait encouragé l’État à dépenser davantage pour résoudre la crise économique, on doit conclure qu’elle ne voie aucun inconvénient à la réduction de la «concurrence nationale», qui découle inévitablement de ce protectionnisme sans nom. Pour elle, seul le protectionnisme visant les étrangers réduit le niveau de vie des gens; l’aide aux différents agents économiques qui ne s’établit pas contre l’étranger est sans conséquence, du moins c’est qu’on peut déduire de ses positions.

Au contraire, le protectionnisme tel qu’on l’entend ne cherche pas seulement à protéger les producteurs des concurrents étrangers, mais de toute forme de concurrence. Il inclut les entreprises et les producteurs individuels sans égard à leurs concurrents. Si l’on sort du cadre de la production, on pourrait même qualifier de protectionniste tous les programmes sociaux puisqu’ils évitent aux gens de prendre leurs responsabilités, à tout le moins ils les réduisent, ils les «protègent» contre leurs responsabilités. Dans cette optique, et considérant l’aide sans précédent accordée aux chômeurs, manufacturiers automobiles, banques, assureurs, etc., on doit conclure que le protectionnisme a rarement été aussi populaire qu’aujourd’hui. Ce protectionnisme, qui n’ose pas s’afficher comme tel, est tout aussi dommageable aux échanges internationaux que la version officielle, car il appauvrit les contribuables et les consommateurs via un endettement croissant.

Si les gouvernements ne cessent pas de venir en aide aux uns et aux autres, ou bien les consommateurs verront leurs choix réduits, ou bien ils seront dans l’obligation de payer davantage pour obtenir les mêmes services. Tout le monde y perd à long terme, y compris ceux qui obtiennent les faveurs de l’État à court terme. Les consommateurs devraient être en mesure de choisir leurs partenaires d’échange économique de la même façon qu’ils choisissent leurs amis, soit sans aucune contrainte de l’État. Plus cette liberté économique est grande, plus les gens s’enrichissent.

Lorsque l’État impose ses choix, comme il le fait aujourd’hui à un rythme accéléré, la perte n’est pas seulement économique, mais elle est aussi sociale. L’État se présente comme le grand pacificateur, alors qu’il favorise des individus et des entreprises au détriment des autres. Non seulement crée-t-il une division entre «étrangers» et «citoyens», mais il en attise une autre entre les citoyens eux-mêmes. Les choix de l’État ne correspondront jamais aux choix de tous les consommateurs. Plus il impose les siens, plus les leurs sont réduits. L’État n’est pas conçu pour aider. Qu’on se le dise et qu’on le réduise.